Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE 24

Après être restée dans une sorte de transe tétanique, mon premier réflexe est de me regarder à nouveau dans la glace. Cette chose m'a encore touché, j'en suis certaine. Et si c'est vraiment le cas, alors je dois avoir une marque. Cependant, ma peau est toujours nette. Humide, certes, mais intacte. Je me rince nerveusement le visage sans discontinuer.

C'est le bordel dans ma tête, j'ai l'impression de péter un plomb. Des pensées incohérentes, du tout et du n'importe quoi se font la guerre, dans l'espace restreint de ma boîte crânienne. En même temps, les palpitations de mon cœur ne faiblissent pas.

J'ai beau respirer fortement par la bouche, mais en fait le problème, c'est cette pièce.

« C'est toi que je veux. »

Et cette voix... cette voix... ce murmure rauque, à l'intonation encore jamais entendu et dont je n'aurais jamais douté de l'existence. Il faut que je sorte d'ici et vite.

J'ouvre la porte des toilettes à la volée et me rends directement à l'extérieur. Je ne fais plus attention à rien. Tout ce que je vois sur ce parking, c'est la voiture du Bill. Je marche, sans m'arrêter, sans me retourner, pensant certainement que c'est la seule chose qui peut me calmer.

Tout à coup, je sens une main ferme entourer mon épaule et entend un fort bruit de klaxon. Et là, c'est comme si je me reconnecte à la réalité. Il y a tous ces gens, qui me regardent comme une folle sortie d'un asile. Et il y a cette voiture, qui a freiné brusquement pour ne pas me percuter. Enfin, Bill. Il m'a retenu pour ne pas que je me blesse.

— Abelle ? Est-ce que... ça va ?

Son regard est poignant. Comment me voit-il à ce moment-là ? Des points noirs commencent alors à danser dans ma vision. Le sol devient comme mou, tel un matelas sur lequel on aimerait s'allonger, après avoir couru un marathon en plein soleil.

— Bill...

Puis, ma vision devient complètement noire. Mes sens se coupent une nouvelle fois de la réalité. C'est comme si ce moment n'a duré que quelques secondes. Car, la nouvelle chose que je sens en reprenant connaissance, est le ronronnement régulier de la voiture de Bill. J'ouvre lentement les yeux, la vision encore un peu flou. Je me sens nauséeuse. Mon cœur est lourd et ma gorge nouée. Que m'arrive-il ? Je me tourne vers Bill, qui est concentré sur la route.

Lorsqu'il me voit à nouveau consciente, un sourire contrit se dessine sur ses lèvres.

— Comment tu te sens ?

— Je sais pas...

Il soupire longuement. Après une longue minute, je remarque sur le bord de la route « Bienvenus à Craterlake ». Nous rentrons.

— Bill... je croyais que...

— Oui, nous devions aller voir tes parents. Mais tu n'es peut-être pas encore prête. C'est de ma faute, je... je n'aurais pas dû aborder le sujet, dans le restaurant.

Je me remémore les évènements passés. Notre déjeuner, notre discussion et... cette chose dans les toilettes. De longs frissons que je suis la seule à remarquer parcourent mon épiderme. J'ai subitement froid.

— Où va-t-on, maintenant ?

— Je t'emmène chez le médecin... tu m'as fait une de ces peurs... puis, on rentrera à la maison. Nous retournerons voir tes parents plus tard, quand tu iras mieux.

J'acquiesce, fatiguée. Que puis-je faire d'autre de toute façon ? Je n'ai pas d'autre choix. Je dois faire confiance à Bill. Sinon, à qui le puis-je ?

Ainsi, après une bonne vingtaine de minutes dans la circulation, nous arrivons devant le cabinet du médecin. Mon oncle se gare et m'accompagne jusqu'à l'accueil.

Il va ensuite discuter avec la secrétaire et payer ma consultation. La salle d'attente étant pratiquement vide, je suis vite prise en charge. Bill me laisse y aller, un sourire réconfortant plaqué sur le visage. Je suis le Docteur, une jeune femme élancée à la peau sombre, dont la joie de vivre dépeint sur l'ensemble du cabinet.

— Bonjour, mademoiselle, me fait-elle en me laissant entrer dans son bureau. Je t'en prie, installe-toi. Pourquoi viens-tu me voir, aujourd'hui ?

L'une des premières choses que je remarque chez-elle était son sourire éclatant, digne d'une publicité pour dentifrice. Je lui raconte mon moment de panique soudain, en éludant le pourquoi qui m'avait rendu comme ça. Puis mon malaise.

— Bien, passe par ici s'il te plaît, je vais t'ausculter.

Elle m'installe sur une table d'auscultation et récupère tout un tas de matériels médicaux. Elle enroule un tensiomètre autour de mon bras et le fait gonfler.

— Oh... ta tension est basse, constate-t-elle, un sourire empathique sur les lèvres. Je mettrais ma main à couper que tu as fait malaise vagal. C'est plutôt fréquent et pas forcément grave... Bien, le cœur maintenant.

Elle récupère le stéthoscope, posé autour de son cou et écoute mon rythme cardiaque, l'air exagérément sérieux. Elle tente sans doute de me mettre à l'aise. Le problème, c'est qu'elle n'est pas la raison de ma crispation.

— Tu es stressée ? me demande-t-elle. Parce que c'est ta première visite ici ?

— Non, sans plus. Ce n'est pas ça qui...

— C'est dû à ton moment de panique de tout à l'heure ? comprend-elle aussitôt.

J'acquiesce. Elle continue de m'ausculter en me posant des questions de temps à autre : la qualité de mon sommeil ? un moment de ma vie m'aurait-il perturbé ? Je lui avoue donc que je dors mal, que je rencontre quelques difficultés avec mes parents et que mon oncle m'héberge.

— C'est bon, tu peux remettre ton t-shirt.

Je me rhabille, avant de me rasseoir devant son bureau. Elle note quelques informations sur une fiche, puis relève ses beaux yeux noirs vers moi.

— Alors, Abelle... je pense que tu as surtout besoin de te détendre, te reposer. Ce week-end, pense surtout à toi. Est-ce que tu vois un autre professionnel de santé ?

— Dr Simons, dis-je, un psychologue...

Je ne suis pas vraiment fière d'évoquer cette vérité. J'ai sans doute peur qu'elle me juge, ce qui n'est finalement pas le cas.

— D'accord. Bon, repose-toi bien. Pour tes crises de panique, je vais te prescrire un médicament homéopathique, pour commencer. Si lundi, tu ne te sens pas de reprendre les cours, tu n'auras qu'à venir me voir. Je t'arrêterai et on essaiera de trouver une solution.

— Merci Docteur.

Je me relève et récupère mon ordonnance. Ensuite, je sors de son bureau et rejoins Bill. Nous nous dirigeons directement à la pharmacie, pour cela, nous repassons devant ce café que j'ai découvert en allant à mon premier rendez-vous chez le psy. Je sais bien que ce simple médicament ne va pas régler mon problème et qu'il n'allait tout bonnement ne servir à rien.

Mais, pour le moment, c'est le seul que j'ai. J'hésite de plus en plus à contacter cette médium. Ce serait peut-être une piste à étudier.

De nouveau dans la voiture de Bill, je laisse le paysage défiler devant mes yeux, me perdant dans mes pensées. Peut-être que Peter, que je dois voir le lendemain, va-t-il m'aider à me détendre, comme me l'avait conseillé la généraliste ? Pour l'instant, c'est le seul élément qui me semble plausible.

Pourtant, en pensant à lui, je ne peux empêcher mon cœur de palpiter. Est-ce vraiment une bonne idée ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro