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Chapitre 7 - Un trajet pas comme les autres

— Tu tiens vraiment à rester derrière ? a insisté Neven tandis que je le scrutais d'un air ébahi.

Sa phrase m'a réveillée et je me suis immédiatement mise en mouvements.

— Euh, non, j'arrive.

Je me suis détachée maladroitement et ai rouvert la portière, les jambes tremblantes. Je suis sortie et, au moment de passer à l'avant, j'ai glissé sur la mousse humide, me rattrapant in extremis à la poignée et ouvrant la porte à la volée.

Neven a haussé un sourcil et a levé la tête, semblant s'assurer de l'état de sa voiture.

— Dis donc, ce n'est pas parce que j'ai la gentillesse de venir te chercher que tu peux tout te permettre avec moi, s'est-il moqué.

Mes joues se sont mises à brûler et je me suis engouffrée dans le véhicule.

— Non, je suis désolée. C'est juste que...

Je ne savais même pas comment terminer ma phrase : « que j'étais persuadée que ce serait Cameron Lee qui viendrait me chercher et que je suis déçue » ? ou encore « que j'ai peur de toi depuis qu'on s'est touchés sans faire exprès et que j'ai ressenti un truc bizarre à ton égard » ?

Non, sérieusement, mieux valait me taire.

— Tu ne t'attendais pas à me voir, c'est ça ?

J'ai acquiescé avec vigueur. Puis lui ai posé la question qui me démangeait les lèvres :

— Comment est-ce que tu peux conduire cette voiture alors que tu as dix-sept ans ?

Le visage de Neven a revêtu un sourire mystérieux.

— Tu ne sais pas ?

J'ai froncé les sourcils, lui accordant toute mon attention.

— Je ne sais pas quoi ?

— Je viens d'une famille qui bouge beaucoup et j'ai manqué deux ans de cours. J'ai dix-neuf ans.

Ceci expliquait cela.

— Ah.

Je n'ai rien trouvé d'autre à dire. En fait, j'avais l'impression que mon stock de mots s'était vidé par terre et que mon cerveau était maintenant vide. Si seulement Cameron m'avait prévenue ! Ou j'aurais accepté la proposition de Juliette de m'accompagner ou j'aurais carrément annulé. Oui, bon, j'aurais très certainement choisi la seconde option et ça ne lui aurait pas fait plaisir. Mais quand même !

— On y va ? m'a interrogée Neven.

Je me suis rendue compte que nous n'avions pas bougé d'un pouce. Aussitôt, je lui ai lancé :

— Oui, oui. Allons-y.

À peine ai-je fini de prononcer cette phrase que le moteur grondait et que sa Ford faisait demi-tour dans le petit sentier de Silverwood. Sans vraiment y réfléchir, j'ai noué mes doigts autour de la poignée de maintien, tout mon corps tendu à bloc. Je ne me sentais pas à l'aise.

— Je te fais peur ? m'a demandé Neven au bout de quelques minutes de lourd silence.

J'étais tellement sous tension que j'ai sursauté en entendant sa voix, pour dire. Ma réaction l'a fait rire. Moi, j'ai enfoncé ma tête dans mes épaules.

— Non. J'ai juste hâte qu'on arrive chez Cameron, ça va être une grande soirée à ce que j'ai compris.

Hélas, j'allais devoir prendre mon mal en patience : comme je l'avais dit, Moonlake était à l'opposé de la ville. Et si nous avions peu d'habitants à Ryneshire, de la superficie, nous n'en manquions pas, loin de là.

— J'ai l'impression que tu ne m'aimes pas beaucoup. Et je trouve ça plutôt impoli étant donné que j'ai conduit jusque chez toi pour t'amener personnellement chez les Lee, a soudain fait Neven, après un silence.

J'étais loin de m'y attendre et je me suis redressée d'un coup. Je n'avais pas voulu le vexer, à aucun moment ! M'empressant de le détromper, j'ai répondu à la hâte :

— De quoi tu parles ? Pas du tout, je t'aime !

Il a tourné brusquement la tête vers moi et je me suis rendue compte de ce que je venais de dire. J'ai levé les mains devant moi et ai tenté de me rattraper sans succès :

— Non, enfin, je veux dire... Je ne t'aime pas. Enfin, si (il s'est mis à sourire avec suffisance) mais pas parce que tu es beau, c'est... Oh et merde.

J'ai arrêté les frais, me murant de nouveau dans le silence. Quand je vous disais que tous mes mots s'étaient fait la malle, ce n'était pas une blague. Loin de là... J'ai réalisé, après les quelques secondes où la honte bourdonnait dans mes oreilles, qu'un rire résonnait dans la voiture. Quand j'ai levé les yeux, j'ai découvert Neven hilare.

— Alors comme ça, tu m'aimes et tu me trouves beau ? Je n'en demandais pas tant, tu sais.

J'ai passé ma main sur mon front, désespérée. Puis j'ai décidé de retourner dans le vif du sujet pour qu'on oublie l'épisode pitoyable que je venais de mettre en scène.

— Pourquoi tu pensais que je ne t'aimais pas ?

Neven s'est calmé. Il a plissé les yeux, concentré sur la route, puis il m'a expliqué :

— Ta réaction. Quand tu as vu que c'était moi qui venait te chercher, ton immense sourire s'est transformé en grimace.

Je ne l'avais pas fait exprès. Je n'avais juste pas contrôlé ma surprise. Pendant un instant, j'hésitais à lui mentir et à le faire passer pour un fou, mais je me suis dit que ç'aurait été vraiment injuste étant donné qu'il avait raison.

Me mordillant la lèvre, j'ai décidé de rassembler les derniers mots que j'avais encore en réserve et de combler le silence avec la vérité.

— Désolée. C'est vrai que c'était impoli. C'est juste que je ne te connais pas du tout et que tu as l'air un peu...

— Trop beau ?

J'ai levé les yeux au ciel.

— J'allais plutôt dire arrogant.

Neven n'a même pas tiqué. Au contraire, son visage s'est barré d'un sourire charmeur.

— Oui aussi, je l'admets.

Son visage était magnifique sous la lumière déclinante : ses cheveux étaient presque bleus et ses yeux aussi sombres que les ténèbres. Son petit air rieur ne faisait que donner une touche encore plus parfaite à sa silhouette et je me suis sentie attirée comme un papillon vers la flamme.

Je pouvais très bien comprendre ce que Lily lui trouvait. Ce que toutes les filles lui trouvaient en fait. Sa voix était d'une profondeur, ses intonations si enjouées et même ses remarques légèrement orgueilleuses avaient un côté séduisant. Une chose était sûre : ce mec pouvait obtenir n'importe quelle fille ou quel garçon sur un plateau d'argent.

— Tu sais que tu me fixes depuis maintenant trois minutes sans rien dire ? a repris Neven.

Mon cœur a manqué un battement et je me suis brusquement tournée vers la fenêtre. Non mais j'étais folle ! Je venais de lui dire que je le trouvais beau, que je l'aimais et ensuite, je le dévisageais avec intensité et sans parler pendant plusieurs minutes d'affilée ? Je voulais lui faire peur ou quoi ?

— Désolée. Je suis juste... mal à l'aise.

Dis donc, je n'arrêtais plus de m'excuser. Vivement que ce trajet prenne fin et que je m'extirpe de cette voiture. L'air était trop dense, trop lourd. Chaque inspiration me donnait l'impression de m'engluer et bientôt, j'étais sûre que j'allais sortir une nouvelle ânerie digne de Jessica Day dans ses meilleurs jours.

— Ce n'est rien, c'est même plutôt plaisant comme sensation.

— Q'est-ce que tu veux dire ?

— L'idée qu'une superbe fille soit mal à l'aise à cause moi.

Mon visage s'est échauffé et j'ai cru bon de le remettre à sa place.

— Ce n'est pas ça du tout ! Je suis mal à l'aise parce que...

Tu es sublime, tu es mystérieux, tu m'attires plus que la moyenne et en plus, ton contact me procure des sensations inavouables.

— Parce que ?

Je me suis rongé la lèvre de plus belle, ne sachant pas quoi répondre. J'étais tellement stressée que je me suis arrachée une petite peau au passage. Étrangement, mon geste a attiré Neven qui a posé une main sur la mienne :

— Arrêtes, tu vas finir par te faire saigner.

À peine sa peau a touché la mienne qu'un feu d'artifice de sensations a explosé en moi. Ce qui m'avait envahie plus tôt dans la semaine s'est manifesté à nouveau, sans que je ne puisse rien contrôler. J'ai oublié où nous étions, oublié ce que nous disions, oublié qui nous étions. J'ai juste éprouvé.

