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13. Thalia doit s'adapter

PDV de Thalia, dans le manoir-volant de Zachir, quelques parts près des frontières.

Le soleil commençait à éclaircir les lieux, me signifiant qu'il devait être 8h. Cela faisait au moins une heure que je n'arrivais plus à dormir.
Hier, l'épuisement m'avait fait dormir pendant plus de la moitié de la journée. Mais aujourd'hui, je prenais en pleine figure le sentiment de dépaysement, et une courte nuit de repos. Je m'étais endormie tard la veille, incapable de trouver le sommeil. C'était la première fois depuis longtemps, très longtemps, que je ne dormais pas à la maison. Je me sentais nauséeuse et insécure, même si je me répétais que rien ne pouvait m'arriver ici.

Qui oserait s'attaquer au manoir de Zachir, le prodigieux mage renégat ?

Je soupirais en me levant tout en repensant au mage. J'avais découvert une facette très différente, et peut-être plus vraie, de Zachir. Il était évident qu'il ne voulait pas de ma présence chez lui. Je pouvais comprendre, mais ça faisait mal. Je ne voulais pas qu'il me considère comme un dérangement, comme d'un caillou dans son soulier.

— Tu es déjà réveillée, Thalia ?

Je ne pus m'empêcher de sursauter. Hestia venait d'apparaître sans crier gare dans le foyer. À nouveau, je me laissais émerveillée par l'apparence incroyable de cet esprit du feu. Je la trouvais si belle avec son regard perçant, et la magnifique palette de couleurs qui composaient son plumage. Je finis par relâcher le souffle que j'avais inconsciemment retenu avant de lui répondre :

— Je, euh... Oui.

Je me tus, ne sachant plus trop quoi dire. Je ne voulais pas achaler l'esprit avec mon mal de pays, ni mes problèmes. Et même si je le voulais, il était sans doute préférable que je ne dise rien. Même si j'étais une fan de la magie, je ne m'y connaissais pas. Je ne voulais pas prendre le risque de mettre en danger qui que ce soit dans le manoir en parlant de mon maléfice ou de la Sorcière. Prendre quelques jours de repos avant de chercher une solution était sans doute le mieux à faire.

« Ou tu fuie tes problèmes, parce que tu es une trouillarde. »

Je grimaçai avant d'envoyer balader la petite voix dans ma tête. Je ne devais pas écouter cette voix.

Un silence s'était installé, et personne n'essaya de le briser. J'étais seule avec Hestia, et la maison demeurait silencieuse. Je présumais que les deux garçons allaient se lever plus tard. Écoutant la première idée qui me venait, je pris mon sac. Je constatais avec tristesse le peu de possession que j'avais. J'allais devoir trouver un moyen de m'acheter des vêtements supplémentaires. Le couteau de mon père était l'objet qui avait le plus de valeur, mais je me refusais de le vendre. Je déglutis avec difficulté alors qu'une idée germa dans mon esprit. Je fermais les yeux avec regret en réalisant qu'une seule option me restait, et que j'avais déjà pris ma décision.

Je pris une lente inspiration en saisissant la robe de rechange que j'avais, repoussant à plus tard cette décision. Je n'avais pas eu le temps de me changer, hier : Lucaï avait insisté pour me faire visiter le manoir. Il se trouvait que j'étais vraiment à bord d'une sorte maison volante. Je n'avais pas vraiment compris le fonctionnement de l'engin, mais l'énergie provenait de la magie d'Hestia. Le petit m'avait expliqué que la nature de la magie de l'esprit nous protégeait de ceux qu'on considérait comme étant dangereux, comme la Sorcière bannie. Je devais avouer que cela m'avait rassurée, même si je faillis m'étrangler en attendant ce nom.

Quoique, si cette sorcière existait, les mages devaient également être au courant.

À la fin de cette visite, mon cerveau avait été en compote. Je savais que je ne me souviendrais que de la moitié le lendemain. Et c'était un fait : je ne me souvenais que de quelques informations, comme celle de l'emplacement des toilettes et d'un balcon qui menait à une cour intérieure.

