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Chapitre 35 : Que la terre tremble

Hello ! Oh la la ça m'a fait tellement plaisir de vous retrouver la semaine dernière, vraiment merci infiniment ! Tout le monde n'est pas encore revenu, et c'est normal, mais je m'attendais vraiment pas à vous voir aussi nombreux après cette longue pause. Votre enthousiasme et votre fidélité me va vraiment droit au coeur, merci mille fois ! 

Lire vos commentaires m'a remonté le moral. Vous êtes mon rayon de soleil (et il m'en faut en ce moment parce que sérieux c'est quoiiiii cette météo ? Allo, le mois de juin, on t'attend). Et puis bon c'est pas l'actualité politique en ce moment qui va remonter le moral. Quoique, je me tape quand bien des barres tellement c'est un délire, vive la créativité d'internet. Pécresse est peut-être nulle pour faire rouler les RER (#vis ma vie de parisienne) mais alors quand elle arrive au siège des LR en remontant ses manches pour mettre dehors Ciotti, une pépite haha ! 

Bref ! Et du coup, moins d'attente, on est déjà samedi ! Cette semaine, on retourne principalement du côté de Poudlard parce que je suis sûre que Matthew vous avait manqué aussi haha ! Mais on n'oublie pas non plus Noah et Jules. Let's go, on se retrouve en bas ^^ 

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Chapitre 35 : Que la terre tremble

« The universe is big. It's vast and complicated and... ridiculous and sometimes, very rarely, impossible things just happen and we call them miracles. »
- Onzième Docteur, Doctor Who -

// 12 février 1981 //

- Mais t'es en train de la peindre, là, allez...

- Non, Jules. Tu restes à ta place.

- Mais juste un coup d'œil...

- Ah ah, nope !

En une seconde, il se retrouva avec un pinceau pointé sur lui pour l'empêcher de se relever et, à moitié dans son mouvement, il se laissa retomber assis par terre contre les dalles froides du château. Debout devant lui, Noah le surplombait avec un rictus.

- Julian Shelton, la patience n'est pas ton fort, observa-t-il d'une voix chantante. Mais je ne céderai pas. Tu restes assis là ou je te vire de ce couloir.

- T'oserai pas...

- Essaye pour voir alors.

Le ton défieur lui laissa peu de doute. Rien de tel que de dire à Noah qu'il n'oserait pas faire quelque chose pour qu'il le fasse, il aurait dû le savoir, et il s'adossa un peu plus contre le mur, bras croisés avec contrariété. Noah se détourna avec satisfaction, non sans un dernier regard d'avertissement, puis se remit à peindre.

La fresque devait bien avancer – ça allait faire plusieurs mois qu'il était dessus maintenant – mais Julian ne pouvait que supposer : un sort de dissimulation marquait une frontière tout autour de l'espace de peinture et rendait invisible à tous ceux qui passaient dans le couloir l'immense pan de mur qui accueillerait la fresque. Tout ce qu'il voyait de là où il était, c'étaient des pierres grises banales. Et il avait beau savoir que la magie le trompait et plisser les yeux, rien ne filtrait. Hicks avait jeté le sortilège elle-même.

- Je pourrais t'aider, tu sais... tenta-t-il en espérant avoir l'air détaché.

Noah laissa échapper un rire étouffé.

- Tu peux tenter toutes les techniques de la terre, Jules, ça ne marchera pas. Tu m'as déjà aidé avec mon book pour l'école d'art, c'est assez.

- Ok, ok... céda-t-il, vaincu. Tu vas l'envoyer quand ? Le book ?

- En avril. Faut que je finalise encore deux ou trois détails et je mette le projet de la fresque dedans. Ça aura du poids je pense... Et puis faut que je termine la demande de bourse aussi. Ça servira à rien de postuler si je l'obtiens pas. Et toi ? Décidé à envoyer ta candidature pour le Centre Magique de Californie et de Salem ?

Le sujet n'aurait pas dû, mais il le prit par surprise et il entendit presque en écho la voix de Fleming et Perrot face à lui pendant son entretien d'orientation. Il grimaça.

- Seulement celui de Salem... La Californie, ça ferait trop loin de New York.

- Jules...

Il releva la tête juste à temps pour voir Noah lui jeter un regard entendu.

- Quoi ? se défendit-il. C'est vrai. Ca ferait une trop grande distance pour le transplanage, donc ça veut dire prendre des portoloins ou le WASP. Salem, ça sera plus pratique.

- Pour quoi ? Pour garder un œil sur ton père et Charly ? Pour ne pas être loin des Grims ?

- Tu dis ça comme si c'était mal...

Et c'est pour ne pas être loin de toi aussi, ajouta-t-il silencieusement. Noah ne prit pas la peine de répondre tout de suite. Au fond, il savait qu'il ne faisait que répéter ce que tout le monde lui disait : vivre pour lui, pas pour sa famille ; mais il ne lâchait pas l'idée de concilier les deux.

- Ca me fait penser... lâcha Noah lentement. Oublies les candidatures, tu viens de me rappeler quelque chose.

- Ah ?

- Hum. Tu te souviens de ce que t'avais dit ? A Central Park pendant les vacances ?

Il cilla, pris au dépourvu. Pourtant, ça n'empêcha pas le souvenir de resurgir avec clarté et une boule de chaleur se logea dans son ventre en repensant à Noah et lui en train de se tenir la main dans Central Park pour son anniversaire.

- Peut-être... Tu voulais pousser Matthew sous une voiture ?

La main de Noah, celle qui tenait le pinceau, se suspendit. Il roula des yeux.

- J'ai jamais dit ça, Jules ! (Il se retourna à moitié pour insister). J'aurais pu, mais je ne l'ai pas dit.

- Un vrai effort de ta part.

- Merci de le reconnaître. Non, je parlais de mon autre projet. Ça te revient ?

- Ton autre... Oh !

Ça lui revint, oui. « Julian Shelton, prépare-toi à être séduit ». Faute d'avoir pu suivre les étapes classiques d'une relation, Noah avait décrété que maintenant qu'ils avaient surmonté la condition « Othilia », ils allaient se rattraper. Il pencha la tête sur le côté, curieux.

- T'as une idée précise ? voulut-il savoir.

- Peut-être bien. Va y avoir un week-end de sortie là dimanche. Envie de découvrir Salem ?

Noah avait arrêté de peindre pour jauger sa réaction et il tenta de maîtriser ses traits du mieux possible. C'est vrai qu'il n'avait jamais eu l'occasion de découvrir Salem, la ville tristement célèbres pour ses procès de sorcières à seulement quelques kilomètres d'Ilvermorny et qui avait un partenariat avec l'école pour ses jours de sorties. Les élèves pouvaient décider d'aller au Village en contre-bas ou à Salem par cheminée. L'idée l'enthousiasma immédiatement, puis son cerveau fit le calcul. Le dimanche ? De ce week-end ?

- On sera le 14 février... réalisa-t-il à voix haute.

- Hum ? Quel hasard de calendrier !

Le faux sarcasme dans la voix de Noah le fit se reconcentrer sur lui. Il avait délaissé la fresque et attendait sa réaction, presque nerveux, les bras croisés. Il sentit son cœur louper un battement de façon absolument ridicule.

