Chapitre 1 - Tempête
Les vagues rugissaient en se fracassant sur les rochers détrempés, la tempête faisait rage à l'extérieur de la cabane. Une pluie battante assourdissait l'air et seule la lumière des éclairs réussissaient à transpercer le ciel. Il faisait très noir en dehors de ces brefs flashs lumineux, mais on ne pouvait se contenter que de la faible lueur d'une bougie pour projeter un éclairage tremblotant sur la seule pièce de notre maisonnée.
Wago se collait à moi en frissonnant à chacun des bruits sonores que l'orage laissait échapper, mon petit frère avait toujours détesté les démonstrations un peu trop puissante de la nature. Je lui caressai gentiment les cheveux, mais il ne réussissait pas à se détendre tout à fait. La nuit promettait d'être longue ...
- Tu devrais arrêter de le materner autant . Il ne va apprendre à combattre ses peurs que si on le laisse y faire face seul. Tu vas en faire un trouillard ! affirma mon autre frère avec mauvaise humeur.
Je jetai un regard noir à Khyr. Lui et ses sautes d'humeur qui suivaient celle de la nature m'énervaient. Si le temps décidait de se couvrir, il devenait aussitôt bourru celui-là. Je m'étais peut-être bien habitué à son air sombre durant les mauvais temps, mais il était hors de question que je le laisse s'en prendre à notre petit frère sans rien dire.
- Ah oui ? Je me demande bien pourquoi tu as toujours peur des murènes alors. Pourtant tu as bien eut vingt deux ans pour combattre ta peur tout seul. D'accord ta petite murène peut te mordiller la jambe, mais l'éclair, lui, te grille sur place, le raillais-je.
Il prit un air agacé et s'exclama :
- Ces «petites» murènes comme tu dis peuvent mesurer plus de 2 mètres et elles vont pas me la mordiller ma jambe, mais plutôt m'arracher ...
- Taka'Skadir, Khyr'Skadir, arrêtez de vous comporter comme des enfants et taisez-vous, le coupa mon père de sa voix très grave.
Mon grand frère continua de faire son grincheux, mais laissa tranquille la petite chose terrifié qui s'accrochait à moi. Notre père avait une sorte d'autorité naturelle dans la voix et je ne me souvenais pas lui avoir jamais désobéit, malgré mon fort caractère.
Notre père recommença à observer la tempête derrière la vitre de notre cabane. Celle-ci était petite, mais bien rangée. Deux lits superposés étaient collés sur le mur du fond et une table étroite, tout juste assez grande pour nous asseoir à quatre, se trouvait contre le mur opposé. Nous n'avions nul besoin de luxe, toutes les maisons des alentours étaient à peu près semblable à Biwa, notre petit village de pêcheurs.
Je jetai un coup d'œil à notre père, il était perdu dans ses pensées avec un visage mélancolique. Je remarquai alors qu'il avait bien plus de rides que je ne le pensais, la lueur de la bougie creusait son visage de dizaines de petites ridules. Il avait perdu du poids aussi, cela faisait deux ans qu'il semblait vieillir rapidement ... depuis la mort de mère.
Je soupirai doucement et Khyr me tendit la main. On avait beau se chicaner de temps en temps, cela ne durait jamais bien longtemps. Sa main était rassurante, elle me rappelait que l'on restait une famille unie malgré tout ce que la vie nous lançait à la figure. Je lui fit un grand sourire et il sembla un peu moins grincheux pendant un moment ... qui ne dura pas. Son visage finit par se renfrogné comme par lui-même et Wago pouffa de rire.
***
L'orage était passé aussi vite qu'il était venu, le ciel bleu avait repris ses droits. Au bout d'un moment on s'habituait à ces tempêtes brèves et violents qui semblaient surgir de nulle part, après tout c'était les risques de vivre proche de l'océan.
J'observai avec émerveillement l'immense étendue d'eau qui couvrait l'horizon, l'air sentait bon. Quelque chose qui semblait assez gros sauta hors de l'eau au large, trop loin pour je puisse voir de quoi il s'agissait. Un long frisson glacial me parcouru le dos. L'océan était aussi magnifique qu'il pouvait être dangereux.
