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Lorsqu'Ectra remplace la Terre.

Lorsqu'Ectra remplace la Terre.

Où suis-je ?

Zelin hésita sur ce qu'il devait et pouvait raconter. Il ne voulait pas embrouiller la jeune fille assise face à lui. Les yeux verts de Sarna exprimaient clairement sa volonté de tout savoir. C'était un besoin. Vital. Et peut-être destructeur. L'aveugle observa l'aura de Sarna : elle brillait doucement, envoyant des ondes dorées à chaque battement de cœur. Mais, il entendait aussi son stress dans sa respiration saccadée, sa tristesse dans sa voix et il soupçonnait sa peur dans la contraction de ses muscles. Le halo doré de la jeune fille commençait à changer de teinte sur les bords. Des gouttes rouges et grises venaient perturber l'harmonie couleur or de son aura.

- Je ne sais par où commencer Sarna. J'aurais préféré que tu te souviennes. Cela aurait été plus simple pour nous tous.

- Oui, mais voilà, je ne me souviens pas, répondit la jeune fille d'une voix légèrement hargneuse.

- Il doit bien te rester quelque chose, insista Moscan, quelques souvenirs...

- Moscan, je vivais à Foley, au fin fond de l'Alabama, le vingt-deuxième état des États-Unis d'Amérique. J'avais une maison, une famille, des amis. J'allais au lycée et je devais entrer à l'université en septembre. Je ne comprends pas comment j'ai pu me retrouver ici. Et je ne sais même pas ce qu'est ici.

Zelin interrompit la jeune fille qui semblait partie pour ne plus s'arrêter.

- Comment s'appellent tes amis ? Ton lycée ? Ta voisine ?

Sarna resta un instant muette, ne s'attendant pas à ce genre de questions.

- Je... Mes amis s'appellent... Ils s'appellent... Ce sont deux filles...

La jeune brune tentait de se rappeler. Elle forçait sur sa mémoire, poussant de toutes ses forces contre un mur invisible. Elle ne voulait pas lâcher l'affaire. Il fallait qu'elle se souvienne. Elle avait passé des années en compagnie de ces deux filles, l'une blonde et l'autre brune. L'une de taille moyenne et l'autre plus petite. Des yeux noisette et des yeux bleus.

Misa et Lubia.

- Mes amies s'appellent Misa et Lubia, dit-elle avec fierté. Je m'en souviens.

- Et ton lycée ? De quoi te rappelles-tu d'autre ?

Sarna soupira, ne voyant pas où l'aveugle voulait en venir. Et elle se sentait de nouveau fatiguée, comme si la recherche de ses souvenirs l'épuisait petit à petit. Mais elle tint bon et se replongea dans sa ville natale. Elle arpenta, mentalement, les rues et les allées ; elle chemina le long de sa route habituelle pour le lycée et au bout de ce qui lui parut une éternité, elle s'écria :

- Bayton ! Le lycée de Bayton !

Zelin sourit et posa sa main sur l'épaule de Sarna.

- Arrête là ! Tu te fatigues inutilement. Je crois que tes souvenirs de ces dernières années s'estompent doucement. Ils sont toujours là, dans ta tête, mais plus le temps va passer ici, plus tu les oublieras.

- Mais je ne veux pas oublier. C'est ma vie, ma famille, ma ville, mes amis. Je ne veux pas les oublier.

Moscan intervint à ce moment-là. D'une voix douce, il essaya d'expliquer à la jeune fille ce qu'elle se refusait à comprendre.

- Sarna, ta vie est ici. Depuis toujours. Tu dois te faire à cette idée parce que ce que tu penses être chez toi n'existe pas. Tu as dormi cent ans. Pendant cent ans, tu as rêvé et seules les muses savent de quoi étaient faits tes songes.

- Moscan, attends, le stoppa Zelin. Il y a peut-être une part de vérité dans ce que Sarna raconte. Mais pour vérifier ses rêves, il nous faut aller à Canyan. De toute manière, c'était notre destination.

- Mais, et Zoa ? questionna Sarna.

- Zoa passe après toi ! Il faut absolument que nous rejoignions Canyan pour que...

- Non !