- Est-ce que Noah Douzebranches vient de me proposer un rencard de Saint-Valentin ? lâcha-t-il pour garder la face.

Ses lèvres s'étirèrent malgré tout contre sa volonté et Noah fit tourner son pinceau entre ses doigts tâchés de peinture.

- Et si c'était le cas, tu dirais quoi ? rétorqua-t-il.

- Je sais pas... L'année dernière, ça avait pas l'air d'être ton truc. Je ne veux pas que tu te sentes forcé ou je ne sais pas...

Il laissa sa phrase en suspens sans bien savoir comment la finir. Noah haussa un sourcil.

- Oui, comparons ma relation en train de s'effondrer l'année dernière et toute la culpabilité qui allait avec ; et cette année où tout ce qui me retient de t'embrasser là maintenant c'est qu'on est dans un couloir un peu trop à découvert, railla-t-il. Bonne idée, Jules. Je suis vraiment dans le même état esprit.

- Très drôle...

En vérité, tout ce qu'il retenait, c'était que Noah avait envie de l'embrasser.

- Donc... ta réponse ? relança ce dernier.

Julian se mordit l'intérieur de la joue. Il aurait voulu le faire attendre un peu, juste histoire de faire semblant de réfléchir, mais la soudaine vulnérabilité qu'il perçut dans les yeux de Noah le fit craquer.

- Dans ces conditions... Oui, je dirais que je suis libre le 14 février, accepta-t-il à voix basse, comme si quelqu'un pouvait les entendre.

- Ouais ? Parfait...

Merlin, le monde pouvait trembler : il allait avoir un rencard avec Noah Douzebranches. Et son sourire face à sa réponse valait bien la chaleur sur ses joues et le nœud dans son ventre.

**

*

Matt,

Tu peux moquer de moi, vas-y, mais j'ai besoin de tes lumières. Qu'est-ce qu'on fait à un rendez-vous ? Un vrai rendez-vous, je veux dire.

Ok, pardon, je recommence ma lettre, tu dois rien comprendre. Comment ça va ? Tes parents, tes frères, Charity ? Bien ? Parfait, maintenant je reprends. Tu dois le savoir, mais c'est bientôt la Saint-Valentin et disons que... comment te décrire ça ? Noah m'a plus ou moins demandé qu'on la passe ensemble ? Rien à voir avec la fête en elle-même, je suppose ; c'est plus pour marquer le coup et faire une sortie tous les deux à Salem (oui, le village sorcier avec les sorcières). Et je me disais que t'aurais peut-être des conseils ?

Je ne peux pas dire que j'ai vraiment eu de vrais rendez-vous avec Hanna. Je veux dire, t'étais avec nous la moitié du temps. Et ta surprise pour mon anniversaire à Time Square ne compte pas selon Noah, c'était un cadeau, pas un « vrai rendez-vous ». Et bref, je crois que je panique.

Tu vas me dire que je penses trop, comme d'habitude. Oui, sans doute. Mais comment est-ce qu'on peut avoir un vrai rendez-vous quand personne autour ne doit comprendre que c'en est un ? Quand c'est un rendez-vous mais qu'on n'a pas le droit d'en avoir un ? Et est-ce que je dois faire quelque chose en particulier ?

Je te préviens, brûle cette lettre dès que tu y auras répondu, je sais déjà que sinon tu vas me la ressortir pour les dix ans à venir. Et si Noah tombe dessus un jour, je te jette un sort.

A bientôt,

Ju'

Ce fut plus fort que lui, Matthew éclata de rire. Un rire venu droit du fond de sa gorge, impossible à réprimer, et il en roula presque par terre, les larmes aux yeux. En équilibre précaire sur son matelas, son jeu de scrabble vacilla dangereusement et la musique – ou plutôt les fausses notes – qui emplissaient la pièce depuis une demi-heure cessèrent.

- Quoi ? fit Charity, assise sur le coffre au pied de son lit. Mais qu'est-ce qui te prend ?

- Hein ?

Mais même sa voix sonna étrange, étranglée par son rire, et il repartit dans un fou rire dès que ses yeux retombèrent sur la lettre de son meilleur ami. Les yeux brouillés, il inspira pour tenter de se calmer. Il distinguait à peine la silhouette floue de Charity, son ukulélé jaune entre les mains.

- Matt ! tenta-t-elle de le faire revenir sur terre. Eh, vas-y, je veux rire. Explique-moi.

- Non mais... Pardon, c'est juste Julian. Oh Merlin, décidément, rien est simple avec lui. (Il tendit la lettre vers elle). Tiens, regarde. Il me demande des conseils parce que Noah lui a proposé un rendez-vous. Je sais même pas quoi lui répondre.

Les yeux de Charity pétillèrent et elle attrapa le parchemin, son instrument momentanément oublié. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se mettre à rire aussi.

- Le pauvre... dit-elle en souriant. Mais au moins, il prend de mes nouvelles. Je trouve ça sympa.

- Evidemment. Il faudrait plus que la panique d'un rendez-vous pour que Julian arrête d'être le gendre idéal.

- On appelle ça être poli, Matt. Et en plus... s'il prend de mes nouvelles, est-ce que ça veut dire que tu lui parles de moi ?

Mutine, elle battit des cils sans le lâcher des yeux et il se retrouva un instant à court de mots. La chaleur de ses joues lui indiqua qu'il devait rougir en prime.

- Non, nia-t-il un peu trop vite.

- Non ? Sérieux ?

- Peut-être une ou deux phrases... Juste comme ça...

- Hum, hum...

Charity hocha la tête, l'air pas dupe, et il sentit qu'il était sous la menace d'un interrogatoire en bonne et due forme. Il récupéra la lettre de Julian d'un geste ferme.

- Eh, j'ai le droit de parler à mon meilleur ami, se défendit-il, faussement indigné. Allez, oublies et continue avec ta... « musique ».

- Oh ! Je sens du scepticisme. Fais attention à toi, Bones, c'est un cadeau et je l'aime beaucoup.

Elle pointa un doigt menaçant vers lui, mais il sentit un sourire idiot venir ourler ses lèvres sans pouvoir le retenir. Parce qu'entre les mains de Charity, c'était son cadeau. Celui qu'il lui avait offert pour Noël en revenant de son voyage à New York. Elle lui avait toujours dit qu'elle aimait la musique – l'écouter et collectionner les vinyles principalement – mais il s'était dit qu'il pouvait peut-être lui ouvrir une nouvelle porte avec ce ukulélé. Est-ce que ça avait été une bonne idée ? Ca restait à débattre. Il supposait qu'on ne pouvait pas être doué dès le début et encaissait donc les fausses notes bon gré mal gré depuis plusieurs jours.

- Et ça me fait très plaisir, assura-t-il en s'étalant sur son lit. Tu sais, peut-être que je pourrais demander à mon père de t'apprendre un de ces quatre. Il est plutôt bon musicien quand il s'y met. Il avait même une vieille guitare quelque part. Les accords doivent pas être si différents sur un ukulélé non ?

- Hum... Non, je pense pas... John Lennon a appris sur un ukulélé. Mais... ton père ? T'es sûr ?

