Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16 - Une explosion de sentiments et de verre

J’ai entrouvert la bouche, sans réfléchir et, doucement, très doucement, je me suis encore rapprochée. Nous nous étions assis en tailleur sur le sofa et mes genoux ont rencontré les siens. Ça ne m’a pas arrêtée, lui non plus. C’était étrange comme situation, indescriptible, irréel. Comme si mon cerveau s’était déconnecté.

Une sensation inconnue, puissante, colorée et chaude naviguait dans mes veines et m’hypnotisait, me contrôlait, me modifiait au gré de ses envies. Je n’étais pas Alya Clarke en cet instant, j’étais un amas de désir, de plaisir et d’étoiles.

—   Tu le sens ? a soudain murmuré Neven.

Je l’ai fixé sans comprendre, ne pouvant penser à autre chose qu’à sa main dans la mienne et à ses tentacules crépitants qui glissaient sur ma peau, hérissant mes poils et enflammant mon cœur dans un rythme endiablé.

Devant mon silence, le garçon a complété, d’un air envoûté, absent, qui ne lui ressemblait pas :

—   Ce soupçon de magie.

Magie… Le mot a tournoyé dans ma tête, encore et encore, il s’est mis à valser, ses pans vermeils ondulant comme la jupe d’une danseuse de Flamenco. Magie… Mes oreilles l’ont accueilli, l’ont entendu puis l’ont changé en une sorte de murmure langoureux, qui me chatouillait les lèvres.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai compris ce qu’il voulait dire. Sans prendre le temps d’y réfléchir et malgré la violente frénésie qui m’engourdissait les sens, j’ai compris ce qu’il voulait dire. J’ai baissé les paupières et j’ai vu de la lumière, des couleurs, de la magie. Un flot incandescent d’une sensation brûlante a inondé mon ventre, une drôle de chaleur miroitante, comme si mon sang était devenu pétillant.

—   Magie… ai-je murmuré à mon tour.

Les lettres ont coulé sur ma langue, écarté mes lèvres et se sont jetés entre nous, plongeant dans les derniers centimètres qui nous séparaient. Leur vérité a explosé dans la salle, embrasant l’air autour de nous et rendant l’atmosphère électrique. Neven a affiché un air béat quand il l’a ressenti, je devais être pareille.

Il s’est penché, a tiré sur ma main si bien que je lui suis tombée dans les bras. J’ai vu ses lèvres. Je n’ai plus vu que ses lèvres et tous mes désirs se sont rassemblés en une seule et même envie, une envie ardente, sauvage, incontrôlable.
 
Mon corps avait trop chaud, mon épiderme brûlait et les battements effrénés de mon cœur semblaient l’appeler inlassablement, appeler à son contact, à ses caresses, à son goût. N’y tenant plus, j’ai tué la distance qui osait encore nous séparer et appliqué délicatement ma bouche sur la sienne.

Un orage a éclaté au-dessus de nos têtes et le tonnerre a grondé. Nous avons sursauté, nous sommes détachés, désorientés par ce bruit inattendu et j’ai tourné la tête, cherchant à comprendre d’où était venu ce craquement qui avait secoué la pièce. D’abord étonnée, mes yeux ont parcouru la salle pour s’accrocher à un détail. C’est là que je l’ai vue : ma tasse.

Je l’avais posée à côté de nos cahiers, sur la table basse. Elle y était toujours, enfin, ce qu’il en restait : elle s’éparpillait en morceaux, laissant s’échapper les dernières gouttes de thé sur le tapis, glissant mollement et tombant en perles ambrées sur le sol. Mon souffle s’est coupé, j’ai ouvert grand les yeux.

—   Mais, qu’est-ce que…

L’effroi m’a envahie tandis que je faisais face à une situation inédite, insensée, effrayante.

—   Alya ?

J’ai tourné le nez en direction du garçon que j’avais embrassé et lui ai pointé les débris d’un doigt tremblant.

—   Qu’est-ce qui vient de se passer ?

Les iris de Neven ont suivi mon geste pour se fixer sur les morceaux de céramiques déchirés qui s’empilaient sur la table. Son visage a pâli violemment. Alors j’ai compris, et la peur m’a emplie tout entière.

—   Oh non… Ne me dis pas que tu sais ce qui s’est passé, ne me dis pas que c’est toi qui as fait ça !

Je n’avais jamais entendu parler de sorciers de la vie qui pouvaient détruire des choses, leur pouvoir était normalement le parfait opposé et c’est cela qui me terrorisait tant. Je me suis levée d’un bond et le monde s’est mis à tourner. J’ai chancelé.

—   Alya, calme-toi.

Le garçon m’a suivie, enfonçant ses pieds dans la moquette moelleuse du tapis rouge. Il a fait mine de s’approcher mais j’ai sauté en arrière, croisant mes bras devant mon visage pour me protéger.

—   Ne m’approche surtout pas ! ai-je hurlé.

—   Alya… a murmuré Neven, d’un ton apaisant.

Il a esquissé un nouveau pas.

—   J’ai dit stop ! Arrête-toi tout de suite !

J’ai encore reculé mais la pièce était floue, des vertiges faisaient s’ouvrir le sol sous mes pieds et soudain, je me suis sentie perdre l’équilibre. Mon corps s’est ramollit sans que je puisse le contrôler et l’air a hurlé dans mes oreilles tandis que je chutais.

J’ai fermé les yeux, me préparant au choc lorsque deux bras se sont refermés sur moi et m’ont rattrapée in extremis. J’ai ouvert grand les paupières pour rencontrer le regard brillant de Neven, planté dans le mien.