Moscan et Sarna avaient crié ensemble. Le jeune homme prit la parole, d'une voix qu'il se voulait convaincante :

- Zelin, nous n'abandonnons pas Zoa. Je pense que je parle pour Sarna aussi, mais nous ne laissons personne derrière nous. C'est toi qui m'as tout appris, et si j'ai bien retenu une chose, c'est qu'en aucun cas, on ne cède devant l'ennemi. Alors, tu vas expliquer deux, trois ensorcellements à Sarna et ensuite, nous allons partir à la recherche de Zoa. Je ne veux pas avoir le poids de sa disparition sur la conscience. Et toi non plus.

Zelin fit une moue et secoua la tête à la négative. Sarna le coupa avant même qu'il ne parle.

- J'imagine qu'il nous faut un peu de temps pour nous préparer avant de partir vers Canyan. Peut-être que vous pourriez me donner d'autres explications sur mes parents et sur la vie ici. Si je dois passer du temps dans ce monde avant de retourner dans le mien, autant que j'en sache un peu plus, non ?

L'aveugle se sentit las, tout d'un coup. Le poids des responsabilités pesait lourdement sur ses épaules, cependant, pour rien au monde, il n'aurait changé sa place. Mais, il hésitait. Il ne voulait pas aller trop vite, il souhaitait plus que tout retrouver Zoa. Or, sa mission première était d'accompagner Sarna à Canyan. Là-bas, elle pourrait recevoir de nouvelles informations sur son passé et sur ses pouvoirs. Néanmoins, si la jeune fille voulait rester là, après tout, pourquoi ne prendraient-ils pas le temps de récupérer un peu avant de s'engager sur le chemin de la capitale.

- C'est d'accord.

Sarna qui s'était attendu à devoir négocier, avait ouvert la bouche pour parlementer :

- Zelin, de toute manière, vous ne pourrez pas nous emmener de force... Quoi ?

- J'ai dit, c'est d'accord. Nous restons là un jour ou deux, pas plus, le temps de reprendre des forces et de t'enseigner quelques petites choses utiles pour la suite de notre voyage. Moscan, je te charge de récupérer des chevaux, des armes et de la nourriture. Et si tu peux, renseigne-toi sur le Vautour. Les ordres pour enlever Zoa proviennent de lui.

Moscan hocha la tête en signe d'assentiment. Pas un instant ses pensées ne retournèrent vers Mila. Au fond de lui, un murmure vibrait, faisant battre son cœur un peu plus vite. De nouvelles aventures, de nouvelles révélations, de nouveaux combats... Tout cela le réjouissait plus que la normale. Et il n'osait se l'avouer, mais de poursuivre son chemin aux côtés de Sarna le remplissait d'un bonheur imperceptible. Il observa la jeune fille, contemplant sa silhouette, masquée par les vêtements que Zelin lui avait fournis.

Mais, en la regardant bien, il se rendit compte que la jeune fille était totalement perdue. Elle semblait hagarde. Ses yeux verts ne cessaient de fixer Zelin pour revenir sur lui. Un pli soucieux barrait son front et un tic nerveux commençait à agiter sa lèvre supérieure.

Les événements récents se heurtaient à son passé en un fracas paradoxal et rien dans ce qu'elle venait de vivre ne lui semblait possible. Sarna devait faire face à un maelström de pensées enchevêtrées en un nœud impossible à défaire. La jeune fille ne trouvait pas le fil à tirer pour lui permettre de clarifier ses idées. Elle se prit la tête dans les mains et se pencha en avant. Les sanglots faillirent revenir. Faillirent seulement. Elle les maintint à distance et serrant fortement les poings, elle s'adressa à Zelin.

- Maintenant, dites-moi, où je suis ! J'ai besoin de savoir. J'ai besoin de connaître la vérité pour avancer.

- Nous sommes sur Ectra. C'est le nom de la planète sur laquelle tu te trouves. Installe-toi bien, cela risque de prendre un peu de temps. Et ne m'interromps pas, s'il te plaît.

Sarna hocha la tête et se repositionna correctement dans son fauteuil. Elle jeta un coup d'œil à Moscan qui faisait de même.