La prudence dans la voix de Charity lui fit relever la tête vers elle. Son visage était à moitié dissimulé derrière un rideau de cheveux blonds.

- Bah faudrait encore qu'il est temps pour autre chose que la Justice Magique mais... je veux dire, si ça peut t'aider... Enfin seulement si tu veux...

- C'est gentil, remercia-t-elle, même s'il percevait toujours une certaine tension dans son ton. Mais je pense que je veux essayer toute seule pour l'instant. Réussir par moi-même, tu vois ?

- Euh oui... oui...

Il ne trouva rien à protester. Il n'avait même aucun droit de protester, pas vrai ? Leur dernière dispute l'avait prouvé : elle n'aimait pas qu'il lui impose des choses, même si ça ne lui paraissait pas grave et qu'il partait d'une bonne intention. Il se mordit donc la langue pour ne pas insister ni lui demander si elle avait un problème avec l'idée. Heureusement, avant que son envie fasse le barrage de sa volonté, Charity reprit comme pour détourner l'attention :

- Oh, mais c'était ton entretien aujourd'hui, non ? réalisa-t-elle d'un coup. Avec McGonagall ?

- Ouep... Une orientation un peu dans le brouillard. Disons que je sais pas vraiment où je veux aller donc elle n'a pas pu être d'une grande aide. J'étais à peine assis qu'elle m'a tendu la brochure du Département de la Justice évidemment mais...

- Mais c'est pas ce que tu voulais.

- Je crois pas non...

Il n'avait pas voulu rejeter l'idée en bloc non plus. Après tout, l'idée ne semblait pas si loin de ses aspirations sur le papier : être utile, être au cœur des évènements, être au cœur de la pièce maîtresse de la société magique. Mais il connaissait la réalité derrière l'idéel. Il l'avait vu toute son enfance dans les traits tirés de ses parents, dans les week-ends en famille sacrifiés au nom des procès à gagner et des enquêtes à mener, et même dans la frustration de devoir faire face à la bureaucratie. C'est peut-être la chose qu'il redoutait le plus. Être entravé par l'administration et les lourdes procédures du Ministère. En temps de guerre, ça lui semblait plus absurde que jamais. Alors évidemment, une possibilité restait dans le coin de son esprit – le nom d'un groupe chuchoté depuis un an derrière les portes closes du bureau de son père – mais il n'avait pas pu en parler à McGonagall pour des raisons évidentes.

Charity dut sentir son trouble car elle se leva soudain de la malle pour le rejoindre sur le lit. Il enroula un bras autour d'elle par réflexe et elle se blottit contre lui, de face, les jambes repliées sous elle.

- Eh, c'est pas grave si tu sais pas... souffla-t-elle. Y'a encore le temps...

- On est en février. Les ASPICS sont presque demain...

- Et il peut se passer mille choses entre temps. T'es même pas obligé de décider pour cet été, ce n'est pas une épée de Damoclès non plus. S'il te faut un an de plus pour trouver ta voie, alors tu prendras un an !

Il émit un bruit de gorge peu convaincu.

- Et je fais quoi en attendant ? Je vis sur l'argent de mes parents en gardant Simon et Spencer. Baby-sitter à temps plein ?

- Non ! protesta Charity, l'air horrifié par l'idée. Tu prends une année sabbatique, tu voyages... Je sais pas, il y a tellement de possibilités ! T'enfermes pas dans une case, Matt. Je sais que ça se passe comme ça dans ton monde, mais...

- Mon monde ? répéta-t-il, perplexe.

Charity baissa les yeux et se mit à jouer avec le bord de son pull. Il essaya de se concentrer sur autre chose que le fait qu'elle n'avait qu'à glisser sa main en-dessous pour toucher sa peau nue.

- Oui, ton monde... Tu sais, celui des vieilles familles où tout doit être tracé. Poudlard, stage au Ministère, boulot dans un bureau, grimper les échelons, avoir un poste important... Se marier, avoir des enfants, et hop on recommence.

Il la dévisagea.

- Et hop on recommence ? Bon sang, Carrie, c'est comme ça que tu nous vois ?

- Arrête, oses-me dire que c'est faux. Que la moitié des enfants sangs-purs ne vivront pas ça ?

- Ok, très bien peut-être... consentit-il en songeant au Malefoy ou au Black. Mais sérieux, on n'est pas comme ça du tout. La famille de ma mère était presque ruinée quand elle a épousé mon père. Et lui, il a toujours eu une bonne relation avec ses parents, il n'a jamais été forcé à quoique ce soit. C'est juste que... la Justice, c'était dans son sang. C'est tout.

- D'accord... Ouais...

Charity haussa vaguement une épaule. Il sentait bien qu'il ne l'avait qu'à moitié convaincu et, frustré, il glissa une main sous son menton pour lui faire relever la main avant de prendre sa joue en coupe. Elle s'appuya contre sa paume aussitôt, ses grands yeux bleus braqués sur lui. Il distinguait chaque nuance de la petite tâche brune dans sa prunelle droite.

- Et toi... murmura-t-il. C'est ce que tu voudrais faire ? Une année sabbatique, je veux dire ?

- Sans doute. Moi non plus, je ne sais pas trop ce qui me plairait... Je ne me vois pas continuer les études, ni me lancer tout de suite dans un apprentissage. Je ne suis pas Prudence, même si mes parents auraient voulu que je sois plus scolaire. Mais je sais pas... j'ai l'impression que y'a tout un monde dehors à voir.

- Un monde en guerre.

Les mots lui avaient échappé sans qu'il réfléchisse. Contre lui, Charity se tendit et elle dégagea son visage de sa main sans s'écarter pour autant.

- Je sais, merci, dit-elle avec un brin de sécheresse.

- Pardon, je ne voulais pas... Je veux juste dire, ça te parait pas compliquer ? De voyager et de faire comme si tout était normal en ce moment ?

- Non, non bien sûr... Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Qu'est-ce que ça veut dire normal ? Regarde autour de moi, ce qu'on vit ici, à Poudlard, c'est normal. On se lève, on déjeune dans la Grande Salle, on va en cours, on fait nos devoirs... La guerre n'a pas à tout changer. Elle n'a pas à nous changer.

Cette fois-ci, il était sûr que ce fut lui qui lui renvoya un regard peu convaincu. Elle n'avait tout à fait tort pourtant et c'était bien l'objet de ses doutes, non ? Même s'il le voulait, est-ce qu'il arriverait à faire la différence dans cette guerre qui semblait se jouer à une échelle tellement plus grande que lui ? Et s'il ne pouvait rien faire, autant vivre sa vie, non ? Mais rien de penser à cette idée, une drôle de boule lui serra le ventre. Charity était la petite dernière de sa famille, celle que Prudence et ses parents avaient toujours protégé... Mais lui ? Il devait penser à ses frères. Au monde qu'ils allaient devoir affronter et celui qu'il leur laisserait.

- C'est pas très Gryffondor, non... ? Ne pas vouloir voir la guerre en face, précisa-t-il face au regard perdu de Charity.

Elle lui décocha un regard peu amène.