—   Alya, tu es blessée…

J’ai enfin écouté ce qu’il tentait de me dire depuis tout à l’heure et ai baissé la tête sur mon bras. Une longue traînée écarlate le sillonnait, glissant jusque mon poignet pour rejoindre le sol. J’ai alors remarqué le morceau de céramique qui s’était fiché près de mon coude et la douleur a brisé ma barrière d’effroi pour tirailler ma peau meurtrie.

—   Je…

J’ai tenté de parler, mais les mots se sont mélangés dans mon esprit, il y en avait trop ou pas assez pour former une phrase cohérente.

— Ne dis rien. Ne t’inquiète pas. Je vais t’aider à aller jusqu’au canapé puis je vais chercher de quoi soigner tout ça.

Sans attendre, il s’est exécuté. Il a passé un bras derrière mes épaules, l’autre sous mes genoux et m’a soulevée dans les airs pour me déposer sur les coussins duveteux du sofa. Je me suis écroulée dessus et l’ai laissé partir à la recherche de pansements, luttant contre les vertiges qui m’assaillaient.

Pendant le court laps de temps où il n’était pas là, mes pensées se sont succédées les unes après les autres, tentant désespérément de mettre du sens là où il n’y en avait pas. Certes, je ne savais pas tout au sujet des sorciers de vie, loin de là. Il n’y avait qu’un nombre restreint de la communauté qui avait daigné m’avouer son identité et un nombre encore plus restreint qui avait accepté de me parler de magie.

Mais j’avais une certitude, une seule : si on les appelait « sorciers de la vie » c’était parce que leur magie se fondait sur la vie, sur l’énergie, sur la santé. C’était des êtres lumineux, qui guérissaient. Leur pouvoir le plus sombre était celui de nous contrôler, comme mes parents le faisaient de temps en temps, mais même là, c’était en rapport avec la vie.

Je savais donc précisément que ce qui venait de se passer était impossible. Aucune personne faisant partie du Coven de Ryneshire n’aurait pu en être capable. C’était irréel, surnaturel, inimaginable. Et cela ne faisait qu’augmenter la peur qui s’amassait dans mon organisme : qui était Neven Arsher et pourquoi n’était-il pas aussi paniqué que moi face à ce phénomène anormal ?

J’ai entendu ses pas résonner de l’autre côté du mur et j’ai levé le bras devant mes yeux, pour observer cette blessure qu’il venait soigner. Ce n’était pas joli à voir : le morceau, de la taille d’un ongle de puce, s’était planté dans ma chair et faisait gorger le sang tout autour. Les gouttes s’échappaient de mes veines comme à travers le bout d’un robinet mal fermé. Elles glissaient le long de mon bras, serpentant mes poils pour finir dans ma paume, que j’ai fermée.

—   Tu vas bien ? s’est enquis Neven.

J’ai relevé la tête brusquement.

—   Euh, oui. Je crois.

—   Bien.

Il s’est avancé dans ma direction, a posé une trousse entre nous puis s’est assis en face, faisant grincer le divan qui devait avoir des centaines d’années.

—   Je vais d’abord désinfecter.

Il s’est concentré sur son matériel et a sorti une bombe ainsi qu’un sachet à compresses. Il s’est ensuite approché. Étrangement, ses yeux sont restés vissés aux miens, délaissant la plaie. Il a agité la petite bouteille puis, toujours en me dévisageant, il a pressé le bouton. Une douleur sourde et fiévreuse s’est répandue dans tout mon bras et j’ai serré les lèvres pour ne pas crier.

— Je sais que ça fait mal. Je suis désolé. Je vais t’enlever le morceau, désinfecter en dessous puis je mettrai un pansement et tu ne sentiras plus rien.

Mon œil oui ! Une souffrance incommensurable irradiait de la plaie et je voyais trouble. Mais je n’ai pas insisté et j’ai hoché la tête. De toute façon, je n’allais pas garder ce morceau de tasse planté dans mon bras indéfiniment.

Neven s’est saisi d’une pince à épilée et l’a soigneusement placée en face de ma blessure. Ses yeux, qui jusqu’ici étaient concentrés sur les miens, m’ont soudain quittée pour se focaliser sur la tâche qu’il devait accomplir. Mes battements de cœur ont fait échos dans ma gorge et j’ai serré les dents.

—   Vas-y, ai-je soufflé.

Il a hoché la tête puis, après avoir pris une profonde inspiration, il a attrapé la céramique et l’a retirée. Curieusement, cela m’a fait moins mal que le désinfectant. A peine Neven s’est-il débarrassé du débris qu’il attrapait de nouveau la bombonne. Cependant, il s’est arrêté en plein geste et sa main s’est mise à trembler.

Étonnée, j’ai levé les yeux et suis tombée nez à nez avec son expression impénétrable. Il regardait ma blessure et ses pupilles semblaient s’être transformées en deux puits sans fond. Ses doigts serraient si fort la bouteille que ses jointures avaient blanchi et sa mâchoire était contractée.

—   Neven, ça va ? ai-je demandé, sur mes gardes.

Il a cligné des paupières puis m’a regardée comme s’il découvrait ma présence.

—   Hein ?

J’ai froncé les sourcils.

—   Tu étais en train de me soigner quand tu t’es arrêté en milieu de parcours et tu t’es figé.

Il a pincé les lèvres.

—   Désolé, je n’aime pas le sang. Je suis phobique.

—   Et c’est maintenant que tu le dis ?

J’ai levé les yeux au ciel puis lui ai arraché le désinfectant des mains.

—   T’aurais pu me prévenir ! Je te signale que je peux parfaitement me soigner moi-même !

Il n’a pas moufeté et j’ai continué le travail seule. Lui, s’est occupé de ranger ce qu’il restait de ma tasse et d’aller le jeter. Quand il est revenu dans la pièce, ma blessure était pansée et je l’attendais de pied ferme.

—   On doit parler.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro