La communauté traversait à cheval de longue prairies qui ne semblaient finir. Elinor discutait vivement avec Frodon sur son livre qu'elle avait pu commencer. Pippin et Mery, qui avaient appris à monter des petits poneys, s'amusaient à faire des courses ou des acrobaties sur leur monture. Aragorn et Legolas les regardaient d'un air amusé.
- Sommes-nous sur la bonne route ? Je ne me souviens pas de ce chemin, demanda Sam.
- C'est parce-que nous allons vers la montagne doucement et prudemment et le paysage a bien changé depuis que vous êtes venus ici, petit hobbit, répondit Gandalf.
Le paysage avait en effet bien changé. Jadis, ces terres étaient sombres, les arbres morts et les prairies agonisaient. Aujourd'hui, tout était lumière et verdoyant. Le Mal avait choisi un autre moyen pour se dissimuler et s'accroitre. Mais, les Hommes n'étaient pas dups et avaient bien présentis quelque chose d'anormal dans cette " parfaite " harmonie. Trop parfaite pour être normale.
Cela faisait plus de 10 heures que la communauté marchait à cheval et la fatigue se faisait sentir.
- Je ne me souvenais pas que ces terres étaient si grande, fit Frodon.
Elinor souria au hobbit et l'observa un moment. Il avait les yeux d'un bleus extrêmes, les cheveux noirs bouclés et le visage innoncent comme celui que pourrait avoir un jeune enfant. De la même expression que Figwit, pensa-t-elle. Soudain, une question lui vint à l'esprit.
- Frodon, puis-je vous poser une question ?
- Allez-y !
- Avez-vous toujours la marque ?
Frodon hota sa cape qu'il avait et montra la trace faite par les nazguls. Elinor émit une grimace en voyant la cicatrice.
- Elle ne me quittera jamais, fit doucement Frodon à Elinor qui lui lança un sourire compatissant.
- Alors comme ça, on regarde le torse des mecs, remarqua Elboron en se mettant à côté de son amie qui leva les yeux au ciel. Il arrivait toujours à la charrier quoi qu'il arrive. Aragorn décida soudainement de s'arrêter pour la nuit près de la forêt qu'ils longeaient depuis un moment. Les cavaliers descendirent de leurs chevaux et aidèrent les êtres les plus petits à descendre.
- Faisons-nous un feu Gandalf ? demanda Elboron.
Le magicien se carressa la barbe tout en réflechissant. Il lança un regard à Legolas qui conforma sa pensée. Elinor les regardit ne comprenant pas ce qu'il se passait. Gandalf acquiésa et demanda aux trois chers amis d'aller chercher du bois tandis qu'Elinor et Elboron allaient chercher à manger. Ils ramassèrent quelques fruits et quelques baies tout en s'enfonçant dans la forêt. Elinor vit alors une cascade se déverser dans un lac. Elle lâcha ses provisions et alla toucher l'eau. Elboron, profitant qu'elle soit accroupie près de l'eau, mit sa main dans celle-ci et éclaboussa la jeune semi-elfe.
- Oh tu vas me le payer ! Cria-t-elle en lui balançant de l'eau à son tour. S'en suit alors, une bataille d'eau sous les rires des deux jeunes amis. Ils ressemblaient à deux enfants en train de jouer. Elboron poursuivait Elinor à travers la forêt tout en rigolant. Elinor courait vite mais il réussit à l'attraper et se mit à la chatouiller lorsqu'une flèche vint se planter dans un arbre près d'eux. Les deux amis se redressèrent d'un bond en entendant un bruit. Un orque apparut et fonça à toute allure vers eux. Elboron sorti à temps son épée et trancha la groge de leur agresseur. Elinor voulut prendre son sabre lorsqu'elle se rappella qu'elle l'avait laissé près du camp. Elle se maudit de l'avoir oublier. Elboron les défendait comme il le pouvait face à la dizaine d'orques chevauchant des wargs qui arrivait mais il ne tiendrait pas longtemps.
- Va chercher de l'aide ! Hurla Elboron.
Elinor, sachant qu'elle l'encombrait plus qu'autre chose, se défit d'un orque d'un coup de pied et couru à toute jambe vers le camp tout en criant à l'aide. Mery et Pippin, qui avaient entendu les cris, prévenirent les autres. A peine Elinor, fut-elle arrivée, qu'elle vit son père, Legolas et Gimli courir vers Elboron. La jeune femme prit son sabre mais une main sur son bras la bloqua. Elle leva la tête pour y voir Gandalf qui, par un regard, lui fit comprendre de laisser les hommes faire. Ils réussirent facilement à éliminer les orques sans en laisser s'en fuir. Elinor fut soulagée quand elle les apperçus revenir, les bras chargés de nourriture.
- Des orques de l'Ouest, sûrement en route vers le Mont de fer, informa Aragorn.
- Très bien, mangeons, après quoi nous nous reposerons et repartirons immédiatement, annonça Gandalf.
- Je ferrais le guêt, fit Legolas.
Gandalf le remercia d'un signe de tête et ils s'assirent tous autour d'un feu que le magicien blanc alluma à l'aide de son bâton magique. Gimli commença alors un vieux chant nain que son père chantait autrefois avec ses compagnons. Comme Elinor, Elboron et Legolas connaissaient la chanson, ils l'accompagnèrent. A la fin du morceau, ils furent tous applaudis.
