Chapitre 45 - Que la fête commence
— OK., je viens, t'as gagné.
Mon cœur a explosé de joie sous le coup du soulagement. Un immense sourire a étiré mes lèvres et je me suis mise à applaudir comme une enfant devant un spectacle de marionnettes. Cameron acceptait de me raccompagner. Sans Neven ni mes parents à mes côtés, mon ami se présentait comme mon seul sauveur, capable de m'éviter de mourir dans d'atroces souffrances.
À vrai dire, je l'avais harcelé toute la journée, ne lui laissant pas vraiment le choix. Après m'avoir vue arriver en cours avec une mine terrible, le garçon s'était installé à mes côtés – repoussant au passage les multiples questions et piques de Lily.
Il n'avait rien dit, n'avait pas tenté de me tirer les vers du nez et c'était lentement, progressivement que j'avais fini par m'ouvrir pour lui avouer le mal qui me rongeait. Son premier réflexe avait été de m'inviter à passer la nuit chez lui. Mais le simple fait de l'imaginer se mettre en danger par ma faute m'avait filé des spasmes incontrôlables.
J'avais préféré lui dire que si je fuyais la dispute avec mes parents, elle serait bien pire le lendemain. Si seulement c'était vrai... La dispute serait épouvantable quoi qu'il arrive. Ma mère était au bord de la dépression nerveuse, elle utilisait toute son énergie à déployer les protections autour du Coven et le peu qu'il lui restait était brûlé par sa peur de voir Juliette lui être arrachée.
Elle ne serait pas calme ce soir, elle ne serait pas disposée à parler. Mais elle ne le serait très certainement pas ce mois-ci tout entier. Sauf que je ne pouvais pas expliquer ça à Cameron, sinon il chercherait par tous les moyens à m'extraire de ma famille détraquée et il se retrouverait au milieu d'une meute de vampires assoiffés de sang n'ayant pour seul objectif que de me tuer – et dévorant tout ce qui pouvait se mettre en travers de leur route.
Je ne pouvais pas lui faire ça. Non. Comme j'avais réussi à le convaincre que rentrer chez moi ce soir était une nécessité, on s'était mis d'accord : il me raccompagnerait à pieds – ses parents étant absents, il prenait un bus pour le trajet du retour – et nous supplierions les adultes de le raccompagner en voiture.
Par les temps qui couraient, dispute ou pas, la question ne se posait pas : mon père ne laisserait jamais Cameron rentrer seul dans la nuit tombante, même s'il était humain, même s'il était un garçon, même s'il ne correspondait pas au profil des victimes. En fait, ce que nous espérions tous deux, c'était encore plus : vu comment mes parents l'appréciaient, nous croisions les doigts pour qu'ils en oublient leur colère et qu'ils l'invitent à dormir, m'évitant au passage de passer la pire soirée de ma vie.
Ce n'était pas gagné, loin de là. Mais ça avait le mérite d'être encourageant et ça me permettait de ne pas me diriger hors du lycée avec une boule de plomb pesant dans mon ventre. J'étais en train de tirer la fermeture de mon sac quand Cameron m'a attrapée par le coude pour me tirer.
— Si tu veux bien, j'aimerais qu'on ne soit pas les derniers à sortir ou sinon je vais encore devoir jouer le garde du corps face à Miss Lily Adams la cinglée.
J'ai gloussé.
— Voilà un surnom qui lui va à ravir !
Il m'a pincé le bras en guise de réponse, mais j'ai bien vu le sourire qu'il essayait de cacher derrière son air agacé.
— Avoue que tu aimes jouer les gardes du corps, ai-je repris alors que nous nous élancions dans les couloirs sans un regard en arrière.
Nous marchions d'un pas rapide et je me battais avec mon manteau pour fermer les boutons un à un. Ceux-ci semblaient déterminés à me résister, s'amusant à faire glisser mes doigts tout autour et menaçant de me casser un ongle.
