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Cinquième salve

Heey !


Avec énormément de retard, voici la cinquième salve. Retard que je ne regrette qu'à moitié parce que j'en avais... Besoin ?

Elle a engendré une certaine forme de désaccord avec mon bêta lecteur concernant la crédibilité/réalisabilité/fidélité à la réalité des fois. Soit, un truc auquel je suis assez attachée. mais bon, je suis jeune, naïve avec une vision parfois trop négative du monde...

Je serai donc ravie de savoir ce que vous en pensez à la fin de votre lecture.

En attendant, tout simplement : merci de me lire.

Bonne lecutre ! o/

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« Ce n'est PAS normal. » avait souligné une fois de plus Ladybug.

Et pourtant, les faits étaient des faits. Bien qu'elle répétât sans cesse au médecin Cénol ses propos, cette femme restait impassible, lui répétant que ce qu'elle avançait était d'une absurdité extrême.

« Je vous le répète ! Alya Césaire ne serait en aucun cas restée, même si elle était la gérante du Ladyblog ! Elle était parfaitement consciente de courir un risque immense en restant sur les lieux ! »

La super-héroïne se souvenait bien des tremblements qu'elle avait ressentis lorsque les mains de la métisse avaient agrippé le corps de son alter ego, Marinette. Alya était terrifiée.

« Et vous avez la preuve qu'elle n'est pas restée pour faire "mumuse" avec les réseaux sociaux ! Elle est restée pour prendre son portable et contacter Max Kanté ! »

À cet instant, la main de Chat Noir se posa fermement sur l'épaule de la demoiselle, lui intimant l'ordre de se calmer.

La colère ne les aidera pas à convaincre madame Cénol.

« Les conversations que nous avons retrouvées sur leurs deux mobiles ne peuvent pas être appelées des "preuves", comme vous le faites. » avait répliqué sèchement la femme. « Tout ce qu'on y apprend, c'est que ces deux adolescents attendaient le moment opportun pour vérifier leurs hypothèses. »

Oui, Alya n'était pas restée pour simplement utiliser son portable, et Max n'était pas revenu en suicidaire. Ils avaient eu un plan, tous les deux. Ils comptaient utiliser la fourmilière pour prouver leurs dires.

« Leurs morts étaient en effet évitables. Avoir constaté que "Le décor peut accidentellement tuer, et ses conséquences, étant liées à l'akumatisé, sont réparées par le pouvoir de réparation", était une hypothèse des plus poussées, et il est vrai que sans preuve, nous aurions été difficilement convainc-.

— Mais vous m'écoutez bon sang ? coupa l'héroïne. Je vous dis que ce n'était pas un accident ! »




« Bonjour Ladybug, bonjour Chat Noir. »

C'était de cette façon que les super-héros avaient été accueillis par Luka Couffaine.

« Je suis vraiment heureux que vous ayez trouvé le temps de venir voir ma sœur. » avait ajouté le garçon, un mince sourire aux lèvres.

Il était évident que le jeune homme aux mèches bleues avait été victime d'un raccourcissement de temps de sommeil, vu les coussins noirs qui soulignaient ses yeux.

« J'ai eu un mal fou à la convaincre de vous parler, annonça-t-il tout en les invitant à rentrer dans les cabines. Alors s'il vous plaît, écoutez-la jusqu'au bout.

— Ne t'en fais pas pour ça, fit la super-héroïne en posant une main sur son avant-bras. Nous ne la brusquerons pas. »


Les lieux semblaient beaucoup moins éclairés et colorés qu'à leur dernière visite, aux yeux de la coccinelle. Elle avait l'impression de retrouver du gris ou du noir, peu importe où elle posait son regard.

« La porte de droite. » indiqua le garçon, avant de passer devant eux pour toquer. « Juleka ? On peut rentrer ? »

Aucune réponse vocale ne fut donnée, cependant, on entendit clairement deux coups contre le mur.

"Un code." se dit l'alter ego de Marinette, alors que l'adolescent aux ongles noirs tournait la poignée, et ils se permirent de pénétrer.

« Bienv'nue. » grogna une voix provenant d'une personne totalement recouverte de noir, recroquevillée dans un coin de la pièce, à même le sol.

C'était Juleka, bien sûr. Mais la jeune fille était totalement méconnaissable, sans parler de son visage qui leur était invisible. L'adolescente avait beau être déjà maigre à l'origine, elle était maintenant squelettique. Ses cheveux habituellement soigneusement brossés étaient de pailles, s'emmêlant dans tous les sens, laissant encore moins la possibilité de trouver les yeux orangés de la demoiselle entre ces nœuds.

