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Chapitre 26 : La filature

Lorsqu'ils arrivèrent devant l'hôtel où logeait, à priori, Felipe le temps de son séjour en France, les détectives eurent une chance inespérée. En effet, ils virent leur homme en sortir et monter dans une voiture de location au logo vert d'Europcar.

« —Prête pour une filature chère collègue ? demanda malicieusement Ewen qui avait repris goût à leur enquête.

—En espérant ne pas trouver un autre cadavre au bout, lui répondit une Maggie toute aussi malicieuse. »

Ewen se mit alors à suivre la Ford blanche en prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter au maximum de se faire repérer par celui qu'ils filaient. Très vite, les routes qu'ils prenaient leur semblèrent familières et ils surent où la Ford allait les emmener.

En peu de temps, ils se retrouvèrent dans le quartier où vivait Marie-Agnès du Moulins. Felipe se gara à proximité du portail, descendit de sa voiture, et alla frapper à la porte de la grande maison à colombages. C'est une jeune femme aux cheveux teintés en bordeaux et avec un certain embonpoint qui vint leur ouvrir. Sûrement Eva, l'employée de maison de la vieille femme.

« —On descend ? demanda Ewen à l'adresse de sa collègue.

—Non, on attend.

—À vos ordres. »

Ewen avait dit cela avec le sourire. Docile, il était plus suiveur qu'acteur dans les décisions que prenaient ses collègues. Pour lui, on ne l'avait pas embauché pour ses neurones, mais pour sa condition physique. Et il se trompait lourdement. Il avait bien plus de capacités cognitives qu'il ne le croyait. Et ça, Patron n'avait pas manqué de le remarquer. Mais il fallait qu'Ewen prenne davantage confiance en lui.

Au bout d'une vingtaine de minutes, Felipe ressortit de la maison, toujours accompagné d'Eva. Il n'affichait aucune expression faciale particulière, et sa démarche n'en apprenait pas davantage aux détectives concernant son état émotionnel interne.

Felipe remonta dans sa voiture et redémarra après un petit temps d'attente. Ewen émit l'hypothèse selon laquelle il devait être en train de régler son GPS jusqu'à sa prochaine destination.

Le nouveau trajet qu'il emprunta n'était pas non plus inconnu pour les détectives. L'homme qu'ils filaient se rendait à présent chez Martial et Laurence Pullin.

« —On dirait qu'il mène sa propre enquête, lança Ewen à la fois concentré sur sa filature et sur ses pensées.

—J'en ai bien l'impression aussi, enchaîna Maggie. Mais c'est étrange, ça ne colle pas avec le personnage que nous venons de rencontrer. Je n'ai pas eu l'impression qu'il était déterminé au point de se faire justice lui-même. Et je n'ai pas non plus eu l'impression qu'il ne nous faisait pas confiance.

—Ou alors il vient assurer ses arrières. »

Maggie ne dit rien, mais elle n'en pensait pas moins. L'attitude de Felipe était étrange.

« —On ne descend toujours pas ? demanda Ewen.

—Non, on le laisse faire et on voit où ça nous mène. »

Cette fois, Felipe fut plus long à ressortir de chez les parents Pullin. C'est une bonne heure plus tard qu'il fit son apparition sur le pas de la porte, seul.

Il se dirigea vers sa voiture mais, avant de monter dedans, il jeta un regard insistant en direction des détectives. Il avait repéré leur voiture. Et peut-être même qu'il en avait aussi repéré les passagers. Il était méfiant, il portait une grande attention sur son environnement. Ce n'était pas bon signe non plus.

« —Je crois qu'il faut qu'on arrête de le suivre, lança Ewen.

—Oui, affirma Maggie, on le laisse partir. De toute façon je pense qu'il nous aurait seulement menés vers un autre membre de la famille.

—Qu'est-ce qu'il cherche à la fin ?!

—Si seulement on pouvait le savoir...

—Tu crois qu'il nous a repérés à quel moment ?

—Aucune idée. Peut-être seulement maintenant, en sortant de chez les Pullin ? Sinon tu ne penses pas qu'il aurait essayé de nous semer s'il s'était rendu compte qu'on le suivait ?