— Je n'ai pas encore décidé si ça me plaisait ou si je devais demander de l'argent en échange, a-t-il répliqué d'un ton pince-sans-rire.
J'allais me moquer quand ma main a dérapé pour la énième fois, m'extirpant un juron. À force de nous presser, j'allais finir par me blesser ! Un rire a retenti tout contre mon oreille et mon ami s'est placé brusquement devant moi, m'obligeant à m'arrêter net.
— Qu'est-ce que tu...
Cameron ne m'a pas laissée terminer ma phrase : il a repoussé mes mains pour s'atteler à la fermeture de mon manteau pendant que je lui louchais dessus, interdite. Lorsqu'il a fini, il s'est redressé et en croisant mon regard ébahi, il m'a décoché un clin d'œil.
— Je viens de décider que mon rôle n'était pas celui d'un garde du corps, s'est-il expliqué en haussant les épaules.
— Oh, vraiment ? Et en quoi il consiste alors ?
Il m'a ébouriffé affectueusement les cheveux.
— Je suis ta nounou, Alya.
— Hein ?
Ma réaction lui a tiré un éclat de rire. Puis, ne cherchant pas à poursuivre cette drôle de conversation, ses doigts se sont à nouveau arrimés à mon coude et il m'a emmenée dans les couloirs, nous faisant reprendre notre démarche sportive.
— Tu sais que je n'ai pas une bonne endurance ? me suis-je écriée alors que nous dévalions les escaliers.
C'était vrai : nous avions à peine parcouru une cinquantaine de mètres et je respirais comme Dark Vador dans ses mauvais jours.
— Quelle chochotte ! On doit bien commencer le sport un jour ou l'autre, il faut croire que ce jour est arrivé pour toi.
Cette réplique me donnait la nausée.
— Oh non, le sport et moi ne faisons pas bon ménage. Tu vois Tim, de la terminale D ?
— Qui ça ?
— Voilà ! Je suis pareille, il est en sport avec nous mais personne de la classe ne le connaît. Tu sais pourquoi ? Parce qu'il est mauvais et qu'il n'est pris dans aucune équipe. Je fais partie de cette catégorie d'individus.
Cameron a ralenti. J'ai d'abord cru que c'était par bonté d'âme mais après quelques secondes, j'ai compris que c'est parce qu'il était pris d'un accès d'hilarité. Agacée, je lui ai administré une petite tape sur l'épaule.
— Hé, qu'est-ce qui te prend ?
Il a essayé de m'expliquer entre deux rires essoufflés :
— J'ai envie de te dire ma super réponse mais tu vas me taper encore plus fort.
— Hein ? Tu veux dire quoi ?
Évidemment, avec ses mots, il venait de piquer ma curiosité.
— Tu me promets de ne pas me frapper ?
J'ai haussé un sourcil. Nous nous étions arrêtés au milieu des escaliers et il me dévisageait de son regard malicieux, celui qu'il avait quand il allait me sortir une blague qui me ferait rougir. J'ai pesé le pour et le contre : d'un côté, si je lui promettais, alors il pourrait dire n'importe quoi et continuer de se moquer de moi sans que je puisse me défendre. D'un autre, si je refusais, il ne m'avouerait pas le fond de sa pensée et ça me torturerait tout le long du trajet.
Le choix était finalement vite vu.
— Très bien, promis, je ne te taperai pas.
Son sourire s'est encore élargi.
— Super ! Tu me disais que tu faisais partie de ceux qu'on ne remarquait pas en cours de sport, tu te souviens ?
J'ai acquiescé, intriguée.
— Eh bien je voulais juste te dire que moi je ne pouvais pas ne pas te remarquer, puisque tu es celle qui hante mes nuits et peuple tous mes rêves.
Quel idiot. Par réflexe, j'ai levé la main mais Cameron l'a rattrapée au dernier moment.
— Non mais oh ! Tu m'as fait une promesse.