Mais les héros s'y étaient préparés, alors ils n'eurent pas de réactions excessives. Et puis elle était vivante. Ils étaient heureux de le constater.

Luka prit la parole :

« En tant qu'ainé, j'ai eu assez honte de ne pas avoir compris ma sœur immédiatement. Mais je la crois. Je la crois, et j'espère que vous la croirez aussi. »

Son intervention n'avait aucune utilité. Il le savait. Cependant, il savait aussi que ça permettait de soutenir sa frangine jusqu'au bout de sa démarche.

Malgré tout, il s'écoula au moins cinq minutes avant que la timidité de la jeune fille lui permette de parler. Prenant son courage à deux mains, elle se lança :

« Je ne suis pas absente uniquement parce que Rose est morte, ou parce que la mort m'attend dehors. Non. »

Un souffle.

« J'ai peur. »

Les protagonistes trouvaient ses propos assez contradictoires, mais se turent, comme promis. Juleka était loin d'être du genre à mentir pour obtenir de l'attention.

« Vous savez, pendant l'akumatisation de madame Mendeleïev, j'ai été séparée de Rose, à la bibliothèque. On s'est perdue de vue, et quand je l'ai retrouvée, elle était déjà morte. »

Des reniflements se firent entendre, alors, avec mille précautions, Luka apporta un mouchoir à sa cadette pour qu'elle puisse se moucher.

Ils attendirent encore un peu avant que la voix rauque de Juleka retourne sur l'engrenage de la parole.

« Mais c'est justement dans ce lieu que j'aurais dû mourir. » lâcha-t-elle.

Chat Noir allait laisser échapper une exclamation, mais sa partenaire plaqua sa main sur les lèvres du garçon, avide de connaître la suite.

« Il y avait quelqu'un à ce moment-là. Quelqu'un qui m'aurait empêchée de sortir, et qui m'aurait fait rejoindre Rose et Lila, seulement... » Elle se moucha à nouveau avant de poursuivre, ravalant ses larmes. « C'est juste que Kim... m'a vue, et... et... il m'a prise avec lui... »

C'était déjà trop difficile pour la Couffaine. Les mots sortaient de sa bouche comme des lames de rasoir, détruisant sa gorge à chaque syllabe prononcée.

Luka se précipita sur sa sœur pour l'étreindre de toutes ses forces et lui offrir du réconfort.

« Quelqu'un... Quelque chose qui se prend pour un... Un humain... »

Elle avait envie de se taire. D'oublier ces faits. Mais elle avait déjà échoué, alors autant parler.

« Courage, Juleka, lui souffla son frère.

— Un humain... profite de vos pouvoirs pour tuer sans laisser de traces ! » finit-elle par crier de toutes ses forces, avant de se mettre à pleurer de manière incontrôlable.

C'était le coup de grâce pour les héros. Sans même le remarquer, ils sortirent de cette chambre, laissant Juleka aux soins de son frère.

« Quelle horreur. » avaient sifflé en même temps les porteurs de Miraculous.




Depuis le début, ce qu'ils utilisaient pour sauver des vies permettait de provoquer des morts inexplicables. De défendre un meurtrier. Et cela, ils étaient prêts à y croire.

« Docteur Cénol, je vous le répète. J'ai vu l'haltère. J'ai vu qu'elle n'allait absolument pas dans la direction d'Alya. Et pourtant il lui est rentré dedans. Quelqu'un a dévié la trajectoire de l'objet ! » s'exclama la super-héroïne, martelant une demi-douzaine de fois le bureau malgré les insistances de son partenaire pour la maintenir calme. Elle appuyait chaque mot-clef de son discours comme si sa vie en dépendait.

« Mais vous n'avez vu personne, si je ne m'abuse, répliqua la femme.

— Non, car ma vue était restreinte, répondit patiemment l'héroïne.

— Et vous refusez d'expliquer pour quelle raison elle l'était, car cela mettrait votre identité secrète en danger, analysa le médecin.

— Mais vous ne pouvez pas juste me croire ? C'est si compliqué que ça ? reprocha Ladybug, s'appliquant à retenir ses larmes de rage.

