Chapitre 37 : La rechute
Mais oh la la je m'attendais pas à autant de retours sur le dernier chapitre, ça me fait trop plaisir ! Bon je savais que Salem avec Théa et Liam allait vous plaire mais là c'était trop bien d'avoir toutes vos réactions ahhhh ! Merci mille fois !
Vraiment, ça m'a donné le sourire et ça a surtout occupé mon esprit de lire et de répondre à vos coms. Et disons que j'en ai besoin parce que je suis sur les rotules. Au-delà du fait que j'ai pas pris de vacances depuis début mars, le boulot ne s'améliore pas et disons que je suis en crise d'angoisse un peu perpétuelle. C'est assez horrible, j'ai un noeud dans le ventre constant, j'arrive pas à "passer au-dessus" ou à me "blinder" alors que je sais que je devrais ou tout du moins prendre du recul... Je suis de nature assez angoissée mais ça allait beaucoup mieux depuis deux ans et là c'est horrible. Donc je voulais savoir si certain.es qui ont vécu un peu cet état aurait pas des techniques, des choses qui aident ? Je me change les idées le soir en regardant Youtube ou en me noyant dans les reels insta, mais je suis pas sûre que ça soit très bon quoi... Bref c'est un peu ma bouteille à la mer !
Sinon sur une note plus joyeuse... Merci d'avoir fait le jeu sur le portrait chinois de Julian, c'était très marrant de voir vos réponses. Vous pouvez aller les découvrir directement dans les coms du dernier chapitre, ça sera un peu long de tout retranscrire haha ! Petite mention quand même pour le lieu en "océan atlantique" parce qu'il fait la navette entre Angleterre et Etats-Unis, j'ai trouvé ça poétique ^^
Pour cette semaine, je vous propose de faire si Théa était...
... une couleur
... un lieu
... un sentiment
... une matière scolaire (normale ou magique)
...un mot
... un objet
... une citation / une maxime
Allez bonne lecture !
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Chapitre 37 : La rechute
« La vérité est une bombe dont les effets tuent à la fois celui qui la lance et celui qui la reçoit »
- Françoise Parturier -
// 2 mars 1981 //
- Ca va bien se passer, Théa, promis.
- Ou pas. Peut-être que tu vas perdre lamentablement. On n'a pas de boule de cristal pour le savoir en vrai.
- Noah !
Julian enfouit sa tête dans ses bras, partagé entre le désespoir et l'amusement. Il ne voulait juste pas que sa cousine perçoive son amusement. Heureusement pour lui, Théa ne le regardait pas. A travers ses cils, il la vit concentrée vers Noah face à eux, bras croisés et l'air peu impressionné. Noah lui renvoya un sourire d'enfant terrible.
Ils étaient tous les trois à la bibliothèque en cette matinée ensoleillé, assis autour d'une table beaucoup trop petite, mais ce n'était pas vraiment important pour aujourd'hui. Ils n'étaient pas là pour réviser. Le tournoi d'échecs commençait dans quelques heures et Théa avait juste eu besoin d'un endroit calme pour se concentrer. Il avait décidé de l'accompagner en signe de soutien et évidemment Noah avait suivi, un toast encore dans la main en marmonnant qu'embêter Théa était son « activité préférée du week-end ». Comme elle ne l'avait pas envoyé dévaler un escalier, il avait supposé que les idioties de Noah lui servaient à se changer les idées.
- T'as foi en moi m'a toujours porté, Noah, commenta Théa platement. Ça me donne envie de te donner tort à chaque fois.
- J'attends de voir.
- Tu sais que l'autre option, ça serait la victoire de Liam ? Et qu'on entendrait parler jusqu'au siècle prochain ?
Noah parut reconsidérer son camp d'un coup.
- Jules, passe-moi une feuille, lui lança-t-il sans même le regarder. Faut que je fasse une banderole pour la reine des glaces.
- Termines déjà ta fresque, non ?
Fresque dont il n'avait toujours aucune idée et il fit entendre sa frustration dans son ton. Noah se tourna à demi vers lui alors que Théa replongeait le nez dans son livre de stratégie d'échecs, le visage presque dissimulé derrière sa frange.
- Elle avance, t'inquiète pas, affirma-t-il avec un rictus amusé. Tu la verras quand elle sera terminée. Et arrête de faire cette tête.
- J'ai aucune tête...
- Ah si crois-moi, elle tient même sur ton cou. Là, juste là, je la vois. (Noah fit un geste vague vers son visage et il l'enfouit un peu plus contre son bras pour lui échapper). Je la connais bien même, ta tête d'anglais, ajouta Noah ne baissant soudain la voix dans un murmure. Je l'embrasse assez souvent.
Pas assez à mon goût, se retint-il d'objecter. Mais ses yeux durent parler pour lui car Noah se pencha légèrement, juste pour se rapprocher, et ils échangèrent un regard chargé d'intimité. En face d'eux, Théa grogna sans même lever la tête de son livre.