Il avait raison. J'ai bougonné en baissant le bras.
— Sérieusement, toi et tes répliques à deux balles...
Il a ri de plus belles.
— Je sais, je sais, je suis incroyable.
— Pas dans le bon sens du terme.
Je l'ai planté là, sur ces mots, et je me suis mise à dévaler les marches, sachant pertinemment qu'il trouverait assez vite une réponse pour me clouer le bec.
— Attends !
Ç'a été à mon tour de rire aux éclats et nous nous sommes poursuivis dans les couloirs du lycée, émergeant sur la cour en un temps record.
Tout notre chemin s'est déroulé dans cette ambiance. Cameron Lee avait le don de me faire oublier chacun de mes problèmes. Avec lui, la vie semblait si simple, si belle. Les obstacles n'étaient rien d'autre que des nuages qui entachaient le ciel lumineux constituant notre vie.
Je conservais donc un immense sourire jusqu'aux abords de Silverwood. Puis la route de campagne a peu à peu laissé place à la forêt, dévoilant les silhouettes effrayantes des arbres dénudés et mon cœur s'est serré. Voyant mon teint pâlir, Cam s'est arrêté.
— Tu vas bien ?
Je me suis mordu la lèvre.
— Pas trop... C'est dingue, j'ai toujours adoré Silverwood et depuis... tu sais... depuis les meurtres, je suis tout le temps terrifiée. C'est triste.
Mon ami a pincé les lèvres, dessinant une moue compatissante sur son doux visage.
— Je sais... Je t'avoue que même moi, je ne suis pas très à l'aise à l'idée de traverser ce bois... Si tu veux, on peut toujours faire demi-tour et aller chez moi ?
Comme j'aurais aimé dire oui ! Abandonner ma famille derrière moi, abandonner toute prudence et aller ailleurs, loin de cet endroit qui empestait la mort à plein nez. Pendant un instant, mes pieds ont crissé dans la neige alors que j'hésitais.
La tentation était tellement grande... Silverwood était tellement sinistre... Mais un flot d'images, illustrant ma nuit passée avec Neven, a explosé dans mon esprit et je n'ai pas pu me résoudre à accepter sa proposition.
S'il arrivait quelque chose à ce garçon en or, je ne pourrais jamais me le pardonner, je ne pourrais pas vivre avec ce poids sur la conscience. Je préférais encore me promener dans la forêt seule, sous une tempête de neige, en pleine nuit et toute nue.
— Non, Cam, je suis désolée. Je ne peux vraiment pas. Mais si ça te dérange, laisse-moi ici, je me débrouillerai.
C'était un mensonge éhonté : je lui avais demandé de me raccompagner justement afin d'éviter d'avoir à pénétrer cette forêt sans personne pour surveiller mes arrières. Non pas que je croyais Cameron assez fort pour lutter contre un groupe de vampires, mais de ce que j'avais saisi des derniers meurtres, les victimes étaient toujours seules quand on les avait enlevées.
Soudain, une main s'est abattue sur mes épaules, me faisant sursauter.
— Enfin, beauté, tu crois vraiment que je vais t'abandonner ici ? Non mais pour qui te me prends ? Quelle nounou je ferais, si je te quittais devant Silverwood ?
Il a réussi à me tirer l'ombre d'un sourire. Mais très vite, j'ai levé les yeux et découvert que le soleil entamait sa descente vers l'Ouest et je me suis reprise :
— Très bien, on devrait se presser alors. Histoire de ne pas avoir à nous trouver dans la forêt au milieu de la nuit !
Il m'a fait une pichenette sur le nez.
— À toi l'honneur.
J'ai agrippé sa main et nous nous sommes enfoncés dans l'obscurité. Nous avons essayé de nous déplacer aussi rapidement que possible, malgré le verglas qui s'était formé sur le sentier. Le vent hurlait entre les branches sèches, faisant craquer le bois autour. Mais sinon, tout était silencieux.
