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Chapitre 5

3 Mai 686 de la Réunification

Château de Tarasse

Eremis revint brutalement à elle, la bouche grande ouverte à la recherche du moindre filet d'air. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et des gouttes de sueur froide perlaient sur son front à la naissance de ses cheveux. Levant ses bras devant elle, elle tourna et retourna ses poignets dans tous les sens à la recherche d'une marque ou d'un signe.

Rien.

Absolument rien n'apparaissait sur sa peau. Ni brûlure ni bleu. Pas même une égratignure. Comme si tout ce qu'elle venait de vivre en l'espace de quelques minutes n'avait jamais existé. Pourtant, elle était sûre de ne pas avoir rêvé, elle inspira et expira plusieurs fois avec lenteur pour apaiser les battements de son cœur. Une multitude de questions se bousculaient dans sa tête. Que venait-elle de vivre ? Dans le corps de qui s'était-elle retrouvée ? Où avait-elle été transportée contre sa volonté ? Quelle était cette voix qui lui avait parlé et l'avait menacée de mort ?

Elle n'avait aucune réponse à leur apporter.

Pourtant. Elle sentait dans ses entrailles l'équilibre qui régnait sur le monde jusqu'alors venait de basculer. Sa magie réagissait à quelque chose et cela ne pouvait qu'être lié à ce qu'elle venait de vivre. Elle inspira profondément avant de se relever, époussetant sa robe et remettant son diadème en place.

Elle devait tirer cette histoire au clair le plus rapidement possible, mais pour le moment, elle était attendue et ne devait pas créer d'inquiétude avant d'avoir plus d'informations en sa possession.



La fête battait son plein dans l'immense salle de bal, les gens riaient et s'amusaient, mais tous n'attendaient qu'une chose : l'apparition de la princesse. Le roi Philipp était assis sur son trône et surplombait la pièce dans son habit de cérémonie agrémenté d'un masque aux couleurs rouge et or en parfait accord avec sa tenue. Au pied de l'estrade, Erazal jouait joyeusement avec Athos et Pathos sous le regard bienveillant de Bheya. Une musique d'ambiance entraînante flottait dans la salle sans pour autant que celle-ci ne surpasse les discussions des convives.

Ahrman ajusta son costume et son masque et se dirigea vers l'entrée où le grand chambellan semblait au bord de la crise de nerfs. La nourrice de la princesse était arrivée seule, ne sachant où était cette dernière et avait pour unique indication qu'elle se manifesterait le moment venu.

Alors qu'il faisait les cent pas devant la porte en se morfondant, une large main se posa soudainement sur son épaule et l'arrêta net dans ses déambulations. Le commandant, semblable à un géant pour lui, se pencha à son oreille. Ce qu'il lui murmura redonna immédiatement des couleurs au pauvre homme qui s'empressa de le remercier avant de filer se placer au centre de la salle de bal. D'un signe de la main, il indiqua à l'orchestre de cesser de jouer. La musique s'arrêta, suivie par les bruits des discussions, le roi coupa son chancelier qui était en train de lui parler et se redressa dans son trône. Le grand chambellan s'éclaircit la voix et avec un sourire de triomphe, annonça l'arrivée de la princesse héritière. Une vague de murmure parcourut toute la salle alors que les cous se tendaient pour tenter d'apercevoir ce qu'il se passait. Les trompettes sonnèrent et les gardes se mirent au garde-à-vous, formant une large haie d'honneur jusqu'à l'estrade royale. Placé aux côtés de Bheya, Ahrman tenait la main de cette dernière, tremblante comme une feuille sous le coup de l'émotion. Erazal s'était assis au pied de la tribune, entouré d'Athos et Pathos couchés fièrement en sphinx.

C'est alors qu'elle apparut.

La tête haute et le sourire aux lèvres, elle pénétra dans l'immense salle de bal où chacun retenait son souffle et avança d'un pas assuré en direction de l'estrade sur laquelle se trouvaient les deux trônes. Le roi se leva lentement, descendant les marches une à une jusqu'à l'attendre au bas de la tribune. Elle finit par s'arrêter à deux pas de lui, les mains croisées devant elle. Il l'admira un instant, subjugué par sa beauté. Un silence pesant régnait sur la salle.

— Votre majesté, salua Eremis d'un ton des plus solennel.

— Ma fille...

Son père, la gorge totalement nouée, ne put terminer sa phrase. Un silence admiratif saisit l'assemblée dont les yeux brillants d'excitation ne pouvaient se détacher de la jeune princesse qui ressemblait à s'y méprendre à sa défunte mère. Essuyant une larme au coin de son œil d'un geste rapide, le monarque s'avança finalement et prit sa fille dans ses bras. Une murmura d'admiration monta de l'auditoire ému par la scène.

Après quelques secondes de silence, le roi libéra Eremis de son étreinte, retourna en sa compagnie en haut de l'estrade et d'une voix puissante et heureuse, lança aux invités.

— Mes amis ! Buvons, mangeons, célébrons ! Ma fille est de retour, notre future reine est parmi nous !

Une vive clameur s'éleva de la foule, la musique reprit avec joie et les discussions repartirent de plus belle, chacun allant de son commentaire sur la princesse et sa tenue. Erazal était remonté en courant pour se jeter dans les bras de sa sœur.

Commença alors le ballet des différentes délégations venues rendre hommage à la future souveraine. Toutes profitaient du moment pour déposer une montagne de cadeaux et surtout, présenter à la jeune femme le fils, le duc ou le prince héritier qui allait participer au tournoi organisé pour le couronnement. Eremis offrait à chacun son plus beau sourire et avait toujours un petit mot gentil pour chaque délégation.

Vint le tour des représentants de Meress de s'avancer. Le roi Khelos, grand ami du roi Philipp, fut le plus généreux dans ses présents.

Le royaume de Meress était l'un des plus riches avec celui de Targon et ne manquait pas une occasion pour le faire savoir. La princesse reçut des étoffes de soie d'une qualité incomparable, un harnachement complet en cuir et en argent pour son cheval ainsi que des coffres remplis à ras bord de pierres précieuses toutes plus scintillantes les unes que les autres. Le monarque présenta surtout son fils aîné et héritier du trône, le prince Varas. Il avait fêté son vingt-quatrième anniversaire quelques mois plus tôt, de taille moyenne, ses cheveux brun foncé coupés court avaient un subtil mouvement d'ondulations qui, Eremis devait le reconnaître, lui donnait une certaine élégance. Il affichait un air fier et conquérant dans une armure légère de cérémonie faite d'acier noir, agrémentée d'une tunique rouge et or. La princesse savait que c'était l'un des partis les plus prisés du continent. Et il n'y avait qu'à voir l'expression sur le visage des dames présentes pour ne pas douter du charme du prince. Eremis pencha respectueusement la tête et remercia le souverain meressien pour tant de générosité, leur souhaitant un agréable séjour au sein de la cour targonaise.

Alors que la délégation de Meress se retirait, un vieil homme accompagné de deux gardes et d'un troisième individu s'avança, il s'inclina humblement devant le roi et sa fille. Leurs tenues arboraient un blason qui fit frémir le monarque.

— Vos Majestés, permettez-moi de me présenter, je me nomme Enas de Kher, je suis l'un des conseillers du roi Isalb d'Azzord et nous sommes ici aujourd'hui pour... commença le politicien à la chevelure grisonnante.

— Votre Majesté si je puis me permettre...

La voix était venue de la foule où des murmures réprobateurs montaient d'un peu partout dans la salle. Le prince Varas sortit du public et s'inclina respectueusement devant le monarque. Le roi leva la main, lui intimant de se taire. Enas de Kher ne se laissa pas décourager et reprit son discours.

— Je disais donc, nous sommes présents aujourd'hui pour vous rendre hommage, Princesse, et nous vous apportons à cette occasion ces présents, les deux gardes ouvrirent alors deux coffres imposants emplis d'or et d'étoffes précieuses ainsi que de vaisselles finement travaillées, je souhaite également vous présenter le prince Luk, héritier du trône...

— Votre Majesté, je me dois d'insister, cette délégation n'a pas sa place ici, coupa Varas.

Le conseiller azzordien tenta tant bien que mal de continuer son discours, mais l'assemblée s'en donna à cœur joie pour l'en empêcher. La haine pour le royaume d'Azzord était vieille comme le monde. Bien que tout présente et vivace dans les campagnes les plus reculées, elle s'était pourtant atténuée avec les années passées et la reprise des échanges commerciaux avec le reste du continent. Mais depuis la mort de la reine d'Azzord quelques années plus tôt, le royaume s'était subitement refermé sur lui-même et avait rompu tout contact avec Simil, relançant de plus belle la haine ancestrale.

Cette même haine qui poussait à cet instant le prince Varas à prendre la parole, soutenu silencieusement par tous les convives.

La colère montait lentement, tirant les traits du visage d'Eremis qui finit par se lever, balayant du regarde la foule avec insistance. L'attitude de l'héritière targonaise imposa un silence lourd sur l'assemblée et surprit quelque peu le roi. Elle descendit de l'estrade et s'avança à la rencontre de la délégation azzordienne, toujours agenouillée devant elle et invita le conseiller ainsi que le prince Luk à se relever.