- Est-ce que vous pourriez essayer de faire au moins semblant d'être discrets ? siffla-t-elle. J'ai l'impression de revivre Salem.
- T'as qu'à changer de table si tu veux pas être avec nous.
- Brillante idée, Douzebranches. Si je n'étais pas là, tu te ferai embarquer pour indécence publique. Et Ju', par tous les mages, arrête de le laisser faire !
Ce fut plus fort que lui : il étouffa à nouveau son rire entre ses bras croisés et l'obscurité tomba sur sa vision. Ses muscles se détendirent en réponse. Il avait mal dormi la nuit dernière – Wilde ronflait décidément beaucoup trop – et il aurait bien volé quelques heures dans le dortoir à somnoler s'il n'y avait pas eu le tournoi d'échecs et Théa à soutenir. En l'occurrence, son soutien prenait surtout la forme de reproches à encaisser, mais il l'acceptait de bonne grâce. Sa cousine avait raison dans le fond. Il laissait un peu trop Noah flirter, voire il l'encourageait en faisant la même chose, mais la bulle euphorique dans sa poitrine l'y poussait sans qu'il arrive à lutter. Il en avait juste envie.
Il avait envie de Noah tout le temps de toute manière.
De sa présence, de son humour, de ses baisers, de ses dessins... Les vacances de noël avaient vraiment marqué un tournant dans leur relation, il le sentait depuis deux mois, et il ne remercierait jamais assez Matthew de leur avoir permis d'installer ce lien entre eux après le fiasco de l'hôtel et de Leonidas. Il ne pouvait pas se permettre d'être trop expansif partout non plus. Les moments comme ceux-là étaient rares, quoiqu'en dise Théa, et peut-être qu'ils profitaient un peu trop de sa complaisance pour se le permettre mais il s'en fichait.
Somnolent, son esprit commençait à errer lorsqu'il sentit la main de Noah se glisser sur sa jambe, juste au-dessus du genou, à l'ombre de la table. Il bougea à peine. Il n'y avait personne autour d'eux à la bibliothèque et son besoin de proximité le tiraillait vraiment aujourd'hui. Théa ne paraissait pas avoir remarqué car aucune remarque acerbe ne suivit. Il retient un sourire.
- Vous serez combien à participer au tournoi ? demanda Noah.
- Tout le club d'échecs. Environ une dizaine, ça va dépendre de si Sora Qaletaga arrive à calmer ses nerfs. Elle était à deux doigts de vomir hier soir.
- Pour un tournoi d'école ?
Il sentit plus qu'il ne vit Théa hausser les épaules.
- C'est le journaliste qui l'inquiète un peu. Tu sais, celui qui doit venir faire l'article pour La Revue du Nouveau Monde. Aileen devait l'accueillir ce matin et lui faire un tour de l'école pour lui expliquer le fonctionnement des clubs, dont le club d'échecs.
- Il va faire un article sur le gagnant ?
- Sur la gagnante en l'occurrence, mais oui.
Noah rit devant la confiance affichée de sa cousine. Son propre amusement le poussa à relever la tête.
- Tu veux que j'aille te chercher un dictionnaire ? lui lança-t-il.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Pour regarder la définition du mot « humilité ».
Cette fois-ci, ce fut un véritable éclat de rire qui secoua Noah alors que Théa le fusillait du regard. Il en tira une certaine fierté.
- Alors là, c'est le mage qui se moque de la magie, rétorqua-t-elle avec son accent si américain. L'humilité, c'est pour ceux qui doutent de leur victoire. Or, je ne doute pas de la mienne. Un peu comme au club de duel. Comment va ton ego depuis la semaine dernière ?
Il perdit son sourire en une seconde. Noah riait tellement que sa main tremblait sur son genou et il s'efforça de ne pas repenser à l'air suffisant de Théa le week-end dernier lorsqu'elle l'avait – encore – désarmé après plusieurs minutes de duel acharné. Malheureusement, elle abordait exactement le même à cet instant et l'effet de déjà-vu le saisit malgré tout. Il lui jeta sa plume à la figure.
- Eh ! s'indigna-t-elle dans un cri strident. Julian !
Il considérait vraiment l'idée de lui envoyer aussi un livre – bien plus efficace et plus lourd – mais il n'en eut pas le temps. Du coin de l'œil, il vit une silhouette se précipiter vers leur table. Il reconnut le carré de cheveux blonds avant que son cerveau ne comprenne réellement l'information et, instinctivement, il retira sa jambe sous la main de Noah.
- Ah Othilia ! Viens me défendre, je suis attaqu... commença Théa dans un élan dramatique.
Sa meilleure amie ne la laissa pas terminer. Sa foulée était si rapide qu'elle manqua de percuter leur table et elle se stabilisa, les traits contractées, avant de couper Théa d'une voix teintée d'urgence :
- Je suis désolée ! Je vous jure que je n'ai rien dire, ce n'est pas de ma faute ! Je suis désolée, Noah !