Surtout ici, à Biwa. Après tout, on se trouvait à l'Anse des sirènes, l'endroit où l'on comptait le plus grand nombre d'attaque par les êtres des eaux depuis plus de trente ans. La majorité des bateaux de pêches restaient dans l'anse, car lorsqu'ils s'aventuraient plus loin au large ils se faisaient couler par les sirènes. Chaque pêcheurs se devaient aussi de porter des bouchons de cire puisque quiconque entendant le chant de ces créatures n'avait plus qu'une envie : se jeter à l'eau.
De temps en temps, les gens du village se regroupaient et s'avançaient loin dans l'océan, les bateaux coques contre coques pour éviter que l'un d'entre eux soient isolés. Ils amenaient alors des harpons, des couteaux et des filets et luttaient le plus longtemps possible contre les palmés qui venaient. Ils en blessaient et parfois en tuaient quelque uns, mais comme les homme-poissons réussissaient parfois à entraîner une personne dans l'océan, ce n'était pas des expéditions très concluantes. Elles servaient surtout à rappeler aux palmés de ne pas trop s'approcher de nos rives.
Les villageois ne voulaient pas que ce qui s'était passé avec Adrya se reproduisent. Elle n'avait que onze ans et avait été jouée proche de la plage. Le temps que son père qui ramassait son filet réalise se qu'il se passait, une sirène l'avait attirée à elle en fredonnant et lavais entraînée sous l'eau. Son corps avait été retrouvé le lendemain matin, rejeté de l'océan par les vagues. On raconte qu'on pouvait voir sur elle la marque des dents de la créature. La colère de tout le village avaient été telle qu'ils avaient organisé la première expédition et depuis ils veillaient à ce que les palmés ne cherchent plus à se rapprocher autant des rives.
Devant l'ampleur qu'avait pris le conflit, on avait dépêché un messager à Adwis, la capitale, pour demander de l'aide au roi Van'Brevis'Mirr, mais celui- ci avait décrété ne pas pouvoir se passer d'aucune force armée pour nous aider. Bon d'accord, il y avait toujours la constante lutte contre les elfes à la frontière du Nord, mais nous ne demandions qu'un ou deux métamorphes pour nous aidez ! C'était les seuls qui pouvaient se battre aussi bien dans l'eau que sur la terre puisqu'ils pouvaient modifier leur apparence selon leur bon vouloir. Le roi avait plutôt préféré rassembler les métamorphes qu'il commandait à Adwis pour qu'ils protègent les bateaux marchands. En gros, débrouillez-vous tous seuls ! Je crois qu'on peut affirmer sans se tromper que le vieux Brevis n'était pas très apprécié à Biwa.
Un rire qui provenait de l'extérieur me sortit alors de mes pensées et je quittai la maison par curiosité. Wago et Khyr était en pleine bataille d'eau. Bien entendu, Khyr projetait beaucoup plus d'eau sur la tête de notre petit frère que celui-ci en était capable. Wago poussa un hurlement de plaisir lorsqu'il se fit projeter dans l'eau encore froide si tôt dans la matinée. Il se vengea alors en lançant une motte de sable humide en plein sur le visage de Khyr.
J'éclatai de rire et ils se tournèrent tous les deux vers moi. Ils échangèrent un regard complice et commencèrent à me poursuivre pour me jeter dans l'eau. À la fin de notre petite bataille, on était tous les trois dégoulinants et couchés sur le sable avec un immense sourire aux lèvres.
Je pris la main de Khyr et celle de Wago en fermant les yeux. Je les aimais tellement ces deux-là !
***
Salut à tous !
Déjà merci à tous ceux qui se sont rendu jusque ici, ce chapitre était particulièrement long (d'ailleurs je ne crois pas qu'ils va y en avoir d'autres de cette longueur - Sharybee du futur vous avertie ici que c'est totalement faux, les chapitres suivants seront même un peu plus long dans certains cas). Si vous voyez une faute d'orthographe n'hésitez pas à me le dire.
J'espère que ce premier chapitre (qui est aussi mon tout premier sur Wattpad) vous aura plu.
Sur ce, prenez soin de vous ! *lance une grenade fumigène et disparaît*
Shary
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