—Ou alors il nous a repérés bien avant. Il n'est pas sorti par hasard de l'hôtel pile au moment où nous sommes arrivés, et il nous manipule depuis le début.

—Tu penses vraiment qu'il vient d'arriver en France ? Imagine il est là depuis de nombreuses années, depuis qu'Isabel est arrivée ici, et que son histoire de famille est inventée de toutes pièces.

—Il peut aussi être retourné en Espagne après l'avoir tuée, et être revenu il y a déjà quelques jours quand il a su qu'on avait retrouvé le corps.

—Alors il a un complice ici. »

Si Felipe leur avait d'abord semblé sympathique dans la salle de réunion, il leur apparaissait maintenant comme un tueur froid et manipulateur. Et s'il avait, lui aussi, fuit l'Espagne pour suivre celle qu'il aimait mais, une fois arrivé en France, il se rend compte qu'elle plaît à d'autres hommes et qu'elle est sur le point de succomber. Fou de jalousie, il la viole et la tue ensuite avant de repartir dans son pays sans laisser de traces de son passage, mise à part un cadavre dans une cave.

Comment aurait-il eu accès à la cave ?

En se faisant passer pour l'un des ouvriers bien sûr. C'était à présent leur principal suspect.

Alors qu'Ewen allait redémarrer pour se rendre aux bureaux, bien après que Felipe eut quitté les lieux, les deux détectives virent Laurence Pullin sortir de chez elle avec un carton de taille moyenne, pourtant visiblement assez lourd, dans les bras, son éternel air inquiet et méfiant sur le visage. Elle se dirigea sur le côté de sa maison, là où la haie la cachait en partie.

La haie en question venait d'être taillée en prévision de l'hiver à venir, et un tas de branchages prêt à être brûlé avait été installé dans ce côté du jardin. Là, Laurence y installa tant bien que mal son carton, puis elle alluma le feu.

D'un regard entendu, Maggie et Ewen décidèrent d'aller rendre une petite visite inopinée à Martial et Laurence Pullin.

« —Bonjour Madame Pullin ! la salua gaiement Ewen avec un grand geste de la main et un énorme sourire aux lèvres. »

Laurence se retourna aussi vite que son âge et sa condition physique le lui permirent et, à la vue des détectives, elle blêmit.

« —On peut entrer ? demanda Ewen qui était déjà en train d'ouvrir le portail.

—C'est que... commença-t-elle à bafouiller. J'allais partir...

—En laissant votre petit feu se consumer sans surveillance ?

—Non, je... Non...

—Alors ça nous laisse le temps pour papoter un peu. Votre mari est là ?

—Non, il est au PMU avec ses copains. »

Elle avait répondu à cette dernière question très précipitamment. Disait-elle la vérité ?

« —Vous avez raison de faire un bon petit feu, lança Ewen trop poliment pour être honnête. Avec le temps qu'il fait, ça réchauffe.

—Je ne voulais pas qu'il soit trop tard avec l'hiver qui arrive, se justifia maladroitement Laurence.

—Vous avez une astuce pour les faire partir rapidement ? Parce que dans mes souvenirs, quand j'étais petit, chez mes grands-parents, ça pouvait prendre un temps interminables et demander plusieurs essais.

—Non, de bons allume-feux et un peu de chance, c'est tout.

—Et le carton que vous venez de rajouter, il vous a aidée ? »

C'était trop pour Laurence Pullin dont le visage passa par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Ewen la rattrapa de justesse car elle eut un malaise. Il assit la vieille femme sur le sol, et l'aida à ouvrir sa doudoune afin qu'elle respire plus aisément.

Il fallut une bonne quinzaine de minutes à Laurence pour qu'elle reprenne ses esprits.

« —Depuis combien de temps m'espionnez-vous ? demanda-t-elle au bord des larmes.

—Depuis l'arrivée de Felipe, lui indiqua Maggie. C'est lui que nous filions au départ.

—Toute cette histoire ne nous apporte que des ennuis, c'est insupportable, je veux juste que ça s'arrête.

—Ça s'arrêtera quand nous aurons retrouvé le meurtrier, pas avant. »

Laurence poussa un soupir. La vieille femme toujours assise sur l'herbe froide, regardait ses pieds, l'air triste. Elle paraissait chétive et fragile face aux deux détectives qui la surplombaient.