— Et vous ne pouvez pas simplement accepter avoir échoué en tant que héros ? Ce n'est pas parce que cela n'était jamais arrivé par le passé que forcément, vos compétences ne sont pas à remettre en question, affirma madame Cénol. Croire aussi facilement en des propos aussi superflus et fondés sur aucune base solide est synonyme de lâche-.

— Je ne vous permets pas. » coupa Chat Noir avec férocité. Il tolérait les reproches, mais ce genre d'insulte gratuite était à bannir. « Je vous rappelle que vous étiez d'accord pour dire que Max aurait pu éviter la mort. Il aurait pu, mais il a perdu la vie. Comment expliquez-vous cela ? attaqua-t-il.

— Ce jeune homme n'a simplement pas eu le temps de fuir avant l'effondrement.

— Max est loin d'être un garçon prenant des risques disproportionnés ! défendit l'héroïne. Il était réfléchi. Rien qu'avec sa passion pour les probabilités, il aurait pu évaluer si passer sous ces escaliers valait vraiment le coup ! »


Mais c'en était trop. Aucun des deux camps ne voulait céder de la place aux arguments de l'autre, défendant bestialement son parti.


« Arrêtons-nous là. » finit par dire Ladybug, en passant une main dans ses cheveux. « Si vous ne voulez pas entendre raison, nous allons compter sur nous-même pour divulguer la nouvelle information. »

Cela fit bien rire le médecin légiste, qui se ficha ouvertement des deux héros.

« Ah oui ? J'aimerais voir ça ! s'exclama-t-elle, un sourire des plus malsains plaqué sur la figure. Vous, les héros de pacotille, qui vous écoutera à présent ? Quelle chaîne acceptera de vous présenter sur son plateau en risquant une émeute ? » et elle continua de rire, comme elle avait si bien commencé à le faire, dégoûtant totalement les jeunes gens.

"C'est donc ça, un adulte dans le déni ? Répugnant."

Le monde est bien décevant, il ne faut jamais l'oublier.




Cependant, ils étaient obligés d'admettre que madame Cénol avait en partie raison : ils avaient perdu énormément de leur influence sur la capitale. Leur réputation de héros s'était quasi transformée en celle de criminelle.

On les accusait de leur incompétence, de leur naïveté. On les forçait à ne jamais apparaître en public au risque de se faire harceler ou attaquer par des civils plus haineux les uns que les autres.

La coccinelle et son chaton s'étaient donc retranchés sur un toit après l'échange qu'ils venaient d'avoir avec la brune.

« Va falloir essuyer ce nouvel échec, soupira le blond, en s'asseyant en tailleur. On n'a pas réussi à la convaincre.

— Malheureusement. » dit simplement la bleutée en le rejoignant.

Tous deux savaient bien ô combien ils auraient besoin d'un appui scientifique pour se faire entendre. Mais maintenant que le point avait été posé sur le "i", il était clair qu'ils devraient faire sans.

« Par où on commence ? » demanda Ladybug avec un minimum d'entrain.




« Ça ne vous fait rien de voir des gens mourir ? Des innocents ? »

Une première porte se claqua.

« Vous préférez prendre ces risques plutôt que des initiatives ? »

Le maire leur tourna le dos.

« Comment pouvez-vous poursuivre vos activités comme si de rien n'était ? »

La police avait décidé de fermer les yeux.

« Mais vous ne comprenez pas ? Les morts vont se suivre si on ne fait rien ! »

Les journalistes n'en avaient que faire.


« Mais madame Chamack, au prochain coup, ça pourrait être vous ou bien votre fille ! s'exclama l'héroïne, incapable de se mettre à la place de la reporter.

— Je regrette Ladybug, mais je ne peux rien faire à mon échelle. » elle jeta un discret coup d'œil à son collègue, Alec, qui hocha la tête. « Vous ne pouvez pas compter sur moi cette fois-ci.

— Mais- ! »

La porte leur fut fermée au nez.

C'était impensable. Pourquoi les médias refusaient de diffuser une information de si grande importance ? Depuis quand avaient-ils perdu tout soutien dans les hautes sphères ? Depuis quand étaient-ils seuls, livrés à eux même dans cet enfer de monde politique ? Ils ne s'en étaient même pas rendu compte, trop occupés à investiguer de leurs côtés, laissant la presse se charger des nouvelles.

« Le minimum serait d'en informer la population pour qu'au moins chaque citoyen décide par lui-même si oui ou non, il veut y croire. Il faut laisser le choix aux gens.

