Chapitre 1 - Oncle Sakumo
Au cœur d'une forêt de résineux, une petite fille haute comme trois pommes s'émerveillait de la nature tout autour d'elle. Elle sentait le parfum des sapins se mêler à la mousse au sol, et le bruit des épines sèches qui craquaient sous ses petits pieds. Au loin, des bruits de pas attirèrent son attention. Était-ce des renards ? Des loups ? Des lapins ? Quels animaux pouvaient bien fouler ces bois ? Soudain, elle sursauta sous le cri d'un oiseau qui passait au-dessus d'eux. Elle leva son visage vers le ciel, et dans le reflet de ses yeux noirs, se reflétait un banc d'étourneaux tournoyant parmi les sapins.
- Wah...
s'émerveilla-t-elle. Mais, distraite, trébucha sur une pierre sur le chemin.
Une main ferme la rattrapa par le poignet, la faisant basculer en arrière jusqu'à ce qu'elle parvienne à se maintenir sur ses pieds de nouveau.
- Okami, fais attention, sois plus attentive !
- Oui, désolée, papa, répondit-elle en baissant les yeux.
Au sol, elle aperçut un petit ver de terre qui sortait du sol, et elle ne put s'empêcher de sourire. Ce petit ver, avait-il une famille ? Des amis ? Des frères, des sœurs, des cousins, des enfants ?
Le monde lui paraissait si grand et si merveilleux.
- Regarde devant toi, Okami, lui demanda son père en tenant sa main un peu plus fort.
- Désolée, papa, répondit-elle d'une voix douce en portant son regard droit devant elle.
Le soleil perçait à travers les nombreuses branches de cette forêt de sapins, laissant la lumière caresser la mousse verte qui s'étendait à perte de vue, leur chemin brisant cette mer de verdure en deux.
Le coeur d'Okami battait fort dans sa poitrine. Le matin même, sa maman lui avait dit qu'elle partirait en aventure avec son papa ! Qu'elle y rencontrerait son oncle et son cousin à l'orée de la forêt. Elle avait entendu tant d'histoire fascinantes sur son oncle, qu'elle trépidait d'une impatience qui lui était rare. Le chemin sinueux qu'ils avaient emprunter, les conduisaient à travers des arbres majestueux, si grands et si vieux, qu'ils semblaient porter en eux l'histoire entière du monde. Leurs branche s'entrelacent comme des bras protecteurs, les plongeant soudain dans une obscurité qui n'avait pourtant rien de monstrueuse. Chaque pas les rapprochait d'un monde qu'elle voulait tant découvrir.
Un monde peuplé, de ninja, de missions et de secret.
- Tu sais, Okami, ton oncle est un homme très respecté, lui dit son père. Il a un grand cœur et a toujours été un ami fidèle pour notre clan. Tu devras le respecter.
Elle hocha la tête, les yeux pétillants. Okami avait hâte de rencontrer cet homme, ce héros. En attendant, elle se laissa distraire par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles dans le vent. Les sons de la forêt étaient une mélodie douce, presque apaisante.
Le chemin se rétrécit et devint un sentier de terre battue, bordé de fleurs sauvages colorées qui dansaient une valse avec les hautes herbes, au rythme de la brise. Okami s'accroupit pour examiner de plus près une petite marguerite qui poussait timidement entre deux pierres. Elle était si belle dans sa simplicité, une petite merveille de la nature.
- Okami, dépêche-toi, l'appela son père. On ne veut pas être en retard !
- Oui, papa ! s'exclama-t-elle en se relevant rapidement, un sourire radieux illuminant son visage.
En continuant leur chemin, le bruit apaisant d'une rivière atteignit leurs oreilles, se mêlant au chant des oiseaux.
- C'est ici, dit son père en s'arrêtant. Regarde, c'est la maison de ton oncle.
Devant eux se dressait une charmante et grande maison en bois, aux murs couverts de lierre. À quelques pas, la rivière scintillait sous les rayons du soleil, ses eaux claires serpentant entre les rochers.
Okami écarquilla les yeux, émerveillée par la beauté de l'endroit. Le ruissellement de l'eau ajoutaient une touche de magie à ce tableau déjà enchanteur. Elle pouvait presque sentir l'énergie vivante de la nature l'envelopper.
- Allons-y, proposa son père en lui prenant doucement la main. Ton oncle doit être en train de préparer le thé.
Ils s'avancèrent vers la maison, et Okami pouvait déjà imaginer la chaleur d'un feu dans la cheminée et l'odeur apaisante du thé parfumé.
Son père frappa doucement à la porte, et un grand homme aux longs cheveux blancs, attachés en catogan, leur ouvrit. Instinctivement, Okami se cacha derrière la jambe de son père, qui lui posa une main rassurante sur la tête.
