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54. Thalia rencontre Zéphanie

Quelqu'un me souleva hors de l'eau. Je pris une inspiration en sortant de l'eau avec précipitation. En tombant dans l'eau, je me pensais encore en pleine forêt. Sauf que je me trouvais ailleurs : dans un nouveau bassin d'une eau turquoise surréelle, une sorte de grotte à première vue.

En levant les yeux, je pus voir un puits de lumière qui éclairait faiblement la pénombre de l'endroit. Les parois rocheuses brillaient de zébrures de couleurs variant du mauve au turquoise. J'étais déstabilisée d'avoir passé d'une place à une autre dans un délai si court, sans même voir le voyage. Le temps d'un battement de paupières, et sans rien comprendre, je venais de traverser des centaines de kilomètres.

— Bienvenue dans ma demeure, petite, me salua la voix de la Sorcière.

Faisant volte-face, je vis la Sorcière en chair et en os pour la première fois. Son physique était assez semblable à nos dernières rencontres, mais je la sentais vivante. Elle ne me semblait plus aussi effrayante que les fois précédentes. Ou alors étais-ce moi qui n'avait plus peur.

Elle me regardait de ses yeux pâles, déjà sortie du bassin. J'essayais de me redresser, mais le poids de ma robe m'y empêchait. Je jurais en essayant de prendre pieds, du moins, jusqu'à ce qu'une main se présente à moi. C'était celle de la Sorcière. J'acceptais la main qu'elle me tendit dans un état second. Elle était légèrement chaude, et ça me perturba.

— Euh... Sa-Salut..., bégayais-je malgré moi, intimidée par sa prestance.

— Tu vas attraper froid, attends, dit-elle sans transition en claquant des doigts.

Je glapis et je frémis alors que toute l'eau s'évapora de mes habits. Je me sentis encore plus désarçonné par ces nombreux changements drastiques et successifs. Je clignais plusieurs fois des paupières, le temps d'intégrer ce qui venait d'arriver.

— Suis-moi.

Surprise, je regardais la Sorcière qui quittait déjà les lieux. Toujours dans un état second, je la suivis. Je la trouvais différente de notre première rencontre, et même un peu de notre seconde rencontre. Sa voix était calme, presque douce même si elle gardait ce côté autoritaire et impersonnel.

Dans un silence parfois interrompu par le gémissement du vent, nous marchions dans des couloirs de pierres, passant devant certaines portes closes. Au bout de quelques minutes, la propriétaire des lieux s'arrêta devant l'une des portes pour m'inviter à m'y installer. Je reconnus la pièce comme étant l'atelier de la Sorcière. C'était plutôt facile à deviner puisqu'elle ressemblait à celle de Zachir.

Je voyais plusieurs bibliothèques, certaines servant de cloison pour une utilité quelconque (un bureau, peut-être ?). Une grande table trônait au centre de la pièce, et deux autres entre des bibliothèques et face à une fenêtre. Je ne pus m'empêcher d'être amusée de voir que malgré une tentative d'ordre, il y régnait un désordre semblable à celui de Zachir. Mon regard zieutait paresseusement sur les bouquins ouverts, essayant de comprendre leur contenu. Je pouvais voir des études sur l'astronomie et l'astrologie, et plus loin sur les courants énergétiques marins. Zephanie avait une magnifique écriture et j'étais impressionnée malgré moi par ces prouesses au dessin.

J'essayais de deviner combien de ces grimoires étaient écrit de sa main.

— J'en ai écrit la moitié, me répondit la Sorcière à ma question muette. Enfin, de ceux qui sont ici.

J'étais sans mots. Mon regard flotta sur les bibliothèques pleines de livres. La moitié de ces bouquins étaient de sa main, elles les avaient écrits. Je ne savais pas comment réagir en voyant tout le travail accompli autour de moi. C'était tout de même un exploit, même pour une centenaire. C'était admirable.

La Sorcière m'invita d'un signe du bras à m'installer sur le fauteuil de mon choix autour d'une petite table ronde.

Perplexe, je la regardais se tourner vers un coin où il n'y avait rien. Sauf que l'instant suivant, je vis un grand serpent s'enrouler autour du buste de mon hôte, ainsi qu'un être humanoïde aquatique sortir de je-ne-savais-où. Je poussais un cri avant d'avoir réalisé qu'ils étaient des Faesidhs. Cette réaction attira leur attention sur moi. Je me sentis rapidement gênée et intimidée par leurs regards sur moi. J'espérais que je ne les avais pas vexé à cause de ma réaction, mais voir quelque chose surgir du néant... Eh bien, ce n'était pas commun !

