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Lorsque l'habit ne fait pas le moine et que les griffes ne font pas le monstre.

Lorsque l'habit ne fait pas le moine et que les griffes ne font pas le monstre.

     Sarna traînait ses pieds nus sur les brindilles et les pierres tranchantes de la forêt. Elle suivait, bien malgré elle, Moscan. Le jeune homme, attentif et concentré, avançait rapidement, souhaitant ainsi mettre le plus de distance possible entre eux et les Titans. À cette heure-ci, les monstres qui n'étaient pas morts sous son feu, étaient redevenus de simples Loups. Et ils allaient se mettre en chasse. Alors, Moscan s'aventurait hors des sentiers battus et restait à l'abri des buissons et plantes qui poussaient un peu partout. Il jetait constamment des coups d'œil sur Sarna. La jeune fille le ralentissait, mais il ne pouvait pas la laisser derrière. Elle ne tiendrait pas une journée supplémentaire dans la forêt.

     Il était encore stupéfait de son geste quelques heures plus tôt. De mémoire, jamais personne n'avait défendu un Titan. Enfin, jamais personne n'en n'avait eu le temps. Si quelqu'un avait essayé, cela n'avait pas dû être un succès.

     Sarna s'arrêta et s'assit par terre. Elle avait l'impression d'avoir marché pendant des jours. Ses pieds, en sang, la faisaient boiter et ses blessures, lui envoyaient des éclairs de douleur. Là, elle n'en pouvait plus. Moscan n'avait rien voulu lui dire, affichant un visage fermé et dur. Il lui avait ordonné d'un ton froid de le suivre en faisant le moins de bruit possible. Il en avait de belles, lui ! Elle n'avait ni chaussures, ni pantalon et sa robe n'était plus que lambeaux après son combat contre les monstres. Néanmoins, le jeune homme lui avait laissé (galamment ou pas !) sa veste puante qu'elle avait fait tomber lorsqu'elle était montée dans l'arbre.

     - Eh ! cria Moscan, qu'est-ce que tu fais ? Tu crois que c'est le moment de s'arrêter ? On a du chemin à faire avant de trouver un abri pour la nuit. Allez ! Lève-toi !

    - Non ! murmura Sarna en laissant pendre sa tête sur sa poitrine.

    Moscan se rapprocha d'elle :

    - Quoi ? J'ai mal entendu, j'espère...

    - J'ai dit NON ! répéta la jeune fille en articulant exagérément. Je n'en peux plus, regarde mes pieds. J'ai le dos en sang, le mollet et la cuisse pareils. Où veux-tu que j'aille comme ça ? Alors je reste là, je fais une pause. Et si on doit continuer la route tous les deux, il va falloir que tu me parles autrement.

    Toujours assisse, Sarna se décala doucement vers un arbre et s'y adossa en soupirant de soulagement. Même si la douleur restait là, atténuée par la fatigue qui s'abattait sur ses épaules, elle aurait pu dormir. Moscan s'accroupit auprès d'elle et posa une main sur son épaule pour la réconforter.

    - D'accord. On fait une pause. Mais courte. Je vais voir si je trouve de l'eau. Ne bouge pas, je reviens.

    - Je n'ai pas l'intention de bouger. C'est moi qui ai demandé une pause je te rappelle ! objecta la jeune fille.

    Moscan s'éloigna levant les yeux au ciel. Cette fille allait le rendre dingue. Ils devaient avancer le plus possible avant d'être retrouvés. Lorsqu'il avait touché la jeune fille, la déflagration avait dû alerter les Anciens. Et certains d'entre eux, dont les intentions n'étaient pas forcément louables, attendaient ce jour avec impatience. La plupart se doutaient que le pouvoir n'avait pas disparu et les recherches pour le récupérer duraient depuis des années. Une centaine d'années.

    Moscan ne voulait pas qu'ils découvrent Sarna. Pas avant d'avoir pu en parler à Zelin, le seul membre des Anciens en qui il avait une entière confiance. Mais, pour l'aborder, il devait amener Sarna dans un lieu sûr, contacter l'homme, trouver une solution, lui ramener Sarna et après, seulement après, retourner à sa petite vie tranquille.

    Tout en réfléchissant, le jeune homme s'éloignait de Sarna, regardant autour de lui s'il pouvait trouver un cours d'eau, mais tout paraissait sec, asséché, aride. Les seuls buissons et plantes qui poussaient étaient déjà presque fanées et leur couleur marron offrait au regard un paysage terne et fade. Aucune fleur ne poussait, ici. Seules les feuilles des arbres alentours étaient vertes et apportaient un léger éclat de couleur dans l'obscure forêt.

    Il grommela et continua à avancer doucement, en évitant les branches et brindilles susceptibles de craquer sous son poids. Moscan se retourna pour se repérer afin de ne pas trop s'écarter de Sarna.

