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Chapitre 26 - Une présence chaleureuse

La sonnerie du téléphone a continué de résonner dans mon dos, mais je ne l'entendais plus. J'avais l'impression d'être emprisonnée dans un brouillard cognitif, je ne percevais plus que le bourdonnement de mon sang qui s'échauffait dans mes veines.

J'ai fixé mes yeux hagards sur le petit loquet et, soudain, un bruit sourd a heurté la porte. Mon souffle s'est coincé dans ma gorge et je suis restée immobile, les jambes en coton et les mains tremblantes tout en suppliant intérieurement que le cadenas tienne bon et que le foutu sortilège de ma mère s'avère plus efficace que ce qu'il ne semblait être en cet instant.

La poignée s'est remise à tourner et, une seconde fois, le bois a frémis, secoué par une pression qui venait de dehors. Le cœur au bord des lèvres, j'ai commencé à douter. Et si la magie de la vie n'était pas assez puissante ? Et si la personne, de l'autre côté de cette porte, faisait partie de la communauté de la nuit ?

Je me souvenais très bien de ce que m'avait révélé Neven a ce sujet : les sorciers de la vie redoutaient l'autre espèce et était prête à lui inhiber tous ses pouvoirs pour maintenir l'ordre. Ça ne pouvait vouloir dire qu'une chose : leur puissance était supérieure, ils ne faisaient pas le poids face à eux.

Alors que le verrou résistait encore à l'assaut, j'ai dégluti et me suis soudain réveillée de ma transe : je devais agir, et tout de suite. Oubliant la porte, je me suis jetée sur le téléphone fixe, près du canapé, en espérant que c'était ma mère qui m'appelait une seconde fois pour prendre de mes nouvelles.

Elena Clarke était peut-être une sorcière de la vie, mais c'était la plus puissante que Ryneshire ait jamais connu. J'avais entendu la mère de Lily le dire, une fois. Et son intonation grave m'avait permis de comprendre qu'elle ne rigolait pas.

Atteignant le téléphone, je l'ai agrippé puis me suis à nouveau repliée dans le couloir, pour me dissimuler des fenêtres, de peur qu'il y ait une autre personne dehors et qu'elle puisse m'espionner. Une fois réfugiée dans mon abris de fortune, j'ai décroché sans même vérifier le nom qui s'affichait sur l'écran et, par des gestes frissonnant d'effroi, je suis parvenue à glisser le combiné sous mon oreille.

— Allô maman ? Ça ne va pas du tout ! Il y a quelqu'un dehors, je ne sais pas quoi faire, ils essaient de rentrer dans la maison, je...

— Oh là, Alya... Tout va bien ?

Le désespoir m'a assaillie quand j'ai compris qui était à l'autre bout du fil.

— Cameron ? ai-je murmuré, au bord des larmes.

— Oui, c'est moi. Je t'appelais pour savoir si t'étais sûre de ne pas vouloir venir à ma fête... Mais on dirait qu'il y a un problème. Qu'est-ce qui se passe ?

En temps normal, je lui aurais sûrement raccroché au nez pour appeler ma mère, mais nous étions le soir d'Halloween et je savais pertinemment que si ce n'était pas elle qui me contactait, je n'avais aucune chance de joindre qui que ce soit.

Aussi, m'accrochant à la seule présence amie, à cette voix chaleureuse qui étouffait les coups répétés que ma porte subissait depuis cinq minutes, j'ai tout déballé sans hésiter :

— Cameron, quelqu'un a saccagé ma terrasse et essaie de rentrer dans ma maison. Je ne sais pas qui c'est, je n'ai vu personne mais...

— Attends !

J'ai entendu des rires derrière mon ami et une fille l'a appelé d'une voix langoureuse. Prise de panique, j'ai supplié :

— Cameron, ne t'en va pas ! Par pitié, ne me laisse pas, je...