Sauf, qu'à l'opposée de ce que je pensais, l'esprit ayant une forme humaine parla en premier :

— Bienvenue, je suis Yacuruna, esprit de la rivière de la zone tropicale de votre pays. Ravi de faire enfin ta connaissance.

Sa voix était suave et chaleureuse, me faisant rougir spontanément. Il avait une peau semblable à celle d'un crocodile et des yeux nullement humains. Mais pour le reste, il avait une morphologie quasiment pareille aux humains, l'idée renforcée par le pantalon et la chemise ample qu'il portait. Mon intuition me soufflait qu'il avait adopté une forme moins effrayante pour moi, me rappelant en même temps ma conversation sur ce sujet avec Éfrit. Je lui souris nerveusement en faisant un petit signe de la main avant qu'une autre voix retentit. Celle-ci semblait faire écho alors qu'une drôle de créature volante apparut devant moi :

— Moi, je suis Baku, un esprit des rêves !

Avant même que je puisse dire quoi que ce soit, le nouvel arrivant semblait se... tripler ?

Je clignais plusieurs fois des paupières, puis frottant mes yeux, mais l'image rémanente demeurait là. Je ne comprenais pas l'astuce : je voyais double comme si j'étais saoule. Rapidement, l'esprit des rêves se fit rappeler à l'ordre. Sous mes yeux ronds, il partit s'installer à l'écart, comme s'il venait de se coucher sur un objet invisible. Je suivis le tout dans un silence abasourdi alors que la Sorcière termina les présentations :

— Et voici Mama-Wati, mon compagnon. Maintenant que tout le monde a dit bonjour, passons aux choses sérieuses.

Je me tendis brusquement, des pensées de doute envahissant ma tête. Quelle idée avais-je eu de me confronter à la Sorcière ? Au fond, je le savais : je ne voyais plus quoi faire. C'était elle qui m'avait mis dans cette galère, et je n'allais pas – je ne pouvais pas – attendre d'être secourue. J'avais encore la mort de Thosia à l'esprit. Trop longtemps, j'avais pris ma vie et mon avenir pour acquis, comme si personne ne pouvait me les enlever. J'avais longuement erré avant d'aboutir à cette décision, mais maintenant que j'y faisais face, je recommençais à douter.

Et pour couronner le tout, je souffrais du syndrome de l'esprit blanc : la page blanche quand il s'agit de répondre à quelqu'un. Enfin, ce serait le nom que je donnerais à ce moment gênant.

Bref.

Et cela sembla ennuyer la Sorcière qui poussa un long soupir. Je ne pus m'empêcher de rentrer mes épaules, me trouvant tout aussi stupide qu'innaproprié de me trouver ici et de ne rien dire.

Ce fut finalement la réaction de Mama-Wati qui me surprit, lorsqu'elle prit la parole avec une attitude conciliante :

— Sois plus indulgente, Zephanie. La petite est confuse, il faut que tu lui expliques.

— Zephanie ? répétai-je, tiquant sur l'interpellation utilisée par la Faesidh serpent. C'est votre prénom ?

La Sorcière me fusilla du regard, n'appréciant visiblement pas mon intervention. Je baissais immédiatement les yeux. C'était la première fois que j'entendais son prénom. C'était perturbant que la personne qu'était la Sorcière bannie se trouvait avec un prénom, comme si ce simple fait changeait la donne. En y réfléchissant, je me souvenais que même les livres qui parlaient d'elle ne mentionnaient jamais son nom. Je me questionnais rapidement sur ce détail. J'avais l'impression tenace que ce détail déformait la vérité. Comme si le fait de lui retirer son nom lui enlevait également son statut... d'Être, comme un Être Humain.

Je fronçais les sourcils en relevant mon regard. Il croisa celui de la femme qui me faisait face. Elle semblait toujours mécontente, mais j'osais lui dire :

— Je suis venue ici pour votre fameux marché. J'aimerais en savoir plus.

— Et pourquoi as-tu changé d'avis ? s'enquit-elle avec nonchalance, jouant avec ses ongles.

Je lui renvoyais un regard sombre qu'elle ignora habilement. Je détestais ce petit jeu de conversation : pourquoi elle voulait maintenant savoir mon intention ? Qu'est-ce que ça pouvait changer ? Elle avait ce qu'elle voulait, et elle semblait s'en balancer. Je me demandais si c'était réellement de l'indifférence que je voyais, ou c'était plutôt de la méfiance. Dans les deux cas, je la trouvais effrontée, mais je gardais cette opinion pour moi-même.

— Parce que je suis fatiguée de ce jeu, répondis-je sèchement malgré moi. Je sais que j'ai le Don, un Arcane, et que je suis une Flora.

