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Chapitre 6 : Du côté de Djamila et Béthanie - Partie 1

« —Bon ! soupira Béthanie. On commence par qui ?

—Catherine ? proposa Djamila.

—C'est parti. »

   Une fois l'adresse récupérée et rentrée dans le GPS, les deux femmes se mirent en route, Béthanie au volant. Leur cible se trouvait dans un petit village pittoresque, non loin de leur point de départ puisque Catherine Laux vivait dans la même ville que son neveu, Sébastien Pullin.

  Béthanie sonna à l'interphone du portail flambant neuf.

« —Oui ? demanda une voix  de femme à travers l'appareil.

—Bonjour madame Laux, commença Béthanie. Je suis Béthanie Ferrier, détective privée, et je suis accompagnée de ma collègue, Djamila Soudimi. On aimerait échanger avec vous. »

   Un déclic se fit entendre et le portail s'ouvrit comme par magie, juste assez pour laisser passer des humains. Les deux femmes s'engouffrèrent dans le jardin et remontèrent un petit sentier parfaitement entretenu jusqu'à une très jolie maison sans grande prétention.

   Juste avant que Béthanie ne frappe à la porte, cette dernière s'ouvrit sur une toute petite femme, sans aucun doute Catherine Laux. C'était visiblement une bonne vivante. Ses cheveux blonds et gris étaient coupés très courts. Elle arborait un air mal-aimable derrière des lunettes beaucoup trop grosses pour son visage.

« —C'est à quel propos ? demanda cette dernière sans formule de politesse préalable.

—Est-il possible de discuter ailleurs que sur le pas de votre porte s'il vous plaît ? lui répondit Djamila avec fermeté. »

    Catherine dévisagea la détective qui venait de lui adresser la parole. Elle la jugea du regard  avant de finalement les laisser entrer. Elle les emmena dans sa cuisine où elles s'installèrent toutes les trois autour de la table, sans même leur proposer un café.

« —Je vous écoute, dit Catherine sans cacher son agacement.

—Quelle relation entretenez-vous avec votre frère Martial et son fils ? demanda Béthanie sans préambule tandis que Djamila prenait des notes. »

   Catherine ne s'attendait visiblement pas à cette question. Elle eut un mouvement de recul avant d'arborer une mine de dégoût.

« —Pour moi je n'ai qu'un seul et unique frère : Thierry. Voilà où en est ma relation avec Martial. »

  Elle avait prononcé ce dernier prénom avec haine.

« —Vous pouvez nous raconter votre version des faits s'il vous plaît ? insista Béthanie.

—Il a volé notre héritage.

—Mais encore ?

—À aucun moment il n'a voulu partager la maison familiale, celle dans laquelle nous sommes nés et nous avons grandi. Il se l'est gardée pour lui tout seul alors qu'il n'en avait pas besoin.

—Nous avons pourtant cru comprendre qu'il l'a entièrement retapé alors qu'elle était en ruines.

—En ruines c'est un bien grand mot. J'avoue qu'il y a effectué de nombreux travaux. Mais de là à dire qu'il a rénové une ruine, c'est exagérer la situation. Il a aussi un peu entretenu le jardin, mais ça ce n'est pas sorcier, tout le monde sait faire. Regardez mon jardin, il est magnifique. Et plus beau que le sien. Pourtant nous ne sommes pas des professionnels, mon mari et moi.

—Qu'attendiez-vous de lui alors ? Vous pensiez vivre tous ensemble dans la maison familiale ?

—Oh non, bien sûr que non, ne me prenez pas pour une imbécile. Nous aurions au moins aimé récupérer en argent une partie de la valeur de la maison. Laissez-moi vous expliquer ce qu'il s'est passé.

—C'est ce que nous vous demandons depuis tout à l'heure.

—Lorsque mes parents ont décidé de nous léguer la maison avant l'heure afin de ne pas payer de frais de succession dessus, nous avons fait savoir, Marie-Agnès, Martial et moi-même notre intérêt pour cette bâtisse riche en souvenirs. Thierry s'en moquait et Odette n'avait pas son mot à dire face à son mari à cette époque.

   « Mes parents, très vieux jeu, ont préféré léguer leur maison à notre frère car, pour eux, c'était inconcevable qu'une femme bricole, et ce n'était pas à leurs gendres de le faire. Soit, c'est la décision de mes parents, il faut comprendre qu'ils ne sont pas de la même époque. Et de toute façon, c'est vrai que la quantité de travaux à faire était très impressionnante et nous étions déjà en train de faire construire notre maison avec mon mari pour nous y installer avec mes fils.