L'amusement les quitta en une seconde.
- Désolée ? répéta Noah, perplexe. Désolée pour quoi ?
- Vraiment, je ne pensais pas qu'il dirait quelque chose ! Il n'avait pas à le faire ! J'aurais dû lui dire explicitement peut-être, mais j'ai jamais pensé que... que... Oh Morgane, je suis désolée.
Othilia paraissait au bord des larmes. Un frisson glacé lui remonta la colonne vertébrale alors qu'un mauvais pressentiment lui tordait le ventre. Il sut ce qu'elle allait dire avant même qu'elle ne le fasse, tout simplement parce que sa vie tournait autour d'un secret et que le compte à rebours avant qu'il n'explose venait forcément d'arriver à son terme.
- Lia, on ne comprend rien, s'impatienta Théa. Qui a dit quoi à qui ?
- Wilde ! Wilde, il a tout balancé à Liam et aux autres du dortoir ! (Elle se tourna vers lui et Noah, l'air catastrophé). Pour vous !
**
*
Noah commençait à bien connaître la sensation. Dans sa vie, rien n'avait jamais duré, rien n'avait jamais été stable. Ni sa vie de famille, ni ses amitiés, ni ses compétences scolaires et même sa relation avec Julian ne pouvait vraiment être qualifiée de « stable » sans hypocrisie. Pourtant, ces dernières semaines, il s'était autorisé à croire. A croire que c'était possible, même pour quelqu'un comme lui.
Tout n'était pas parfait, évidemment, mais lui et Jules avaient passé les plus grandes épreuves : mettre fin à l'expérience et reconnaître qu'ils voulaient plus tous les deux ; Hanna et Othilia ; sa mère et Leonidas ; même Théa et Aileen. Les vacances avaient marqué un tournant. Il avait exprimé ses sentiments à Julian sans faux semblants ni artifices et même s'il n'avait pas encore eu de « je t'aime » en retour, ça allait tellement au-delà de cela. Il y a quelques mois, jamais Julian ne l'aurait laissé poser sa main sur son genou en pleine journée dans la bibliothèque. Il n'aurait même pas eu lui-même le courage de tenter un tel geste.
Et en une phrase, Othilia venait d'écraser tous ses espoirs au sol.
Quelle était la devise des Grims déjà ? « Notre envol sera aussi haut que celui du corbeau » ? Et bien, il pouvait en proposer une nouvelle : plus haut est l'envol, plus violente sera la chute. Parce qu'il avait l'impression de tomber de très haut en cette seconde.
- Oh Morgane, il fallait que ça soit aujourd'hui ! Aujourd'hui ! pestait Théa dans son dos.
- Désolé de gâcher votre grand jour, Votre Altesse, répliqua-t-il sèchement. On s'en serait passé, tu te doutes bien !
- Roh, avance Douzebranches, laisse-moi me plaindre.
Elle le dépassa d'un pas énervé.
Ils avaient rassemblé leurs affaires à la bibliothèque en une minute et étaient présentement en train de retourner au dortoir, là où se trouvait Liam, Wilde et Enjolras la dernière fois qu'Othilia les avait vu. Le tableau de ce qui s'était passé restait encore un peu flou, mais Noah avait saisi l'essentiel : ils s'étaient tous trouvé au Foyer à attendre que le tournoi d'échecs commence en discutant quand Liam avait lancé une blague à Othilia sur leur rupture. L'humour de Liam étant ce qu'il était, la blague n'avait pas été très délicate, mais Othilia affirmait qu'elle ne s'était pas vexée. Au contraire de Wilde Se-Mêle-De-Tout Wilkinson ! Sorti de nulle part, son camarade de dortoir avait apparemment prit la mouche et avait déclaré la rupture n'avait rien à voir avec Othilia, mais davantage avec celui qui avait osé « la tromper pour un mec ». Il imaginait sans mal le silence de plomb qui avait dû suivre.
D'après Othilia, les garçons s'étaient ensuite tous mis à parler en même temps ; le ton avait monté ; le nom de Julian était venu dans la conversation... Ils s'étaient retranchés dans leur dortoir, la laissant sur le seuil, désemparée. Elle était venue les trouver immédiatement à la bibliothèque.
- Comment est-ce que Wilde savait bordel ? s'exclama-t-il, tendu.
- Est-ce que c'est important, même ? fit Théa.
- Oui !
Il ralentit pour être à la hauteur d'Othilia. Il tenta de toutes ses forces de ne pas être trop accusateur, même si l'effet fut en partie gâché par la tension dans sa voix :
- Tu l'avais dit à Wilde ? voulut-il savoir.
- Quoi ?
- Othilia, regarde-moi. Est-ce que t'avais parlé à Wilde ?