- C'est parce que dans ta tête de garçon têtu et buté, Gryffondor rime avec foncer dans le tas. Moi, je le vois comme avoir l'audace de saisir les opportunités, aller à l'aventure...

- Et nos deux visions peuvent pas se rejoindre ?

- Si, bien sûr. A voir si on arrive à les faire fonctionner ensemble, je suppose...

- Hum...

La pression lui sembla insurmontable d'un coup. Bien trop concrète pour la vision floue et si peu précise qu'ils avaient tous les deux de l'avenir. En tout cas, il ne trouva soudain plus rien à répondre et, faute de mots pour exprimer ses angoisses, il se plongea dans la contemplation de Charity. Leurs moments à deux – juste à deux, sans l'effervescence du château autour d'eux – étaient plus rares, mais ses camarades de dortoir étaient en salle d'étude cette après-midi. Il en avait profité pour faire venir Charity dans son dortoir. Au-delà des escaliers qui se transformaient en togobban du côté des filles, il savait qu'elle s'entendait peu avec celles de son propre dortoir et qu'elle s'était déjà prise un ou deux commentaires sur sa pratique du ukulélé. Ici, au moins, elle était tranquille. Et ils pouvaient profiter de la compagnie l'un de l'autre.

Merlin, il s'était moqué de l'air niais de Julian quand il évoquait Noah, mais il ne devait pas être mieux, surtout quand il trouvait Charity aussi belle qu'à l'instant, assise sur son lit. Ses longs cheveux blonds cascadaient jusqu'à sa taille dans cette position et la seule chose qui le retint d'y glisser ses doigts pour jouer avec les pointes fut la vision de ses tâches de rousseur. Elle en avait quelques-unes sur le nez et ses joues rebondies, mais elles ressortaient assez peu en hiver. Là, la lumière et la proximité lui permettaient presque de les compter s'il le voulait.

Porté par la pression dans sa poitrine qui l'attirait vers elle, il se pencha doucement. Il déposa un baiser sur sa pommette. Puis un autre sur le coin de nez. Et encore un autre sur sa mâchoire.

- Matt... rit-elle. Qu'est-ce que tu fais ?

Il picora d'autres baisers sur son visage en souriant.

- J'embrasse ma copine. Quoi, c'est interdit ?

- Non, mais... oh...

Il captura ses lèvres avant qu'elle ne puisse ajouter quelque chose. Elle lui rendit même son baiser et il resserra un peu plus son bras autour de sa taille. En tout cas, elle ne rejeta pas le terme de « copine » et il laissa le soulagement l'envahir. Ca faisait un moment que les choses n'étaient plus ambiguës entre eux, mais ils n'avaient jamais non plus tout à fait discuter d'un label pour ce définir ce qu'ils étaient. Tant pis, ça ne lui semblait plus si important à l'instant.

Le souffle court, il continua à mouvoir sa bouche contre la sienne, traversé par la chaleur familière qu'il associait à Charity. Merlin, ce qu'il aimait l'embrasser. Il se sentait toujours si proche d'elle dans ces moments-là, même si ça n'avait jamais l'air d'être assez. Elle dût ressentir la même chose car elle se redressa légèrement pour se pencher vers lui et se rapprocher encore, un sourire aux lèvres sans jamais cesser de l'embrasser. Ça rendait leurs baisers compliqués, mais il s'en fichait. Il voulait tout d'elle : ses sourires, ses baisers, son amour. Le tout en même temps.

- Je t'ai déjà dit que t'étais mon rayon de soleil ? souffla-t-il en s'écartant l'espace d'une seconde.

- Matthew Bones, ce romantique...

Elle rit à nouveau, mais il vit clairement la rougeur sur ses joues et l'éclat dans ses yeux face au compliment. Satisfait, il allait lui revoler un baiser lorsqu'il commença à les sentir...

De légères vibrations.

- Matt ? Tu... ?

- Ouais... articula-t-il, perplexe. Je le sens aussi.

Etonné, il remit un peu de distance entre lui et Charity, puis engloba la chambre du regard. Il crut avoir halluciné – clairement les hormones lui montaient à la tête comme dirait sa mère – mais la sensation revint soudain. Il vit le ukulélé jaune vibrer contre le bois de son coffre et se déplacer de quelques centimètres, presque sur le point de tomber. Charity déglutit.

- Bordel... jura-t-il. Qu'est-ce que... ?

Soudain, les vibrations se firent tremblement et le cadre de son lit à baldaquin protesta dans un grincement. Il bondit sur ses pieds, sourcils froncés. De l'autre côté du lit, Charity bascula ses jambes dans le vide, puis se leva à son tour pour se précipiter vers la fenêtre. Elle posa ses mains à la plat contre la vitre, presque plaquée au carreau, et il vit ses épaules se raidirent d'un coup.

- Oh mille gargouilles... s'étrangla-t-elle.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Quoi ?

Mais il n'eut pas le temps de faire un pas dans sa direction que, brusquement, la porte du dortoir s'ouvrit à la volée. Il fit volte-face quand le battant claqua contre le mur.

- DEHORS ! hurla leur préfet de cinquième année dont il avait momentanément oublié le nom malgré ses cinq mois en poste. TOUT LE MONDE DANS LA GRANDE SALLE ! ORDRE DES PROFESSEURS !

- Pourquoi... ?

Il n'eut aucune réponse. Le préfet était déjà passé à la porte suivante et répétait la consigne à plein poumon. Elle résonnait à travers le couloir comme un écho interminable et très vite des dizaines d'élèves l'envahirent, pressés les uns contre les autres avec des regards apeurés. Il se retourna vers Charity.

Elle avait quitté le bord de fenêtre et rejoint au milieu de la chambre, le teint blême. Il glissa sa main dans la sienne sans réfléchir.

- Viens, on y a... Qu'est-ce qu'il y a dehors ?

- Tu ne veux pas savoir...

- Vas-y, fais-moi rêver, défia-t-il.

Il fut surpris de la maîtrise de sa voix malgré son cœur affolé dans sa poitrine. Ils descendaient les escaliers vers la Salle Commune quand Charity souffla à voix basse pour ne pas être entendu des élèves autour d'eux :

- Des Géants, je crois...

- Pardon ?!

Ses cervicales protestèrent quand il tourna la tête vers elle, estomaqué.

- Chut ! le tança-t-elle. Je ne veux pas que tout le monde panique...

- C'est déjà un peu le cas, miss Burbage. Et pour info : je panique. Trop tard.

Comme pour le prouver, il pointa son visage où devait sûrement se peindre une expression anxieuse, mais il fut rassuré en voyant la même se refléter sur celui de Charity. Dans la Salle Commune, ce n'était pas mieux. Une fil s'était formée devant le trou du portrait pour sortir et tout le monde se pressait, formant un embouteillage qui les força à piétiner, pressés l'un contre l'autre. Les premières années étaient presque noyées au milieu des silhouettes plus grandes et Matthew n'eut aucun scrupule à repousser d'un coup d'épaule un garçon qui tentait de fendre la foule sans se soucier des plus jeunes sur son chemin. Sous leurs pieds, le sol vibrait par intermittence, comme si le vieux château tremblait dans ses fondations même.

