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Chapitre 24 - Entre rêves et cauchemars

Pourquoi prends-tu autant de temps ?

J'ai cligné des yeux et découvert la femme au sari rouge, face à moi. Toujours perdue au milieu de la marée de fleurs immaculées, elle s'était cependant un peu rapprochée, tendant ses doigts fins et graciles dans ma direction.

Viens, sorcière... a-t-elle répété.

Mon cœur s'est affolé tandis que je tentais d'esquisser un pas. Hélas, les racines semblaient déterminées à me barrer la route : s'enroulant autour de mes chevilles, elles m'empêchaient d'avancer, me retenaient sur place, incapable de rejoindre la femme aux cheveux flottants et au regard incandescent.

J'ai besoin de toi, sorcière, vite ! a-t-elle insisté.

Je... je ne peux pas... ai-je répondu dans un souffle.

La nuit était lourde, elle pesait sur mes épaules et les quelques rayons de la lune teintaient le paysage d'une nuance iridescente, fantomatique. J'avais l'impression d'être seule au monde, à des années lumières de cette mystérieuse femme, qui voulait tant que je la rejoigne.

Soudain, l'air est devenu épais autour de moi. Le champ s'est agité, rugissant sous la puissance des bourrasques et ma chevelure s'est emmêlée, fouettant violemment mon visage. Mes épaules ont été poussées et j'ai manqué de tomber, entraînée par la force de ce souffle surnaturel.

Je te dis de venir !

Cette fois, la femme a hurlé. Sa voix a fait trembler la terre où mes pieds reposaient et la lune s'est cachée derrière les nuages, fuyant les échos assourdissants de son ordre qui se répercutaient partout dans le ciel.

L'obscurité nous a envahies et j'ai dû plisser les paupières pour réussir à la discerner.

Sorcière, je ne te vois pas, je t'entends à peine... J'ai besoin que tu te rapproches ou alors... (elle a fait une courte pause et une drôle de sensation m'a traversée le dos : un frisson glacé par la peur) Crie-moi ton nom.

Je ne savais pas pourquoi, mais je n'en avais pas envie, une voix à l'intérieur de mon esprit me hurlait de me taire. Hélas, son ton était intransigeant et sa présence m'intimidait, si bien que j'ai décidé d'ignorer mon instinct, malgré l'alarme qui s'égosillait dans mes oreilles.

Je m'appelle A...

Subitement, l'air s'est coupé, ma gorge s'est fermée et aucun son n'a pas s'échapper de mes lèvres.

Qu'as-tu dit ? s'est impatientée la femme.

Je m'appelle A...

Cette fois, ma poitrine s'est comprimée et mes poumons se sont serrés, faisant naître une douleur insupportable dans mon corps. Je me suis pliée en deux, cherchant l'oxygène qui s'était évaporé de mes narines et, tandis que la femme continuait de réclamer mon nom, je me suis sentie perdre l'équilibre.

Mon corps a chuté, mon visage a rencontré la terre et, sans pouvoir résister, j'ai fermé les yeux. Les racines des fleurs blanches se sont mises à ramper et je les ai senties recouvrir mon dos, me capturer, m'emprisonner, m'effacer. Je n'ai pas pu lutter, doucement, je me suis laissée avaler, jusqu'à disparaître entièrement sous terre...

***

— Non !

Je me suis brusquement redressée, tendant les mains dans le vide, griffant un ennemi invisible. Cependant, après quelques battements de paupières, j'ai soudain réalisé que je ne me trouvais plus dans le champ, mais dans un lit et la respiration apaisée de Juliette m'a ramenée à la réalité. Je me trouvais au beau milieu de ma chambre. Ça n'avait été qu'un cauchemar.

Pourtant, je sentais encore la matière rugueuse de racines qui s'entortillaient autour de mes bras et la voix de la femme au sari avait fait naître un acouphène dans mon tympan gauche. Me massant les tempes, je me suis répété que j'avais tout imaginé à voix basse, tentant de lutter contre le flot de panique qui continuait de comprimer ma poitrine.

Peu à peu, la peur s'est écartée et j'ai pu me rallonger. Mon corps tremblait toujours, contrecoup de l'adrénaline, mais j'ai monté ma couverture jusque sous mon nez et je me suis recroquevillée en position fœtale jusqu'à ce que mon souffle reprenne un rythme normal.

Après que les soubresauts qui m'agitaient se soit calmés, j'ai roulé sur le dos, fixant le plafond tout en posant une main moite sur mon front.

— Non mais qu'est-ce qui m'a pris ? ai-je murmuré.

Ce n'était pas mon genre de faire des cauchemars, encore moins qui me réveillaient la nuit, et pourtant, c'était la deuxième fois que cela m'arrivait en l'espace de quelques semaines. Poussant un soupir, j'ai attrapé mon portable et cliqué sur Netflix, abandonnant tout espoir de me rendormir après la frayeur que j'avais eue malgré l'heure tardive.