Nerveuse, Othilia se mit à jouer avec la bague à son doigt et ralentit encore un peu plus. Ils ne marchaient presque plus à ce rythme et Julian, tout à l'arrière depuis le début, commença à arriver à leur hauteur.
- Pas vraiment... esquiva-t-elle sans le regarder tout à fait en face. Non, attends, t'énerves pas ! Je te jure que je ne lui ai rien dit avec précision, je n'étais même pas sûre de moi quand on en a parlé... C'était au bal des Fantômes, on était encore ensemble toi et moi ! Je ne t'avais rien promis à ce moment-là !
Il eut la sensation de louper une marche dans un escalier.
- Oh ça change tout alors ! Mais bon sang, qu'est-ce qui t'as pris d'en parler à Wilde ?
- Je ne sais pas ! Il était juste là, j'avais des doutes et...
- Et quoi ? s'écria-t-il, trahi. T'as rien trouvé de mieux que tout lui balancer ?
Devant eux, Théa s'était visiblement rendu compte de leur arrêt et revenait sur ses pas. Les yeux d'Othilia s'enflammèrent soudain.
- J'ai rien trouvé de mieux que parler au gars qui voulait bien m'écouter pour une fois, oui ! se défendit-elle. (Elle pointa brusquement Julian d'un geste vague, sans même tourner la tête vers lui). Ou tu veux que je te rappelles où tu étais ce soir-là ?
Du coin de l'œil, il vit Julian tressaillir. Aucun d'eux ne tenta de nier, c'était inutile, mais ses émotions s'agitèrent un peu plus en lui.
- Et donc ça justifie ? Ca justifie d'avoir confié un truc pareil à Wilde en sachant à quel point c'était risqué ?
- Oh Noah, ouvre les yeux ! s'écria-t-elle en le prenant de haut comme elle savait si bien le faire. Si j'avais des doutes, je n'étais pas la seule. Il partage votre dortoir ! Il n'était même pas surpris, je n'ai fait que confirmer ce qu'il savait sûrement déjà. La prochaine fois que tu veux aller dans le lit de quelqu'un d'autre, essaye au moins d'être discret !
Il se figea. Si quelqu'un avait eu un appareil photo pour immortaliser la scène, il était sûr que le cliché aurait été d'anthologie : Théa s'étouffa à moitié, les yeux écarquillés ; il resta sans voix, incapable de savoir comment réagir ; et Julian... Morgane, il avait rarement vu le visage de Julian aussi rouge et gêné.
Le silence se prolongea de longues secondes – le temps qu'un troupeau d'anges passe au moins – et Othilia croisa les bras, mal à l'aise.
- Pardon... C'était indélicat...
- Oh non pitié, ne t'excuse pas ! intervint Théa. C'est eux qui devraient s'excuser. Vous êtes vraiment des imbéciles.
- Elle a raison, marmonna Julian. Othilia...
Mais Othilia secoua la tête.
- Je ne veux pas en parler, coupa-t-elle avec fermeté. (Elle ne le regardait toujours pas). Ce n'est pas l'important pour le moment. Je suis désolée, j'aurais dû reparler à Wilde et prendre plus de précautions avec ce qu'il savait ou croyait savoir...
- C'est trop tard maintenant de toute façon, dit Théa avec pragmatisme.
- C'est vrai... Je ne pense pas qu'on arrivera à faire croire à Liam que Wilde a tout inventé. Et juste pour vous prévenir, je crois qu'il n'a pas très bien pris la nouvelle.
Il se retint de rouler des yeux, le cœur battant avec fracas.
- Sans déconner... On parle de Liam, là. On se souvient de ce qu'il disait sur Zack ?
- Il n'était pas ami avec Zack. Attendez, peut-être que si on lui explique, il va se calmer, tenta de relativiser Théa.
- Lui expliquer quoi ? « Allez, Liam, calme-toi. Ouais, j'aime embrasser des mecs, j'espère que ça te dérangea pas ».
- Je crois qu'il faudrait préciser un mec. Dans son dortoir, certes, mais peut-être que ça le rassurera. On collera plus à la réalité historique en plus comme ça. A moins que tu nous ais encore caché des choses, mais bon...
Le ton pince-sans-rire de Théa et son haussement de sourcil presque railleur suffirent à alléger le poids dans son estomac l'espace d'une seconde. Ils échangèrent un rictus et il vit Othilia lever les yeux au ciel. Il s'autorisa à respirer plus librement, juste pour se calmer.
Du moins, jusqu'à ce que Julian émette un souffle étranglé...