- C'est pas possible, marmonna Charity, le visage pressé contre son épaule. Comment ils ont pu s'approcher aussi près... ?

- Aucune idée... Mais y'a des montagnes partout autour. Et les Géants ont beau être bêtes, ils le sont moins que les trolls, et surtout ils sont bien plus rapides...

- Mais pourquoi maintenant... ? Pourquoi ?

Pourquoi en effet ? songea-t-il, une boule chauffée à blanc dans la gorge. Ou plutôt : pour qui ? Ce n'était plus un secret pour personne que Tu-Sais-Qui était en train de lever une armée et s'entouraient de soutiens, mais il n'y avait pas que des sorciers parmi eux. C'est ce qui rendait le travail de ses parents si compliqué. Comment appréhender des créatures magiques ? Comment les juger ? Au regard de quelles lois ? C'était bien beau de les avoir décrétées différentes des sorciers et de les avoir rattachées au Département des Créatures Magiques, mais il fallait des procédures et une jurisprudence derrière pour agir en conséquence. Tu-Sais-Qui leur promettait au moins une liberté sans concession.

La main de Charity toujours fermement dans la sienne, ils sortirent enfin de la Salle Commune pour déboucher dans les couloirs aux vieilles pierres du château. Le rythme de marche se fit plus rapide. C'était une ambiance étrange qui semblait avoir étreint Poudlard de force : il percevait les murmures angoissés autour de lui, les cris des préfets au loin qui leur ordonnait de ne pas s'arrêter et d'avancer vers la Grande Salle, les commentaires des tableaux qui les suivaient des yeux, agités. Oui, voilà, l'agitation. C'était bien l'agitation qui semblait animer les escaliers mouvants de l'école à l'instant, bien plus que la magie.

Au niveau du deuxième étage, la foule se refit plus dense quand une marée rouge et bleue se croisa soudain. Les Serdaigle, qui venaient de leur tour, avaient dû passer par l'aile ouest mais étaient obligé de revenir par ici pour emprunter l'escalier principal qui menait au Hall. Matthew repéra soudain une tête coiffée d'une natte brune et il tira Charity derrière lui pour la rejoindre.

- Artemisia ! héla-t-il. Eh, Meadowes.

L'attrapeuse de Serdaigle se retourna.

- Bones ! fit-elle avec soulagement. Tu sais ce qui se passe ? On nous a dit de descendre d'un coup !

- T'as pas senti ? Les vibrations ?

- Les quoi ?

Perplexe, elle fronça les sourcils. Sa silhouette menue paraissait se noyer au milieu de la masse mouvante de leur camarade et il lui attrapa le bras pour ne pas la perdre. Charity se pencha pour être entendue d'eux deux :

- La tour de Serdaigle est la seule plus haute que celle de Gryffondor ! Ils n'ont pas du sentir là-haut. On sentait à peine, nous.

- Quoi ? Vous avez senti quelque chose ?

Mais pile au moment où Artemisia posait la question, le sol se remit à vibrer, bien plus fort que tout à l'heure. Il réaffermit sa prise sur les deux filles qui l'encadraient, le ventre noué. Soit les Géants se rapprochaient, soient le fait d'être plus proches du sol intensifiaient la sensation... Il préférait nettement la seconde option et pria pour qu'elle soit la bonne.

- Oh Merlin ! Dorcas ! hurla soudain Artemisia.

- Que...?

Il n'eut pas le temps de comprendre. En une seconde, la jeune attrapeuse lui avait filé entre les doigts. Vivace, elle se faufila entre la foule compacte et fusa vers le bout du couloir. Matthew lui emboîta le pas sans réfléchir. Il émergea juste à temps pour voir Dorcas Meadowes, son ancienne camarade de classe, enlacer sa sœur avec force.

- Mille gargouilles, Arti, tu vas bien ? s'inquiéta-t-elle en attrapant son visage entre ses mains comme pour l'examiner sous toutes les coutures.

- Moi ? Oui, oui... mais... Bon sang, qu'est-ce que tu fais là ?

Les yeux écarquillés, elle dévisagea sa sœur aînée et Dorcas resserra sa prise autour de sa baguette dégainée, sans répondre. Matthew eut l'impression qu'une pierre lui tomba dans l'estomac. En un éclair, il scruta le couloir aux alentours. Il vit alors ce que la foule lui avait masqué : les préfets n'étaient pas seuls à orienter le cortège d'élèves pour les mettre en sécurité. Il repéra le professeur Brulopôt et McGonagall, mais aussi deux hommes aux épaules larges et aux cheveux roux et... Sirius Black et Alice Londubat, la collègue de sa mère.

Sans réfléchir, il s'avança à la hauteur de Dorcas.

- Ma mère ? demanda-t-il précipitamment. Elle est là ?

- Pardon ?

- Cassiopée Bones, ma mère ? Elle est Auror !

Dorcas cilla et parut enfin le reconnaître. Elle secoua la tête lorsqu'il sentit une présence se glisser dans son dos et il vit Charity le rejoindre du coin de l'œil.

- Matt ! Mais ça va pas de partir comme ça !

- Non, elle est dehors dans le parc, répondit la sœur d'Artemisia au même moment et il se concentra sur elle. Les Aurors balisent l'extérieur en priorité. Il faut que vous alliez vous mettre à l'abris avec les autres !

- Mais Dorcas...

- Alors c'est vrai ? Il y a des Géants dehors ? voulut savoir Charity d'une voix blanche.

Là encore, il couvrit sa question avec la sienne, pris par l'urgence :

- Et mon père ? Il est là aussi ? Pour l'Ordre ?

Assommée par leurs voix mêlées, Dorcas mit une seconde à comprendre ce qu'il venait de dire. Puis, d'un coup, elle vrilla ses yeux sombres sur lui, perçante. Il manqua de reculer d'un pas.

- Comment tu connais ce nom ? claqua-t-elle.

- Je... je l'ai juste entendu, je... je ne sais pas...

Il aurait voulu s'enterrer à cet instant, mortifié par son bégaiement absurde, et Dorcas perdit patience.

- Peu importe, coupa-t-elle d'une voix dure. Ecoute moi bien, Bones. Je ne sais pas ce que tu crois savoir, ni ce que tu crois avoir entendu. Pour l'instant, je n'ai pas le temps de m'occuper de vous et je ne suis là que pour filer un coup de main. Je le dois à Poudlard, comme nous tous. Mais je ne veux plus t'entendre prononcer ce nom, c'est clair ?

- Hum... oui... je suis désolé, je...

- On a fait trop d'efforts pour se faire griller comme ça, tu m'entends ? Ce n'est pas un jeu.

- Je sais !

Agacé qu'elle puisse croire le contraire, il retrouva soudain une certaine verve, mais elle ne parut pas s'en émouvoir. Sa baguette au poing, elle coula un dernier regard anxieux à sa petite sœur.

- Va dans la Grande Salle, allez. Et reste avec les autres, tu m'entends ? Tout va bien se passer, ils ne peuvent pas entrer.

- Dorcas ! hurla soudain Sirius Black à l'autre bout du couloir. Tu viens ou tu fais du baby-sitting ?

