Chapitre 16
AMBER
«Chers tous,
Je m'étais toujours dit que les histoires d'amour ce n'était pas pour moi, je n'avais pas la tête à ça. Pour moi c'était bidon et sans intérêt. Je voyais mes amies se faire détruire par des garçons, tous plus horribles les uns des autres. Alors je pensais qu'il valait mieux ne pas m'en préoccuper.
Et puis il y a eu une seule personne qui a su changer ma façon de penser. J'ai été comme foudroyé par une avalanche de sentiments déferlants. Il a réussi à me redonner goût à la vie, Il m'a sauvée. Et même bien avant je l'ai aimé de mon être tout entier.
Au début c'était tout nouveau pour moi, cette sensation de bonheur, il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas ressentie. Et je me sentais bien, j'avais tout ce qu'il me fallait pour être heureuse.
Je rayonnais dans tout ce que je faisais. Je passais mes journées bien accompagnée et il y avait cette passion que je pouvais pratiquer sans cesse.
Et puis il y a eu un contre temps.
Je pensais qu'Il allait guérir avec le temps. Que la vie allait être gentille avec lui. Lui qui n'avait rien demandé.
Mais comme on dit bien souvent, le temps est notre pire ennemi. Il vous détruit petit à petit, mais bien trop rapidement malheureusement.
C'est lui qui m'a sortie d'une période désagréable où je me renfermais sur moi-même, où je commençais à en avoir marre de tous ces problèmes.
J'étais triste tout le temps, malgré le sourire que je pouvais afficher.
Après tout, j'avais bien le droit, non ? Une maladie telle que la mienne n'était pas vraiment commune à mon âge...
Il a trouvé une solutions à tous mes problèmes, malgré le fait que tout n'ai pas fonctionné comme on l'avait imaginé.
Alors quand j'y repense, Il a tant fait pour moi. Et puis qu'est-ce que j'ai fais pour lui, moi ? Pas grand chose comparé à lui quand on y repense bien.
Toi qui lit cette lettre, ne soit pas triste. C'était tout réfléchi et puis comme ça quelqu'un aura la vie sauve et en bonne santé grâce à moi.
Ma maladie m'empêchait de vivre complètement ma passion, je ne voyais plus rien en couleur et je perdais petit à petit goût à la vie.
Alors papa, maman, oui même toi maman, je suis désolée.
C'était probablement le mauvais choix, peut-être que pour une fois je n'ai pas pris la bonne décision, mais je l'ai fait par amour. Vous m'avez fait grandir et vivre pleinement jusqu'à présent. Merci pour ça, merci pour tout.
Amber et Roméo, mes amis, je m'excuse aussi auprès de vous. Vous êtes important dans mon cœur. Je ne dis pas "étiez" vous voyez. Vous resterez à jamais important pour moi, alors pourquoi parler de vous au passé ?
Charlotte, Lucie et Arthur ne soyez pas triste, vous verrez tout va bien aller.
Continuez de vivre comme vous l'avez toujours fait. Souriez dès que vous le pouvez et surtout n'oubliez jamais que la vie vous réserve souvent de bonnes surprises, alors ne faites pas de mauvais choix, jetez vous droit vers l'inconnu.
Je vous aime, respectez ma décision.
Et puis c'est un peu tard maintenant.
Avec tout mon amour,
Rose »
En lisant ceci une vague d'émotions traversa le père de Rose. Il s'écroula à terre, comme s'il venait de faire une crise cardiaque. Mais c'était probablement le cas. Son enfant, sa seule enfant venait de s'en aller.
J'avais lu cette lettre en même temps que lui, et je me sentais coupable de ne pas avoir empêché ma meilleure amie de donner son cœur à l'homme de sa vie.
-DOCTEUR ! hurla son père.
-Oui monsieur ? dit un médecin qui était arrivé en vitesse suite aux cris.
-Où est ma fille ?! La blague a assez duré, rien de tout ceci n'est drôle.
-Monsieur... votre fille à fait un don d'organe il y a maintenant sept heures, un don du cœur.
-Quoi ?! Comment est-ce possible ? POURQUOI VOUS NE L'EN AVEZ PAS EMPÊCHÉE ?!
Il hurlait à mort, ne réalisant pas que sa fille ne reviendrait jamais.
Je suis sûre et certaine qu'on avait pu entendre ses cris de détresse, de colère et de rage à l'autre bout de la ville. Il semblait si désorienté.
-Monsieur, commença le docteur, votre fille a insisté, nous n'avons rien pu faire.
-Ce n'est pas interdit par la loi ?! continua le père de Rose, plus doucement cette fois-ci, au bord des larmes.
-Le médecin en chef nous a dit d'exécuter l'opération sans rien demander.
-BANDE D'INCOMPÉTENTS ! JE VOUS TRAÎNERAIS EN JUSTICE !!
Je l'emmenai de justesse en dehors de l'hôpital avant que la sécurité ne s'en charge.
S'asseyant sur un banc, il avait un regard vite, et bien vite des larmes de mirent à couler en cascade le long de ses joues.
Je me sentais comme lui, j'avais perdu bien plus qu'une amie. J'avais perdu celle dont je n'aurais jamais pensé me séparer un jour, du moins pas maintenant. La soeur que je n'avais jamais eu venait de m'être enlevée, et de son plein gré, avec son consentement et sa signature qui plus est.
Je réalisai tout juste l'étendue de la situation et bien vite, une larme se fraya un passage sur ma joue.
C'en était finit.
Je ne la verrais plus. Son visage deviendra souvenir dans ma mémoire et finira dans les abîmes de mon cerveau. Et puis son rire se perdra dans le vent, ses beaux yeux seront oubliés par chacun et sa façon de vivre et redonner le sourire aux autres n'aura finalement été que de simple passage. Tout comme elle.
Rose n'aura été que de simple passage. Et en ce mardi dix-sept juillet à 18h36, ma meilleure amie aura rendu la vie.
Elle était tout simplement, partie.
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