4 ~ Hélène et les secrets
Mon frère m'adressa un signe de tête et je l'ai rejoint doucement.
- Bien joué petite soeur, tu sais ce qu'il te reste à faire ?
- Oui, creuser quand je serais à l'école. Nous nous sommes tapés dans la main puis habillés pour le dîner.
La sonnerie retentit deux fois et ma mère nous appela.
- Salut la vieille ! Dit-il en souriant de toutes ses dents blanches.
- Salut le mioche, tu as grandi dis donc je ne pensais pas qu'un jour tu atteindrais les poignées des portes. Dis-je en lui tirant la langue, en guise de réponse j'ai eu droit à une tapette sur la tête.
- Je suis assez grand pour te mettre des claques, petite naine.
Il rigola et entra sur le palier accompagné d'un panier de terrine fait par sa mère. La pauvre depuis son divorce elle ne jure que par le bio et la fabrication artisanale. Jordi m'avait dit qu'elle les avait rendus fous en fabriquant aussi des savons et qu'ils étaient obligés de les utiliser. Elle ne jure que dans le recyclage, contrairement à son père qui lui ne s'en soucie absolument pas.
- Oh punaise ! Isadora, comme tu as grandi. Elle m'embrassa et je fis de même, cette femme en voyait de toutes les couleurs avec son fils. Nous ne nous étions pas vus depuis au moins 4 ans, date à laquelle Jordi avait commencé à changer de comportement et devenir plus violent avec les autres. Sauf que lui et moi étions toujours en contact, nous nous sommes vus quelques fois pour un café, ou pour un film et plus...
- Bonjour Jordi comment tu vas et avec tes sœurs alors ? Dit-elle en l'embrassant comme une tante et lui ébouriffai les cheveux.
- Bien, elles sont toujours aussi charmantes. Vous devriez venir les voir danser au théâtre le samedi matin. Dit-il en affichant un sourire auquel ma mère ne sut résister.
- Oh mais avec plaisir, Yiannis sera content de revoir les filles !
Quand deux petits rires se firent entendre derrière le manteau de leur mère, les jumelles crièrent « Bouh » ce qui amusa tout le monde. Yiannis courra vers les filles et ils échangèrent une poignée de main secrètes et mignonne.
Elle prit le panier que Jordi lui tenait et mon père pris leurs vestes pour les accrocher sur le poteau prévu à cet effet.
Elles avaient bien grandi depuis 4 ans, elles m'arrivaient presque au niveau de la poitrine, je les apercevais de temps en temps quand j'allais chercher mon petit frère au sport mais sans jamais discuter ou échanger un regard ou une parole.
- Dis donc, vous prenez beaucoup de soupe les filles ! Vous allez bientôt me dépasser. Dis-je en les prenant dans mes bras. Chacune son bras, depuis bébé elles faisaient ça Julia était droitière et Jade gauchère.
- Je vais avoir 10 ans dans 2 semaines ! Julia est la plus dynamique des deux, elle court partout ne reste jamais en place, rigole tout le temps. Et crie aussi, beaucoup.
- Moi aussi tu sais Isa, je vais avoir 10 ans comme Julia. Dit Jade en tira la langue à sa sœur, c'est la plus discrète, elle va préférer faire du dessin, des activités calmes et manuelle contrairement à sa sœur qui pratique le catch à l'école.
- Mais non, déjà ? Oh que je vieillis moi ! Ma mère passa sa main dans leurs cheveux bouclés et les embrassas sur le haut de la tête.
- Eh oui, les petits grandissent et les grands deviennent petits. Dis-je en souriant à ma mère, celle-ci ne sourit pas et pris les vestes des filles.
Nous avons pris l'apéro et les amuse-gueules tranquillement dans la salle à manger.
Ma mère racontait la vie de sa nouvelle collègue, Hélène quant à elle écoutait sans trop donner son avis. Depuis 4 ans je n'ai pas vraiment échangé avec lui, nous nous souhaitons nos anniversaires, les fêtes, discutons de temps en temps sur les rumeurs de nos anciens amis. Sur des vidéos qu'on s'envoie sans vraiment entrer dans le détail. Depuis notre rupture avec Jordi tout a changé pour elle. Mais pas pour nous, nous avions beau leur expliquer que nous restions dans de bon termes cela à créer un froid entre nos familles.
La relation avec sa famille a changé mais surtout avec son père. Le divorce a fait plus de mal à Jordi qu'a ses sœurs qui étaient trop petite pour comprendre la situation. Il était persuadé que son père avait quitté sa mère pour une enseignante plus jeune. Nous n'avons jusqu'ici jamais eu la réponse ni le moindre indice et comme il a déménagé, les suggestions se sont encore plus minces.
L'amie de la famille était face à moi, cette femme aux yeux noirs n'est que bonté et amour, elle avait une force incroyable de rester dans cette ville avec ses deux petites, son fils est parti étudier il a un an dans la prestigieuse école de Magie "Noroths". C'est l'école où tous les magiciens doivent aller. Il existe plusieurs écoles de magie mais celle-ci est la plus chère et la plus exigeante, c'est à celle-ci que j'irais.
Cette école se transforme également en camps de vacances pour les élèves qui n'habite pas la région. Du coup chaque année Jordi fait ses cours et ses vacances dans l'école.
Il ne revient que rarement a Charbon, j'ai appris qu'il revenait voir d'anciens amis du collège avec qui il avait gardés contact. Quant à son ex-mari il à décider de partir il y a 4 ans, il s'est installé provisoirement à quelques pâtés de maison dans un studio miteux. Sans chauffage et il est resté 6 mois. Avec mon père nous allions parfois lui rendre visite, où l'invitions à manger sans son ex-femme et ses enfants.
