PDV Oralie

-VELIA ! hurlais-je.

Trop tard, Fintan l'a emporté avec lui. La terre continue de trembler violemment. Je chute. Terik m'aide à me redresser.

-Qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi un tremblement de terre ?

-Je l'ignore Terik, mais là c'est vraiment le cadet de nos soucis.

Le discerneur acquiesce. Je vois Bronte au sol.

-Oh mon dieu.

Je cours vers lui.

-Bronte !

Je le tourne sur le dos doucement. Il est si pâle. Je vois sa blessure au niveau du thorax. La peur s'éprend de moi. Je pose deux doigts dans son cou et prends son pouls. Il est là mais pour combien de temps;

-Bronte ? tu m'entends ?

Terik s'approche de moi.

-On doit faire quelque chose vite.

-On ne peut rien faire, c'est trop dangereux.

-On ne peut pas le laisser ! Je ... Je ne peux pas le laisser.

-Je comprends, dit Terik, je vais essayer de te couvrir.

-Merci.

Je me concentre sur Bronte . La terre arrête enfin de trembler, les dégâts sont immenses mais ce n'est pas pour autant que les combats se sont arrêtés. Je déchire la chemise de Bronte afin de prendre connaissance de sa blessure. Ce n'est pas beau à voir.

- Bronte ce n'est pas le moment de passer outre tombe ! Je compresse sa blessure avec un tissu propre. Que puis-je faire d'autre ?

Je surveille son pouls qui me donne des sueurs froides.

-Je t'interdis de mourir ! Tu m'entends Bronte !

Bronte reste immobile, inerte, sa respiration irrégulière et haletante. Mon cœur s'emballe alors que je presse davantage le tissu contre sa blessure, essayant de stopper l'hémorragie. Les cris de bataille résonnent autour de nous, mais je m'efforce de rester concentrée.

- Terik ! J'ai besoin de quelque chose pour le stabiliser, un bandage, de l'eau, n'importe quoi ! Il hoche la tête, l'air déterminé.

- Je vais essayer de trouver cela et de l'aider, reste avec lui !

Je ne peux pas lui répondre, mes yeux rivés sur le visage de Bronte. Sa peau est glacée, et je frémis en pensant à tout ce qu'il a fait pour nous. Les souvenirs de nos combats passés, de sa force et de son courage, me reviennent en tête, de son obstination à tenir tête au conseil. Il a été là pour moi dans les moments les plus difficiles. Bronte est mon ami et je ne le laisserai pas mourir.

- Bronte, reste avec moi. Tu es le plus fort, tu as toujours été là pour nous. Je ne te laisserai pas partir !

Je murmure ces mots, mais une partie de moi doute. Je sens les larmes perler sur mes joues, mais je les chasse d'un geste. Il faut que je garde mon calme. Au bout de quelques instants, Terik revient avec un bandage improvisé et une fiole d'eau de jouvence.

- Prends ça, je vais essayer de couvrir nos arrières, dit-il en me tendant le matériel.

- Non ! Tu ne peux pas partir. Si un invisible arrive, il faut que tu sois là pour nous défendre. Terik hésite, puis acquiesce. Comme c'est ironique, Terik face à des invisibles enrager, il ne tiendrait même pas. Sa jambe artificielle l'handicape encore grandement. Et il n'a pas la meilleure des habiletés dans l'art de manipuler une quelconque arme. Je me tourne à nouveau vers Bronte, le bandage serré contre sa blessure. Je plonge un peu d'eau dans sa bouche, espérant qu'il puisse l'avaler. Une explosion survient non loin de nous.

-On a besoin de Darek ! déclarais-je. Il est le seul qui peut nous protéger pour le moment

Soudain, un grondement plus fort se fait entendre. La terre tremble à nouveau, et un frisson me parcourt.

- Pas encore, pas maintenant, s'il vous plaît...

Le tremblement de terre se fait alors plus court mais tout aussi violent que le premier.

Je jette un regard autour de nous, le paysage dévasté m'entoure. Les cris des combattants se mêlent au bruit des décombres. Je serre les dents, tentant de garder mon calme au milieu du chaos. C'est difficile, surtout lorsque mes mains sont couvertes de sang. La terre tremble à nouveau . Mais bon sang que se passe t-il ?! Je crains que le sol ne se dérobe complètement sous nous. Mes yeux ne quittent pas Bronte, dont le visage est marqué par la douleur et l'angoisse.

- Reste avec moi, murmurai-je encore, ma voix tremblante. Je suis là.

Terik fait quelques pas en arrière, les muscles tendus, prêt à agir au moindre mouvement suspect. La tension est palpable. Les cris des autres combattants se mêlent à des bruits de métal, de chocs et d'explosions. Chaque seconde me semble être une éternité.

Je sens mon cœur battre la chamade alors que je tente de garder l'eau de jouvence près de Bronte.

Je me saisis à nouveau de l'eau de jouvence et tente de lui faire avaler. Ses lèvres s'écartent légèrement laissant couler le liquide. Une nouvelle secousse me fait perdre l'équilibre. Je tombe sur le côté, le bandage glissant de ma main.

- Non, non, non !

Terik se précipite vers moi et m'aide à me redresser et stabiliser Bronte.

- Ça ne va pas ! On doit se déplacer, ce lieu n'est plus sûr. Et à tout moment on peut se faire tuer. Oralie on doit partir.

Je secoue la tête.

- Pas sans lui ! On ne peut pas le laisser. m'écriais je

Je pointe Bronte du doigt, mon cœur se serrant à l'idée de le laisser derrière.

- Nous n'avons pas le choix. Si on reste ici, on risque tous de mourir.

Il a raison. L'adrénaline pulse dans mes veines, et je réalise que je ne peux pas le sauver seule. Mais je ne peux pas abandonner Bronte.

- Aide moi à le porter, dis-je enfin, résolue.

Terik acquiesce, et ensemble, nous parvenons à soulever Bronte. Chaque mouvement me fait craindre qu'il ne se blesse davantage, mais je me concentre. J'essaie de rester forte, de ne pas laisser la panique me gagner. Je vois alors Darek à côté de Grady.

- Darek ! Grady ! Je crie, espérant que ma voix porte au-delà du fracas des batailles.

Nous avançons lentement, contournant les décombres et les corps des combattants. Je sens Bronte peser lourd dans mes bras, sa fragilité me pèse comme une pierre dans mon cœur.

L'hypnotiseur m'a entendu. Son visage devient blême lorsqu'il voit Bronte. Il court vers nous.

-On ne peut pas le laisser ici ! Il faut partir.

J'acquiesce.

-J'ai un cristal de foyer sur moi. Prenez le. Me dit Grady en me tendant le cristal.

-Merci.

-Edaline est à Havenfield... Dites-lui que nous allons bien avec Sophie.

-Nous vous le promettons Grady. Déclare Terik.