Le lendemain, j'étais au bout de ma vie. Avec trois heures de sommeil sur le compteur et des courbatures au cerveau à force de repenser à ce que Neven m'avait raconté la soirée précédente, j'avais plus l'air d'un zombie que d'une sorcière de la nuit. Enfin, si l'on considérait que les sorcières de la nuit étaient toutes aussi resplendissantes que le beau Neven dont le teint d'albâtre reflétait le soleil de façon presque surnaturelle et dont le visage ne semblait connaître l'existence des cernes.

En descendant dans le salon pour saluer ma famille, Juliette a poussé un cri d'horreur. Ma cousine et le tact, ça faisait deux.

— Bon sang, tu t'es pas démaquillée avant de te coucher ou c'est ta vraie tête ?

J'ai préféré ignorer la question et me suis effondrée sur ma chaise attitrée, attrapant le pot de Marmite et une tartine de pain grillée. J'ai grignoté mon petit-déjeuner sous le regard scrutateur de mes parents qui semblaient, eux aussi, se demander si j'étais naturellement aussi moche.

Après ce moment déjà douloureux, j'ai dû faire l'effort de m'habiller et, alors que j'allais sortir de la chambre, Juliette m'a barré le passage.

— Où crois-tu aller comme ça ? a-t-elle sifflé.

Je me suis frotté les yeux, en guise de réponse. Je n'avais même pas la force de lui répondre. Que me voulait-elle de si bon matin ? Ma mort ? Je ne voyais pas d'autre explication qui puisse justifier autant d'attention alors qu'elle savait que j'étais au bord de l'extinction.

— Je te signale que tu as Neven Arsher à ta botte, que tu es la nouvelle meilleure amie de Cameron Lee et donc une personnalité publique maintenant. Pas question de te laisser te présenter en Mercredi Adams au lycée.

Un sourire mutin s'est dessiné sur mes lèvres.

— Pourtant, je la trouve super stylée moi, Mercredi Adams, ai-je rétorqué.

Oh non, j'aurais dû m'abstenir : si j'avais fermé les yeux en cet instant, j'aurais pu croire que Barry White venait de parler à ma place. Non pas que je n'aime pas sa voix, hein, mais disons qu'elle était... un peu grave pour le petit gabarit que je représentais.

Juliette a ouvert de grands yeux en m'entendant et s'est plaquée la main sur la bouche, comme si je venais de lui annoncer que je comptais entrer dans une secte — ou que je décidais de partir refaire ma garde-robe chez Gap, au choix.

— Bon, on va se mettre d'accord : tu ne parleras pas aujourd'hui. Tu diras que tu as une extinction de voix. Maintenant suis-moi, on n'a pas beaucoup de temps.

Quand je suis arrivée en classe, ce lundi matin, j'étais tellement pomponnée que j'avais l'impression de me rendre à un gala. Juliette m'avait mis couche de maquillage sur couche de maquillage voyant combien mon visage était marqué par la fatigue. A la fin, je me sentais aussi repeinte qu'une voiture volée, mais au moins, je n'avais plus l'air au trente-sixième dessous.

Après avoir lancé un regard circulaire à la classe, j'ai remarqué, étonnée, que Neven n'était pas encore arrivé. Pourtant, j'étais persuadée qu'il serait là : j'étais vraiment arrivée à la dernière minute, avec le relooking improvisé de ma cousine aux doigts de fée — ou plutôt de sorcière, d'ailleurs.

Fronçant les sourcils, j'ai avancé dans les rangs pour m'installer à notre table vide. C'était étrange.

Je me suis penchée pour sortir mes affaires et, alors que j'avais la tête dans mon sac, une main m'a serrée l'épaule. Je me suis redressée d'un coup en m'exclamant :

— Neven ! Je voulais te dire, à propos d'hier soir, j'ai bien réfléchi et...

— Oh là là, qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Qu'est-ce que vous avez fait ?

Cameron a tapé les mains et battu des cils, imitant à la perfection la petite commère de service. La déception a immergé mes veines mais je l'ai dissimulée sous un sourire, refusant de lui faire penser une seule seconde que je n'étais pas contente de le voir.

— Cam, c'est toi...

— Oui, oui. Neven m'a envoyé un texto aujourd'hui : apparemment, il a eu un problème de famille ce matin et il a dû rentrer en catastrophe à Londres pour retrouver ses parents.

— Hein ? Comment ça ? Il va bien ?

La panique a fondu sur moi, si brusquement que j'ai attrapé le coude de mon ami sans m'en rendre compte : Neven était avec moi, la veille. Pourquoi ne m'avait-il rien dit ? Pourquoi ne pas m'avoir envoyé un message, à moi aussi, après m'avoir dit qu'il voulait sortir avec moi ? Était-ce parce que c'était trop grave, trop personnel, trop important pour le partager à une fille qu'il connaissait à peine ?

— Oh là, du calme, beauté (doucement, Cameron a défait l'étau autour de son bras), il va bien. Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a dit de te dire de ne pas t'inquiéter et qu'il serait de retour très vite.