- Pourquoi, les deux sont pas compatibles ? lui rétorqua-t-elle en se mettant à courir vers lui aussitôt. Je croyais que je te gardais, comme t'as trois ans d'âge mental !

- Oh la ferme !

En l'espace de quelques secondes, ils avaient tous les deux disparus à l'angle. Artemisia ravala un souffle tremblant, au bord de larmes, et Charity s'empressa de lui passer un bras autour des épaules.

- Eh, eh, ça va aller... rassura-t-elle. Elle l'a dit, ça ne va pas durer longtemps, ne t'inquiète pas.

- Vraiment, je ne sais pas ce que les gens trouvaient à Sirius Black, lâcha-t-il soudain, comme une pensée soudaine.

Les deux filles le regardèrent avec étonnement.

- T'es sérieux ? fit Charity. (Une seconde, il crut qu'elle lui faisait comprendre que ce n'était vraiment pas le moment - elle aurait eu raison - mais elle ajouta ensuite d'un ton incrédule). Suffit d'avoir des yeux pourtant.

- Eh !

- Il a raison, l'appuya Artemisia à sa plus grande surprise. J'ai toujours trouvé que Potter était mieux que Black.

Cette fois, ce furent à leur tour de dévisager la jeune fille. Elle parut d'ailleurs réaliser ce qu'elle venait d'avouer car le rouge lui monta aux joues et elle se mit à jouer avec le bout de sa natte, embarrassée. Charity sembla ravaler un rire.

- Bon allez, esquiva Artemisia, faut aller dans la Grande Salle...

- Hum hum...

Soulagé pour cette parenthèse qui avait allégé l'atmosphère le temps d'une seconde, il tenta de ne pas repenser à ses parents. A sa mère certainement dans le parc. Le sol ne tremblait plus depuis un moment, ça devait être un bon signe... Pas de quoi s'inquiéter. Ils allaient se remettre dans le flot des élèves – moins dense qu'il y a quelques minutes maintenant qu'une bonne partie était descendu – quand ça le frappa soudain. Ils avaient vu ses camarades de Serdaigle rejoindre leur rang... Ils avaient vu des dizaines de visages. Mais il en manquait un.

- Artemisia, dit-il d'une voix sourde. Est-ce que t'as vu Hanna descendre ?

- Hanna ? Faucett ?

- Oui...

Artemisia fronça les sourcils, l'air de fouiller dans sa mémoire. Une sensation glacée le saisit et il anticipa sa réponse avant même que sa voix fluette ne reprenne :

- Non, maintenant que tu le dis, je ne crois pas... Elle n'était pas dans la Salle Commune en tout cas. J'y étais. Mais peut-être dans les dortoirs...

- Mais on ne l'a pas vu passer...

- Je...

Impuissante, elle haussa les épaules et il s'arrêta en plein milieu de l'escalier avec affolement. Charity croisa son regard.

- Elle monte parfois à la tour d'Astronomie, non ? dit-elle, mal assurée. Même en journée, je l'ai vu une fois. Elle m'a dit qu'elle arrivait à percevoir des choses dans le ciel qu'elle ne pouvait voir qu'en plein jour...

- Quoi ? Quand ?

- Euh... je ne sais plus... La fois où on s'était disputés... ?

Elle eut l'air mal à l'aise au rappel, mais Matthew ne releva pas. Sans attendre, il commença à rebrousser chemin, se jetant à contre-courant du flot d'élèves. Il entendit à peine Charity l'appeler, pas assez vive pour le retenir, et il se mit à courir.

**

*

- Oh Merlin ! Merci, t'es là ! Bon sang, mais t'es complètement timbrée ou aveugle ?

Perdue dans ses pensées, Hanna entendit la voix avec une seconde de retard, à moitié couverte par le bruit du vent à cette hauteur et celui de la porte ouverte à la volée. Son cœur fit un soubresaut et elle se raccrocha à la barrière du parapet, choquée, avant de se retourner. Là, en haut des marches, se tenait Matthew. Un Matthew haletant, au bord du malaise cardiaque et presque courbée en deux, mais un Matthew bien présent.

- Qu'est-ce que... Quoi ? articula-t-elle, perplexe. Matt, pourquoi tu... ?

- Pourquoi ? Pourquoi ? T'es sérieuse, ma vieille ?

Il lui jeta un regard incrédule, patronisant comme il pouvait l'être dans ses pires moments, et elle se tendit d'instinct. Cette tour était son domaine, son lieu de refuge. Il n'avait aucun droit de débarquer comme ça pour lui faire la morale pour elle ne savait quelle raison !

- Si je suis sérieuse ? Et toi, t'es sérieux ? Qu'est-ce qui te prend ?

- Oh j'y crois pas... Ca t'arrive de te sortir la tête des nuages parfois ? exhala Matthew.

Exaspéré, il fonça alors droit sur elle et elle eut un mouvement de recul pile au moment où il empoignait son télescope à deux mains. Sa vision se teinta de rouge en une seconde.

- Eh ! s'écria-t-elle. Ne le touche pas, tu vas le dérégler ! C'est fragile !

Elle voulut lui faire lâcher prise, mais il la repoussa sans ménagement avant d'abaisser l'engin d'un coup brusque. Les attaches en métal protestèrent et Matthew positionna son œil devant l'objectif.

- Mais regarde, Hanna ! Regarde ! ordonna-t-il. Tout ne se passe pas dans ciel, faut avoir les pieds sur terre deux minutes ! Regarde !

En toute honnêteté, elle l'aurait envoyé balader n'importe quel autre jour. Elle s'apprêtait même à le faire, mais quelque chose la retint. Une urgence dans la voix de Matthew qu'elle avait rarement entendu, à part peut-être la fois où il lui avait annoncé lui-même la mort de la mère de Julian, le visage dépourvu d'expression. Or, à cet instant, ses traits ne manquaient pas d'expression, bien au contraire. Ils étaient eux aussi animés par l'urgence et elle ne chercha plus à protester.

D'une main tremblante, elle se saisit de son télescope avec précision. Le geste était presque ancré dans sa mémoire musculaire à ce stade, même si la vision qu'elle découvrit n'avait rien de familière. Jamais le ciel n'avait contenu de telle créature.

- Par tous les mages... Oh Merlin !

Sa bouche s'ouvrit sous le coup de la surprise. Aussi haut que la cimes des arbres de la Forêt Interdite, au-delà du mur d'enceinte de Poudlard à plusieurs mètres, se trouvaient des Géants. Ils arrivaient en bas du flanc de la montagne et se confondaient presque avec la nature environnante grâce à leur peau, tantôt grise tantôt verdâtre. Et ils étaient colossaux. Même de cette hauteur, où tout lui avait toujours paru être infiniment petit dans l'infiniment grand de cet univers à la fois organisé et chaotique, les Géants semblaient les toiser. Leurs ombres s'étiraient et dévoraient la terre qu'elle s'imagina en train de vibrer, la sensation imperceptible d'ici.

Ses doigts se crispèrent. Un goût de bile dans la bouche, elle balaya les alentours de sa lentille oculaire. Presque infimes face aux silhouettes écrasantes des Géants, elle en distingua soudain d'autres desquelles s'échappaient des filaments de magie. Les sorts s'entremêlaient et se glissaient entre les pierres du mur d'enceinte, sûrement pour le renforcer, mais lui aussi lui parut brusquement si futile face à la force brute de ces créatures.