— Thalia, Lucaï est réveillé et il va descendre, déclara Hestia sans préambule, le regard dirigé sur un point.

Surprise, je levai les yeux vers l'escalier pour constater ce qu'avait dit Hestia. Ce dernier était habillé pour sortir : une cape et une sorte de sac-baluchon. Quand il me vit, il fut en premier surpris avant de venir me saluer joyeusement.

— Bon matin ! Tu es debout, toi aussi ?

— Oui, je n'arrivais plus à dormir. Et toi, où vas-tu ?

— Je pars faire des livraisons et quelques courses dans la ville de Leucan, me répondit le garçon avec une fierté non dissimulée. 

Je fus estomaquée par sa réponse. Comment comptait-il se rendre dans cette ville ? Elle était déjà à une journée en train de chez moi, alors je n'osais même pas imaginer le temps qu'il lui faudrait pour s'y rendre depuis les Alpes.

Les rires de Lucaï et Hestia me sortirent de mon étonnement, me faisant rougir de gêne. Je les regardais, essayant de comprendre ce qu'il avait de drôle. Pourquoi se moquait-on de moi, cette fois ?

— Mamie, nous allons utiliser la magie, m'expliqua le garçon, visiblement fier de me l'expliquer. Grâce à un sortilège de Maître Zachir, nous pouvons nous rendre à plein d'endroits. Tu veux venir avec moi ?

Je sentis l'excitation m'envahir à la mention de la magie. J'acceptais avec joie sa proposition. Je me dépêchais de me changer après avoir pris une douche rapide. Des pensées traîtresses me firent remarquer la coïncidence de cette proposition, mais je les repoussais. Je ne voulais pas y penser maintenant, je voulais juste un répit, aussi court soit-il.

Je ne laisserais pas mes problèmes assombrir une nouvelle découverte de la magie. Ni le sourire du garçon : il n'avait pas besoin de savoir mes problèmes.

Une demi-heure plus tard, je rejoignis le garçon qui tenait deux petits sacs. Je pris celui qui me tendait avec curiosité, avant de voir le contenu.

— Je nous ai fait un encas, expliqua fièrement Lucaï. Des sandwichs au beurre d'arachide et de confiture.

— Merci, lui dis-je en souriant d'amusement avant de demander avec hésitation. Dis... Tu pourrais me mener au marché de Leucan ? J'aurais besoin d'acheter quelque chose.

Lucaï accepta avec enthousiasme ma requête, fier de pouvoir guider «une grande personne ».

Quand le petit ouvrit la porte en énonçant la ville, je devais admettre avoir encore des doutes. Je savais la magie incroyable, mais se rendre aussi rapidement n'importe où me semblait bien trop beau. Pourtant, quand je franchis la porte, nous nous retrouvions réellement dans la ville de Leucan. Je clignais plusieurs fois des paupières, complètement à la ramasse. Je ne m'étais même pas rendu compte que le petit m'avait tiré dans la ville jusqu'à ce qu'une brise chaude s'élève. Je levai les yeux, tournant sur moi-même, ayant du mal à réaliser que nous étions vraiment à Leucan et non plus au manoir volant.

— Wow...

— Je sais, me répondit le garçon avec une arrogance infantile avant de me confier : moi aussi, ça m'a fait ça la première fois.

Je lui souris, attendrie par l'honnêteté de Lucaï. Ce dernier me saisit la main pour me tirer à l'intérieur de la ville, me détaillant les lieux. D'une oreille distraite, je l'écoutais, encore sous le choc de me trouver dans la ville de Leucan.

— Mamie, voici le marché, m'expliqua Lucaï en pointant une zone achalandée de la ville. C'est là que tu voulais aller, non ?

J'acquiesçai de la tête, mais ma main se crispa sur mon sac. J'avais peut-être pris la décision, mais je me sentais abattue. Je n'avais pas envie de me rabaisser à ça, mais je n'avais pas d'autre choix. Je ne possédais pas d'argent, ayant toujours préféré laisser Papa s'en occuper. Quand je désirais m'acheter quelque chose, je n'avais qu'à lui demander de me donner une partie de mon salaire. C'était simple, et c'était également enfantin.