Un filet de lumière s'est écoulé dans mes veines et mon ventre s'est rempli d'une chaleur dévastatrice. Des frissons ont parcouru chaque centimètre de mon épiderme et des étoiles ont brillé derrière mes paupières.

C'était comme si le lien qui nous unissait, ce minuscule contact, était à l'origine d'un incendie intérieur. Sans m'en rendre compte, j'ai serré ma main autour de la sienne et nous yeux se sont croisés. Les iris de Neven, sombres dans l'obscurité du soleil couchant, se sont violemment éclaircis, ils m'ont envoutée, hypnotisée, emprisonnée.

Mon esprit a semblé se mettre sur pause et une image s'est matérialisée derrière mes paupières : celle de Neven se penchant vers mes lèvres et de moi, brisant les dernières limites qui nous séparaient pour sceller notre lien en un baiser. Je me suis mise à trembler, d'envie, d'impatience et, sans réfléchir, guidée par cette drôle d'impulsion, je me suis avancée vers Neven.

Il m'a imitée. Bientôt il n'y a eu entre nous plus qu'un fin filet d'air. J'ai senti son souffle caresser ma joue, son haleine mentholée titiller mes narines. J'allais poser ma bouche sur la sienne, enivrée par la sensation grisante que créait sa peau sur la mienne, enivrée par cette impression qu'une lumière s'était réveillée en moi et qu'elle s'intensifiait, plus je m'approchais de lui.

J'avais besoin de l'embrasser, besoin d'aller plus loin, besoin que cette puissance, tapie au fond de mon ventre, enfle, enfle et éclate pour éclairer mon chemin. J'ai réduit les derniers millimètres qui nous séparaient à néant et, alors que mes lèvres allaient rencontrer les siennes, la voiture a fait une embardée.

Nos corps ont été secoués dans tous les sens, ma tête s'est mise à tourner et je me suis cognée la tempe. J'ai crié, Neven a juré et nos mains se sont détachées. Ses doigts se sont vissés au volant tandis que les miens se sont accrochés à mon siège. La route s'est troublée, tout est devenu flou : je ne pouvais plus différencier la forêt du bitume. La panique m'a submergée.

— Neven !

— Ne t'inquiète pas.

Sa voix était étrange, parfaitement contrôlée. Quand je l'ai regardé, j'ai découvert qu'il était entièrement maître de lui-même : ses gestes étaient mesurés, son expression détendue et, rapidement, le monde est redevenu net, le chemin s'est tracé devant nous et la voiture s'est stabilisée. Mon cœur battait la chamade, j'avais envie de vomir et des sueurs froides.

Neven m'a glissé un regard inquiet :

— Tout va bien ?

J'ai explosé.

— Putain mais c'était quoi ça ? Pourquoi tu as quitté la route des yeux alors que tu conduisais ? T'es malade ? On aurait pu mourir !

J'aurais voulu continuer à l'incendier, mais j'étais au bord de la crise de panique et j'hyperventilais. Je me suis arrêtée en plein discours de remontrances et ai posé mes mains sur mes genoux, tentant de me concentrer sur ma respiration. Je devais dominer ma peur. Nous étions sains et saufs, la voiture roulait tranquillement sur l'asphalte, son moteur ronronnant autour de nous. Il n'y avait plus de danger.

— Hé...

Neven a approché sa main de la mienne mais je l'ai repoussé d'un geste brutal.

— Ne me touche pas.

Le résultat m'effrayait trop. Il y avait un problème. J'avais cru que c'était moi qui m'inventais une vie mais je venais d'avoir la preuve que non : le contact de nos peaux nous affectait tous les deux. Il y avait un truc pas net, un truc magique dans cette histoire. Malheureusement, comme je n'avais pas fait mon éveil, je ne connaissais pas la raison de ce qui m'arrivait.

— Je suis vraiment désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris. Ça ne m'est vraiment jamais arrivé. Je n'ai jamais eu d'accident, je suis très prudent au volant d'habitude, tu peux me croire, a déclaré Neven au bout d'une longue minute.

Et je le croyais. Je savais qu'il était sincère. Le problème, c'était moi. Peut-être Nathan avait raison, peut-être étais-je plus puissante que la moyenne. Mais une chose était sûre : ce phénomène était surnaturel.