La neige avait enfoui le monde dans une bulle hermétique. Seuls les grincements des arbres fatigués et le crissement de nos bottes dans la poudreuse perturbaient la symphonie mutique qui emprisonnait la forêt. Ça ne me rassurait pas. J'ai accéléré la cadence, malgré les risques de chute, craignant que la lune nous prenne de vitesse et nous recouvre de son rideau ténébreux.
Rapidement, nous avons atteint la moitié du sentier. Nous étions bientôt arrivés. C'est là que mon cœur a manqué un battement et que les poils de ma nuque se sont hérissés. Je me suis crispée mais ne me suis pas arrêtée de marcher pour autant. J'avais retenu la leçon : je ne devais pas me laisser pétrifier par la peur.
Nous étions proches de ma maison, proches de mes parents sorciers, proches de la protection surnaturelle. Une fois là-bas, nous serions en sécurité. Même si j'avais la terriblement familière impression que quelqu'un nous suivait à la trace, je ne devais pas faire demi-tour, je ne devais pas chercher le responsable de cette sensation.
Ça nous mettrait tous les deux en danger.
— Ça va ? a chuchoté Cameron.
J'ai relevé la tête et croisé son regard inquiet, planté sur moi.
— Oui, je veux juste arriver à la maison le plus vite possible. Il fait froid, ici.
Je mentais. Ma voix tremblait. Mon souffle chuintait. Mes mains étaient moites. Je mentais et Cameron le savait. Il le voyait. Mais il n'a pas posé de question. Peut-être parce qu'il la percevait, cette menace qui planait au-dessus de nos têtes ? Celle qui chuchotait derrière chaque empreinte que nous imprimions dans la neige, celle qui caressait nos cheveux lorsque la brise s'élevait, celle qui gelait nos cœurs affolés alors que nous traversions le bois à toute vitesse.
Cameron n'a rien dit, et ça m'a confirmé qu'il y avait un problème, que je ne rêvais pas. Il s'est quasiment mis à courir. Il le sentait, le danger. Je n'étais pas la seule. Hélas, au lieu de me rassurer, ce constat m'a fait paniquer. Parce qu'il confirmait que je n'étais pas folle ni paranoïaque, il confirmait que nous n'étions pas seuls, il confirmait qu'on nous traquait.
Nos mains se sont serrées plus fort, nos pieds se sont enfoncés plus profondément, nos jambes se sont déplacées plus vite. Nous ne parlions plus, nous ne tentions plus nos traits d'humour habituels. Nous nous étions transformés. A présent, nous étions deux adolescents portés par la peur, deux humains guidés par leur instinct.
Enfin, ma maison s'est révélée derrière les arbres. J'aurais pu crier de joie. J'ai poussé plus fort sur mes cuisses, Cameron m'a entraînée avec lui, me tirant vers l'avant pour nous extirper de Silverwood.
— On y est ! s'est-il exclamé alors que le sentier s'agrandissait pour nous ouvrir le passage.
J'allais lui répondre, j'allais me réjouir quand un détail m'a frappée.
— Merde !
— Quoi ?
Le ton de Cameron était glacial, il était frigorifié par l'angoisse. Serrant ses doigts entre les miens, tentant de ne pas ralentir, je lui ai expliqué :
— Les lumières sont éteintes, mes parents ne sont pas encore rentrés.
La porte n'était donc pas ouverte. J'allais devoir la déverrouiller.
— C'est pas grave, on va quand même y arriver ! m'a encouragée mon ami.
C'était dingue, il n'avait aucune idée de ce qui se passait, ne comprenait pas pourquoi nous courions mais il semblait saisir la gravité de la situation. Il n'avait pas besoin d'explication pour appréhender le danger. Il était un homme avant tout, un homme pourvu d'un instinct de survie. Dès lors que son existence était menacée, il agissait sans remettre ses pulsions en doute. Et ça m'arrangeait beaucoup !