— Je suis d'accord avec toi, ma Lady, mais ça va vraiment être compliqué. »



Au sommet de la tour Montparnasse, là où personne ne pouvait les voir ni les entendre, les héros s'étaient perchés. La bleutée semblait de plus en plus dépitée au fil des jours, reportant sa haine contre le monde entier. Elle ne souhaitait à personne de vivre ce qu'elle avait vécu, et même s'ils avaient tort de croire en l'existence d'un tueur en série, ils préféraient tout donner sur cette voie, plutôt que regretter dans le futur leur négligence.

Recroquevillée sur elle-même, elle sanglotait silencieusement. La mort de ses camarades était revenue hanter ses nuits depuis une semaine déjà, lui demandant de les venger, d'arrêter le criminel. Elle imaginait contre son gré la souffrance qu'avaient dû endurer ses amis avant que la mort vienne gentiment les cueillir pour abréger leurs maux. La super-héroïne souffrait intérieurement. Elle savait bien que tant qu'ils n'auraient pas mis fin à cette histoire, elle serait incapable de retrouver la paix.

Alors elle pleurait de tout son soûl quand il lui était permis de le faire. Quand Chat Noir était avec elle, tout simplement. Il passait affectueusement sa main dans son dos, effectuant un mouvement montant descendant. Il fallait dire qu'ils craignaient les akumatisations comme la peste, à présent.

Le blond savait qu'elle en avait besoin, de cette affection, et que tout comme lui, elle s'était retirée de ses fonctions de collégiennes : ils séchaient l'un et l'autre les cours.

Incapable d'effectuer le petit trajet qui séparait leurs lieux de résidence au collège, on leur avait finalement accordé le repos.

L'avantage de cela étant qu'ils pouvaient à présent se concerter quand ils le voulaient. Le désavantage étant qu'ils se retrouvaient beaucoup trop souvent seuls pour pouvoir penser à autre chose qu'à ces morts.

Soudainement, les sanglots de Ladybug cessèrent. Le blond supposa qu'elle avait senti qu'il s'était mis à pleuvoir, et qu'elle allait leur proposer de rentrer. Mais contre toute attente, elle releva la tête, et Chat Noir découvrit sur son visage une toute nouvelle expression.

Elle se releva de toute sa hauteur, et le garçon la regarda faire. La jeune avança jusqu'au bord du vide, seuls ses talons lui permettaient de rester sur la terre ferme.

Un regard de conviction, et de résolution extrême.

D'un coup sec, elle arrache les élastiques qui maintenaient ses couettes enfantines avant de les jeter négligemment devant elle, laissant la gravité les précipiter vers le bas de la tour, suivis des gouttes de pluie.

Le vent choisit cet instant pour lui envoyer une bourrasque dans la figure, tirant ses cheveux en arrière.

« Chat. »

La demoiselle écarta les bras et leva la tête vers le ciel, accueillant l'eau sur son visage qui lava ses propres larmes.

« Ce tueur, on va l'attraper, et on va le mettre en pièces. »

Le tonnerre gronda, la pluie s'intensifia et c'était un porteur de la destruction qui vint se joindre à elle, souriant.

« Je te suis, ma Lady. »




Alors oui, faire cela lui avait apporté un bien fou, l'emmenant à la place d'une reine de l'univers. Mais elle était forcée de constater que ça n'avait pas été la meilleure idée qu'elle avait eue au monde.

Tikki, sa kwami, la suivait partout dans sa chambre, lui répétant qu'elle n'avait pas été raisonnable de rester aussi longtemps sous la pluie avec son partenaire et qu'elle aurait dû rentrer dès le début au lieu d'attendre que les quelques gouttes ne se transforment en un véritable déluge. Dehors, le vent faisait rage et frappait sur son velux comme une véritable cascade.

Ladybug avait trempé ses affaires, lorsqu'elle était rentrée, et n'avait pas encore pris la peine d'éponger le sol car elle avait donné une priorité à un séchage de cheveux express.

« Ne sois pas aussi en colère, Tikki. » dit-elle en frottant la masse bleutée qui ne ressemblait plus à rien. « J'ai plus important à faire. »

La créature rouge à pois resta interdite, sachant où voulait en venir sa porteuse. Elle regarda la demoiselle abandonner sa serviette sur la flaque d'eau qui entourait quelques affaires, avant d'attaquer un brossage de cheveux.

« Pfff, heureusement que mes vêtements ne sont pas trempés, grâce à toi. J'aurais difficilement pu justifier cela sans inquiéter mes parents plus qu'ils ne le sont déjà.