Au moment-même où il m'expliquait ça, mon portable a vibré et, en jetant un coup d'œil distrait, j'ai vu le nom du principal concerné s'afficher. Oubliant illico ce qui se passait autour, j'ai déverrouillé l'écran pour lire son message : « ai dû rentrer en urgence, serait de retour après les vacances ». J'ai cligné des yeux, stupéfaite.

— Qu'est-ce que tu as reçu ? s'est intrigué Cameron en voyant mon expression.

— Un message de Neven, ai-je répondu.

— Ah ouais ? Fais voir !

Sans me laisser le temps de réagir, le garçon m'a volé le portable pour lire à voix haute le fameux message.

— Oh, bah finalement, c'est pas très éloigné de ce que j'ai reçu, a-t-il ricané.

Attrapant son propre téléphone, il m'a présenté la conversation devant les yeux, où Neven disait plus ou moins la même chose, sans compter le fait que mon ami avait le droit à quelques détails de plus au sujet des problèmes de famille et d'une petite conclusion pour s'assurer que je serais bien mise au courant. En revanche, il ne lui avait pas précisé la date de son retour.

Bon sang mais qu'est-ce qui me prenait, de me retourner les méninges comme ça, à analyser le moindre de ses mots ? J'ai détourné les yeux, gênée de m'être montrée si avide d'informations. Affectant un air détaché, j'ai lancé :

— Bon, bah apparemment, le beau brun ténébreux nous laisse un peu de répit.

Cameron a éclaté de rire puis il a passé un bras derrière mes épaules.

— Oui, apparemment. Mais tu veux savoir c'est quoi la bonne nouvelle ?

J'ai haussé un sourcil, curieuse.

— C'est quoi ?

— On va pouvoir s'asseoir à côté à nouveau et blaguer pendant toute l'heure de cours, comme la première semaine. Ça m'a manqué.

Sur ces chaleureuses paroles, il s'est installé à la place de Neven en me décochant un clin d'œil auquel je n'ai pu que répondre par un sourire. Personne ne pouvait résister à Cameron Lee. Il était tout simplement irrésistible.

Le cours s'est déroulé sans accrocs. Comme il l'avait prédit, mon ami et moi n'avons cessé de parler et de ricaner, essayant d'être les plus discrets possible.

La semaine est passée dans cette même atmosphère amusante, si ce n'est que Neven ne répondait à aucun de mes messages et que l'inquiétude s'est peu à peu transformée en agacement. M'étais-je trompée sur son compte ? M'avait-il fait croire qu'il s'intéressait à moi pour m'embrasser puis, après s'être libéré de cette connexion si spéciale qui nous reliait, prendre ses jambes à son cou ?

Non, cela n'avait aucun sens : s'il avait vraiment voulu me berner, il aurait couché avec moi, il ne se serait pas contenté d'un simple baiser. Pourtant, les jours passaient et je commençais sérieusement à penser que la soirée du dimanche n'avait été qu'un rêve.

Rapidement, le week-end est arrivé et j'ai dit au revoir à Cameron et Kitty. A la maison, c'était la panique : plus que deux jours avant Halloween et les préparatifs s'annonçaient toujours aussi colossaux que les années précédentes. C'était pour cette raison que j'avais dû décliner à contrecœur les propositions de mes amis pour faire la fête.

Non pas que je prendrais part aux rituels de protection des sorciers de la vie : mes parents se rendraient au Coven de Ryneshire pour ça. Mais j'avais interdiction de sortir cette nuit-là. Ma mère mettrait un sort de protection qui couvrirait la maison et je serais cloîtrée, seule pour le soir d'Halloween.

Un vrai plaisir d'être une sorcière manquée.

Lorsque j'ai passé le pas de la porte, annonçant mon retour, l'odeur acide de la sauge m'a pris le nez et j'ai fait la grimace. Bon sang, je détestais vraiment cette période de toutes mes forces. J'ai fermé le battant en jurant quand mon portable a vibré, y jetant un coup d'œil distrait, le prénom de Neven m'a brusquement réveillée : « j'espère que tu vas bien, je ne serais pas joignable, si tu as un problème, appelle Cam. Ne sors pas le soir d'Halloween. »

Woah, plus frigide, tu meurs. J'ai grommelé une répartie bien sentie en rangeant le téléphone. C'était quoi, le délire des sorciers au sujet de cette fête ? Je n'en saurais malheureusement rien du tout avant mon éveil et j'osais espérer qu'ils exagéraient tous car soudain, recevoir ce message, confirmant que même Neven était inquiet, a fait monter l'appréhension.

Et s'ils n'étaient pas fous ? Et si Halloween était une fête dangereuse pour notre espèce ? Que m'arriverait-il à moi, la sorcière pas comme les autres en plein éveil et capable de se faire aspirer tous ses pouvoirs ?

Le cœur battant, j'ai laissé l'idée germer dans mon esprit. Ça ne me disait rien qui vaille...

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