Il fit volte-face. En toute honnêteté, il s'attendait à le trouver dans le même état qu'en début d'année dans la salle de bain de l'infirmerie ou encore dans la chambre d'hôtel face à son parrain. Heureusement, Julian ne paraissait pas en être là : son souffle était un peu rapide et il émanait de lui la même impression d'angoisse paralysante qu'il ressentait depuis qu'ils avaient quitté la bibliothèque. Son champ de vision se rétrécit sur lui. Ce fut une pulsion violente, qui le prit par surprise, mais d'un coup il aurait voulu protéger Jules de tout ça, de toute cette détresse... Faute de pouvoir faire quoique ce soit, il s'avança plutôt jusqu'à lui, si proche qu'un souffle seulement les séparait.
- Eh, Jules, non, non... ça va aller, promit-il même s'il savait au fond de lui que c'était faux. Respire.
- Liam va nous détester...
Il glissa la main dans son dos, juste pour l'ancrer. Ou parce qu'il avait besoin de le faire. Un peu des deux, sans doute.
- Non... Il va peut-être avoir du mal à comprendre, mais on va réussir à expliquer, ok ? Ca va le faire.
Morgane, il ne croyait tellement pas à ce qu'il disait, mais il ne voyait pas comment rassurer Jules autrement. Déterminée, Théa s'approcha d'eux, l'air peu concerné par leur proximité et posa une main sur l'épaule de Julian en signe de soutien.
- Promis, s'il ose dire quoique ce soit, je lui jette un sort qui lui fera oublier comment tenir son appareil photo. Et tu sais que j'en suis capable.
La promesse réussit à arracher un vague sourire à Julian.
- Allez, Ju'.
Noah avait rarement vu Théa Grims aussi prévenante et il recula d'un pas pour la laisser prendre l'initiative de glisser sa main dans celle de son cousin pour le tirer vers l'avant. Ils se remirent tous en marche. Othilia garda le silence, même s'il intercepta son regard inquiet. Il ne trouva pas la force de la rassurer, trop pris par ses propres émotions et peut-être encore retenu par une pointe de colère envers elle.
Le Foyer était presque désert quand ils y arrivèrent. Le printemps commençait tout juste à arriver et les élèves avaient dû se précipiter dans le parc aux premiers rayons de soleil. Il ne s'en plaignait pas. Ca ferait moins de témoins si les choses dégénéraient. Stressé, il retint Jules juste avant d'avancer vers leur dortoir dont la porte était résolument close.
- Eh, murmura-t-il trop bas pour que les deux filles devant eux entendent. Peu importe ce qui se passe là-dedans, c'est toi et moi, ok ?
Il vit la lueur de reconnaissance s'allumer dans les yeux verts de Jules. En écho, il sut qu'il revoyait lui aussi leur moment suspendu sur le toit d'Ilvermorny et il s'accrocha à ce souvenir avant de prendre la tête de leur groupe. Il ne prit pas la peine de toquer. C'était encore son dortoir après tout.
Des éclats de voix éclatèrent dès qu'il poussa le battant.
-... veux pas de pédés dans mon dortoir, pas vous ?
- Liam...
Enjolras les vit en premier, les yeux écarquillés, et sa voix porta l'avertissement avec une seconde de retard. Dos à la porte, Wilde et Liam durent percevoir le soudain malaise et se retournèrent lentement. L'effet en aurait presque été comique si l'insulte de Liam ne résonnait pas encore, fracassante.
Noah s'éclaircit la gorge.
- Des pédés dans notre dortoir ? Où ça ? fit-il avec un faux air d'étonnement. On aurait dû nous prévenir !
- Oh Morgane, déplora Théa.
- Noah...
Si possible, la tension se renforça dans la pièce. Le regard de Liam tomba au sol, incapable de les confronter et il en tira une certaine satisfaction. Wilde, lui, carra les mâchoires ; et Enjolras parut vouloir être n'importe où sauf au milieu de cette scène dramatique. Il pointa la porte en commençant à les contourner.
- Je pense que je vais vous laisser parler. Honnêtement, aucune opinion sur tout ça et j'ai mieux à faire. On a une réunion du Conseil des Etudiants et Clémence va m'attendre...
La fuite était tout sauf subtile, mais elle fonctionna : personne ne chercha à le retenir. Othilia se décala même pour le laisser passer.
- Je pense qu'il a raison, déclara-t-elle. On a tous mieux à faire, ça ne nous concerne pas. On devrait peut-être laisser Julian et Noah parler à Liam...
Liam parut paniqué.
- Mais...
- Elle a raison, appuya Théa. T'avais l'air d'avoir des choses à dire, Cooper. Wilde, tu viens ?
- Quoi ? Non, pourquoi ? Donc moi, si j'ai des choses à dire aussi, tout le monde s'en fiche ?
- Je crois que t'as assez dit de « choses », ouais, claqua Noah, agacé.
Au fond de son esprit, il entendit presque la voix d'Hilda commenter sur le même ton « tu n'apprendras jamais à te taire » ; phrase qu'elle avait prononcé tant de fois qu'elle avait fini par se graver en lui. Il aurait peut-être dû l'appliquer à cet instant car la colère à peine voilée de Wilde se dirigea vers lui.