Je vis un changement perceptible dans son regard, mais j'étais incapable d'en saisir la teneur ou même la cause. Au moins, je venais de gagner son intérêt pour cette conversation. Je lui fis part de ce que je savais, de ce que j'avais expérimenté et de ce qu'on m'avait dit : ma relation avec les fleurs, les Faesidhs que j'avais rencontré, Falardo et cette histoire de Flora, ainsi que ce que m'avait confié Éfrit. J'ignorais si c'était une bonne ou une mauvaise idée de tout lui révéler. L'affaire, c'était que j'étais tannée d'attendre qu'on me donne des réponses ici et là : j'étais décidée à les chercher moi-même. Dans le pire des cas, il faudrait seulement que je fasse un tri entre ce que me dirait la Sorcière, et décortiquer le vrai du faux.

Zéphanie se tourna vers ses compagnons, aucun n'échangeant de paroles. Je suivis le tout du regard, cherchant à déceler le moindre indice de cet échange qui m'échappait clairement. D'un coup, tous firent volte-face dans ma direction, me faisant sursauter. Je glapis alors que la Sorcière me demanda :

— Et que s'est-il passé lorsque tu as été dans le domaine de l'esprit du désert ?

Perplexe, je fronçais les sourcils alors que les événements en question me revinrent en tête. Bien sûr, j'avais des souvenirs terrifiants où je m'étais perdue dans les dédales, ou encore le faux espoir d'être libérée de mon maléfice. Puis, la Sorcière nous avait retrouvé et...

D'un coup, mes pensées cessèrent. Je venais de comprendre où Zéphanie voulait en venir !

— Vous avez su que j'avais été libéré de votre magie ! m'exclamai-je alors que je comprenais mieux le déroulement de cette fameuse journée. C'est pour ça — et comme ça — que vous nous avez retrouvé !

Mon hôte se contenta de me complimenter sur ma perspicacité avant d'aborder le sujet qui m'intéressait :

— Vois-tu, le sortilège que tu as n'est qu'une illusion, ta propre illusion. En fait, depuis ton arrivée ici, tu as repris ton apparence d'avant. Regarde.

D'un mouvement vertical du bras, de l'eau surgit du néant avant de s'agglomérer pour former une face lisse, comme celle d'un miroir. Sidérée, je vis un reflet net de moi, mais de moi âgée de 19 ans. Cela faisait presque trois mois que je n'avais plus vu cette image. Après tout, dans le domaine d'Éfrit, nous n'avions pas emmené d'objets qui aurait pu me renvoyer une image nette de mon reflet.

C'était étrange de revoir ce visage après avoir passé autant de temps à ne voir qu'un visage vieux et frippé. J'avais pratiquement accepté cette nouvelle réalité, même si dans le secret, je passais de longues minutes à fixer mon reflet au manoir, espérant que l'image changerait.

D'un coup, la surface lisse disparût et cela me ramena dans le présent, dans la réalité, face à celle qui était la cause de tout cela.

— Mais pourquoi m'avoir fait ça ?! Et ne me sortez pas l'excuse bidon de la dernière fois ! m'insurgeai-je dans un éclat de voix qui me surprit moi-même.

Réalisant ma réaction, je détournais les yeux, déchirée par ma colère et une petite voix qui me rappelait que ce n'était pas une bonne idée de crier sur une puissante magicienne. Sauf que cette dernière se mit à rire. Tout en s'excusant de cette réaction « inappropriée » pour reprendre ses mots.

Puis, elle reprit contenance avant de me répondre :

— Eh bien, je voulais éveiller ton Don, mais il fallait te pousser un peu, tu ne sortais jamais de chez toi de toute façon. Je pensais te convaincre de me suivre, mais tu as trouvé le manoir de Zachir avant. Je ne l'avais pas prévu, celle-là, me dit-elle sur le ton de la confidence avant de poursuivre normalement. Si tu t'alliais à moi, toi qui possède le plus puissant des Arcanes, le Cercle des mages n'aurait pas eu le choix de...

— Attendez, stop ! Vous êtes en train de me dire que vous avez fait tout ça à cause d'un groupe de personnes déjà mortes depuis au moins 50 ans ?!

— Non, justement, parce qu'ils sont encore vivants, petite ingrate impolie, gronda la Sorcière d'un ton menaçant. Ceux qui m'ont bannie sont encore vivants, aujourd'hui.

Je me tus. J'avais parlé un peu trop vite, finalement. Par contre, j'étais surprise de découvrir que les hauts placés de l'Institut magique étaient centenaires. Quel âge pouvaient avoir chacun des membres ? Quelle forme de magie pouvaient leur permettre de vivre aussi longtemps ? Et pourquoi la Sorcière en avait après les membres du Cercle ?