— Marinette ? fit la kwami, de sa voix fluette. Tu t'es décidée, c'est ça ? »

La bleutée ne répondit pas immédiatement. Elle saisit son mobile, avant de montrer l'écran à la créature magique :

« Regarde toutes ces tentatives infructueuses. J'ai déjà assez hésité. »

Alors Tikki se tut, et laissa la Franco-Chinoise monter dans son lit, tandis qu'elle restait en bas afin de lui offrir un peu d'intimité.


Installée sous sa couette, la jeune fille plaqua son dos contre son oreiller, et regroupa ses jambes contre son torse. Fébrilement, elle tapa ces quelques chiffres sur son écran tactile, dont le fameux "+61" de l'Australie, et porta le téléphone à son oreille avant d'attendre patiemment.

Intonation après intonation, elle attendait et finit par fermer ses paupières.

Puis il y eut un déclic. On décrochait.

« Allô ? avait répondu une voix énergique à l'autre bout du fil. C'est toi, Malinette ?

— Ma-mamie... »

La bleutée porta sa main sur ses lèvres, retenant un hoquet d'émotion.

« Oh ma chérie ! Tu n'imagines pas combien ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles ! Alors, comment tu vas ? Tes parents vont bien ? Pas trop surprotecteurs ? Raconte-moi tout. »

Pendant quelques secondes, Marinette fut légèrement perturbée. Elle n'imaginait pas que sa grand-mère puisse ignorer les récents événements, mais après réflexion, elle se dit que ses géniteurs devaient vouloir la préserver de ces faits.

« Je vais... Plutôt bien. » répondit la jeune fille en puisant dans son courage pour paraître pétillante, telle que Gina la connaissait.

Mais la femme d'âge mûr n'était pas dupe.

« Non non non, Malinette. Tu ne me la feras pas. Pas à moi, ta Nona. Qu'est-ce qu'il se passe, mon sucre d'orge ? »

C'était là que la conscience de la jeune fille se divisait en deux. Si elle lui disait qu'un danger qui régnait à Paris la visait spécifiquement, elle allait certainement rappliquer au pays, aventurière comme elle l'était. D'un autre côté, elle ne pouvait pas prendre le risque que sa grand-mère revienne en France avant que l'affaire ne soit élucidée.

« Mamie. Tu peux me promettre juste quelque chose ? fit alors la demoiselle, les larmes en bordure de ses yeux.

— Tout ce que tu veux ma poupée, affirma la femme à l'autre bout du fil.

— Ne revient pas en France avant que je t'en "donne" le droit, s'il te plait. »

Elle l'avait dit. Elle l'avait fait. Rien que pour sa grand-mère, celle dont elle était responsable.

« Gnééé ? Je ne comprends pas, Malinette. Que se passe-t-il ? insista de manière prévisible Gina.

— Promets-le-moi, juste. Je t'en prie... »

La grand-mère allait insister auprès de sa petite-fille, mais entendant toute la tristesse qui se dégageait de sa voix malgré les crépitements que provoquait l'appel, elle répondit d'une voix douce.

« D'accord ma petite fée. J'attendrai ton appel. Je te le promets. »

Marinette mit son portable en mode "muet", lui laissant la liberté de lâcher quelques gémissements et de se moucher un bon coup, avant de reprendre son portable.

« Merci mamie. Et... Ce n'est pas tout.

— Quoi donc, ma chérie ?

— Je suis désolée de t'avoir fait akumatiser. »

De nouveau, le son fut coupé de l'autre côté du téléphone, et Gina devina que sa petite fille voulait la préserver de ses pleurs. Très honnêtement, la dame ne comprenait pas pourquoi la bleutée remettait soudainement ce sujet sur la table, alors que plusieurs mois s'étaient écoulés depuis. Mais une chose était certaine :

« Malinette ? Je sais que tu m'entends. Ne prends pas la peine de me répondre, et écoute-moi simplement, ma petite fée. »

La grand-mère fit une pause de deux secondes avant de reprendre.

« Je ne sais pas pourquoi ce petit accident te revient en tête, mais ne t'en soucie plus, d'accord ? C'est du passé. »

Elle émit un petit rire avant de rajouter :

« Et puis, entre nous, tu sais bien que c'est moi qui n'ai pas su être raisonnable et qui t'ai traitée comme une enfant par caprice. Tu n'y es pour rien, voyons ! »

La voix de Gina berçait la jeune fille, qui s'était laissée glisser dans son lit. Ses paroles la touchaient au plus profond de son être, lavant les traces de souillures qui empêchaient son cœur de se soigner convenablement. Elle pleurait, encore et encore, et s'étonnera toujours que son corps ne soit pas encore desséché.