J'ai acquiescé et nous avons débouché sur la cour, face à ma maison. J'ai remercié mon père d'avoir pensé à la sabler, nous permettant ainsi de prendre encore de la vitesse. Nous sommes arrivés à la terrasse en un temps record et bientôt, nous étions face à l'entrée et je fouillais dans mon sac pour trouver mon trousseau tandis que Cameron guettait les environs en tapant nerveusement du pied.
— Tu peux faire plus vite, Alya ? m'a-t-il doucement pressée alors que je glissais mes doigts au fond d'une poche.
— Je ne comprends pas... ai-je soufflé.
J'ai levé la tête distraitement, m'assurant que mon jardin n'était pas peuplé de nouveaux arrivants puis je me suis replongée dans mon cartable, horrifiée de ne pas mettre la main sur ces foutues clés.
— Qu'est-ce que j'en ai fait ?
Cameron a juré puis il a fait volte-face pour me regarder.
— Tu sais quoi ? On va faire ça à ma façon.
Sans me laisser le temps de comprendre, il a attrapé les coins du sac et l'a retourné, vidant tout son contenu à nos pieds. Cinq cahiers sont tombés, ainsi que ma trousse, des stylos usagers, des feuilles volantes, un paquet de mouchoirs, des cartouches d'encre vides, des serviettes hygiéniques, une moitié de gomme... Mais pas de clés.
Et c'est là que je me suis rappelée : ce matin, ma mère m'avait fait sortir en catastrophe. Elle m'avait guidée hors de la maison. Elle n'avait pas pensé à me faire prendre mon portable... ni mes clés. L'horreur m'a frappée de plein fouet : nous ne pourrions pas rentrer. Nous étions bloqués là et le soleil déclinait à vue d'œil.
— Cameron, ai-je prononcé d'une voix chevrotante.
Il n'a pas aimé mon intonation. Levant la tête, son regard s'est décomposé en trouvant le mien.
— Tu ne les as pas, c'est ça ?
J'allais lui répondre, opiner lentement du chef en signe de défaite. J'allais me confronter à son expression accusatrice et à ses possibles plaintes. C'était mon intention. Mais je n'ai pas eu le temps.
Un bruit a résonné derrière nous. Nous nous sommes retournés d'un bond, l'adrénaline nous portant son aide inutile. Mes yeux se sont mis à fouiller le bois, à la recherche d'un quelconque mouvement. Mon cœur battait à cent à l'heure, tout mon corps était secoué de soubresauts, ma gorge était sèche, mes yeux humides, mais je ne discernais rien d'autre que l'obscurité qui s'était écrasée sur Silverwood.
Les ombres se mélangeaient, arbres s'entrelaçant avec buissons et terre.
Je ne voyais rien d'autre que le devant de mes pieds.
Je n'entendais rien d'autre que ma respiration saccadée.
Je ne sentais rien d'autre que la terreur qui tatouait ma peau de chair de poule.
Jusqu'à ce qu'un cri déchirant résonne.
J'ai sursauté.
Puis j'ai compris d'où venait ce cri. Mon sang s'est glacé, mon cœur s'est arrêté, mon souffle s'est coupé. Lentement, très lentement, comme si je ne voulais pas savoir, j'ai tourné la tête. Et je les ai vus : Cameron, le plus beau garçon de Ryneshire, le mec au sourire ravageur, mon meilleur ami, le corps mou, les membres tremblants... Et le cou offert aux crocs luisants d'un vampire.
— On t'a manqué ? a murmuré une voix contre mon oreille.
Je n'ai pas eu le temps de répondre, ni même de pivoter. Deux bras se sont refermés sur moi et m'ont tirée en arrière.
Cameron et moi n'avions pas réussi à entrer.
Nous avions échoué.
J'avais échoué.
Et le soleil avait déserté le ciel depuis une minute.
Il faisait nuit, l'heure était venue pour les vampires de chasser, et nous étions leur gibier.
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