    La jeune fille était toujours adossée à l'arbre et semblait se reposer. Les yeux clos, la tête ballante, elle respirait par saccades et était parcourue de frissons. Sa peau blanche devenait bleue, à certains endroits. Elle sentait ses forces l'abandonner et sa fatigue physique l'écrasait d'un énorme poids.

    Elle sentit une présence auprès d'elle et soupira, les yeux toujours clos:

    - Moscan, ma pause n'est pas finie ! Je dois me reposer pour continuer. Mais si tu as de l'eau, j'en veux bien.

    Aucune réponse ne lui parvint, si ce n'est un sourd grondement. Sarna redressa la tête et ouvrant les yeux, elle fit face au nouveau danger face à elle. Danger qui se présentait sous la forme d'un fauve. Qui ne bougeait pas, se contentant de l'observer de ses yeux sanglants.

   Sarna, n'aie pas peur, c'est moi, Linéa, je ne te veux aucun mal.

   À nouveau cette voix, dans sa tête. La bête lui parlait.

   - Comment fais-tu ça ? Pourquoi je t'entends dans ma tête ? Qu'est-ce que tu veux ?

  Je suis désolée, je ne peux pas te parler autrement. Je ne veux pas te faire peur. Tu m'as aidée.

  - Oui, toi aussi tu m'as sauvée. D'ailleurs, pourquoi l'as-tu fait ?

  Je ne sais pas.

   D'accord, réponse laconique. Sarna se leva tant bien que mal. Elle grimaça sous l'effet de la douleur. Son dos se rappelait à elle et chaque pas la faisait gémir.

   - Pourquoi es-tu là, Linéa ? Qu'est-ce que tu veux ?

Je ne sais pas. Tu sembles différente. Tu sens différemment aussi. Tout en toi est différent. C'est étrange.

- Je peux te...toucher ?

    Sans répondre, Linéa approcha son énorme museau du visage de la jeune fille. Sarna leva la main et frôla doucement la bête. Elle plongea son autre main dans son pelage et se mit à la caresser. Le fauve ronronna de plaisir. Tout son corps vibrait comme sous le coup d'une intense agitation. Le ronronnement s'amplifia et Sarna recula.

    La bête, face à elle, était en pleine transformation. Elle tremblait violemment, ses poils ondoyant sous l'effort. Le fauve retomba sur ses pattes qui s'affinèrent, ses griffes se resserrèrent pour n'en former qu'une. Les yeux du fauve rétrécirent et s'éclaircirent, ses crocs diminuèrent et reprirent une taille normale. Son pelage devint d'un noir nuit magnifique orné de trois marques blanches sur le côté gauche de son poitrail.

    La transformation continua mais ne dura pas longtemps. Sarna était fascinée par le spectacle. Elle n'avait jamais rien vu de tel et au fond d'elle, elle commençait à réaliser qu'elle avait peut-être bien changé de monde. Devant elle, la métamorphose s'achevait et la bête/fauve/monstre avait disparu pour laisser place à un incroyable cheval noir dont les yeux bleu scintillaient de mille étoiles.

    Sarna, bouche bée, n'osait pas bouger. En moins d'une minute, le fauve s'était transformé et la jeune fille contemplait le magnifique animal. Elle se frotta les yeux et émit un gémissement étonné.

   C'est mieux comme ça, non ?

   Sarna sentit comme un rire dans la voix qui s'élevait dans sa tête. Le cheval se moquait d'elle.

- Mais...Mais... Tu n'es pas un...

 Monstre ? Fauve ?

- Un loup, l'interrompit la jeune brune. Tu n'es pas un loup.

 Non, définitivement, je ne suis pas un loup.

- Mais, Moscan m'a dit que vous étiez tous des loups.

    Non, pas tous, le sort des Titans ne concernait pas que les loups. Plusieurs autres espèces ont été touchées par le sort. Mais, il est vrai que chez les loups, le gène contenant le sort est plus résistant. Il a tenu pendant des années. Et chez moi, pareil. Mais, c'est très étrange, à ton contact, je me suis sentie obligée de me transformer et toute à l'heure, je sentais que je devais te protéger. Je ne comprends pas.

    Jamais la bête n'avait parlé aussi longtemps dans la tête de Sarna et elle sentait un léger bourdonnement dans ses oreilles. Elle ne comprenait pas non plus la situation. Elle soupira. Encore une étrangeté qu'on ne lui expliquerait pas. Mais peut-être que grâce à Linéa, elle pourrait avancer plus vite. Enfin, dans la mesure où celle-ci la laisserait monter sur son dos. Elle réalisa aussi qu'en face d'elle ne se tenait pas un cheval mais une jument. Le prénom qu'elle lui avait donné et la voix indéniablement féminine qui résonnait dans sa tête ne laissait pas de doute.