— Pas de panique Alya, je ne te laisse pas, je sors de ma maison pour mieux t'entendre.

Son ton était inquiet et peu à peu, le brouhaha qui accaparait la ligne s'est évaporé. Enfin, la voix du garçon est devenue nette et il a repris :

— Tu es chez toi ? Toute seule ? Je croyais que t'avais un truc familial ? Est-ce que t'as appelé la police ?

La police ?

Mais oui ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé ?

— Oui, je suis chez moi. Mes parents ont eu une urgence à cause de Juliette qui a fait une crise d'appendicite et ils m'ont laissée toute seule pour la nuit (comme je l'avais dit, les mensonges, c'était mon rayon, j'étais habituée). Je... je n'ai appelé personne, ai-je fini par avouer, honteuse.

Cameron a soupiré.

— O.K. tu peux me dire si les cognements sont forts ? Tu sais, on est le soir d'Halloween, à tous les coups tu es tombée sur des gamins qui cherchent à te faire une mauvaise blague.

J'en doutais fortement. Mais écoutant ses conseils, j'ai tendu l'oreille pour lui décrire. C'est là que j'ai réalisé que le silence était revenu. Mes poils se sont hérissés sur ma nuque.

— Ca... Cameron, je n'entends plus rien !

La panique a déferlé dans mes veines. Dans les films d'horreur, c'était toujours au moment où le tueur disparaissait qu'il attaquait. C'était le principe, le code d'honneur : ne jamais quitter des yeux l'ennemi. Et je venais de faire l'erreur.

Agitée de soubresauts, j'ai insisté :

— Il n'y a plus personne derrière la porte. Tu penses qu'il a trouvé un moyen de rentrer par un autre endroit ? Qu'est-ce que je fais ? Je...

— Du calme, Alya, respire.

J'ai obéi et pris une profonde inspiration, serrant les doigts si fort autour du combiné que le plastique a craqué.

— Est-ce qu'il y a un autre moyen de rentrer dans ta maison que par la porte d'entrée ?

Je n'ai pas réfléchi une seconde :

— Non. A part les fenêtres, il n'y a pas d'autre porte qui mène à dehors.

— Très bien (a repris mon ami d'un ton où perçait le soulagement), s'il était rentré en cassant un carreau, tu l'aurais entendu. Je pense qu'on t'a fait une mauvaise blague.

La peur m'a de nouveau envahie.

— Attends ! Ne me laisse pas, j'ai...

— Qui a dit que je te laissais ? Tu es toute seule, terrorisée et même si je suis presque sûr que c'était un prank, je ne préfère pas prendre le risque. Je vais demander à mon frère de m'amener chez toi, je serai là dans une heure... Ça ira ? Tu veux qu'on reste au téléphone pendant ce temps ?

Mon cœur a fondu en entendant ces mots. Clairement, je ne méritais pas un ami comme Cameron Lee. En fait, personne ne le méritait. Il était au-dessus de tout le monde. Soupirant de soulagement, j'ai répondu :

— C'est parfait. Merci, Cameron, tu ne sais pas à quel point tu me sauves...

— T'en fais pas. C'est normal. Du coup, tu veux qu'on reste au téléphone où je te rappelle quand j'arrive ?

J'aurais bien voulu éviter qu'il ne raccroche mais je sentais que ça allait lui compliquer la vie. Aussi, prenant sur moi, j'ai répondu :

— Non, t'inquiète. Mais fais vite s'il te plaît, je t'avoue que je ne suis pas sereine.

Cameron a gloussé.

— Oui, je me doute. Je fais au mieux... à tout de suite !

La communication s'est coupée et, sans pouvoir le contrôler, j'ai glissé un regard craintif vers la porte. Heureusement, aucun cognement agressif n'a répondu.