Un cliquetis se fit entendre.

« Merci. Merci, mamie. » fut soupiré entre deux hoquets. « Je t'aime.

— Moi aussi je t'aime, Malinette, répondit avec un sourire indulgent la femme.

— J-je ferais de mon mieux. »

Et elle raccrocha. Elle raccrocha, et tomba dans un profond sommeil sans rêves, sans pleurs.

Ça faisait longtemps.




« Et pour son motif ? Qu'est-ce qu'on leur dit ? » glissa la voix de Chat Noir dans son oreille.

Le jeune homme était bien fatigué, ce matin-là, et avait décidé de laisser sa tête reposer sur l'épaule droite de l'héroïne tandis qu'elle récapitulait une énième fois pour elle-même ce qu'ils allaient dire.

« Très franchement, je n'en sais trop rien. Tu as une idée ? questionna la jeune fille.

— Déjà, leur parler du fait que Monsieur Pigeon aurait pu dévaliser une banque avec des pigeons me semble en être une très mauvaise. Alors j'espère que ce n'est pas dans ton programme.

— Aucunement.

— Dans ce cas, allons-y. »




Au milieu de la place des Vosges, là où reposait le monument à l'effigie des super-héros de Paris, on pouvait voir le résultat de plusieurs semaines de dégradation des propriétés publiques. Pourtant, personne n'avait agi pour empêcher des inconnus de taguer le travail de Théo Barbo, ni de graver sur le socle des insultes à destination des défenseurs.

Ladybug et Chat Noir n'en avaient que faire que cette image d'eux soit attaquée. Grand bien fasse aux voyous qui s'abaissaient à ce genre d'actes.

Non, ce qui les avait amenés ici était que cette statue était et resterait la marque de leur passage dans cette ville. Un symbole indélébile, qui faisait référence à leurs exploits passés.

Le détenteur de la destruction atterrit en premier sur le socle, et s'amusa à entrelacer ses doigts entre ceux de la représentation de Ladybug, sous les yeux ébahis des passants.

Cette première action ayant attiré l'attention, la détentrice de la création vint rejoindre son complémentaire en se posant sur la tête de la Ladybug de pierre.

« Parisiennes, Parisiens, je suis Ladybug, et en ce jour, j'ai un message à vous faire passer. »

Ils s'étaient organisés de la manière suivante : la jeune fille parlerait tandis que son compagnon la couvrait en cas d'émeute.

Il était là. Pour elle. Alors elle allait donner le maximum de son éloquence.

« Il est vrai que les temps sont difficiles pour vous, chers citoyens. Supporter une menace de mort, ou de perdre un proche est une situation qu'on ne souhaite à personne. »

Tenant ce discours, Ladybug cherchait à capter le regard des passants, à les faire s'arrêter pour qu'ils l'écoutent.

« Mais j'ai une nouvelle de la plus haute importance à vous apporter. Une information qui pourrait renverser littéralement la situation et éviter que le hasard continue à être notre maître. »

De plus en plus nombreux autour de la statue, Chat Noir était forcé de regarder partout à la fois. Que ce soit en face, derrière, ou sur les côtés, il devait avoir un œil sur tout le parc.

« Mais vous devez très certainement vous demander pourquoi je vous partage mes connaissances en ce lieu, et non sur un plateau pour officialiser mes dires. La raison est très simpl-.

— Tu mens. »

Cette voix venait de sa diagonale droite. Alors que tous buvaient silencieusement les paroles de l'héroïne, Sabrina avait choisi d'ouvrir sa bouche.

« Tu mens. Mon père m'a tout raconté. Vo-.

— Tais-toi. »

Rageusement, Mireille venait de faire taire la jeune fille. Elle qui d'ordinaire était si douce et si calme, elle avait intercepté les échanges entre Ladybug et ses supérieurs par accident. Son avis sur la question ? Elle était outrée. Outrée du comportement de ces personnes qui prétendaient partager l'information sans aucune sélectivité.

Alors en ce jour, la jeune fille servait d'alliée aux héros. Sa popularité étant bien supérieure à celle de la sorcière rousse, sa position eut plus d'impact que cette dernière, et put rétablir le calme en prononçant ces deux petits mots.

Du moins, pour le moment.