Ce dernier avait vingt-cinq ans passés. De haute taille, il était presque aussi grand qu'Ahrman, déjà considéré comme un géant au milieu des gens de la cour. Il avait de longs cheveux couleur d'ébène attachés en un chignon sophistiqué. Les traits sévères de son visage lui donnaient un côté ténébreux. Mais le plus séduisant restait ses yeux marron si clair qu'ils en étaient presque dorés. Même si à cet instant, on aurait pu croire qu'ils étaient noirs comme la nuit tant la haine dans son regard était profonde. Il se retenait du mieux possible pour ne pas créer d'incident politique après les propos du prince meressien.

Eremis se tourna vers Varas.

— Prince Varas, approchez, ordonna-t-elle d'un ton calme, mais où l'on pouvait ressentir toute la force de caractère de la jeune héritière.

— Oui Princesse, s'exécuta-t-il tout sourire.

— Dites-moi. Votre père ainsi que le mien et celui du prince Luk sont bien tous rois n'est-ce pas ?

— Oui, mais...

— Pouvez-vous me rappeler devant qui et uniquement qui, ont-ils des comptes à rendre ?

— Devant les Dieux, Votre Altesse.

— Donc nous, princes et princesses, qui sommes leur légitime descendance, sommes voués à devenir, nous aussi, rois et reines. Devant les Dieux. N'est-ce pas ?

— Oui, c'est exact Votre Majesté.

Le prince Varas perdait de sa superbe à mesure qu'Eremis parlait. Elle s'avança de quelques pas dans sa direction et se planta face à lui, les bras croisés dans le dos et le menton fièrement relevé vers lui, le forçant à s'incliner.

— Bien. Je ne le dirais donc qu'une seule et unique fois, et cela sera valable pour vous tous ici présents, sa voix s'éleva en direction de l'assemblée silencieuse, j'ai personnellement invité le royaume d'Azzord à ce tournoi. Le prince Luk est tout aussi légitime que n'importe quel autre participant à concourir. Je ne tolérerai plus aucune moquerie, plus aucun rabaissement ni aucune insulte envers la délégation d'Azzord, suis-je bien claire ?

— Mais Votre Majesté...

— Il n'y a pas de mais qui tienne, Prince.

La ton d'Eremis monta, dur et froid alors que son regard était aussi sombre que sa robe.

— Cette haine a assez duré.

Tandis qu'elle faisait demi-tour en direction de son trône, Varas se releva légèrement de la révérence dans laquelle il était resté, et tenta une nouvelle fois d'argumenter son propos. Alors que cette dernière s'apprêtait à lui répondre, son père se leva à son tour, la main posée sur le pommeau de son sceptre.

— Ma fille a parlé, trancha solennellement le monarque, elle sera bientôt la souveraine de Targon et l'Allank. Tâchez de vous en souvenir. Le sujet est clos. Que la fête reprenne !

Sans laisser le temps à quiconque de répliquer, il fit signe à l'orchestre de se remettre à jouer. Varas s'inclina respectueusement devant le roi, mais on pouvait très bien lire dans ses yeux qu'il n'appréciait pas l'affront que la princesse venait de lui faire en le rabaissant de la sorte. Eremis, quant à elle, remercia son père d'un regard. Alors que la délégation azzordienne se retirait, elle s'approcha et posa sa main sur l'épaule du conseiller pour le retenir.

— Messieurs, je vous prie d'excuser ce comportement, commença-t-elle avec douceur, je vous souhaite la bienvenue à Tarasse et vous remercie pour les présents apportés. Si le prince Luk accepte, je serai ravie de partager une balade à cheval dans le parc du château demain matin avec lui.

— Nous verrons cela, bonne soirée, Princesse, répliqua sèchement le jeune homme.

Après une dernière révérence pompeuse, il tourna les talons, suivi de près par son conseiller et ses gardes. Eremis soupira en les regardant s'éloigner.

La catastrophe avait pu être évitée, même si la scène allait faire jaser pendant plusieurs jours.

Tandis qu'elle retournait à son trône, son attention se posa sur le prince Varas qui semblait toujours mécontent de la réponse qui lui avait été faite. Elle n'avait que très rarement eu l'occasion de le rencontrer lors de différents évènements, mais pour le moment, ce dernier paraissait fidèle à sa réputation : sûr de lui et arrogant, comme tout bon meressien qui se respecte, de surcroît en étant l'héritier de la couronne. Elle se rassit et observa l'assemblée un instant. Tous riaient de bon cœur en dégustant la multitude de plats préparés par les cuisines et les vins les plus fins sortis des caves du château.

La joie et la bonne humeur étaient au rendez-vous.

La sensation du tissu de sa manche qui frottait contre son bras attira son attention. Ce n'était autre qu'Erazal qui désirait aller danser. Elle lui sourit tendrement et le suivit sur la piste de bal pour profiter de la soirée en son honneur.

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