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Chapitre 5 : Du côté d'Ewen et Maggie - Partie 1

À présent, les détectives devaient retrouver la fratrie de Monsieur Pullin, père, afin de tenter de les interroger. Ils prirent congé de Sébastien et Magali, et se rendirent aux bureaux. Heureusement pour eux, Morgane avait été plus qu'efficace et leur avait trouvé la liste de toutes les adresses qu'ils voulaient.

Afin de gagner en efficacité, ils se séparèrent en deux groupes. Le premier binôme était composé d'Ewen et Maggie, tandis que, dans l'autre se trouvaient Béthanie et Djamila.

Ewen et Maggie se rendirent d'abord chez la « tante Ma ». Elle vivait dans une coquette maison à colombages perdue au milieu d'un petit bois, non loin de la chaumière des Pullin.

La vieille femme leur ouvrit sa porte un long moment après qu'Ewen eut sonné. La raison de cette attente était qu'elle peinait visiblement à se mouvoir. Si son apparence était très soignée et élégante, son corps trahissait une vieillesse marquée par l'arthrose et les rhumatismes. Les détectives furent en difficulté pour imaginer cette femme diminuée être une meurtrière. Mais il fallait qu'ils se rappellent que le cadavre devait être à peine plus jeune ou plus vieux qu'eux, et que tous leurs suspects n'auront donc plus l'apparence ni la forme physique qu'ils avaient au moment du meurtre.

Et si le meurtrier était mort depuis tout ce temps ?

D'un léger mouvement de dénégation de la tête, Maggie chassa cette pensée de son esprit. Il fallait qu'ils se concentrent sur les vivants. On verra plus tard pour les morts.

Et pourtant, la mort faisait presque partie de leur quotidien. Combien de fois ils l'avaient côtoyée durant leurs enquêtes en si peu de temps ? Ils l'avaient approchée de tellement près qu'ils s'étaient déjà mis en danger et avaient bien failli la rejoindre.

Mais cette pensée aussi, il fallait qu'elle s'en débarrasse.

« —Bonjour Madame, dit Ewen. Je suis Ewen Mercier et voici ma collègue Maggie Annisterre. Nous sommes détectives privés.

—Bien le bonjour, lui répondit-elle avec une voix qui attestait de capacités cognitives préservées. Que me vaut cette petite visite ?

—Pouvons-nous entrer ? »

Marie-Agnès prit un instant pour jauger les détectives du regard et, une fois qu'elle se fut assuré qu'ils ne représentaient pas un danger pour elle, s'écarta pour les laisser entrer. Quand ce fut chose faite, elle referma difficilement sa lourde porte en chêne et tendit son bras libre de toute canne à Ewen.

« —Jeune homme, vous aiderez bien une vieille femme à se rendre à son salon, n'est-ce pas ? »

Gêné de par cette demande, il lança d'abord un regard plein de détresse à sa collègue – ce qui eut pour effet de beaucoup l'amuser – et se saisit du bras chétif qui lui était tendu. La vieille femme le guida jusqu'à un beau salon meublé sans doute avec beaucoup de goût dans les années 70. Une vitrine pleine de bibelots, souvenirs de toute une vie, trônait fièrement dans un coin de la pièce.

Marie-Agnès indiqua à Ewen un fauteuil à l'aspect très confortable et dans lequel elle souhaitait visiblement être installée. Après l'y avoir déposée avec toute la délicatesse dont il était capable, elle leur proposa de s'installer dans un sofa face à elle.

« —Il y a encore quelques mois de cela je vous aurais volontiers proposé un café, leur dit la vieille femme, mais aujourd'hui je suis devenue bien incapable de vous le faire sans souffrir le martyr, et ma douce Eva, la jeune femme qui m'aide au quotidien, ne revient que cet après-midi.

—Il n'y a aucun problème, lui assura Maggie, nous n'en aurons pas pour longtemps.

—Moi non plus je n'en ai plus pour longtemps vous savez. »

Les deux détectives restèrent bouche-bée. Que répondre à ça ? Elle avait lancé cette phrase avec tellement de naturel, comme si elle acceptait son sort sans peur ni crainte. Et si c'était la seule issue qu'elle avait trouvée pour enfin échapper à la culpabilité que représentait toute une vie à cacher un meurtre ?