Troublée, elle fut saisie d'une sensation vertigineuse. La même sensation que lorsqu'elle avait plongé le regard droit vers le ciel étoilé, si immense qu'elle aurait pu y basculer et s'y perdre à jamais. Heureusement pour elle, il y avait toujours un garçon agaçant pour lui remettre les pieds sur terre comme il l'avait si bien dit lui-même...

- C'est bon ? Tu comprends mieux, maintenant ? cria Matthew près de son oreille. Situation d'urgence, tous les élèves doivent se rassembler dans la Grande Salle !

- Tous les élèves doivent... ? Mais ils ne vont pas réussir à rentrer dans l'école quand même ! Pas vrai ?

Sa voix dérailla légèrement et elle en aurait sûrement eu honte si elle n'avait pas vu Matthew blêmir.

- Je sais pas, Hanna... je sais pas...

- Oh Merlin... Ok, c'est bon, j'arrive. Laisse-moi juste... mes affaires...

- Pas le temps, on reviendra les chercher plus tard, promit-il. Allez viens.

Sans lui laisser le temps de protester, il lui attrapa la main et la tira derrière lui, agité. Ses jambes suivirent le mouvement d'instinct. Elles tremblaient pourtant, mais contre toute attente elles réussirent à la porter et à lui faire descendre l'escalier de la tour à toute vitesse. Elle faillit même manquer quelques marches, mais la main de Matthew ne lâcha pas la sienne et la maintint debout tout le long de leur descente infernale. Elle eut l'impression qu'il s'accrochait autant à elle que l'inverse de toute façon.

Très vite, elle s'aperçut de quelque chose : plus ils avançaient, plus l'impression se renforçait. Elle baissa les yeux sur leurs mains jointes et constata que celle de Matthew était si serrée qu'il en avait les jointures blêmes. Rigide, il marchait d'un pas décidé, mais sa respiration était saccadée et elle était presque sûre que ça n'avait rien à voir avec leur course folle. Elle tenta de lui glisser un coup d'œil en biais, inquiète, mais il se maintenait quelques pas devant elle à grands renforts de foulées plus amples que les siennes.

- Matt ? appela-t-elle d'une voix instable. Ça va ?

- Ouais, ouais...

- T'es sûr ?

Parce que tu me broies la main, aurait-elle voulut ajouter sans pouvoir s'y résoudre de peur qu'il ne se dégage. Ça n'empêcha pas Matthew de laisser échapper un souffle sarcastique.

- Quoi ? Tu te soucies moi maintenant ? tacla-t-il. Après ton silence radio depuis des mois ?

- Un silence quoi ?

- Une expression moldue, laisse tomber. Charity les utilise tout le temps.

- Si tu le dis... Et arrête, t'es pas venu me parler non plus si je me rappelles bien. A part pour me dire que tout était de ma faute et que j'étais la pire amie du monde.

Elle l'énonça d'un ton calme, résolue à ne pas se remettre en colère malgré la cicatrice encore à vive que son manque de compassion lui avait laissé, mais Matthew s'arrêta d'un coup, tendu. Il ne lâcha pas sa main pour autant.

- Oh et tu veux qu'on se rappelle ce que toi tu m'as dit ? rétorqua-t-il. De ce que t'as sous-entendu ? Tu sais que Charity en a eu des doutes sur moi !

Elle eut la sensation de se prendre un coup dans le ventre.

- Oh... je... je suis désolée...

- J'espère bien, ouais, fit-il sèchement.

- Et toi ? Tu l'es au moins ? Désolé ?

Le menton redressé, elle haussa un sourcil. Si elle reconnaissait ses torts, elle voulait qu'il en fasse de même, mais elle sut en une seconde que ça n'allait pas être si simple. Matthew se braqua, encore plus tendu, et elle reconnut son expression typiquement Gryffondor qui tomba sur ses traits : buté et de mauvaise foi. La combinaison qui avait toujours été sa faiblesse. Mentalement, elle tenta de se préparer à sa prochaine pique, à voir surgir le nom de Julian pour la énième fois... Elle attendit, mais le silence se prolongea.

Surprise, elle vit son expression changer d'un coup, comme vidée de sa substance. Toute sa fronde parut le quitter et elle le vit avec horreur battre des cils pour chasser des larmes qui menaçaient de couler. Elle était désormais face à un château de carte prêt à s'effondrer.

- Matt... ?

- Ma mère est dehors... s'étrangla-t-il soudain. Avec les Géants...

Comme pour faire bonne mesure, il pointa une des hautes fenêtres qui perçaient les murs de l'école et donnaient sur le parc. Elle tourna à peine la tête, paralysée. La raison de sa détresse la percuta soudain avec force.

- Oh... Matt, je suis désolée, répéta-t-elle. Pourquoi tu ne l'as pas dit tout de suite ?

- Qu'est-ce que ça aurait changé ?

- Rien pour elle, ni pour toi. Pour moi ? Ca m'aurait expliqué plutôt pourquoi t'es un con depuis tout à l'heure.

L'insulte, teintée d'ironie, lui échappa avec naturel et eut le mérite de le faire rire. Pris au dépourvu, il secoua la tête.

- Voilà... Sauvez les filles en détresse coincée en haut d'une tour qu'ils disaient ! Ça vous fera une bonne action ! Tout ça pour se faire traiter de con ! Génial !

- Je ne suis pas une demoiselle en détresse.

- Non, juste une demoiselle aveugle qui ne voit pas une armée de Géant en train de charger sur le plus grand château d'Ecosse. Je ne sais pas si c'est mieux.

Ce fut plus fort qu'elle : elle le frappa au niveau du torse avec sa main libre ; l'autre toujours fermement nouée à la sienne en soutien silencieux. Dans ses yeux, elle vit ce qu'elle avait toujours perçu. Il se cachait derrière son humour noir pour ne pas montrer qu'au fond il était terrifié pour sa mère. Un petit garçon terrifié pour sa mère qui ne pouvait pas s'empêcher de prétendre qu'il allait bien même lorsque ce n'était pas le cas.

- Elle est avec toute une équipe d'Aurors. Ça va aller, Matt, rassura-t-elle. Ils ne peuvent pas entrer. Ils vont les repousser. Dumbledore va les repousser.

- Un petit vieux en robe de sorcier étoilée contre dix Géants ? Ouais, ma vieille, t'as raison. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

Elle secoua la tête, amusée.

- Le sarcasme ne te va pas aussi bien que tu le crois, Matthew Leo Bones. Un peu de respect pour notre directeur.

La légèreté de sa voix sembla enfin faire effet. Ses épaules se détendirent et il rit doucement avant de s'affaisser contre le mur derrière lui, les yeux rivés vers le plafond.

- Tu t'en rappelles... Mon nom complet.

- Je me rappelle tout quand il s'agit d'astronomie, dit-elle avec fierté.

