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Chapitre 17 - Gulf


J'avais mal... tellement que j'avais du mal à respirer. Je tenais fermement sa main, je ne voulais pas le lâcher, sinon il me quitterai...

— Lâche-moi, Gulf, articula-t-il d'une voix froide et tranchante.

— Non... Je t'en supplie, écoute-moi... suppliai-je dans un sanglot pathétique. C'est un accident...

— UN ACCIDENT ! hurla-t-il, comment peux-tu dire que c'est un accident ! Je t'ai aimé passionnément, tout ce temps, je n'ai pensé qu'à toi ! Et tu oses me dire que c'est un accident !

— J'étais perdu... sanglotai-je en m'agrippant désespérément à lui, j'ai commis une erreur... Je ne comprenais pas pourquoi tu agissais comme ça... J'ai eu tort, pardonne-moi...

Les larmes inondaient mon visage, la douleur et la peur me serraient la gorge, à tel point que mes derniers mots furent presque inaudibles. Il me fixait d'un air dur et terrifiant. Je pouvais lire dans ses yeux qu'il ne me pardonnerait jamais. Mon cœur se brisa. Il tenta de se dégager de mon étreinte, mais je résistai de toutes mes forces.

— NON ! Je ne te laisserai pas partir ! Tu dois me laisser t'expliquer !

— Subitement, tu deviens sentimental, hein ! cracha-t-il d'un ton presque haineux, tout ce temps où j'ai attendu, espéré un geste de ta part... C'est maintenant que tu veux exprimer tes sentiments ? ! C'est trop tard, Gulf... Tu n'es pas mieux qu'Art. Au final, c'est toujours moi qui souffre...

Il enroula ses doigts fermement autour de mes mains et m'obligea à desserrer ma prise. Il me repoussa avec violence, comme si le contact avec ma peau le brûlait.

— C'est terminé ! J'honorerai le contrat qui nous lie, mais entre nous... c'est fini !

Je m'écroulai sur le sol, dévasté, pendant que le son de ses pas s'éloignait inexorablement de moi...

***

Je me réveillai en hurlant, la peau moite, les joues baignées de larmes. Je posai une main sur ma poitrine douloureuse pour tenter d'apaiser mon cœur qui battait à tout rompre. Encore ce cauchemar... Une angoisse sourde me serrait la gorge, rendant ma respiration difficile. Je ne comprenais pas la signification de ce rêve et pourquoi il revenait me hanter chaque nuit depuis des jours. J'ouvris la lumière et me rallongeai dans mon lit en prenant de longues inspirations pour me calmer.

Un besoin irrésistible d'entendre Mew me saisit. J'attrapai mon portable et composai son numéro, malgré l'heure tardive. Il décrocha rapidement. Son visage s'afficha sur mon écran et le nœud dans ma gorge se desserra immédiatement.

— Gulf ? Tout va bien ? demanda-t-il, inquiet, les sourcils froncés.

— Je te réveille, excuse-moi.

Il se redressa et positionna les oreillers derrière lui.

— Ce n'est rien. Tu as encore fait un cauchemar ? dit-il en étouffant un bâillement.

J'acquiesçai en hochant la tête.

— C'est étrange ces terreurs nocturnes... Tu en avais déjà eu avant ?

— Non... répondis-je d'une petite voix.

— Tu devrais peut-être consulter ?

Je ne pus m'empêcher de sourire face à cette remarque.

— Dixit "Mew Suppasit" qui est incapable de prendre soin de lui, ironisai-je.

Il fit une moue boudeuse.

— Je prends soin de moi, je suis simplement débordé...

— Tu prends tellement soin de toi que tu te retrouves à l'hôpital...

Il grogna d'irritation.

— Si j'avais un petit ami qui me disait simplement qu'il est inquiet, peut-être que je prendrais mieux en charge ma santé.

J'allais répliquer, mais nous allions droit vers une dispute et j'avais besoin d'être rassuré, pas énervé. J'inspirai profondément pour faire descendre la pression.

— Je m'inquiète pour toi, murmurai-je.

Aussitôt, son expression s'adoucit.

— Ben, voilà ! Est-ce si dur ? s'exclama-t-il tendrement. Je m'inquiète aussi, mon amour. Te souviens-tu de ton rêve ?

Je m'en souvenais parfaitement. Je sentais encore ses mains qui me repoussaient et sa voix me disant que tout était fini entre nous. Un frisson glacé me parcourut la nuque.