La coccinelle remercia la jeune fille d'un discret mouvement de tête, et reprit :

« La raison est que l'état s'est complètement renfermé sur lui-même, et refuse de faire passer le message. Ses raisons ? Je n'en sais strictement rien. »

Il valait mieux jouer les désinformés, plutôt que de ressortir les arguments qui avaient été relevés contre eux. Le but était de convaincre, après tout.

L'information allait de toute manière avoir tellement d'impact qu'elle ne pourrait pas sortir de la tête du public, quels que soient leurs dires.

« C'est donc sans attendre que je vous le dis, sur notre honneur, qu'un tueur d'akumatisé court dans les rues de Paris. »

La phrase eut l'effet d'une bombe à retardement. D'abord choqués, les civils commencèrent à s'agiter les uns après les autres.

La nouvelle semblait lentement remonter à leur cerveau, qui pourtant, n'était pas si éloigné de leurs oreilles.

Bientôt, Chat Noir étendit son bâton à la verticale pour se mettre à la hauteur de sa partenaire.

« Il va falloir y aller, chuchota-t-il.

— Je sais. Mais donne-moi encore un instant. »

Elle voulait voir de ses propres yeux la réaction de la population parisienne, ou répondre aux potentielles questions.

Mais pourtant, l'avis de chacun se laissait désirer.

Puis, enfin, la bombe éclata, et Ladybug regretta.


« Votre honneur ? C'est une blague ! »

« Vous n'en avez pas ! »


« Vous essayez de justifier le fait que vous êtes nazes, c'est ça ? »

« Merdeux ! »

« Un tueur ? Il aurait déjà été mis en tôle, si c'était vraiment le cas ! »


« Continuez de vous cacher derrière vos masques, bande de lâches ! »

« N'assumez surtout pas vos crimes ! »


« Pauv'con ! 'Faites pitié ! »

« Allez vous faire foutre, salopards ! »

« Crevez comme ceux qui sont morts à cause de vous ! »


« Crevez ! »

« Crevez ! »

« Crevez ! »


Cette fois-ci, sans attendre l'autorisation de sa Lady, Chat Noir l'attrapa par les hanches et se projeta avec elle, loin de ces fous furieux.

Ladybug, se remettant difficilement des méchancetés qui venaient de leur être lancées, regarda ces êtres humains se frapper, les uns et les autres. Certains venaient d'arriver avec des sacs remplis d'œuf ou de tomate.

« On se croirait le jour du mardi gras, hein ? » essaya de plaisanter le blond.

Mais le regard perdu de sa partenaire le fit taire aussi sec. Elle semblait tellement choquée, tellement bouleversée par tout ce manque d'humanité – pouvait-on réellement parler d'humains ? – que le garçon ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras, et de l'emmener loin de tout ça.

Il avait oublié que Ladybug n'était pas habituée aux grands publics.

« Ne pense plus à ce que ces gens ont dit, d'accord ? Tu sais que c'est faux, alors efface tout de ta mémoire. »

Des paroles faciles à prononcer, il en était parfaitement conscient. Mais son inquiétude ne faisait que croître en voyant que sa partenaire ne réagissait toujours pas.

Il finit par la poser sur un toit d'immeuble, là où on ne pouvait qu'entendre le souffle du vent.

« Ma Lady ?... » avait de nouveau tenté le garçon, alors que sa demoiselle se contentait de fixer le grand vide sous ses pieds. « S'il te plait, hoche au moins la tête pour me donner un signe... »

La super-héroïne s'exécuta.

Soulagé, Chat Noir supposa donc que sa partenaire avait simplement besoin de temps, et de silence, ce qu'il pouvait aisément lui offrir.

Pour patienter, le blond se perdit un peu dans ses pensées, et se dit comme ça, que ça faisait un petit moment déjà qu'il n'y avait pas eu d'attaque du Papillon, et que peut-être, leur ennemi de date avait compris qu'on profitait de ses agissements. Si ça se trouvait, la personne sous le masque violet ne cautionnait pas les meurtres. Si ça se trouvait.

« Plus jamais... »

L'alter ego d'Adrien sursauta.

« Tu as dit, ma Lady ? demanda-t-il, un peu gêné de son inattention qui pourtant avait été volontaire.

— Plus jamais je ne pleurerai pour eux. »

Le blondinet ne savait pas quoi répondre à cela. Il était évident que Ladybug parlait sous l'effet de la colère, et qu'il était normal qu'elle réagisse de cette manière.