- Moi, au moins, je dis la vérité, lui balança-t-il sans vergogne. Mais pardon, je sais que t'as du mal avec le concept. Tu veux que je te l'épelles ?
- Et celui de se mêler de ce qui te regarde, tu veux que je te le dessines ? marmonna Julian avec indignation avant qu'il ne puisse répliquer.
Surpris, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule pour le voir posté près de son lit à baldaquin, légèrement en retrait mais attentif. Il ressentit un élan de fierté envers lui alors que Wilde se fendait d'un faux rire méprisant.
- C'est riche venant de toi... T'es plutôt du genre à aller vers les choses qui ne sont pas à toi, non ?
- Oh mille gorgones, Wilde, s'insurgea Othilia, les joues enflammées. Arrête, ça suffit, je ne t'ai pas demandé de jouer au chevalier servant ! C'est déplacé ! Alors sors de ce dortoir maintenant !
Impérieuse, elle indiqua la porte d'un geste et Noah retint un souffle de soulagement. Il avait presque oublié à quel point elle pouvait se montrer autoritaire lorsqu'elle le voulait et il observa avec une satisfaction redoublée l'expression défaite de Wilde. « Alors, Wilkinson, plus de grandes leçons de morales ? ». Heureusement, ce dernier ravala toutes ses protestations et, sans un regard, imita Enjolras d'un pas lourd. Othilia s'engouffra dans son sillage, crispée.
Seule Théa s'attarda sur le seuil.
- Cooper, appela-t-elle d'un ton dur. Tu me rejoins après pour le tournoi d'échecs, on doit parler au journaliste de la Revue du Nouveau Monde. Et je te préviens, t'as intérêt à réfléchir à chaque phrase que tu vas dire dans les prochaines minutes, c'est clair ?
- Hum...
L'absence de réponse ne parut pas affecter Théa. Elle leur fit un dernier signe de tête encourageant, puis referma enfin la porte derrière elle. Noah eut soudain la sensation d'être pris au piège dans un huis-clos sinistre.
Maintenant qu'ils n'étaient plus que trois, il fut frappé par la réalisation suivante : il allait devoir être celui en charge de briser le silence. Ni Liam ni Julian ne se regardaient, l'air passionné par l'observation du sol. Pas grave, être grande gueule, c'était sa spécialité.
- Alors ? Plus rien à dire, Cooper ? T'avais l'air d'avoir plein d'opinions et d'idée il y a dix minutes. On est là, on écoute.
- C'est bon... on n'est pas obligé de...
Liam fit un geste vague, le regard toujours fuyant. Il ne termina pas sa phrase.
- Non, c'est sûr, on peut tous s'ignorer pour le reste de l'année, convint Noah avec sarcasme. Mais ça va être difficile en partageant un dortoir, non ? Ah non, pardon. Tu disais quoi déjà ? Que tu voulais pas partager avec un dortoir avec des... ?
- Noah, coupa Julian derrière lui.
Il secoua la tête en guise d'avertissement et Liam déglutit.
- Ouais, j'ai dit ça. Et alors ? se défendit-il, mains en évidence. J'ai le droit, non ?
- Le droit ? Pourquoi ? C'est notre dortoir aussi, bon sang. On le partage depuis six ans, ça t'a jamais posé problème avant.
Liam grimaça.
- C'était différent...
- En quoi ? Vas-y, éclaire notre baguette. T'as peur de quoi, Liam ? Qu'on se roule une pelle devant toi ?
Oh Morgane, il aurait rêvé pouvoir le faire là, tout de suite. L'expression horrifiée de Liam lui donnait une bonne idée de sa réaction et la seule chose qui le retint fut le bruit étranglé que Julian émit derrière lui.
- J'ai peur de rien, finit par répondre Liam dans un filet de voix. C'est juste bizarre, c'est tout. Faut être bizarre pour ça... Les médecins et les médicomages le disent, je le sais.
- Oh arrête, qu'est-ce que t'en sais ? Qu'est-ce qu'ils en savent même ? s'énerva-t-il, le cœur battant.
Il avait attendu que le mot arrive dans la conversation, c'était inévitable. Pourtant, il le heurta quand même avec force et lui hérissa la peau. Il eut envie d'envoyer tout valser autour de lui. Mieux, il eut envie de fuir sans se retourner pour aller déverser toute sa frustration sur une feuille de papier, mais ça serait revenu à abandonner Jules et il s'y refusait.
- J'en sais rien ! rétorqua Liam en élevant la voix à son tour. Ils le savent, c'est tout. Deux gars, c'est pas fait pour être ensemble, c'est tout. C'est comme... une maladie, c'est pour ça qu'ils s'en occupent.
- Oh bon sang, tu t'entends ? C'est vraiment ce que tu penses de nous ? Ca fait un an qu'on se voit tous les jours, Cooper ! On a l'air malade pour toi ?
- Je...