- Elinor, ma chère, vous amenez un peu de douceur dans ces voix d'hommes, rigola le magicien.
Elinor lui souria avant de tirer la langue à Elboron. Legolas distribua quelques lambas, fraises et baies, qu'ils mangèrent avec appétit. L' heure du repos avait sonné, l'elfe Sylvestre se mit dos contre un arbre et scruta l'horizon tandis que les autres se préparaient à aller dormir. Aragorn demanda à son ami elfe s'il ne voulait pas qu'il reste avec lui mais l'elfe lui recommanda d'aller se reposer.
- Espèrons que cette fois-ci, il n'y ait pas d'avalange, rigola Aragorn avant de rejoindre sa fille qui dormait déjà contre un rocher.
La nuit se passa tranquillement, aucuns orques ne vinrent les dérangés. Au réveil, Elinor vit que Gandalf avait prit la place de Legolas pour que celui-ci puisse se reposer à son tour.
A l'approche du col de Caradras, Aragorn donna l'ordre de liberer les chevaux et de les laisser rentrer seul. Quand ils en auront de nouveau besoin, ils les appeleront. Elinor libera sa jumente avant de lui souffler tendrement
- Sois prudente ma belle...
Elle regarda son cheval s'éloigner en compagnie des autres. C'est donc à pied que la troupe continua sa route. La chaleur du royaume de Fondcombe commença à manquer à Elinor ainsi qu'aux autres qui commencaient à avoir froid. Ils marchaient dans la neige depuis des heures et le vent glacial n'arrangeait rien. Les hobbits peinaient à marcher tant leurs jambes étaient minuscules. Elboron prit sur son dos Pippin qui n'avaient plus de force. Elinor le remercia par un sourire. Son ami pouvait être taquin et parraître rustre et inssenssible mais ce n'était qu'un masque qui cachait une grande générosité et une gentille pour les êtres qui en valaient la peine.
Les chemins se firent de plus en plus étroits et pentus. Tous les hobbits furent à présent portés et Elinor se remercia intérieurement d'avoir mit un pantallon. Jamais, elle n'aurait sûe avancer avec une robe. La neige était fraiche et brillante comme si elle venait de tomber et la communauté s'enfonçait facilement . Comme si la neige et le froid ne suffisait pas, une tempète vint s'abbatre sur eux.
- Aragorn! Hurla Legolas à son ami qui était loin devant avec Gandalf, il nous faut trouver un arbris, les hobbits et miss Elinor sont morts de froid.
- C'est en restant sur place que l'on va geler! Fit Elboron tout en remontant Pippin qui glissait.
Gandalf regarda un moment la troupe puis avança un peu pour observer l'horizon.
- Bon que faisons-nous ? Cria Gimli pour se faire entendre sous le vent bruyant.
Gandalf fixa le nain de son éternel regard puis tourna la tête vers la montagne et la tapota en récitant quelques mots en langue ancienne. Une lumière vert jaillie vers une grotte un peu plus loin. Aucun d'entre eux ne l'avait vu avant. Ils reprirent leur route jusqu'à cette mystérieuse grotte. Des stalactites et stalacmites y étaient formés et les hobbits s'émerveillèrent à ce fait naturel.
- Qu'entendez-vous ? demanda Elinor qui posa sa besace à terre et retira sa capuche.
- Rien, heureusement, fit l'elfe en lui adressant un sourire.
- Nous nous reposerons que quelques minutes, il n'y a pas de temps à perdre, annonça Aragorn.
Elinor alla donner quelques lambas aux hobbits qui émirent un soufflement de dégout. La jeune semi-elfe tira alors de sa poche, des tranches de porc salé qu'elle avait emmenés furtivement. Elle leur fit signe de ne rien dire et leur en donna une tranche chacun. Les hobbits s'empressèrent de manger ce délicieux mets tout en se réjouissant et poussant des " hum " discrets.
- Hé bien, je vois que vous aimez nos lambas maintenant, fit Legolas avant de faire un clin d'oeil à Elinor pour lui faire comprendre qu'il l'avait vu. Cette dernière baissa la tête tout en souriant. Le repos était terminé, la communauté reprit la route avec plus d'énergie. La montée se fit dure et fatiguante mais une fois au sommet, les aventuriers crièrent de joie avant de se faire rappeller par Gandalf qui leur fit signe de se taire. Il y règnait un calme plat, trop calme pour être vrai. Aragorn parti avec Gimli et Legolas inspecter le côté droit du sommet tandis qu'Elinor partie en compagnie d'Elboron et Gandalf. Après un moment d'inspection, les deux groupes revinrent près des hobbits qui les avaient attendus sagements là.
- Rien, juste des restes de feu, informa Elinor.
- Pareil, fit Gimli en s'asseillant lourdement sur un rocher.
Aragorn se pencha près des morceaux de bois mis en tas et posa sa main dessus avant de la sentir.
- Des orques y étaient, il y a à peine quelques heures. Le bois est encore humide, annonça-t-il avant de ressentir sa main et d'ajouter: je sens autre chose... je ne sais pas ce que c'est...je ne connais pas cette espèce.
Legolas fit la même chose et senti à son tour en faisant la même mine perplexe.