Je me réveillai doucement avec le chant des oiseaux et le soleil qui perçait mes rideaux.

Je m'étirai longuement et sortis de mon lit quelques minutes plus tard. Je pris ma douche comme à mon habitude et descendis les escaliers pour me rendre à la cuisine.
Sur la porte du frigidaire était collé un mot de mon père disant : «Je reviens encore tard ce soir, désolé mon cœur, mais en revanche je serais là ce weekend. Bisous et passez une bonne journée. Papa.»

Rhalala mon père et le boulot...

Mais bref, je fais avec depuis tout ce temps et ça ne m'a jamais empêchée de vivre alors...

Je secouai la tête pour chasser toutes ces pensées négatives pour plutôt penser à ce que j'allais me faire à manger. Étant donné qu'il était neuf heures vingt-cinq, je me mis à faire des crêpes.

Mais peu de temps après, Arthur descendit de sa chambre et vint me dire bonjour. Il huma l'air et dit :

- L'odeur des crêpes m'a réveillé. Tu en as fait combien ?

- J'ai presque fini de les cuire et il en a déjà sur la table, souris-je. Prends ce que tu veux pour mettre dessus, c'est dans la placard en haut à gauche.

Il s'exécuta et prit le pot de nutella, MON pot de nutella !

Il me regarda bizarrement.

- Quoi ? fis-je

- Tu as vraiment dit ça ?

Oups il se peut que j'ai parlé à voix haute !

- C'est possible, riai-je tandis qu'il s'installait à table.

- Elles sont trop bonnes !! Tu pourras en faire d'autres pour le goûter ? s'exclama-t-il la bouche pleine.

- Demain alors, trop de crêpes d'un coup ça va pas le faire.

- Cool merci !

- Bon et sinon, quoi de nouveau ? Ça avance avec Mélodie ?

Mélodie est la fille qu'il apprécie particulièrement depuis l'année dernière. Elle est brune aux yeux d'un vert/bleu.

- Euh... à ce propos... Je suis en couple avec elle !

- Comment ça ? Mais c'est génial ! m'écriai-je. Et depuis quand ? Tu ne me préviens même pas ?

- Euh cinq mois je dirais, mais je comptais te le dire hein !

- Mais oui monsieur le petit cachottier, je vous crois !

- Oui bon t'as raison j'avais pas forcément pensé à te le dire... Et je ne suis pas petit ! dit-il en faisant semblant de pleurer.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici à... dix-heures et demi du matin, un jour de vacances ? demanda Amber, encore bien endormie.
Finalement elle avait dormi à la maison car ses parents étaient partis en voyage plus tôt que prévu et elle ne voulait pas rester seule chez elle, ce qui n'avait pas dérangé mon père une seule seconde.

- Euh rien de bien intéressant !

- On parlait de sa copine !

On s'était exclamés en même temps. Si bien que ma cousine ne compris rien du tout et haussa les épaules avant de de servir une crêpe au Nutella, encore mon Nutella, pensai-je intérieurement.

- Bref, je crois que Lucie te cherche Rose, elle veut te parler d'un truc je crois. Et Charlotte est déjà avec elle.

- J'y vais ! dis-je à voix haute. Tu peux tirer les vers du nez d'Arthur à propos de Mélodie, chuchotai-je à l'oreille de ma meilleure amie qui lâcha un petit rire.

Je montais les escaliers en direction de l'étage. Je me demandai bien ce qui n'allait pas avec Lulu pour qu'elle veuille me parler à cette heure-ci du matin.

Je toquai à la porte :

- Hey, je peux entrer ?

Ma cousine me fit signe de s'asseoir à côté d'elle. Au passage je lui fis un bisou sur la joue en guise de bonjour.
Elle m'entoura de ses bras et je regardai Charlotte en la questionnant du regard sur ce qui n'allait pas.

Cette dernière sortie de la chambre en murmurant à mon intention :

- Elle va t'expliquer.

Puis à l'intention de sa sœur :

- Bon je vais manger j'ai un petit creux ! Je vous ramène un truc ?