Maintenant, je me retrouvais seule et sans argent. Je me trouvais tellement bête de ne pas avoir pensé à prendre de l'argent, mais je ne pouvais plus rien faire. J'avais laissé mes émotions commander ce soir-là, et là, j'en payais le prix.

— Oui, tu peux aller faire des courses dont tu m'as parlé, le rassurai-je malgré que ma gorge se serrait d'appréhension. On se retrouve ici dès qu'on termine.

— Tu n'auras pas besoin de m'attendre, tu sais. Tu n'auras qu'à appeler Hestia, et elle activera la porte ! m'expliqua le petit en me donnant un clou. Garde cet objet sur toi, et Hestia saura que c'est toi. Maintenant, j'y vais ! À plus tard, mamie !

Je ris en voyant son enthousiasme avant de prendre le chemin vers une ruelle à l'abri des regards. Je refermais la main sur le clou dans un poings serré. La sensation désagréable du fer éraflant ma peau me faisait réaliser à quel point j'étais à fleur de peau. Malgré toutes les larmes que j'avais versé ces deux derniers jours, je devais encore me retenir de pleurer. J'avais tellement envie de juste chialer et appeler mon père pour qu'il vienne. Mais Papa se trouvait loin d'ici, et je devais abandonner la seule chose que je pouvais vendre qui m'appartenait : mes longs cheveux. Je n'avais jamais réellement compris pourquoi c'était aussi mal vu de vendre ses cheveux, mais c'était un sujet tabou. La seule chose que tout le monde savait, c'était qu'on achetait au prix fort les beaux cheveux.

J'espérais pouvoir vendre les miens pour un prix raisonnable.

M'assurant que personne ne me verrait, je sortis le couteau de mon père. Je me dépêchais de rassembler mes cheveux avant de passer la lame. Celle-ci résista un peu, mais elle finit par trancher mes cheveux. Le son du métal sectionnant les cheveux fit trembler ma main. Mon cœur rata un battement. Je ne percevais plus le poids de ma chevelure, mais j'avais maintenant des mèches devant les yeux. Je ramenais mes deux mains en face de moi. Dans celle de gauche, il y avait vraiment mes cheveux, tandis que celle de droite tenait encore le couteau. Je sentis les larmes me monter aux yeux alors que je faisais le deuil de mes cheveux. Je ne voulais pas que ça se passe comme cela, dans une ruelle quelconque. Je ne voulais pas être contrainte de marchander une partie de moi ainsi. Je ne voulais pas accepter que j'étais rendu à une telle bassesse.

Je me sentais misérable de devoir traiter une partie de moi comme une marchandise, même si c'était pour mon bien.

— Je voudrais tellement n'avoir jamais rencontré cette maudite Sorcière, me plaignis-je seule dans ruelle.

Je reniflais en rangeant ma chevelure dans un tissu, puis le couteau dans mon sac. Je me ressaisis, refoulant mes larmes. Je m'élançais une seconde fois dans la foule, cherchant un marchand qui serait intéressé par l'achat de mes cheveux. J'aurais le temps de pleurer plus tard ce soir, en me répétant que ce ne sont que des cheveux. 

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Nous revoilà avec Thalia. 

Elle doit s'adapter, et ce ne sera pas la première fois qu'elle devra le faire. Parce que, oui dans la vie, même dans les moments dures, il faut trouver la force de ne pas se laisser emporter par les aléas de la vie. Je voulais mettre en mots ces moments où tu es prise au piège, où que tu dois faire agir pour son propre bien.

Mais pourquoi les cheveux ? Eh bien, à la fois pour un aspect historique, mais également que chaque culture à ses tabous, qu'importe les formes qu'elles prennent. 

Et vous, que pensez-vous de cette scène ? Sentez-vous la détresse de Thalia ? 


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