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Chapitre 17 : Une employée modèle

Ewen et Maggie arrivèrent chez Marie-Agnès après avoir pris une très courte pause pour partager un repas insipide acheté une fortune dans une supérette de quartier. Une fois leurs salades – aussi caloriques que transformées – avalées, ils se rendirent chez l'aînée de la fratrie Pullin.

« —J'attendais votre venue, fit la vieille femme en leur ouvrant la porte. Odile m'a appelée pour tout me dire. Vous avez donc retrouvé Isabel ?

—Laissez-nous entrer, lui proposa gentiment Maggie, et nous parlerons de tout ça lorsque nous serons confortablement installés.

—Bien sûr ! Je ne vais pas vous laisser poireauter sur le pas de ma porte. M'avez-vous prise pour une sauvage mademoiselle ?

—Non, non ! Je...

—Calmez-vous, c'était de l'humour. Jeune homme, m'offririez-vous une nouvelle fois votre bras pour que nous allions nous installer dans mon salon ? »

Docilement, Ewen servit une fois de plus de canne à la vieille femme. Ils s'y installèrent exactement de la même façon que lors de la première visite.

« —Eva devrait arriver d'une minute à l'autre, leur indiqua Marie-Agnès. Elle pourra vous faire un excellent café. Ou du thé, si vous préférez.

—Nous ne serons pas longs, lui affirma Ewen.

—C'est dommage. Vous faites agréablement passer mon temps, je vous aime bien tous les deux. »

Les détectives sourirent poliment. Il ne fallait pas qu'ils se laissent embobiner par cette vieille femme. Elle pouvait tenter de les charmer pour se les mettre dans la poche et les tromper. Ils ne pouvaient pas se permettre de faire ami-ami avec elle.

« —Donc vous êtes déjà au courant pour Isabel Rodriguez ? reprit Maggie avec une once de précipitation.

—Oui, lui répondit Marie-Agnès. Pour ne rien vous cacher, Odette a sauté sur son téléphone à peine aviez-vous quitté son appartement.

—Pourquoi avoir cette réaction ? On pourrait penser qu'elle veut vous protéger de quelque chose. Qu'elle ait fait cette démarche pour que vous puissiez vous préparer à notre arrivée.

—Elle a toujours été comme ça. J'aime ma petite sœur, mais elle n'est pas vive d'esprit. Elle a dû penser que je serai forcément en danger, étant donné qu'on employait Isabel au moment de sa disparition.

—Vous êtes en train de nous dire que votre propre sœur pourrait vous accuser du meurtre ?

—Elle pourrait douter. À sa place, et à la vôtre, je douterais aussi. »

Moment de silence. Les détectives avaient du mal à percer les émotions qui guidaient le comportement de la vieille femme. Elle semblait exercer un énorme contrôle sur elle-même. Et cela ne jouait pas en sa faveur. Elle devenait soudainement, à leurs yeux, une femme froide et manipulatrice. Une femme qui aurait pu garder, pendant des dizaines d'années, le secret du cadavre de sa petite employée pourrissant dans la cave de la maison de son frère, puis de son neveu.

Mais pour quelles raisons ? Pourquoi tuer la jeune Isabel Rodriguez ?

« —Racontez-nous votre histoire avec la jeune Isabel s'il vous plaît, lui demanda Maggie sur un ton d'une certaine fermeté qui plut à la vieille femme.

—J'ai rencontré Isabel et sa mère chez mon frère et ma belle-sœur, commença-t-elle en se plongeant dans son fauteuil comme dans ses souvenirs. Albert était venu poser du placo et je l'avais accompagné pour aider Laurence à faire son ménage. Vous ne vous rendez pas compte la quantité de poussière que ça engendre la pose de placo ! Mais je m'égare.

« Elle était là la jeune Isabel, avec sa mère, Raquel. Il me semble que Raquel faisait du repassage ce jour-là. Mais excusez-moi si ma mémoire me fait défaut concernant ce genre de détails. Isabel était toujours avec sa mère parce qu'elle parlait très bien le français, contrairement à ses parents qui avaient à peine les bases. Elle faisait aussi des petits boulots pour mon frère et ma belle-sœur.

« Cette jeune femme dynamique m'a tout de suite semblée sympathique. Et le fait d'avoir une employée de maison me tentait beaucoup depuis quelques années, avec la vieillesse. J'ai bien eu une jeune fille au pair dans la jeunesse de ma fille, une allemande, et ça a été une expérience incroyable. Elle est restée à notre service pendant 3 ans, le temps pour elle de valider sa licence de biologie, avant de retourner finir ses études dans son pays. Je crois qu'elle est devenue une grande laborantine en Allemagne. Mais je m'égare encore.

« Nous n'avons pas entamé d'autres démarches pour avoir une seconde jeune fille au pair chez nous. Selma avait placé la barre très haute et nous pensions que personne ne pourrait ne serait-ce que l'égaler. Sauf que cet avis a évolué quand on a rencontré Isabel. J'ai aussitôt ressenti qu'elle était particulièrement efficace. Et c'était vrai.

« Elle n'est pas restée longtemps à notre service, malheureusement. Elle a commencé début juin 2000, jusqu'à sa disparition en décembre suivant. Maintenant, je comprends pourquoi... »

Marie-Agnès baissa la tête et semblait vraiment accablée par le décès de sa jeune employée, comme si elle prenait conscience de ce que venait de lui annoncer sa sœur. Les détectives respectèrent cet instant de silence.