Zelin prit une gorgée de son thé avant de prendre la parole.

- Ectra, enfin ce qu'il en reste, est une planète d'ensorceleurs. Il y a des légendes, des mythes qui parlent de portails entre notre planète et les autres. Des portails qui permettaient de passer d'un monde à l'autre et de rapporter des objets de ces mondes. Le livre dont tu te souviens, Chroniques des Temps Anciens, serait un recueil d'histoires et de légendes de ces mondes. Mais personne n'a pu en prouver l'authenticité puisqu'il n'y a aucune trace de ces portails. Jusque-là ça va ?

Sarna hocha la tête.

- Je suis sur... Ectra. Pas sur Terre. Il y avait des portails pour aller sur d'autres planètes et...

- Sur Terre ? Tu as dit sur Terre ?

La jeune fille resta interdite.

- Oui, je pensais que vous le saviez. Les Etats-Unis d'Amérique se trouvent sur Terre.

Zelin passa sa main sur son visage.

- Oui, je n'avais pas relevé, murmura-t-il pour lui-même, avant d'ajouter : cela confirme ce que je pensais. Mais je dois me renseigner sur certaines choses avant de t'en parler. Je ne veux pas te faire espérer. Nous sommes donc sur Ectra et le monde...

Zelin ne put finir sa phrase. La porte d'entrée venait de s'ouvrir laissant la place à Marla, sa voisine curieuse. Elle paraissait en proie à une panique intense. Ses yeux étaient exorbités et son souffle court.

- Zel' ! Vous devez partir, maintenant ! Ils arrivent. Ils savent que tu es de retour. Tout le monde le sait.

Lorsqu'il avait senti la présence de Marla, l'aveugle s'était levé d'un bond pour jeter un coup d'œil par la fenêtre. Il ne vit aucune aura, ne sentit aucune présence, pourtant quelque chose lui disait que Marla avait raison. Ils n'étaient plus en sécurité ici. Ils devaient partir et vite.

- Moscan ! Dans ma chambre, sous mon lit ! Prends autant d'armes et de nourriture que possible ! Mets-les dans ton sac ! Sors par-derrière et rejoins Iel, il me doit une faveur et je pense que deux chevaux nous serons utiles.

Le jeune se leva et se dirigea vers l'arrière de la maison, il disparut avant que Sarna n'ait pu faire un geste. Zelin se tourna vers elle.

- Sarna, écoute-moi bien ! Personne, je dis bien personne ne dois te voir. Tu vas grimper sur le toit, comme toute à l'heure. Nous passerons de l'autre côté sans être vus. Attends-moi là-haut, nous rejoindrons Moscan ensuite.

Il s'arrêta et reprit d'une voix douce.

- Pour les explications, ce n'est que partie remise. Et pour les ensorcellements, crois en toi.

Puis, il sortit en prenant Marla par le bras. Il devait la raccompagner en sécurité chez elle. Il lui devait bien ça.

Sarna se dirigea vers la porte qu'ils avaient empruntée plus tôt dans la matinée. Elle aperçut Moscan qui sortait, son sac sur l'épaule, ses mèches brunes tressautant sous ses pas vifs. La jeune fille allait ouvrir la porte lorsque, sur un coup de tête et peut-être pour reprendre un peu le contrôle de sa vie un court instant, elle retourna dans la chambre de Zoa. Elle y prit la veste de Moscan dont l'odeur ne la dérangeait plus. Elle se saisit également du dessin rayonnant de la fillette. Elle le plia avant de le mettre dans sa poche. Puis, la jeune brune se rendit dans la salle d'eau. Elle aurait voulu prendre un bon bain, laver ses cheveux, son corps, son visage, tant elle se sentait crasseuse.

Sarna se passa un coup d'eau sur le visage pour remettre ses idées en place. Idées totalement désordonnées qui vagabondaient dans son esprit. Rien de cohérent ne ressortait de tout ça. Elle observa ses mains, cherchant à comprendre d'où provenait ce pouvoir dont Zelin et Moscan lui parlait. Elle tenta de se rappeler dans quelles circonstances il était apparu. La première fois, elle était face au Maître des Titans, mais elle ne se souvenait pas vraiment de ce qu'il s'était passé. Cela restait flou dans sa mémoire. La deuxième fois, tout s'était passé si vite. Elle se souvenait avoir vu les trois hommes débouler d'une ruelle et arriver sur elle, couteaux à la main. Le pouvoir s'était déclenché tout seul.