« —Que vous voulait Monsieur Llorente ? poursuivit Maggie.

—Il... Pour être honnête je... Je n'ai pas bien compris ses intentions. Il était assez en colère. Il m'a mis beaucoup de pression. Il voulait que je lui dise tout ce que je savais sur Isabel, sur ma famille, sur leur relation, sur l'enquête, tout. Je... Je ne sais pas bien ce qu'il cherchait à faire, il ne semblait pas vraiment mener l'enquête. C'était... C'était très étrange.

—Est-ce la première fois que vous le rencontrez ?

—Non... Non, il est déjà venu ici il y a environ 17-18 ans si mes souvenirs sont bons. »

Les détectives ne purent cacher leur étonnement. Felipe s'était bien abstenu de leur faire part de cette information tout à l'heure.

« —Et que vous voulait-il à l'époque ? demanda Ewen.

—Il... Il venait prendre des nouvelles d'Isabel. Il était inquiet mais espérait la trouver. Je... Je suis sûre et certaine qu'il s'agissait du même Felipe que celui que j'ai eu en face de moi aujourd'hui, pourtant je... J'ai eu l'impression de voir un homme complètement différent au niveau du caractère. Il n'était plus aussi posé et mesuré dans ses propos qu'il l'était à l'époque. »

Comme un animal traqué, songea Maggie.

« —Maintenant on pourrait savoir ce qu'il y avait dans le carton qui vient de partir en flammes ? interrogea Ewen sur un ton plus dur. »

Laurence prit un temps avant de répondre. Suffisamment de temps pour imaginer une fausse réponse cocasse :

« —C'étaient mes déchets en carton, j'en ai profité pour m'en débarrasser.

—Pourtant les éboueurs passent régulièrement récupérer vos poubelles jaunes de tri, non ? insista Ewen qui se retint de soupirer tellement le mensonge était absurde.

—Car en plus vous polluez, renchérit Maggie qui voulait faire remonter un peu la pression.

—C'est que... Nous avons reçu des invités plusieurs fois ces deux dernières semaines, nous nous sommes donc retrouvés envahis.

—On vous a vu porter le carton jusque sous le tas de feuilles, poursuivit Ewen. On a remarqué qu'il était lourd, plus lourd qu'un carton qui contient d'autres cartons vides.

—Et on vous a aussi vue allumer le feu, ajouta la jeune détective. On a vu que vous avez insisté pour le faire partir du carton, comme si vous vouliez qu'il brûle rapidement. Comme pour faire disparaître une preuve qui pourrait faire avancer l'enquête.

—Non ! cria la vieille femme. Non ! Non ! Non ! Et non ! Je ne veux pas entraver l'enquête, vous ne pouvez pas dire ça.

—Alors dites-nous ce qui se trouvait dans le carton.

—C'est la correspondance entre mon mari et son ex-fiancée quand il a fait l'armée. Il n'a jamais voulu s'en débarrasser, soi-disant par nostalgie pour son service militaire. J'en ai profité qu'il ne soit pas à la maison et qu'on ait des choses à brûler pour enfin les faire disparaître. Il les relisait encore pas plus tard que le mois dernier, vous vous rendez compte ? J'ai tellement honte de ce comportement de goujat que j'ai préféré vous mentir plutôt que de vous raconter la vérité. J'ai été idiote, ça a dû vous paraître effroyablement suspect. Je sais qu'il a toujours regretté sa relation avec son ex. Et c'est douloureux, vraiment. »

C'était déjà plus plausible. Laurence avait parlé d'une traite, en reprenant à peine son souffle. Une vraie prouesse. Après un minutieux coup d'œil entre les branchages et les flammes, Maggie crut effectivement apercevoir des lettres se consumer. Cette incroyable histoire, elle aussi d'un autre temps, devait donc sûrement être vraie. Ou peut-être pas.

À présent, les deux détectives savaient qu'ils ne tireraient plus rien de la vieille femme. Alors qu'ils montaient dans leur voiture de fonction afin de se rendre aux bureaux, ils reçurent un appel de Béthanie. Djamila et elles avaient trouvé une piste. Rendez-vous à la clinique Sainte-Julienne.

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