- Vas-y, réponds. Regarde-moi dans les yeux et réponds !
Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que je ne suis pas normal, dis-moi ce que tout le monde pense, ce que j'ai été le premier à me dire, aurait-il voulu hurler. Il se détestait pour ça. Cette sensation de comprendre ce que Liam était en train de se dire parce qu'il y avait encore des jours où il le pensait. Quand il était seul, quand sa mère avait avoué ne pas vouloir le garder avec elle, quand Hilda lui souriait pendant les vacances en se disant qu'il avait commencé à changer... Il savait qu'un seul aveu suffirait à faire écrouler ce fragile équilibre et il en avait la preuve à l'instant devant lui.
Plus que tout, il se détestait d'être aussi hypocrite parce que l'année dernière, il n'avait pas mieux réagit face à Zack, écroulé au sol avec le visage en sang à cause de Manfred Sullitzer. Mais il n'avait pas le choix : c'était soit attaquer en premier ou prendre le risque de laisser Liam le faire. Ils étaient tous les deux trop doués avec les mots pour ne pas qu'un d'eux finisse blessé. Jules se retrouvait juste au milieu du champ de bataille.
Les yeux de Liam pivotèrent d'ailleurs vers lui. Juste pour lui échapper ou parce qu'il venait de se rappeler de sa présence, aucune idée, mais il s'adressa à lui cette fois-ci :
- Je te l'avais dit, lança-t-il d'une voix sourde. Je t'avais dit de pas traîner avec Zack Ledwell...
- Oh Morgane arrête, c'est pas la varicelle, il a pas été contaminé !
- Tais-toi, je parle à Julian. Comme si tu l'avais pas entraîné là-dedans !
Le reproche fusa, brutal, et le laissa sans voix une seconde. Il dévisagea Liam.
- L'entraîner là-dedans ? Quoi ?
- Fais pas semblant de pas comprendre, c'est bon... Dès qu'il est arrivé, t'as voulu le monter contre nous parce que tu m'en veux toujours pour le coup avec ta mère en année Junior ! A parler dessin, à être sympa alors que t'envoyais tout le monde se faire voir d'habitude...
Noah cilla. De tous les arguments possibles, il n'avait pas vu venir celui-ci et il tenta de se représenter le tableau que Liam était en train de dresser. Le pauvre Julian, perdu sans sa mère décédée et tout juste débarqué dans un pays étranger ; et lui, celui que tout le monde voyait comme le prochain Douzebranches à concrétiser la malédiction familiale. L'idée lui souleva l'estomac.
Quelque chose dû se lire sur son visage – sa colère n'arrivait plus à garder le dessus sur le reste – car Julian s'interposa finalement, l'air furieux à son tour.
- Liam, stop ! Personne m'a forcé, personne m'a entraîné dans quoique ce soit. Ni Zack, ni Noah. Et je suis désolé que tu l'apprennes comme ça, vraiment, c'était pas notre but mais... c'est comme ça. C'est tout. (Il s'avança vers eux jusqu'à être à sa hauteur et, sans hésiter, glissa sa main dans la sienne). On est ensemble, voilà c'est tout. Si tu veux nous poser des questions, vas-y, mais si tu crois vraiment à ce que tout ce que tu viens de dire, vaut mieux arrêter là...
- Julian...
- Je suis sérieux, Liam. Ça ne m'empêchera pas de témoigner pour le procès de ta sœur, promis. Mais je le ferai pour Emilia et pour Théa... A toi de voir ce que tu veux maintenant.
Visiblement, Liam ne s'attendait pas à la mention de sa sœur, ni au rappel du rôle que Jules avait joué toute l'année dernière pour l'aider. C'était subtil, mais diablement efficace. Du pur Julian Shelton.
Avec force, le silence retomba entre eux. Il était encore plus pesant que tout à l'heure si possible, comme s'il s'était alourdi de tous les mots et de toutes les accusations exprimés. Un poids qui était en train de les noyer tous les trois. Liam secoua la tête.
- Ok, si c'est comme ça... Ca sera pas la première fois que je perds Noah en ami pour un truc con qu'il a fait, mais je pensais vraiment que tu serais mieux que lui.
Il se raidit. Honnêtement, il aurait pu jeter un sort à Liam à cet instant si celui-ci ne leur avait pas adressé – à eux et à leurs mains jointes – un regard véhément avant de se diriger vers la porte. Julian se détacha de lui juste au moment où Liam passait le seuil en trombe et claqua le battant derrière lui avec fracas.
- Jules...
- Qu'il aille se faire voir ! Sérieusement !
Le nœud dans son ventre lui serra les entrailles. Depuis qu'il le connaissait, il avait rarement vu Jules énervé. Inquiet pour sa sœur, frustré pour le Rituel d'Ancrage, agacé contre lui ; oui. Mais énervé à proprement parlé, c'était une première. Et le fait que ça soit pour prendre sa défense le touchait plus qu'il n'aurait pu l'admettre à voix haute, surtout lorsqu'il vit les larmes de frustration que Jules retenait tant bien que mal. Il se força à se remettre en mouvement.
