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Lorsque la fuite est la meilleure solution.

Lorsque la fuite est la meilleure solution.

Sarna eut juste le temps de se rejeter en arrière pour éviter d'être assommée par la porte en fer qui s'ouvrit sur le garde au visage ensanglanté. Elle se redressa et courut de l'autre côté du toit à la recherche d'un abri ou d'une arme quelconque. Mais le toit était désespérément vide.

La jeune fille se retourna en même temps qu'une main s'abattait sur son épaule. Elle pivota, emportée dans son élan et se retrouva par terre. Ses mains empêchèrent sa tête de cogner le sol. L'homme au-dessus d'elle, la saisit par le col de sa veste pour la remettre debout. Sarna se débattit en hurlant et se retira de la veste qui resta dans les mains du dénommé Rajak. Celui-ci poussa un rugissement dément et se jeta sur Sarna.

La jeune fille leva le bras pour se protéger du choc et ferma les yeux.

Il ne se passa rien. Elle baissa son bras et ouvrit ses yeux. Qui s'écarquillèrent de stupeur devant le spectacle. Rajak était immobilisé à une vingtaine de centimètres d'elle. Sa main tendue vers le visage de la jeune fille, il ne bougeait absolument pas. Il paraissait pétrifié sur un pied, une brume dorée et scintillante l'entourant.

Sarna recula, ne comprenant rien à la situation. À moins que son prétendu pouvoir ne se soit déclenché tout seul, elle ne voyait pas d'autre explication valable à ce qu'il venait de se passer. Elle regarda autour d'elle à la recherche de Zelin ou de Moscan ou de quiconque aurait pu la sauver de cet homme. Elle respira un grand coup pour se calmer et ralentir les battements désordonnés de son cœur. Elle hésita sur la conduite à tenir. Tout son être la poussait à fuir au plus vite, mais elle restait là, fascinée par cette brume. Ne voyant personne d'autre sur le toit, elle s'approcha lentement de Rajak et tendit sa main vers la sienne. La curiosité prenait le pas sur sa frayeur. Elle voulait savoir ce qu'était cette brume dorée. Au moment de la toucher, les yeux de Rajak bougèrent et Sarna sursauta en laissant échapper un petit cri. Elle préféra se reculer suffisamment loin de l'homme défiguré de peur qu'en le touchant il puisse à nouveau bouger.

Elle devait attendre Zelin, mais n'était pas sûre de rester bien longtemps sur le toit en compagnie d'une statue humaine. La jeune fille ne tenait pas en place, incapable de savoir que faire dans cette situation. La peur était toujours là et elle ne savait pas combien de temps la brume dorée allait tenir.

Cependant, Sarna avait oublié une chose pourtant essentielle. Rajak n'était pas seul. Et le deuxième homme, tout aussi laid que le premier, se demandait où son compagnon était passé. Il venait d'apparaître par la trappe menant au toit, lorsqu'il aperçut Rajak, figé dans sa prison dorée. Il resta un moment interdit. Puis ses petits yeux noirs se fixèrent sur Sarna. Il grogna et s'approcha lentement d'elle. Il sortit un coutelas de sous sa veste noire et menaça la jeune fille.

- Tu vas venir avec moi. Le Vautour sera ravi de sa nouvelle prise. Il n'a pas eu le temps de s'amuser avec l'autre gamine. Peut-être sera-t-il clément avec toi si tu sais le satisfaire.

Il eut un rire sardonique et Sarna sentit un long frisson lui parcourir l'échine.

- Allez viens, continua-t-il de sa voix gutturale. Ne résiste pas, ça ne servirait à rien.

La pointe du coutelas était proche de Sarna. Elle ne savait que faire. Zelin devait arriver d'une minute à l'autre, mais peut-être serait-ce trop tard. Il fallait qu'elle tente de reproduire ce qui s'était passé avec Rajak. Ce dernier ne bougeait toujours pas, seuls ses yeux se posaient sur Sarna puis sur son compagnon, avant de revenir sur Sarna.

Si personne n'avait agi pour pétrifier Rajak, alors cela signifiait que cela venait d'elle. Pourtant, elle ne s'était rendu compte de rien. À tout hasard, elle tendit ses mains vers l'autre homme défiguré.

Rien ne se passa si ce n'est que l'homme armé avait cessé d'avancer. Puis, il eut un sourire en voyant que rien ne l'empêchait de se mouvoir et reprit sa marche lente vers la jeune fille.

Sarna, en proie à une nouvelle grande panique et les mains toujours tendues, tenta de les secouer afin d'en faire sortir quelque chose qui pourrait l'aider. En vain. Rassuré sur la tournure des événements, l'homme se jeta sur elle et la projeta à terre. La pointe du coutelas ouvrit une entaille dans le cou de la jeune fille qui cria sous la douleur. Elle sentit son sang couler et ses forces s'amoindrir sous le poids de l'homme. Elle tenta de se débattre, mais cela ne fit qu'empirer les choses. L'homme la frappa à la tête, l'envoyant cogner le sol.