Le souvenir était même encore clair dans son esprit. Il l'avait accompagné un soir pour l'aider à terminer sa carte du ciel et elle s'était retrouvée à tout lui expliquer, passionnée. « Tiens ! » avait-elle lancé en montrant un amas d'étoile. « Ça c'est Leo, la constellation du Lion ! – Ah, c'est moi ! » avait-il répondu pour plaisanter. Elle avait trouvé que ses parents, sans le savoir, n'aurait pas pu trouver mieux comme animal pour ce garçon si frondeur.

- Allez, respire, encouragea-t-elle. Je suis sûre que tout est presque déjà fini dehors, ta mère va bien.

- Tu peux pas le savoir... Hanna, s'il lui arrive quelque chose... Je ne sais même plus ce que lui ait dit de vive voix la dernière fois. Pendant les vacances, quand je suis revenu de New York, je crois même qu'on s'est un peu disputés parce que je lui ai redis pour la dixième fois que j'étais pas leur baby-sitter, qu'elle pourrait au moins prendre des vacances pour être avec nous...

- Non, ne penses pas comme ça... Si tu lui as dit, c'est que t'en avais besoin...

- Mais...

Elle leva sa main pour le couper.

- Pas de « mais ». Parfois, il faut dire les choses quand on les ressent. Si tu prétends que ce qui fait mal n'existe pas, ça ne fait qu'empirer. Ca empire, ça empire encore, et un jour tu ne peux plus fermer le yeux. Et ce jour-là... guérir fait aussi mal que la blessure qu'on essayait d'ignorer. (Elle avala la boule dans sa gorge et planta ses yeux dans les siens). Alors ne t'excuse pas, ajouta-t-elle. Ne t'excuse pas de ce que tu ressens...

Crois-moi, j'en sais quelque chose. Elle ne le dit pas à voix haute, mais elle sut qu'il comprit malgré tout. Il lui avait assez répété d'arrêter de faire l'autruche et de parler à Julian quand elle se lamentait devant lui. Peut-être que si elle l'avait écouté, tout n'aurait pas explosé... Leur groupe d'amis n'aurait pas explosé.

La gorge nouée, ce fut à son tour de battre des paupières pour empêcher son émotivité de prendre le dessus et Matthew lâcha enfin sa main pour lui ouvrir les bras.

- Viens là, ma vieille.

- Je déteste ce surnom...

- Je sais, s'amusa-t-il.

Elle se laissa malgré tout entraîner dans son étreinte. Dans la façon dont il s'accrocha à elle, elle sut qu'il en avait autant besoin qu'elle à cet instant et elle le laissa enfouir son visage dans la masse indisciplinée qui lui servait de cheveux. Ils avaient encore tant de choses à se dire tous les deux – sûrement beaucoup d'excuse et de vérités à mettre à plat – mais pour l'instant cette trêve dans leur guerre lui sembla naturelle.

- Eh oh, vous ! hurla soudain une voix sur leur gauche.

Ils sursautèrent, rompant leur accolade. À l'autre bout du couloir, un homme roux avec le nez de travers arrivait droit sur eux, l'air furibond.

- Vous devriez être dans la Grande Salle avec les autres ! Vous croyez que c'est le moment de vous rouler des pelles maintenant !

- Quoi ? Non, non, on ne faisait rien... commença-t-elle à protester, les joues en feu.

- J'en ai rien à foutre ! J'ai pas le temps de gérer des adolescents dans tous les sens. Il faut que vous...

- Gideon !

Cette fois, une autre silhouette surgit à l'angle du couloir. Une silhouette aux cheveux noires plus longs qu'il y a quelques années, mais qu'Hanna reconnut avec stupeur quand il arriva à leur hauteur.

- Qu'est-ce que Sirius Black fait ici ? murmura-t-elle en se penchant vers Matthew.

- Je sais pas mais manquait plus que lui... Sérieux, tu lui trouves quelque chose, toi ?

- Quoi ?

Elle n'eut pas le temps de comprendre la question. Sirius venait de se planter vers l'homme roux – Gideon ? – et pointa la fenêtre qui donnait sur le parc avec a baguette.

- Ils ont besoin de toi dehors ! dit-il avec force. Pour les sortilèges ! Dorcas est déjà partie les rejoindre. Ils sont en train de les repousser vers les montagnes, ça fonctionne. Mais faut faire vite, maintenir les tirs groupés.

- J'y vais !

Comme s'ils n'existaient plus, Gideon repartit aussi vite qu'il était apparu et elle le suivit du regard, le cœur battant. A côté d'elle, elle sentit Matthew presque prêt à lui courir après, mais Sirius Black sembla enfin se rendre compte de leur présence. Il fronça les sourcils.

- Pourquoi... ?

- Oui, oui, on sait, fit Matthew en roulant des yeux. On devrait être dans la Grande Salle. On était en route. Mais c'est vrai ? Les Géants, ils reculent ? Ils ne rentreront pas ?

- Ça devrait le faire, ouais. On ne peut pas rentrer dans Poudlard comme ça. Mais on ne sait jamais, c'est pour ça qu'on a rassemblé les élèves. Allez-y, maintenant. Et pas de détour. Passez par le passage derrière la tapisserie de la licorne, vous arriverez dans le Hall directement.

Hanna cilla.

- Comment... ?

- Je connais ce château comme personne, se vanta Sirius. Faites ce que je vous dis, allez.

Et juste comme ça, lui aussi se remit à courir en les laissant là, visiblement pressé par une urgence plus pressante que deux étudiants retardataires. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Etourdie par la vitesse des évènements, elle se retourna vers Matthew, la poitrine pressée par un fol espoir. Au vu de son expression, il semblait partager son incrédulité.

- Un château, un groupe de géant, quelques personnes pour le protéger... C'était quoi les chances pour que ça se termine bien ? demanda-t-il, tremblant.

Elle secoua la tête, puis reprit sa main dans la sienne et ils se remirent en marche.

- Je ne sais pas... répondit-elle finalement après quelques secondes. Mais je crois qu'on peut appeler ça un miracle, non ? Même si on s'est tous fait peur et qu'on risquait rien grâce au protection, j'aime bien le voir comme ça. Un petit miracle dans cette guerre, juste pour nous...

- Ouais, juste pour nous...

C'était absurde, mais Matthew voulait y croire. Les miracles pouvaient porter tous leurs espoirs au moins : battre des géants, mettre fin à la guerre... et même se réconcilier avec une ancienne amie ? Le temps le dirait. 

*************************************

Verdict ? ^^ J'ai conscience que ce chapitre change un peu de ton et d'ambiance par rapport à ceux de LHDI... Il a plus une vibe ATDM peut-être. Au-delà des cameo des membres de l'Ordre, je voulais surtout montrer que c'est tout simplement la même époque. Oui, je raconte des histoires d'amitié, d'amour, d'adolescence; mais le fond reste la guerre des sorciers. C'est à cause de cette guerre que tout a démarré, que Julian a déménagé, et quitte à écrire sur l'Angleterre avec Matthew et Charity, ça me semblait important de la représenter cette guerre, surtout au pied de Poudlard. En 81, elle est violente, à son maximum et les Géants sont de la partie, même en Ecosse. 

J'espère que vous avez aimé en tout cas ! Allez, on se retrouve samedi prochain ^^ 

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