Ou bien, il réagissait à ses émotions. Sa colère et sa peur face aux Titans. Sa surprise et sa peur encore face aux hommes. Pourtant, en ce moment, elle se sentait effrayée, mais rien ne se passait.

Sarna allait sortir de la salle d'eau, lorsqu'elle entendit un bruit en provenance de l'entrée. Elle se figea, sur le qui-vive. Était-ce Zelin ? Sarna hésita sur la marche à suivre. Devait-elle rester cachée ? Devait-elle aller voir ? Aurait-elle le temps de passer la porte menant au toit sans se faire voir ?

Elle s'approcha doucement du chambranle de la porte et passa discrètement sa tête dans le couloir. Ce n'était pas Zelin. Elle aperçut deux hommes vêtus de noir des pieds à la tête. Ils étaient dans le salon, renversant et cassant tout ce qui leur tombait sous la main. La jeune fille retint un cri lorsqu'elle vit le profil de l'un des hommes. Sa peau semblait avoir été arrachée par endroit, son nez paraissait être sur le point de tomber de son visage. Mais le pire était les énormes cloques rougeâtres et purulentes qui recouvraient le haut de son cou et qui remontaient jusqu'à son front. Ses cheveux, s'il en avait, étaient cachés sous un casque de fer noir.

Sarna se recula dans la salle d'eau et s'accroupit. Elle se fustigea intérieurement : elle aurait dû suivre les conseils de Zelin et sortir de suite. Son cœur battait la chamade et sa respiration s'accéléra. Elle tenta de réfléchir un minimum malgré sa panique. Pour rejoindre la porte qui menait au toit, elle devait faire environ cinq pas sur sa gauche. Elle serait exposée et n'aurait aucune visibilité sur les hommes dans le salon. Mais, il fallait qu'elle fasse vite. Ils n'allaient pas rester éternellement dans cette pièce de la maison.

Elle essaya de calmer sa respiration en faisant le moins de bruit possible puis se relevant doucement, elle jeta de nouveau un coup d'œil en direction du salon. Elle ne voyait plus qu'un seul des hommes en noir, mais elle entendit distinctement l'homme du salon s'adresser à son partenaire d'une voix très grave et dénuée d'émotion.

- Le Vautour avait raison. Ils sont rentrés. Et repartis. Rajak ! Vérifie les chambres, je m'occupe du reste.

Le dénommé Rajak émit un grognement d'approbation. Sarna comprit qu'elle n'avait plus le temps et se dirigea d'un pas précipité vers la porte dissimulée dans le mur du couloir. Elle l'ouvrit à la volée et au moment de la refermer, elle eut le temps d'apercevoir Rajak se ruer vers elle en un hurlement rauque.

Sarna se mit à monter les marches quatre à quatre. Elle essayait de maintenir son équilibre dans l'escalier en colimaçon en se tenant à la rambarde. Son esprit était comme déconnecté, elle grimpait rapidement et bientôt, son respiration se fit haletante et son front se couvrit d'une fine pellicule de sueur. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que l'homme la suivait de près. La jeune fille entendait ses pas lourds mais rapides sur les marches en ferraille. Elle sentait presque son souffle sur ses chevilles.

Finalement, Sarna arriva à la trappe qui menait au toit. Elle l'ouvrit et sortit au moment où Rajak attrapait son pied. La jeune fille hurla et donna des coups dans le vide. Elle finit par atteindre l'homme au visage, envoyant valser son casque de fer. Celui-ci redescendit de quelques marches et Sarna en profita pour refermer la trappe. En proie à une panique intense, elle chercha un objet susceptible de maintenir la porte fermée. Mais, il n'y avait rien. Rien qui puisse être assez lourd pour résister à la force de l'homme qui poussait sur la trappe, soulevant Sarna de quelques centimètres.

La jeune fille hurla, impuissante face à l'inévitable.


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