- On s'en tape, Jules, c'est bon... C'est lui qui y perd.
- J'ai passé des nuits entières à l'aider l'année dernière, s'étrangla Julian. On se connaissait à peine, mais j'ai accepté de l'aider, j'ai affronté Ronan Graves pour sa sœur... Il était là quand ma mère est revenue, on l'a invité chez nous... Et il a même pas voulu nous écouter.
- Parce que Cooper est comme ça, il veut jamais comprendre le point de vue des autres... Et ok, je suis peut-être le dernier à pouvoir dire ça, mais lui plus que moi.
Jules étouffa un rire, désabusé.
- Je savais qu'il le prendrait mal, mais je sais pas... J'espérais qu'il finirait par réagir comme Matt et Théa... avoua-t-il dans un souffle.
- Tu veux dire en me menaçant de me briser les genoux ?
- N'importe quoi...
- Si, je t'assure qu'ils l'ont dit tous les deux. Bones au moins. Théa a dû le penser très fort.
Cette fois, Jules roula des yeux, même si un vague sourire commençait à s'esquisser au coin de sa bouche. Noah eut envie de l'embrasser, ce sourire.
Doucement, il le tira donc vers son lit. Le corps de Jules suivit sans résistance et ils s'allongèrent l'un contre l'autre. Une immense fatigue sembla les accabler d'un coup. En tout cas, c'est ce que Noah ressentit et il se fit un devoir d'enrouler ses bras autour du garçon aux yeux verts et à l'accent anglais pour qui il aurait sacrifié dix Liam Cooper s'il l'avait fallu. Jules enfouit aussitôt son visage contre son cou.
- Toute l'école va finir par être au courant...
- Pas sûr, Jules... Wilde a appris sa leçon, il ne dira sans doute rien.
- Peut-être pas Wilde, mais on ne peut pas être sûrs que personne n'ait rien entendu depuis tout à l'heure. Othilia a dit que le ton était monté, le Foyer est juste à côté...
Noah ravala la boule de stress soudain logé dans sa gorge. Jules n'avait pas tort : tous les murs avaient des oreilles à Ilvermorny, il l'avait appris à force de vivre dedans. Les rumeurs partaient d'un murmure entendu, d'une demi-vérité prononcée, ou d'une dispute entraperçue derrière une porte. Compulsivement, il s'accrocha un peu plus à lui.
- Ca va aller... promit-il pour se calmer en déposant un baiser dans ses cheveux. Tu verras. Même si ça en n'a pas l'air tout de suite...
- Tu crois ?
Il distinguait à peine sa voix, mais il sentit son souffle chaud contre sa peau.
- Ouais. T'inquiète pas, j'ai l'habitude d'être une déception ambulante. Une personne de plus ou de moins... Toi, c'est normal, c'est nouveau. Je vais te faire des fiches révision pour que tu y arrives.
- Vraiment ? rit Julian.
- Hum, hum...
Poussé par le désir de le faire depuis ce matin, il força Jules à relever la tête et planta un baiser léger sur ses lèvres. Il adora soudain leur proximité, enfermé dans un monde qui n'appartenait qu'à eux. Liam pouvait claquer toutes les portes qu'il voulait.
- Leçon numéro un, dit-il d'un ton docte en ramenant sa main vers son visage dans une caresse lente, on envoie se faire foutre ceux qui ne comprennent pas que je t'aime. Ok ?
Jules sourit doucement.
- Ok...
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BAM ! Vous aviez quand même pas cru qu'on serait tranquille jusqu'à la fin du tome mouahaha ? Verdict ? ^^
J'ai adoré écrire ce chapitre. Déjà toute la première partie, je me suis vraiment éclatée à écrire le Nolian tout simplement... en couple. Avec les petits gestes, les regards, etc... Après tout le drama entre eux durant plus d'un tome, ça faisait du bien ^^ Mais évidemment, les ennuis ne sont jamais loin et ils étaient que le secret explose. Trop de monde était au courant pour ça se passe bien, trop de monde était en colère aussi. Pas seulement Othilia. Et on en arrive à ce genre de conséquences.
Pour la réaction de Liam, ne lui tapez pas trop dessus. C'était prévu depuis un moment. Liam est un jeune homme de son époque et de son milieu. Il a grandi dans une famille modeste en Oregon dans les années 60/70. Autant vous dire qu'on ne parlait pas d'homosexualité ou alors seulement en termes bien négatifs. Tout l'intérêt est de le faire évoluer.
Voilà voilà ! On se retrouve la semaine prochaine ^^ Et on se quitte sans les memes de Lina car elle n'a pas eu le temps cette semaine, mais promis vous aurez double dose samedi prochain !
Love you all <3
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