Mais il n'empêchait que ça pouvait être effrayant.

« Je comprends, Buguinette. Mais il n'y a que moi, là, alors lâche-toi si tu le souhaites. »

La jeune fille se leva et se tint droite comme un "i", face au vide. Elle prit une longue et grande inspiration, gonflant un maximum ses poumons, avant de tout déballer :

« Je vous hais ! commença-t-elle admirablement. Je vous hais tous, bande de... D'imbéciles ! Je vous déteste ! »

Elle respira un bon coup avant de continuer :

« Moi aussi je sais balancer des insultes ! Moi aussi je peux me lâcher uniquement pour me défouler ! Vous êtes cons ! Voilà. Vous. Êtes. Cons. » souligna la jeune fille.

"Cons.~ ", "Cons.~ ", "Cons.~ "...

Sa voix résonna étonnamment bien et Chat Noir ne put retenir son éclat de rire : la Ladybug devant lui n'était plus qu'une gamine.

« Hey ! Ne te moque pas ! Je pensais que tu ne me jugerais pas !

— Mais je ne te juge pas, ne t'en fais pas ! » répliqua le garçon alors qu'il repartait encore de plus belle.

Soudain, alors qu'ils riaient paisiblement comme il leur était rarement accordé, leurs armes émirent simultanément un son caractéristique.

Un son qui ne pouvait signifier qu'une chose : on parlait d'eux sur une quelconque plateforme du web.

Il fallait s'y attendre. Les propos qu'ils venaient de tenir se transmettaient comme un virus dans le corps humain.

Reprenant un sérieux digne de leurs positions, Chat Noir et Ladybug perdirent leurs sourires et dégainèrent lourdement leurs armes pour jeter un coup d'œil à ce qui avait été dit.

Allaient-ils encore être insultés de tous les noms ou être menacés d'être mis en confinement ? La réponse se trouvait sur leurs écrans.

"Ladyblog : Post by Alya Césaire."

« Alya ?! s'exclamèrent les héros, en cœur.

— Quelqu'un a piraté son compte, tu crois ? demanda immédiatement la bleutée.

— J'en sais rien... répondit le garçon, les dents serrées. Je vais lire la suite. »

Sa partenaire fit de même.


"Salut les mecs,

Je vais pas passer par quatre chemins, je m'adresse à tous ceux qui croient encore en Ladybug et Chat Noir. Les autres, ils peuvent aller se faire, ils ne m'intéressent pas.

Tout à l'heure, il y a eu une annonce de Ladybug. J'ai laissé un lien dans la description. La vidéo est intégrale, je vous laisse constater qu'il y a de véritables crétins dans cet univers.

Mais là n'est pas le problème : en résumé, on a un tueur dans cette ville, les mecs. Un tueur qui vise que les anciens akumatisés, et qui veut notre peau, on sait même pas pourquoi. Va falloir bouger nos culs si on veut vivre, parce que n'importe qui peut devenir une cible. (si t'as pas compris pourquoi : n'importe qui peut être akumatisé.)

Maintenant vous êtes au courant, alors ne faites plus semblant. Les autruches, ça vit pas en France, à part dans les zoos.


Pour finir ce message barbant : Jurez-moi que vous trouverez le tueur d'Alya, Ladybug et Chat Noir. Jurez-moi de me la venger."


Un soutien, qui valait tout l'or du monde.

Un soutien, qui allait faire bouger les choses.

Un soutien, qui avait revigoré l'âme de héros de nos protagonistes.

Un soutien, qui laissait entendre qu'il y avait encore des bons, sur cette planète corrompue.


Comme Nino Lahiffe.



Les jours qui suivirent, on vit être déployée une mesure de confinement de grande envergure, ayant pour objectif de protéger les anciens akumatisés, leur assurant une sécurité de première classe.




~~~~~~~~~~~~~~~

Voilà !

Je m'excuse d'avance si ce chapitre vous a déplu. J'espère que vous m'en tiendrez par rigueur pas la suite... Mais je serai ravie d'avoir des avis concernant ce chap ! Négatif tout comme positif. Je ne souhaite que m'améliorer. Je suis ouverte à toute discussion ! o/

En attendant, je vous fais des câlins. Survivez bien au temps chaud, et j'espère que vous avez vu l'éclipse ! o/ (pas moi.)

Encore mici à mes chers bêtas @Purp1eFox et Ophélia-Agreste.

A peluche ! o/


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