Après avoir appelé ma mère trois fois, mon père tout autant et Juliette deux fois, j'ai attendu impatiemment l'arrivée de Cameron Lee, recroquevillée dans l'entrée. J'avais beaucoup trop peur de m'avancer dans le salon, trop peur que quelqu'un puisse m'observer depuis les fenêtres, si bien que je ne pouvais même pas rejoindre ma chambre pour prendre mon portable.

Après ce qui m'a paru une éternité, le fixe s'est remis à brailler et j'ai failli le faire tomber.

— Allô ?

— C'est moiiii ! Je suis devant ta porte.

Regardant l'écran, je me suis soudain rendu compte qu'il ne s'était pas écoulé plus de trente minutes.

— Bah dis donc, t'as fait vite ! ai-je soufflé, réconfortée.

— Pour toi, Alya, je serais prêt à devenir un super héros.

J'ai ricané puis me suis levée pour m'approcher de l'entrée d'un pas prudent.

— Du coup, tu es sur la terrasse... c'est ça ?

C'était peut-être idiot de demander, mais il était tout bonnement hors de question que j'ouvre une nouvelle fois cette porte si je n'étais pas sûre de l'identité de celui qui se trouvait derrière.

— Oui, c'est ça, a-t-il assuré, d'une voix apaisante.

Prenant mon courage à deux mains, j'ai tiré sur le loquet et tourné la poignée pour trouver... Cameron Lee, sous le porche, les cheveux en bataille et un manteau rose sur le dos. Puis j'ai vu une voiture faire marche arrière et disparaître dans la forêt.

Le garçon m'a adressé un sourire chaleureux en m'ouvrant ses bras.

— Ça va, petite trouillarde ?

Sans réfléchir, je me suis jetée sur lui, le serrant contre moi en tremblant. Non, clairement, ça n'allait pas. Je venais d'avoir la peur de ma vie et pour la première fois, je ne me sentais pas abandonnée. Ce soir, si Cameron n'avait pas pensé à moi, j'aurais dû affronter cet évènement seule. Ma famille n'aurait pas répondu et Kitty passait Halloween avec son plan cul – je n'avais aucune idée de son identité, mais apparemment, il n'habitait pas dans le coin puisqu'elle avait tenu à me demander plus de dix fois si je ne voulais pas faire un truc avec elle avant de prendre ses billets.

En bref, sans lui, j'aurais sûrement fait une crise cardiaque. Il était mon sauveur. Voyant combien j'étais ébranlée, il m'a étreinte avec tendresse et a posé son menton sur mes cheveux, signe qu'il était prêt à attendre aussi longtemps qu'il me faudrait.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé sur cette terrasse. Mais peu à peu, mes tremblements de peur se sont transformés en tremblements de froid et, lorsque je l'ai enfin réalisé, je me suis détachée de mon ami avec un rire gêné.

— Quelle idiote je fais. Tu viens jusque chez moi pour m'aider et moi, je ne te fais même pas entrer. Suis-moi.

Trop mal à l'aise pour voir sa réaction, je lui ai tourné le dos pour l'inviter dans ma maison. A peine a-t-il passé la porte que je me suis jetée derrière lui pour fermer à double tour. Il a observé mon geste avec amusement.

— Dis-moi, Clarke, tu ne me crois pas capable de te protéger ?

Je l'ai jaugé du regard.

— Contre un tueur en série psychopathe et assoiffé de sang ? Non, désolée...

Cette fois, il a éclaté d'un rire franc et un petit sourire s'est formé sur mes lèvres.

— Très bien. Ça te dit qu'on se fasse à manger ? Je n'ai pas encore dîné et je suis mort de faim.

Lorsqu'il a prononcé ces mots, mon ventre s'est mis à gargouiller. C'est vrai que j'avais dormi toute la journée et que je n'avais rien avalé depuis hier. Me mordillant la lèvre, j'ai répondu d'un ton enjoué :

— Ça m'a l'air d'être une excellente idée.

— Parfait, terreur, montre-moi ta cuisine.