- Eh bien, Okami, où est passé tout cet enthousiasme à l'idée de rencontrer ton oncle Sakumo ? demanda-t-il, amusé.
Un léger rouge monta à ses joues, et elle leva timidement les yeux vers l'homme qui s'était agenouillé devant elle.
- Tu as bien grandi depuis la dernière fois que je t'ai vue, Okami-chan. Veux-tu me faire un câlin ? proposa Sakumo avec un sourire chaleureux.
Okami hésita un instant, cherchant l'approbation de son père, qui hocha la tête avec encouragement. S'apercevant qu'elle avait la liberté de dire non, elle se détacha lentement de la jambe de son père et s'avança vers le grand homme aux cheveux blancs. Avant qu'elle ait pu réagir, elle se retrouva dans les bras de son oncle.
- AAAAH ! s'écria-t-elle, les yeux écarquillés en découvrant l'intérieur de la maison.
- Mais dis-moi Okami-chan quelle âge ça te fait ?
- Quatre ans! répondit-elle, enjoué, en s'agrippant à ses épaules.
À cet instant, elle aperçut brièvement un garçon de son âge, appuyé nonchalamment contre l'encadrement d'une porte, avec un air blasé.
- Cousin Kakashi ! s'exclama-t-elle, des étoiles plein les yeux. - Cousin Kakashi ! répéta-t-elle, toujours dans les bras de son oncle, son enthousiasme débordant.
Kakashi, toujours appuyé contre l'encadrement de la porte, observa la scène avec un mélange d'ennui et de curiosité. Son regard se posa sur la petite fille que son oncle venait de soulever dans les airs. Lorsqu'Okami l'appela par son nom, il redressa légèrement la tête, intrigué.
Derrière son masque, on devinait une expression neutre.
- Eh bien, regarde qui est là, murmura-t-il d'un ton indifférent.
Cela lui faisait bizarre de voir quelqu'un d'autre dans les bras de son père que lui. Un sentiment d'énervement et de curiosité se mêla en lui. Il avait toujours été le centre d'attention de Sakumo, et l'idée qu'une autre enfant puisse attirer son affection le dérangeait plus qu'il ne voulait l'admettre.
- Tu dois être Okami, la fameuse cousine dont mon père ne fait que de me parler depuis trois jours, ajouta-t-il, feignant l'enthousiasme tout en gardant une posture décontractée.
Okami, toujours dans les bras de son oncle, cligna des yeux, fascinée par la présence de son cousin. Elle avait entendu des histoires à son sujet, mais le voir en personne était différent.
- C'est moi ! s'exclama-t-elle avec un sourire éclatant. Tu es Kakashi, n'est-ce pas ?
Kakashi haussait les épaules, feignant de ne pas être impressionné.
- Ouais, c'est ça, murmura-t-il, son ton toujours aussi désinvolte.
Sakumo, remarquant le regard légèrement inquiet de son fils, décida de mettre fin à la tension. Il reposa Okami sur le sol avec précaution, lui offrant la liberté de s'approcher de Kakashi.
- Va lui dire bonjour, Okami, l'encouragea-t-il en souriant.
La petite fille, bien que toujours un peu intimidée, prit une profonde inspiration. Elle avança vers Kakashi, s'arrêtant à une distance prudente.
- Est-ce que tu es fort ? demanda-t-elle avec des yeux écarquillés, visiblement admirative.
Kakashi la regarda, surpris par la question. L'idée d'être considéré comme un héros aux yeux de sa petite cousine lui était étrangère, mais il trouva cela un peu amusant.
- On peut dire ça, répondit-il, son ton toujours aussi calme. Je suis un génie. J'apprends plus vite que les autres.
- Kakashi, la modestie n'est décidément pas ton point fort, plaisanta Sakumo en décalant son corps pour laisser entrer son beau-frère.
Kakashi laissa échapper un léger "tch" avant de détourner le regard de son père. Il savait qu'il devait faire preuve de galanterie envers cette petite fille, et il s'y résignerait, car son père lui avait demandé. Après tout, il ferait tout ce que son père attendait de lui. Dans son esprit, il se voyait comme le fils idéal, s'efforçant de plaire à Sakumo et d'incarner l'image qu'il avait de lui.
Kakashi prit une profonde inspiration, se remettant en tête les paroles de son père sur l'importance de la famille et des bonnes manières. Avec une lenteur soigneusement calculée, il s'approcha d'Okami, affichant un sourire qui, bien que timide, essayait d'être accueillant.
- Alors, Okami, dit-il d'une voix douce, tu aimes jouer ?