Je secouai la tête en signe de négation tout comme Lucie.

Une fois Charlotte partie, je regardai ma petite cousine dans les yeux, l'interrogeant du regard.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Sans que je ne comprenne comment ni pourquoi, elle s'effondra en larmes dans mes bras. Je la serrai fort et lui fis des cercles dans le dos avec mes pouces, histoire de la calmer.

Quelques minutes plus tard, une fois qu'elle avait séché ses larmes et récupéré une respiration régulière, elle commença :

- Je t'ai déjà parlé de ma meilleure amie ?

- Oui, répondis-je. Elle s'appelle Léna si je ne me trompe pas ?

- C'est ça. Et bien on s'est disputée il y a près d'une semaine et depuis on ne se parle plus.

- Ah oui ? Mais pourquoi ça ? À cause de quoi je veux dire ?

- À cause d'un garçon, plus précisément mon ex. En fait elle sort avec lui et elle a appris que lui n'est sorti avec elle que pour se venger en quelques sortes. Il n'a pas digéré le fait que ce soit moi qui ait cassé.

- Je ne comprends pas tout ma Lulu...

Elle prit une grande inspiration et débuta son récit :

- L'année dernière je sortais avec lui et j'ai cassé parce que je ne l'aimais plus. Il l'a mal prit. Il arrêtait pas de me harceler pour qu'on se remette ensemble. Donc Léna s'en est mêlée, comme toute meilleure amie aurait fait. Et quelques mois plus tard, Léna et lui sortaient ensemble.

- Ça ne t'a pas parut bizarre ?

- Si. Mais depuis il avait arrêté de me soûler, et puis il avait vraiment l'air amoureux. Sauf qu'il y a deux semaines, il y a dit Léna qu'il n'était sorti avec elle que pour se rapprocher de moi avec pour but qu'on ressorte ensemble.

- Et comment ça se fait qu'elle ne te parle plus ?

- Elle pense que c'est de ma faute, que je lui aurais monté la tête quand elle avait le dos tourné. Sauf que c'est faux, fit-elle en baissant la tête.

- Hé, ça va s'arranger. Mais tu lui as racontée la vérité ?

- Non, elle ne veut pas m'écouter...

- Prends ton téléphone et appelle-là, maintenant, okay ?

- Okay.

Elle fit ce que je lui demandai et je profitai de cet instant pour la laisser seule.
Je rejoignis la clique à la cuisine et découvris qu'ils avaient fini toutes les crêpes.

- Alors il ne reste plus rien ? demandai-je avec une moue d'enfant.

- On en a laissé dans le placard du haut, sinon monsieur ici présent allait tout manger, plaisanta Cha' en regardant Arthur.

- Quoi ? Mais c'est pas vrai ! s'exclama ce dernier pour se justifier.

- Bref, cette après-midi on fait quoi ?

- Il y a une fête foraine dans le coin ? Les jumeaux m'en parlaient depuis qu'ils savaient qu'on venait. Ça remonterais le moral de Lulu, demanda Charlotte.

- Qu'est-ce qu'elle a ma Lulu ? s'écria Arthur, prêt à bondir de sa chaise.

- Léna, répondis sa grande sœur.

Il se leva à toute vitesse et d'un coup sans que l'on ait pu lui faire la moindre réflexion, il monta à l'étage.

- C'est toujours comme ça ? dit Amber, impressionnée par sa réaction.

- Ils sont jumeaux et en quelque sorte connectés, je ne comprendrais jamais, rit-elle doucement. Mais c'est beau ce lien qu'ils ont, sourit-elle ensuite.

***

-Allez ! On y va, m'exclamai-je.

-On va où ? me demanda Lucie.

-C'est une surprise, tu verras bien, fit mystérieusement sa sœur Charlotte.

Nous étions maintenant en route pour la fête foraine. Quelques minutes de marche après, la grande roue était en vue.

-On va vraiment là où je pense ? s'écria Lucie.

Je lui fis un hochement de tête pour confirmer ses dires. Elle se mit à sautiller dans tous les sens tout comme son frère jumeau, ce qui nous fit sourire toutes les trois.