« —Que puis-je pour vous ? demanda Marie-Agnès sur le même ton que sa phrase précédente.

—Nous venons vous voir à propos d'un cadavre qui a été retrouvé chez l'un de vos neveux, lui répondit Ewen.

—Laissez-moi deviner... Sébastien ?

—Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

—Émile et Ambroise ne vivent pas en France. Mike et Brandon vivent encore chez leur mère donc vous pouvez être sûrs qu'Odette aurait déjà fait un tapage monstre et que je serais déjà au courant.

—C'était bien déduit.

—Mais quel est le rapport avec moi ?

—L'âge du cadavre. Nous n'avons pas encore pu déterminer la date de sa mort puisque des analyses sont encore en cours mais, le corps étant momifié, nous pouvons déjà dire que la mort remonte à suffisamment longtemps pour que nous puissions vous soupçonner.

—Décidément, cette fichue maison continuera à tous nous enquiquiner jusqu'à la fin... Je lui avais dit, à mon neveu, qu'il ferait mieux de la revendre cette maison plutôt que de s'y installer... On aurait été tranquilles une bonne fois pour toutes... »

Marie-Agnès était visiblement lassée de tous les soucis qu'apportait la demeure familiale. Et elle ne mentait pas, ou alors beaucoup trop bien pour que ce soit perceptible.

« —Que pouvez-vous nous dire, justement, à propos de cette maison familiale ? demanda doucement Maggie.

—Je pense que mes parents ont été guidés davantage par leurs émotions que par leur réflexion. Il était évident qu'en la donnant à un seul de leurs enfants, cela ferait du tapage. Ils auraient dû la vendre à un inconnu. Bien que je reconnaisse que la vente aurait été difficile étant donné l'état de délabrement dans lequel se trouvaient la chaumière et le jardin. Ils ont voulu y rester le plus longtemps possible, mais ça faisait déjà un moment qu'ils n'arrivaient plus à s'en occuper. Vous savez qu'on est tous nés là-bas ?

—Je peux comprendre que vos parents n'aient pas pu imaginer la maison dans laquelle ils ont mis au monde leurs cinq enfants habitée par de parfaits inconnus. Mais pourquoi ne pas avoir souhaité la récupérer avant les travaux qu'ont entrepris les parents de Sébastien ?

—Ah ça c'est la version de mon très cher frère que vous avez entendue. En réalité, Catherine et moi la voulions tout autant que mon frère Martial, le père de Sébastien. Nous étions toutes les deux enchantées à l'idée de retaper la chaumière familiale. Seuls Thierry et Odette n'en voulaient pas.

« Thierry n'avait que faire d'une grande maison pour lui tout seul et il n'est pas du tout sentimental. C'est dommage car c'est un excellent bricoleur. Et Odette, eh bien, ma petite Odette était menée par le bout du nez par son tyran de mari. Il avait décrété que la maison insalubre de nos parents ne l'intéressait pas, alors elle n'a pas eu son mot à dire. Heureusement, il a fini par trouver une autre victime à terroriser et il a enfin fichu la paix à ma petite sœur. Mais il l'a tellement détruite...

« M'enfin, je m'écarte du sujet ! Bien que nous fussions déjà mariées, Catherine et moi, mes parents ont décrété que, au vu de l'ampleur des travaux, il était plus sage de confier la maison à un homme. Ils l'ont donc donnée, et vous avez bien entendu donnée, à Martial.

—C'est comme ça que la guerre contre lui a commencé ?

—Pas vraiment. Si nous étions très fâchées, Catherine et moi, sur le coup de la décision parentale, quand nous avons vu l'ampleur des travaux et le coût financier qui revenait au même que faire construire une maison neuve, nous avons temporisé. À partir du moment où mon frère ne nous interdisait pas l'accès de la maison familiale, on s'en moquait. Il a dû faire changer le toit de chaume vous savez ? Il n'était plus étanche et la maison s'est trouvée envahie de moisissure. Pas une pièce n'a été épargnée par ce fléau.

—Alors que s'est-il passé pour que plus personne ne leur adresse la parole ?