Des points noirs se mirent à danser devant ses yeux et sa respiration devint difficile. Sarna tenta de repousser le poids lourd qui pesait sur son corps. Elle griffa, frappa, mais rien n'y fit. Finalement, elle posa ses deux mains sur la poitrine de l'homme et hurla sous l'effort.

L'homme s'envola, propulsé par une force inouïe. Il passa par-dessus le bord du toit et alla s'écraser en bas de l'immeuble en un effroyable bruit de craquement.

Sarna s'arrêta de respirer. Elle contempla la brume dorée qui entourait ses mains. La jeune fille reprit sa respiration et la brume disparut. Elle crut avoir rêvé, pourtant, l'envol de l'homme n'était pas un mirage. Elle se dirigea, les jambes tremblantes, vers le bord et regarda avec une grimace de dégoût ce qu'il restait de son bourreau : une masse informe et ensanglantée. L'autre homme n'avait toujours pas bougé et seuls ses yeux écarquillés prouvaient qu'il n'avait rien perdu de l'envol de son compagnon.

Sarna toucha l'entaille à son cou. Elle ne semblait pas profonde et le sang avait arrêté de couler. Pour l'instant, elle pouvait souffler et reprendre ses esprits. Mais ses pensées étaient en proie à une hystérie grandissante. La jeune fille expira longuement, s'assit, se releva, voulut s'arracher les cheveux à force de ne pas savoir que faire et finalement, elle se laissa glisser le long du rebord. Peu à peu, ses idées redevinrent plus claires.

C'était donc vrai. Elle avait quelque chose en elle, un « pouvoir » qu'elle ne contrôlait pas encore, mais suffisamment puissant pour terrasser deux hommes bien plus imposants qu'elle.

- Sarna ? Sarna, tout va bien ?

La jeune fille tourna la tête vers Zelin qui venait de franchir la trappe du toit. Elle eut un sourire pour l'aveugle.

- Oui, tout va bien, le rassura-t-elle d'une voix étranglée. Je crois que j'ai plutôt géré la situation.

Son sourire s'accentua devant l'incrédulité de Zelin.

- Tu t'es battu avec cet homme ?

- Oui. Et avec son copain aussi. Mais lui, il est redescendu sur terre.

Et elle éclata de rire. Un rire nerveux qui lui permit d'évacuer la tension qui l'habitait. Elle s'arrêta en voyant Zelin s'approcher d'elle, un air inquiet sur le visage.

- Tu es sûre que ça va ?

La jeune fille essuya ses yeux humides, mais, alors qu'elle allait parler, elle se pencha rapidement sur le côté pour vomir. Son esprit semblait s'être totalement reconnecté et elle prenait conscience, maintenant, qu'elle venait de tuer quelqu'un. Par sa faute, un homme venait de connaître une mort affreuse. Elle se sentait sale et épouvantable. Elle avait tué. Comment était-ce possible ?

- Sarna, réponds-moi ! paniqua Zelin.

- J'ai... Je viens de tuer un homme.

Toujours courbée vers le sol, elle désigna le vide derrière elle d'une main, tandis que l'autre venait essuyer sa bouche. Zelin se précipita vers le rebord et se pencha. Il ne vit rien. Pas d'aura. Pas de présence humaine. Il était trop loin. Pestant intérieurement contre sa cécité, il retourna auprès de la jeune fille et lui pressa l'épaule.

- Sarna, si tu n'avais pas tué cet homme, seules les Sentinelles savent ce qu'il t'aurait fait. Ne culpabilise pas. Ces hommes sont les gardes d'Ezedior. Ils sont à la recherche de quiconque utilise son pouvoir. Ils surveillent le moindre ensorcellement assez puissant. Et la démonstration de ton pouvoir les a attirés. Viens, maintenant, nous devons rejoindre Moscan.

Zelin saisit la jeune fille par le bras et la leva pour qu'elle le suive. Semblant reprendre contact avec la réalité, Sarna se débattit et échappa à l'étreinte de l'aveugle.

- Sarna, il faut que nous descendions. Ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout.

À ces mots, il posa une main sur le bord en pierre et commença à psalmodier des paroles inaudibles pour la jeune fille. Elle arrêta de se débattre et regarda avec intérêt les pierres bleuir et se transformer en un escalier très étroit qui descendait en zigzag jusqu'au sol. Zelin enjoignit à Sarna de s'y engager. Celle-ci hésita puis, après un coup d'œil vers le sol où gisait ce qu'il restait de son adversaire, elle faillit vomir à nouveau. Prenant sur elle, Sarna s'appuya sur le rebord et entama la descente.