    « Mais, pour en avoir échangé quelques années plus tard avec ma sœur Odette, Thierry et Marie-Agnès, nous étions d'accord pour dire que nous nous sentions dépossédés de notre héritage. Martial nous en interdisait l'accès. Comme nous ne l'avons pas aidé dans les travaux, il s'est renfermé et ne voulait plus que nous mettions les pieds dans la maison qui nous a fait grandir.

  « La goutte d'eau a été le décès de nos parents. D'abord mon père, d'un cancer des poumons à cause de l'amiante, et ensuite ma mère, sept ans plus tard, de la belle mort. J'imagine que vous n'êtes pas sans ignorer qu'on ne déshérite pas un enfant en France. Alors Martial a lui aussi pu toucher sa part de l'héritage. Nous avons donc haussé le ton, avec Thierry et mes sœurs, et nous avons demandé à ce que la maison soit estimée par un notaire et que nous touchions nous aussi notre part de cet héritage. Mais il a refusé ! »

  Catherine fit une pause, essoufflée par son monologue qu'elle avait déclamé avec fougue.

« —Peut-être qu'il a refusé car il ne voulait pas que vous vous fassiez du bénéfice sur les travaux qu'il a financés ? demanda Béthanie sur un faux ton hasardeux.

—Ça, il fallait qu'il y pense avant. Mais attendez, pourquoi venez-vous me poser toutes ces questions ? Ne me dites pas que... »

   La vieille femme plaqua ses mains sur sa bouche et ses yeux s'agrandirent, horrifiés.

« —...Martial a été tué ? termina-t-elle.

—Rassurez-vous, lui répondit Béthanie, votre frère est à priori toujours en vie. Je trouve d'ailleurs votre réaction particulièrement étonnante au vu de vos ressentiments vis-à-vis de lui.

—J'ai beau éprouver toute la haine du monde à son égard, je ne souhaite pas la mort de mon petit frère. Avant cette déchirure, nous avons tout de même vécu des moments joyeux. Je vais même vous faire la confidence, je regrette parfois de ne pas plus connaître mon neveu et sa petite famille alors que je sais très bien qu'ils vivent à présent juste à côté de chez moi.

—Vous ne pourriez pas leur pardonner ?

—Avec mon mari, nous avons passé notre vie à tenter d'éponger nos dettes. Nous nous sommes endettés pour offrir une maison avec un jardin à nos deux fils. Nous nous sommes endettés parce qu'il fallait que nous rachetions une voiture. Nous nous sommes endettés parce que les garçons ont voulu faire de grandes études dans des écoles privées. Nous nous sommes endettés parce que nous avons voulu les aider à financer leurs déménagements à l'étranger, leurs mariages et leurs maisons. Pour tout ça, sans le dire à personne, nous avons passé des hivers sans chauffage une fois les garçons partis de la maison. Nous avons parfois dû nous contenter d'un seul repas par jour. Nous avons été mendier au secours populaire et aux restos du cœur. Nous pouvions travailler jusqu'à quatre-vingt heures par semaine pour arrondir nos fins de mois. Alors que nous devrions être à la retraite et profiter de notre maison, nous continuons de faire des petits boulots afin de continuer à rembourser nos dettes pour ne pas que nos fils en héritent. Ils ne sont pas au courant de notre situation. Et pendant ce temps, mon frère a coulé la belle vie dans une maison qui lui a été gracieusement offerte par nos parents, et je devrais lui pardonner ? Désolée, mais c'est impossible.

—Je vois.

—Vous ne m'avez toujours pas dit ce que deux détectives viennent faire chez moi ?

—Un cadavre a été retrouvé dans la maison de votre neveu. »

   Un mélange d'effroi et d'étonnement se lut sur le visage de Catherine.

« —Le cadavre de qui ? demanda-t-elle mécaniquement.

—Nous n'en avons aucune idée à l'heure actuelle, lui répondit toujours Béthanie. Tout ce que nous savons pour le moment, c'est qu'il s'agit d'un cadavre si ancien qu'il a eu le temps de se momifier.

—Quelle horreur...

—Je ne vous le fait pas dire. À ce propos, avez-vous déjà une idée de ce qui a pu se passer dans cette maison ?

—Bien sûr que non ! Sinon pourquoi aurais-je gardé le silence pendant tout ce temps ?

—Pour couvrir quelqu'un par exemple ?

—Qu'insinuez-vous par-là ?

—Rien pour le moment, nous tâtonnons juste.

—Et bien allez tâtonner ailleurs, je n'ai rien à vous apprendre de plus que notre histoire.

—Nous ne serons pas sans nous revoir. »

   Sur ces mots, Béthanie et Djamila saluèrent Catherine Vaux et la quittèrent pour aller rendre visite à son frère, Thierry Pullin.

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