—Déjà mademoiselle, je suis toujours en contact avec mon frère. Assez peu, je l'avoue, mais tout de même. Ma fille Anne et mon neveu Sébastien s'entendent très bien et se fréquentent régulièrement. Elle a d'ailleurs aidé au déménagement. Ce sont mes autres frère et sœurs qui ne lui adressent plus la parole.

—Pour quelles raisons ?

—Odette et Thierry. Quand ils ont vu l'ancienne chaumière entièrement retapée avec beaucoup de goût, ils ont tout de suite regretté de ne pas avoir été intéressés plus tôt. Ils se sont alors mis à réclamer leur part de l'héritage distribué avant l'heure. Ce sont deux rapaces, des intéressés. Et Catherine s'est laissée entraîner. Je dois avouer qu'ils ont été convaincants car j'ai failli me faire avoir moi aussi. Mais j'ai gardé la tête froide, je me suis souvenue des très nombreux gros travaux que j'avais suivis avec beaucoup d'attention, et je n'ai pas accablé mon frère.

—Et bien, merci pour tous ces détails, Madame du Moulins. J'ai une dernière question à vous poser avant de vous laisser tranquille.

—Allez-y. Mais sachez que vous ne m'embêtez pas. Vous êtes deux jeunes très mignons et vous me faites un peu de compagnie. Ma fille et son mari sont très pris par leurs activités professionnelles, ils n'ont pas beaucoup de temps à m'accorder. Quant à mes amis, eh bien, ils sont ou en maison de retraite, ou aux côtés du Tout Puissant. C'est comme ça.

—Et votre mari ? Il devait être encore en vie il y a une vingtaine d'années ?

—Ça me fait mal d'entendre que vous puissiez le soupçonner, lui qui était si gentil, mais oui, il était encore en vie. Alfred a d'ailleurs un peu aidé Martial à réaliser quelques travaux. C'était un intellectuel, pas un manuel, mais il savait quand même se servir un minimum de ses dix doigts. Ça se perd trop de nos jours, tout est trop clivé. Bref, je m'éparpille encore, c'est l'âge.

« Je disais donc qu'Alfred n'a jamais pris parti dans cette guerre des Pullin. Il n'avait pas d'attache particulière à cette maison et il a bien vu lui aussi tout le travail et l'argent que cela a représenté pour mon frère. Il était notaire. Ironique, non ? Il est mort il y a huit ans. Cancer du pancréas. Foudroyant. En un mois il n'était déjà plus des nôtres.

—Nous sommes désolés pour vous.

—Oh, j'ai fait mon deuil depuis ! Maintenant j'attends patiemment mon tour, je suis prête à le rejoindre mais il faut croire qu'ils ne veulent pas de moi tout de suite là-haut. Sans doute trop bavarde pour eux, ils doivent sûrement attendre que je devienne une petite vieille renfermée sur elle-même.

—Bien, encore une fois merci pour tout, maintenant nous allons vous laisser. Nous avons encore d'autres interrogatoires à mener. À moins que mon collègue ait lui aussi une dernière question à vous poser ? »

Ewen signala d'un signe de tête que ce n'était pas le cas, et les détectives prirent congés de la vieille femme qui ne manqua pas, au passage, de leur montrer fièrement une photo de son petit-fils. Si les détectives lui dirent poliment qu'il était mignon comme tout, il n'en était rien en réalité. Il était vraiment moche le pauvre garçon.

Marie-Agnès, qui avait insisté pour les raccompagner malgré sa condition physique, leur indiqua en même temps, et toujours avec une grande fierté, que sa fille Anne était directrice d'une agence bancaire tandis que son mari était expert-comptable dans une grande entreprise. Elle-même ayant été la clerc de notaire de son mari. Une famille prestigieuse qui semblait au-delà de tout soupçon.

Une fois dans la voiture, Ewen poussa un long soupir avant de dire à sa collègue :

« —Piouf ! J'ai cru qu'elle ne nous laisserait jamais tranquilles !

—Elle doit terriblement s'ennuyer ici la pauvre.

—Qu'elle aille rejoindre ses copains en maison de retraite si c'est comme ça.

—Tu sais au moins comment c'est en maison de retraite pour dire ça ? »

Ewen ne répondit pas, il préféra bougonner et bouder durant tout le trajet jusqu'à la prochaine maison : celle d'Odette Villuret, la benjamine de la fratrie Pullin.

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