Mon père l'a toujours apprécié et moi aussi, Jeliphas a toujours eu une vision de la vie tellement différente de sa femme. Pour lui explorer le monde, connaître tous les sortent de magie, rencontrer des mages, était son but dans la vie. Et à la rencontre d'Hélène c'était l'amour fou, ils ont voyagé pendant des années à travers le monde puis elle a voulu des enfants. Il était un peu réticent à cette idée, pour lui le but ultime était la connaissance, malgré les longs discours de mon père, qui lui disait que c'était le déroulé de la vie. Et Jordi est arrivé puis d'une folie Jeliphas et Hélène ont eu les jumelles. D'après mon frère qui est aussi très proche de Jeliphas les jumelles ne devaient pas arriver, mais Helène était triste sans lui et Jordi qui grandissait tellement vite elle savait qu'après leurs naissances il partirait comme il l'avait toujours dit.
Et Nikos m'avait raconté que Jeliphas ne se reconnaissait plus, Hélène donnait son temps à ses enfants et plus à son mari. Alors il est parti, comme il l'avait promis à sa femme et son fils.
Il est parti enseigner les rituels de magie dans cette école. Et ses deux petites ne voient jamais leur père, malgré leur demande fréquente de le voir. Il refuse toujours prétextant une excuses à chaque fois. Je n'en n'ai jamais connu la raison et mon père ne m'a jamais vraiment répondu à ce sujet.
Nikos m'avait dit que c'était parce qu'il ne voulait pas de faire encore plus de mal que ça, il avait été très présent pour Jordi et leurs séparation lui avait crevé le cœur et qu'il ne voulait pas revivre ça.
- Qu'est-ce que tu as changés Isadora, tu es une jeune demoiselle maintenant. Je me remémore souvent ta venue à la maison, le temps où tu venais passer des journées entière. Je dois avouer que ça me manque ! Dit-elle en piquant une saucisse chaude.
- Oui, le temps passe vite. D'ailleurs les filles ont tellement grandi, elles sont jumelles donc quels dons ont-elles ?
- Julia à ceux de son père, elle essaye de faire la lévitation et Jade parle aux animaux comme moi. C'est un don qu'elle adore, puisque nous avons adopté un chat et ils passent leurs journées à parler ensemble. Dit-elle en souriant à sa fille, Jade souri et trempa sa saucisse dans de la sauce.
- Oui et tu sais ce qu'elle fait ? Jade lui raconte même nos secrets ! Alors qu'elle n'a pas le droit de le répéter.
Yiannis rit avec Jade et Julia lui tira fort la langue avant d'être resservie du jus par ma mère.
La discussion dévira sur l'école des petites, leurs cours dans la primaire particulière près de chez eux. Ils canalisent les pouvoirs des petits et leurs apprends à les utiliser seulement dans les salles prévue.
Je me suis mise à sourire en repensant au temps où j'allais tous les week-end jouer chez eux à la console ou à sa superbe balançoire, aux après-midi baby-sitting avec les deux petites pendant qu'Hélène s'accordait quelques sorties, comme aller chez le coiffeur. Son fils, lui faisait toujours des bêtises quand il était seul avec elles. J'étais parvenu à devenir leur grande sœur.
Hélène et ma mère se regardaient, puis d'un hochement de tête similaires elles tombèrent dans la nostalgie.
- Comme au bon vieux temps, c'était tellement facile avant tout ça. Hélène pressa le bras de ma mère.
Elles parlèrent entres elles quelques instants, mon père avec Jordi et les petites avec moi.
Les yeux de ma mère sont devenus gris, signe qu'elle est nostalgique ou triste.
- Oui, peut-être mais ce n'est pas mieux ainsi ? Proposa Hélène.
- Si, si ! Mais avec toute les histoires du grand-père, c'est dur de vivre ici. Tout est devenu si compliqué, personne ne doit savoir qu'il travaille pour l'état des mages. Il dit à son entourage qu'il travaille dans une boîte d'immobilier et d'espace urbain à 1 heure d'ici. Et mentir à toutes ces personnes sa me pèse un peu plus chaque jour.
- Je sais bien, Jeliphas avec son titre aussi c'était compliqué. Maître mage. Ça convoite tellement de gens et de méchanceté. Nous avons dû mentir des années entières. Mais maintenant je ne suis plus dans les mensonges.
- Tu as bien de la chance de t'en être sortie.
- D'ailleurs Nikos comment se passes tes cours, Jordi m'a dit que tu t'investissais beaucoup en dehors de ton boulot pour les plus jeunes. C'est formidable !!
- Oui, Hélène. Je pense qu'ils ont aussi besoin d'aide et de ressources. Nous ne sommes pas tous née avec des parents connue, ou riche. Dit-il en buvant son coca et m'adressant un clin d'œil.
- Tu as bien raison, mes parents n'était pas riche, je vivais dans un appartement à 1 chambre, j'étais dans le salon sur le canapé. M'enfin te rappelles tu la petite Louise ? Qu'est-ce qu'elle était gentille et ses parents aussi !
Curieux, mon frère demanda à Hélène ce qu'était devenue cette Louise.
-Oh tu sais elle a grandi et nous avons découvert qu'elle possédait une telle noirceur, ses parents sont tellement tristes et déçus d'elle. La déception d'un enfant envers sa mère est le pire des sentiments.
Ma mère bu une gorgée de vin rouge et d'une voix clair elle repris la parole. Pendant qu'elle mettait les assiettes sur le bord de la table pour débarrasser les entrées.
Mon père serra la main d'Hélène et lui accorda un sourire triste.
Merci à vous, d'avoir pris le temps de lire ce passage.
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