La petite fille, surprise par son ton amical, hocha la tête avec enthousiasme.
- Oui ! Je joue souvent dans le jardin avec les fleurs et les papillons !
Kakashi ne put s'empêcher de sourire davantage, se demandant comment une telle innocence pouvait exister dans un monde souvent si sérieux.
- Ça a l'air amusant, répondit-il, le cœur légèrement adouci. Peut-être qu'un jour, je pourrais venir jouer avec toi.
Les yeux d'Okami s'illuminèrent.
- Vraiment ? Tu veux venir jouer avec moi ?
- Oui, pourquoi pas, murmura-t-il, une lueur de promesse dans sa voix.
Sakumo, observant la scène avec satisfaction, sentit une vague de fierté l'envahir. Il savait que Kakashi était un enfant spécial, mais le voir interagir avec Okami de cette manière lui réchauffait le cœur.
- Je suis sûr qu'ils s'entendront très bien, Mominoki, murmura Sakumo à son beau-frère, un sourire complice aux lèvres.
Les deux adultes s'assirent à la table pendant que Sakumo servait le thé. L'arôme réconfortant se répandait dans la pièce, créant une ambiance chaleureuse.
- Je suis soulagée de voir que tu t'en sors bien avec mon petit neveu, dit Mominoki en prenant sa tasse entre ses mains usées par le travail. Son regard s'assombrit légèrement. Quand ma sœur est partie et t'a laissé seul avec ce petit bout...
Il resserra les hanches de sa tasse, les souvenirs douloureux de la perte de sa sœur encore vif dans son esprit .
- Ça n'a pas été facile, mais chaque sourire de Kakashi me rappelle pourquoi je fais tout cela, répondit-il. Il lui ressemble tellement... Si tu savais, derrière son masque, j'ai l'impression de la revoir, ajouta Sakumo, une lueur mélancolique dans les yeux.
Mominoki acquiesça, retenant sa curiosité par délicatesse. Il évita de poser la question sur le masque de Kakashi, préférant respecter le silence chargé d'émotion qui s'était installé entre eux.
Sakumo se tourna vers les enfants avec un sourire chaleureux.
- Allez, vous deux, pourquoi ne pas aller jouer dans le jardin ? Cela vous fera du bien !
Kakashi, bien que peu enthousiaste, plissa les yeux. Je ne suis pas une baby-sitter, pensa-t-il en croisant les bras, une légère moue sur le visage. Il aurait préféré rester à l'intérieur et observer la situation. Okami, elle se mit à l'attraper par la manche pour le tirer avec elle dehors.
_ Viens, cousin Kakashi ! Je vais t'apprendre tous les noms des fleurs dehors !
*
Deux dossiers furent déposés lourdement sur la table.
- Voici les dossiers d'inscription. Es-tu vraiment sûr de vouloir inscrire Okami si jeune à l'académie Ninja ? Kakashi est un génie, mais tu n'es pas obligé d'en faire autant pour elle.
- Je le suis, répondit Mominoki en prenant le dossier en mains. Le clan Shinrin est constamment menacé par son ancienne branche, à l'extérieur de Konoha. Okami doit apprendre à se défendre rapidement, au cas où un malheur surviendrait.
Sakumo laissa échapper un soupir. Il savait que le clan de sa défunte épouse avait été scindé lors de la création de Konoha, et que certains considéraient l'alliance entre les clans comme inconcevable.
- Les guerres, encore et toujours. J'aspire à ce que la prophétie de mon ami Jiraiya se réalise un jour, murmura-t-il, presque pour lui-même. La paix et la compréhension entre les humains.
- Sakumo, tu le sais aussi bien que moi. L'ancienne branche de notre clan nous considère comme des renégats pour avoir accepté l'unification lors de la création de Konoha, répliqua Mominoki, son index se posant sur sa pupille noire, ornée d'un cercle blanc à l'intérieur. Ils ne voulaient pas que cela appartienne à Konoha.
- Les Sahshingan, acquiesça Sakumo. À mon avis, c'est une bien triste malédiction que vous portez.
Mominoki garda le silence face à ces mots. Sa sœur avait trouvé la mort dans une tragédie similaire, et il resserra ses doigts autour du tissu de son pantalon.
- J'espère de tout cœur qu'Okami n'aura pas à subir le même sort, affirma Mominoki d'un ton grave. « Si Danzo...
- Je ne laisserai jamais Danzo faire à ma nièce ce qu'il a fait à ma femme, coupa Sakumo, sa colère palpable alors qu'il froissait les papiers entre ses mains. Tu peux me faire confiance. Si quelque chose vous arrivait, sache que tu peux compter sur moi. Je protégerai Okami, même si cela signifie donner ma vie.
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