  - Très bien, tu es un cheval... enfin, une jument qui se transforme en bête gigantesque. Apparemment, à mon contact, tu te transformes. Et tu peux parler dans ma tête. Bien, très bien.

   Elle s'adossa de nouveau à l'arbre et se laissa glisser jusqu'à terre. Elle sentait les émotions arriver par vagues. Elles affluaient et menaçaient de la submerger. Sarna crispa la mâchoire et retint ses larmes.

   Ça ne va pas ? Je sens tes émotions et cela me perturbe. Je me sens triste et épuisée. Tu es triste aussi ? Fatiguée ?

   - Je crois que je suis au-delà de la fatigue. J'ai froid, faim et soif. J'ai mal aux pieds et au dos. Je suis perdue dans un monde de plus en plus étrange, en train de parler à une jument qui peut devenir un monstre en l'espace de quelques secondes. À ton avis, comment je me sens ?

   Linéa s'approcha doucement de la jeune fille, soufflant un air chaud par ses naseaux. Elle pencha sa tête et vint renifler les cheveux bruns de Sarna. Cette dernière leva la main et caressa l'animal qui se lova contre elle. La jument se laissa tomber à côté de la jeune fille et son corps chaud la réchauffa petit à petit.

   Sarna s'endormit, la crinière de la jument lui faisant comme une couverture aussi noire que la nuit. L'animal et la jeune fille semblaient en parfaite symbiose. Sans qu'elles ne s'en rendent compte, les trois marques sur leur poitrine se mirent à luire. Les traits pulsaient d'une douce lumière dorée qui paraissait s'amplifier à chacune de leur respiration.

   C'est à ce moment-là que Moscan revint, portant deux gourdes remplies d'une eau à l'aspect douteux. En apercevant l'étrange couple endormi, il en lâcha les gourdes de stupéfaction.

- Mais, qu'est-ce qu... Sarna !! Sarna !! Tu vas bien ?

   Sarna entrouvrit un œil et grommela :

- Quoi encore ? J'essaye de me reposer alors si tu pouvais arrêter de hurler, ça m'arrangerait bien. Merci !

- Qu'est-ce que c'est ? C'est un che...

- Un cheval, oui. Enfin, une jument plus précisément. Et pour t'éviter d'autres surprises, c'est Linéa, tu sais, le monstre que tu voulais tuer. Est-ce que tu as de l'eau ?

- Je... Je..., bégaya Moscan, oui j'ai de l'eau. Mais, c'était un Titan, et maintenant c'est une jument. C'est tellement rare et incroyable.

    Il s'approcha doucement pour contempler l'animal qui redressa la tête. Le jeune homme rencontra le regard étoilé de la jument et pâlit. Ses yeux se fixèrent sur le poitrail de l'animal et sur les trois marques qui étaient redevenues blanches. Moscan blêmit encore plus si cela était possible et se laissa tomber sur les genoux sans un mot. Comme une prière silencieuse, le jeune homme se courba jusqu'au sol et garda le front collé à la terre. Une sourde mélodie s'échappa de ses lèvres faisant frissonner Sarna.

    Elle resta assisse, stupéfaite du comportement de son compagnon de route. Cela commençait à faire beaucoup de choses qu'elle ne comprenait pas et elle espérait avoir une réponse convenable dans les heures à venir, sous peine de piquer une grosse crise d'hystérie qui risquait de durer longtemps.

- Qu'est-ce que tu fais ? Relève-toi ! Tu me fais peur, avoua-t-elle, un début d'énervement dans la voix.

   Puis, n'obtenant aucune réponse, elle s'énerva tout à fait, en se relevant tant bien que mal :

- Moscan, arrête ça tout de suite ! Tu m'entends !

   Elle cria tellement fort ces derniers mots, que Moscan sortit enfin de sa litanie. Il la regarda comme sonné et s'appuyant sur ses mains, se remit debout. Le jeune homme resta un moment face à elle avant de reprendre son air froid et distant qui ne l'avait pas quitté jusque là.

- Je suis désolé, cela ne se reproduira plus. On reprend la route. Maintenant. Vois avec ta nouvelle... amie, si tu peux grimper sur son dos, nous avancerons plus vite ainsi.

   Il avait presque craché sur le mot « amie » et Sarna constata, à ce moment-là, que le voyage n'allait pas être de tout repos. Non seulement, elle n'avait toujours aucune idée de l'endroit où elle se trouvait, ni de l'endroit où l'emmenait Moscan et, en plus de tout ça, le jeune homme semblait vouer une haine viscérale aux Titans. Et vu que Linéa en était un... le reste du trajet promettait d'être long, très long.


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