Bon, je devais admettre de partager ce ressentiment pour l'un d'entre eux.

— ...-alia. Thalia !

Je glapis en entendant soudainement mon nom. Je réalisais brusquement que je m'étais perdue dans mes pensées. Zéphanie ne semblait pas avoir apprécié cette distraction, malgré le sourire des trois Faesidhs silencieux jusqu'alors. Et ces sourires éveillèrent un curieux mélange d'intrigue et de méfiance : à quoi pouvaient-ils bien penser ? Se marraient-ils de la situation ou d'autre chose ?

Un objet volant non-identifié venait de s'écraser sur mon front, me sortant une seconde fois de mes pensées. Je glapis inutilement, plus de peur que mal. J'avais été davantage surprise par le son creux qu'il avait fait en tapant sur mon front.

— As-tu fini de te perdre dans tes pensées, gamine ? grogna à nouveau la Sorcière, me faisant encore plus culpabiliser. Tu me manques de respect en faisant ça, petite.

Je rentrais la tête dans mes épaules tandis que la femme qui me faisait face poussa un long soupir. Je me savais plutôt distraite comme personne : ce n'était pas pour rien que j'étais plutôt du genre marginale, hors des normes de la société. Après tout, les fleurs étaient ce qui se rapprochait le plus du concept d'amitié.

Pour ne pas me perdre à nouveau dans les méandres de mon esprit, je triturais nerveusement ma robe jusqu'à ce que Zephanie reprenne la parole. Ce qui arriva après avoir compter treize longues secondes :

— Bon, petite. Si tu veux, tu pourras voir de tes propres yeux ce qui m'est arrivé, il y a presque 100 ans maintenant.

— Et comment ? demandai-je avec méfiance (et une curiosité malsaine), les bras croisés contre ma poitrine.

— Avec notre aide, me répondit Yacuruna de sa belle voix tandis que Baku et Mama-Wati acquiescèrent pour confirmer les dires de l'esprit guérisseur. Nous allons te partager nos souvenirs communs à nous quatre de cette nuit.

— Si tu le désire, précisa l'esprit des rêves avec son apparence atypique mais adorable de léopard-sanglier. Nous n'irons jamais à l'encontre de ta volonté.

Je posais mon regard sur chacun d'entre eux, mitigée par cette offre. Malgré la confiance que m'inspirait les Faesidhs, je craignais qu'il puisse s'agir d'une entourloupe. Je ne pouvais ignorer l'alarme de danger qui me rappelait que la Sorcière avait la capacité de manipuler l'esprit d'autrui.

En fixant les compagnons de Zephanie, une impression plus forte écrasait le doute : les créatures merveilleuses ne pouvaient pas être fondamentalement mauvaises.

Je baissais les yeux sur mes mains qui s'agitaient nerveusement sur mes genoux. J'avais peur de faire une erreur, de ne pas faire le bon choix. Par contre, je savais que j'avais déjà pris ma décision : je voulais savoir ce qui était arrivé à la Sorcière. Je relevais les yeux et je bégayais :

— D'a-D'accord. Comment procède-t-on ?

L'esprit des rêves s'approcha rapidement de moi en flottant dans l'air. Celui-ci se divisa à nouveau sous mes yeux, devenant trois petits fantômes chimériques. Un frisson m'envahit alors que je suivais du regard le trio de Faesidhs tournoyer autour de moi. Une impression de déjà vu m'envahit en reconnaissant la fumée qui s'installa autour de moi : c'était la même que lors de ma première rencontre avec la Sorcière. Mes mains se crispèrent sur les accoudoirs, anticipant la suite des événements. Je ne parvenais pas à chasser le sentiment d'insécurité qui venait de m'envahir. Et si c'était un autre maléfice ? Étais-je en train de me mettre en danger ?

Une main se posa en douceur sur l'une de mes miennes, mais je ne pus m'empêcher de pousser un hurlement. Yacuruna s'accroupit en douceur près de moi, comme si je ne venais pas de hurler de terreur. Son regard était fermement ancré dans le mien larmoyant, sa main fit une douce pression sur la mienne.

— Le doute n'est pas mauvais, mais il est un frein si tu ne cesse de te laisser envahir par celui-ci. Nous te ferons jamais mal intentionnellement, je te le jure.

Je pris une profonde respiration, en acquiesçant de la tête à l'intention de Yacuruna. Ce dernier me sourit avant de me souffler de fermer les yeux, me rassurant qu'il allait rester près de moi. Dans un état de conscience modifiée, je me sentis partir tout en demeurant là où j'étais. Je traversais une sorte de brouillard avant de plonger dans le noir.

Ma dernière pensée était qu'il me semblait que je m'endormais. 

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