Zelin allait pour la suivre et jetant un dernier regard derrière lui, il eut juste le temps d'éviter la lame du garde Rajak qui était enfin sorti de sa gangue dorée. Zelin trébucha et se rattrapa aux pierres du mur. Rajak en profita pour sauter sur l'aveugle, lui assenant un coup sur la nuque. Sonné, il se retint du mieux qu'il put pour éviter de basculer dans le vide.

Il se tenait en équilibre sur une marche, griffant le mur d'une main et s'agrippant du mieux qu'il pouvait aux pierres sortantes. Lorsque Rajak se jeta sur lui pour lui porter un coup probablement mortel, l'aveugle se laissa glisser le long du mur, dévalant ainsi plusieurs marches. Rajak, emporté par son élan, s'écrasa violemment contre le mur. Il resta là, groggy et tenta de se relever sans y arriver. Le garde essayait tant bien que mal de se retenir au mur, mais l'escalier, trop étroit, ne permettait pas une gesticulation importante. Cet espace réduit fut fatal à Rajak qui trébucha et bascula dans le vide. Néanmoins, il réussit à s'agripper au bord d'une marche.

- Aidez-moi ! hurla-t-il d'une voix effrayée. Pitié ! Ne me laissez pas là !

Zelin ne lui accorda pas un regard et en profita pour descendre et rejoindre Sarna qui attendait avec angoisse quelques mètres plus bas.

- Tout va bien ? Vous n'êtes pas blessé ?

- Non, non. Je vais bien. Continue la descente, il faut que nous partions d'ici le plus vite possible. D'autres gardes ne vont pas tarder. Nous devons rejoindre Moscan et quitter la ville.

Sarna hocha la tête et poursuivit son chemin. Après un temps qui lui sembla interminable et après avoir trébuché plusieurs fois et s'être fait peur, Sarna atteignit enfin la terre ferme. Elle se laissa glisser au sol et ne bougea plus, le temps de reprendre son souffle et ses esprits.

Non loin d'elle, le corps du garde gisait dans son sang. Le casque de fer avait volé plus loin et le crâne éclaté laissait s'échapper de petits morceaux blanchâtres ici et là. La jeune fille sentit que son estomac remontait et elle cracha de la bile sur le sol. Elle essuya la fine pellicule de sueur sur son visage et se mit à sangloter. Les émotions trop fortes refaisaient surface et rien ni personne ne l'avait préparée à vivre ça. Tuer un homme. Certes, elle s'était défendue, elle avait lutté pour sa vie, mais tuer quelqu'un... Et le voir, là, écrasé et éclaté sur le sol. L'envie de vomir revint et Sarna détourna les yeux. Rajak, toujours accroché à sa marche, continuait de hurler à l'aide. Mais sa demande n'avait pas été satisfaite pour l'instant...

Zelin qui avait fini la descente, s'approcha d'elle.

- Sarna ? Je comprends ce que tu ressens, mais cela te passera. Tes émotions vont s'atténuer au fur et à mesure et tu t'habitueras...

- M'habituer ? hurla la jeune fille, les yeux exorbités. M'habituer à tuer ? Mais ça ne va pas chez vous ! Non, ça ne me passera pas et jamais, vous entendez, jamais je ne tuerai quelqu'un d'autre !

- Par les Muses, Sarna ! cria l'aveugle, en levant les mains en signe de paix. Je ne parlais pas de ça ! Évidemment que cela t'a marquée à vie. Et j'espère sincèrement que tu n'auras jamais à revivre ça. Je te parlais de notre situation. En général. Nous sommes en fuite et tu ne sais toujours pas où nous nous trouvons. Je veux juste m'assurer que tu vas bien pour la suite du voyage. Ça ne sera pas de tout repos, mais je suis sûr que tu t'adapteras facilement.

Sarna, calmée, rejeta la tête en arrière et se contenta d'acquiescer. Elle s'était laissé emporter, elle d'habitude si pacifique, si douce. Mais ici, les accalmies étaient de courte durée et cela lui semblait difficile de rester maître de ses émotions et laisser sa timidité prendre le dessus n'était pas recommander dans ce lieu étrange. Son caractère avait bien changé en quelques jours et malgré ce que disait Zelin, elle avait des difficultés à s'adapter à tous ces bouleversements.

- Nous devons aller à la rencontre de Moscan. Tu te sens mieux ? Tu penses pouvoir marcher jusque chez Iel ?

Sarna se releva tant bien que mal, ignorant la main tendue de l'aveugle.

- Je n'ai aucune idée de qui est Iel donc encore moins où il habite... Mais je vous suis. S'il faut fuir d'ici, je vous suis.

L'aveugle hocha la tête et se dirigea vers la fin de la ruelle, Sarna sur ses talons. La jeune fille jeta un dernier regard au cadavre frais qui reposait sur le sol en une grande flaque ensanglantée.


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