Il m'a ébouriffé les cheveux et je l'ai repoussé en gloussant, mettant enfin de côté mon angoisse pour me baigner dans son soleil. Cameron Lee était quelqu'un de rayonnant. Je l'ai amené dans la cuisine en rigolant et c'est sur cette note joyeuse que s'est déroulée toute la soirée.

Nous avons préparé à manger avant de nous affaler devant la télé pour dévorer nos assiettes en regardant Friends. Il m'a expliqué qu'il était si pressé de me rejoindre, qu'il avait pris le premier manteau qui lui tombait sous la main et qu'il s'était rendu compte trop tard que ce n'était pas le sien. Ça m'a fait rire jusqu'aux larmes. Nous avons regardé plus d'une vingtaine d'épisodes, avons joué à plusieurs jeux de société et nous sommes même mis à danser sur Earth Wind and Fire.

Vers cinq heures du matin, je me suis endormie avec lui au milieu du salon, sans vraiment m'en rendre compte, le sourire aux lèvres et une sensation de chaleur enveloppant mon cœur. Le lendemain, il est parti à onze heures et demi, après avoir pris le temps de partager mon petit déjeuner et de s'être assuré que j'étais prête à me retrouver seule.

En le quittant, je l'ai de nouveau étreint de toutes mes forces, le remerciant un nombre incalculable de fois.

— Eh... C'est normal ! T'es en train de devenir ma meilleure amie, Aly, et que ne ferais-je pas pour mes meilleurs amis ? En plus, si tu veux savoir un secret, c'est Neven qui m'avait fait promettre de prendre soin de toi ce soir. Donc je ne suis pas le seul à remercier.

— Neven t'a demandé de garder un œil sur moi ? Mais quand ça ? me suis-je étonnée.

Il m'a décoché un clin d'œil.

— Pas plus tard qu'hier matin. Oh, c'était pas très intéressant : un message très concis et assez directif. Mais j'ai préféré l'écouter (il s'est arrêté quelques secondes pour m'ébouriffer ENCORE les cheveux) et j'ai eu raison !

— Ça, c'est sûr ! me suis-je exclamée.

Je lui ai pris les mains tout en affectant un ton sérieux :

— Mais je m'en fiche que ce soit Neven qui te l'ait demandé ou non. Le plus important, c'est que tu m'as appelée et que tu es venu. Peut-être que ce n'était rien d'autre que des gosses qui se moquaient de moi, mais tu as quand même annulé ta soirée pour la passer avec moi. Je ne l'oublierai pas. Merci Cameron.

Son visage s'est fendu d'un sourire gêné.

— Y a pas de problème. Bon, mon frère est en train de s'impatienter.

Derrière nous, la voiture s'est mise à klaxonner, confirmant ses dires.

— On se voit vite !

— Ouais, je t'appelle ! m'a promis Cameron.

Puis il m'a tourné le dos pour courir jusqu'au véhicule. Il a pivoté une dernière fois en l'atteignant pour me faire un petit signe de la main puis il s'y est engouffré et a claqué la portière. Quelques secondes plus tard, la voiture s'est remise en marche et elle s'est effacée derrière les arbres.

J'ai fermé la porte pour me protéger du froid et me suis appuyée sur le chambranle en repensant à la soirée : qui l'eût cru ? La nuit qui devait être la pire de l'année s'était transformée en l'une des meilleures.

Le sourire aux lèvres, je suis allée préparer le déjeuner pour ma famille qui ne tarderait pas à rentrer. Finalement, on ne m'avait peut-être pas abandonnée. Et ce sentiment de plénitude, balayant ma solitude avec vigueur, m'a donné un nouveau relent d'énergie. J'étais prête à subir l'exclusion des sorcières, j'étais prête à me sentir inférieure à elles. Parce que maintenant, je savais que j'avais quelqu'un avec moi, quelqu'un pour me protéger et me donner le sourire quoi qu'il arrive.

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