L'ennui, c'est que j'avais peur que ma famille me rie au nez si je leur racontais. Après tout, comment aurais-je pu être capable de ressentir la magie si elle n'avait même pas encore fini de s'installer dans mon corps ? C'était étrange, illogique, impossible.

J'ai soudain réalisé que Neven attendait une réponse de ma part : il serrait si fort le volant que ses phalanges avaient viré au blanc. Mettant de côté mes questions, j'ai fini par lui répondre le plus doucement possible :

— Je te crois. Il s'est passé un truc bizarre. C'est de ma faute. Je t'ai distrait.

C'était la vérité. Neven a pincé les lèvres mais il n'a rien dit. Les minutes qui ont suivi se sont égrenées dans un silence de plomb et enfin, le chemin s'est ouvert face à Moonlake. C'était une vaste étendue d'eau où tout le monde allait se baigner pendant les jours les plus chauds de l'été. Sa surface plane reflétait les derniers rayons du soleil, nous offrant un spectacle saisissant.

Le ciel était tacheté de bleu, de violet et de rose. Les couleurs se muaient les unes aux autres, encadraient parfaitement le soleil qui partait se cacher derrière les arbres. L'eau, cristalline, brillait de mille feux sous cette lumière chaleureuse et se transformait en parfait miroir, nous donnant l'impression de marcher sur les nuages.

— C'est magnifique, ai-je murmuré.

— Oui, a répondu Neven d'une voix rauque.

Sauf qu'il ne regardait pas le lac : ses yeux étaient rivés sur moi. J'ai laissé échapper un rire nerveux et me suis enfoncée dans mon siège. Au moins, la tension de l'accident était retombée... Bientôt, la maison de Cameron Lee est apparue. Elle était immense, le manoir anglais par excellence : style Tudor, avec une immense bâtisse à colombages, des fenêtres étroites et une cheminée très haute. L'architecture élisabéthaine dans toute sa splendeur.

Neven s'est engagé dans l'allée, des graviers se sont mis à crisser sous les pneus et la voiture a rejoint une dizaine d'autres, garée dans une énorme cour. Enfin, le garçon a coupé le moteur. Nous étions arrivés. Il s'est détaché rapidement, j'ai suivi le mouvement mais, au moment où j'allais sortir, il m'a ouvert la portière.

J'ai poussé un petit cri de stupeur et regardé en arrière.

— Qu'est-ce qu'il y a ? m'a demandé Neven.

— Tu... Tu étais à côté de moi il y a une seconde...

Il m'a adressé un sourire moqueur.

— Je te fais tellement d'effet que tu ne te rends plus compte de ce qui se passe autour de toi ?

J'ai froncé les sourcils.

— N'importe quoi. Je suis juste en train de me remettre de l'accident que tu as failli nous faire avoir, sale conducteur bon marché !

Neven s'est incliné gracieusement et m'a tendu son bras.

— Je suis sincèrement désolé pour cet incident malheureux, permettez moi, ma belle, de me rattraper.

J'ai souri à mon tour.

— Très bien.

J'ai tendu le bras et ai serré son poignet, prenant soin de ne toucher que le tissu de sa veste et surtout pas sa peau. Il m'a aidée à sortir de la voiture puis a verrouillé la porte.

— Allons à cette petite réception, a-t-il déclaré.

J'ai ri.

— C'est ça, très cher. Allons-y.

Nous avons marché jusqu'à l'entrée, ma main accrochée à son bras et avons sonné à la porte. Cameron Lee a ouvert, un sourire resplendissant sur les lèvres.

— Voilà mes amis préférés ! s'est-il écrié.

Il nous a saisis par les épaules et nous a balancés dans le salon, comme on aurait jeté des gladiateurs dans un arène. J'ai trébuché et automatiquement, Neven a passé un bras autour de ma taille pour me rattraper.

Nos regards se sont croisés et, pendant une seconde, le temps s'est arrêté.

— Regardez moi qui est là ?

Le ton acerbe de Lily m'a ramenée à la réalité et je me suis rendue compte, un peu tard, que nous étions au beau milieu de la salle à vivre, où presque tout le monde était rassemblé. Évidemment, toute l'attention était focalisée sur nous. Et il était trop tôt pour que l'alcool couvre notre entrée fracassante.

La soirée s'annonçait mouvementée.

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