On paya cinq entrées puis on se dirigea vers une attraction avec des loopings. Je restai à attendre les autres -que j'avais mis près de dix minutes à convaincre d'y aller sans moi -étant donné qu'avec ma maladie je ne pouvais pas faire de choses trop brusques.
Il y avait une queue gigantesque et j'étais bien contente d'avoir amené mon appareil photo. De toutes façons, je comptais faire les clichés de mes cousins dont j'avais besoin pour l'université.

J'étais en train de faire des photos autour de moi quand soudain on me tapa l'épaule :

-Rose, c'est bien toi ?

Je levai les yeux de mon appareil et aperçus Sean, accompagné d'un autre garçon.

-Oh je ne t'avais pas vu ! Comment ça va ? dis-je en leur faisant la bise, à son ami et à lui.

-Bien bien. Je te présente Roméo, mon meilleur ami. Rom', c'est Rose, une amie.

Je dis bonjour à Roméo et enchainai :

-Qu'est-ce que vous faites là ?

-On est venu faire des attractions comme tu vois ! Et toi tu es là pour faire des photos ?

-Euh non, je suis avec mes cousins et Amber.

-Ah oui Amber... Elle avait l'air de m'apprécier l'autre fois.

-Hein ? demandai-je, ne comprenant pas.

-Je l'ai entendue te parler à la plage l'autre fois.

-Ah d'accord, souris-je gênée.

Voulant apaiser le malaise, il m'interrogea :

-Si tu n'es pas là pour des photos, pourquoi tu n'es pas avec tes amis ?

-Parce que je ne p... euh parce que je ne veux pas ! m'exclamai-je, voulant cacher du mieux que je pouvais ma gaffe.

-D'accord, répondit-il peu convaincu.

-Rose !

Je me retournai et aperçus mon cousin préféré arriver vers moi en courant.

-Arthur ! C'était bien ?

-Oui génial ! T'as Amber et Lucie qui ont pas arrêté de crier, c'était énorme, pouffa-t-il tandis que les filles finissaient d'arriver.

À la vue de Sean, Amber se braqua et m'interrogea du regard en plissant les yeux, comme si elle essayait d'y lire quelque chose.

-Sean, Roméo, je vous présente ma meilleure amie Amber, mes cousines Charlotte et Lucie, et mon cousin Arthur, présentai-je tout le monde à la suite en les désignant de la main.

-Salut ! firent en même temps les garçons.

-Vous voulez vous joindre à nous ? proposa Charlotte. On allait faire un tour au grand huit.

Je la regardai avec de grands yeux. Le grand huit était une attraction plus que brutale. Et les médecins m'ont bien clairement fait comprendre que n'importe lequel des chocs sur ma tête pouvait enclencher la maladie.

-Bien sûr ! Alors Rose, ne me dit pas que tu n'aimes pas le grand huit, fit Sean.

-C'est pas ça c'est juste que...

-Pas de « mais » ! Tu viens un point c'est tout et pour la peine tu te mets à côté de moi.

Je ne pus rien faire ni dire qu'en deux temps trois mouvements je me retrouvai dans la file d'attente. Et bien trop rapidement encore, dans la wagon de l'attraction. Nous étions sur les premiers sièges qui étaient les seuls à deux. Derrière nous, Amber, Charlotte et Roméo s'étaient mis à côté. Et au troisième rang, se trouvaient les jumeaux.

Je stressai comme pas possible. Malgré tout, je devais me concentrer du mieux que je le pouvais pour ne pas me cogner la tête contre l'appuie tête.

Soudain, l'attraction se mit en marche. Doucement au début, puis de plus en plus vite. Si bien que je m'obligeai à fermer les yeux pour me concentrer sur ce qui ne devait absolument pas arriver.

Après deux tour de grand huit et maintes accélérations et loopings, le wagon freina. Mais à mon plus grand malheur, il se stoppa tellement brusquement que ma tête s'écrasa sur l'appui-tête et je perdis connaissance à cause de la douleur fulgurante dans mon crâne. Du moins ce fut le trou noir.