« —C'était une jeune femme intelligente et pleine de philosophie, reprit Marie-Agnès sur un ton plaintif. Elle avait des valeurs qui faisaient grandement écho en moi. Des valeurs de plus en plus rares chez les jeunes de nos jours. Elle se confiait beaucoup à moi. Ainsi, je sais qu'elle était très croyante, et pratiquante. Ils allaient à l'église tous les dimanches. Et je les ai accompagnés ! Je suis moi-même très croyante, et pratiquante autant que ma condition physique me le permet.

« J'ai aussi su qu'il était très important pour elle de se préserver pour son mari. Et pourtant, le Seigneur la mettait énormément à l'épreuve. C'était une jeune femme d'une beauté comme on en croise rarement dans notre vie. Elle était si belle. Et elle avait beaucoup de prétendants.

« Mon frère, Thierry, qui ne sait plus se contrôler quand il croise un jupon à son goût. William, le mari de ma nièce Gwenn, qui se voit toujours comme un tombeur. Il est surtout tombé de haut quand Isabel l'a remis à sa place. Je crois que mon neveu Sébastien n'était pas non plus insensible à son charme, mais il était tellement gauche qu'il n'aurait rien pu tenter. Je suis sûre que c'est Magali, sa femme, qui l'a dégourdi si vous voyez ce que je veux dire. Il y avait aussi le fils de l'épicier du village dans lequel ils habitaient. Il était si lourd avec elle ! Le pauvre malheureux est mort avant elle, fauché par un poids-lourd alors qu'il allait travailler à l'épicerie familiale, en septembre 2000.

« Il y a bien eu d'autres petits prétendants, mais ils ont vite abandonné. Je n'ai bien sûr plus toute la liste en tête. Ils étaient tellement nombreux ! De tous âges et catégories sociales. Elle avait aussi un confident, mais j'ignore qui il est, un amoureux éconduit, sans aucun doute. Elle faisait tourner toutes les têtes ! Si je n'étais pas quelqu'un de rationnelle, je la traiterais de sorcière, d'envoûteuse. Mais elle n'en avait que faire de tous ces hommes. Le seul qui comptait vraiment pour elle, c'était Felipe. Un jeune de son âge qui était resté en Espagne et qui devait sans aucun doute attendre son retour avec impatience. »

Une larme roula le long de la joue ridée de Marie-Agnès. Elle ne l'essuya pas et la laissa s'écraser sur sa jupe en tweed. Elle prit une grande inspiration et leva des yeux larmoyants envers les détectives.

« —C'est triste à dire, se reprit-elle, mais je l'avais oubliée après toutes ces années. Et maintenant, elle me manque. Je ferais tout pour vous aider à retrouver son meurtrier.

—Nous ne vous décevrons pas, lui assura Maggie d'une voix douce.

—Avez-vous des questions ? Aurais-je omis certaines choses ?

—Vous rappelez-vous de la date exacte de sa disparition ? »

Marie-Agnès s'enfonça dans son fauteuil et sembla mobiliser toutes ses forces pour retrouver la date demandée. Au bout d'un certain temps, elle lâcha enfin :

« —Je crois qu'elle a été vue pour la dernière fois le 21 décembre 2000. C'était proche de Noël, ça c'est certain. Je me rappelle de la détresse de ses parents quand elle n'est pas rentrée le soir. Et ça s'est accentué les jours d'après, bien évidemment. Ce jour-ci, j'avais subi une petite intervention à la clinique Sainte-Julienne. C'était trois fois rien, un polype à l'utérus. C'était une chirurgie en ambulatoire, je suis entrée le matin et ressortie en fin d'après-midi. Et c'est en fin de soirée que ses parents sont arrivés chez nous pour nous demander si on avait vu leur fille.

—Elle avait travaillé chez vous ce jour-ci ?

—Non.

—Comment ça s'est passé ensuite ?

—Les recherches ont été pauvres. Nous avons aidé Raquel et José car ils ne voulaient pas alerter la police, par peur d'être reconduits à la frontière sans leur fille. Mais nous n'avions pas grand-chose. Il n'y avait pas tous ces réseaux sociaux, et elle avait son téléphone avec elle. Ses parents sont repartis en Espagne dans l'espoir de l'y retrouver aux côtés de Felipe, et ils n'ont finalement jamais saisi la police française. Nous n'avons donc pas pu suivre la piste de sa puce téléphonique. Peut-être qu'elle aurait été retrouvée vivante si elle a été séquestrée avec son téléphone... On savait déjà faire plein de choses en 2000...

—Ou peut-être qu'elle n'a jamais été séquestrée et que tracer son téléphone n'aurait servi à rien. Êtes-vous toujours en contact avec Monsieur et Madame Rodriguez ?

—Je ne sais pas ce que je préfère penser... Et, non, malheureusement nous avons arrêté de nous écrire une demi-dizaine d'années après sa disparition. Nous n'avions plus rien à nous dire. »

Aux détectives non plus elle n'avait plus rien à dire. Elle leur avait déjà donné de très nombreuses informations. Ils avaient un meilleur aperçu de la jeune femme. Mais il ne fallait pas qu'ils perdent à l'esprit que le portrait qui leur était dépeint d'Isabel était forcément teinté de subjectivité. Ils avaient aussi une date de disparition. 21 décembre 2000.

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