— Non... je me réveille juste avec une angoisse énorme...

— C'est peut-être le stress ? C'est un peu la folie en ce moment.

— Peut-être... dis-je, peu convaincu.

Le tournage de la deuxième saison allait commencer et nous enchaînions les événements de promotion. La diffusion de la saison 1 avait connu un succès énorme et notre popularité avait littéralement explosé. Notre alchimie crevait l'écran et contribuait grandement à l'effet "MewGulf", comme nous appelaient nos fans.

Pourtant, malgré la pression, je le vivais bien, car Mew était à mes côtés. Toujours aussi protecteur, il m'entourait d'attentions. Chaque apparition devenait un plaisir et un jeu entre nous.

— J'aimerais être là, pour te serrer dans mes bras.

— J'aimerais aussi...

— Devrais-je venir ?

Égal à lui-même, Mew était prêt à sauter dans sa voiture pour venir me rejoindre, je l'adorais pour ça.

— Non... On se voit dans quelques heures. Je me sens mieux déjà.

— Bien... Aujourd'hui, interview avec Woody, tu n'as pas oublié ?

— Comment pourrais-je ? C'est mon présentateur préféré, il me fait hurler de rire.

Mew haussa un sourcil.

— Tiens donc ? Devrais-je être jaloux ?

Sa réaction prévisible me fit rire. Il plaisantait bien sûr, mais d'un autre côté, il pouvait être jaloux de quiconque m'approchait.

— Vu que nous serons seuls, dans ta maison, avec Woody à des dizaines de kilomètres de distance, je ne pense pas qu'il y ait matière à être jaloux. Mais avec toi, on ne sait jamais, Mr Mew suppapossessif... ironisai-je dans un éclat de rire.

Ses yeux se plissèrent de malice.

— Je te garderai à l'œil, au cas où... Tu es bien trop mignon, je dois marquer mon territoire, dit-il en me faisant un clin d'œil.

Soudain sérieux, je restai silencieux quelques secondes.

— Pourquoi ne pas le marquer officiellement, ton territoire ? répondis-je doucement.

Il soupira lentement.

— On en a déjà parlé, Gulf...

— Je sais, mais...

— Tu devrais te reposer, m'interrompa-t-il. Demain, je t'attends à la première heure.

Je laissai tomber, je n'avais pas le courage de reprendre cette discussion, qui revenait régulièrement entre nous.

— Ok... Dors bien, dis-je, vaincu.

— Toi aussi. Je t'aime...

Je souris et lui envoyai un baiser, avant de raccrocher. Même si mon humeur était bien meilleure, un nœud persistait au creux de mon estomac. Je ne savais pas comment apaiser cette sourde angoisse.

Devant sa porte, j'attendais qu'il m'ouvre, le cœur battant. Même si j'avais réussi à dormir, j'avais besoin de ses bras pour dissiper cette peur qui me tordait l'estomac. Les images de mon cauchemar étaient encore trop présentes dans ma tête. À peine ouvra-t-il la porte que je lui sautai dessus.

— Hé ! lâcha-t-il, surpris.

Je me lovai contre lui, en entourant sa taille de mes bras.

— Ça va, Gulf ? demanda-t-il légèrement inquiet.

— Tu m'as manqué, c'est tout, répondis-je en enfouissant mon visage dans son cou.

Il me rendit mon étreinte.

— Toi aussi, tu m'as manqué...

Je posai mes lèvres dans le creux de son épaule et remontai doucement vers son oreille en goûtant sa peau.

— Gulf... ? murmura-t-il en fermant les yeux.

Je bifurquai pour rejoindre ses lèvres que je m'empressai d'embrasser avec passion. Il répondit immédiatement en resserrant ses bras autour de moi. Il rompit notre baiser et m'observa, un sourire aux lèvres.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

— Je ne sais pas... Je suis d'humeur romantique aujourd'hui.

Ses yeux s'agrandirent de surprise.

— Toi ? Romantique ?

— Pourquoi ? Ça t'embête ?

— Non ! Pas du tout, au contraire. Je suis simplement surpris, ce n'est pas dans tes habitudes...

— Les habitudes, ça se changent, murmurai-je en effleurant sa bouche de mes lèvres.

Aussitôt, il m'embrassa à nouveau et je savourai le bonheur d'être dans ses bras. Il s'éloigna à nouveau, en grognant.

— Si on continue comme ça, nous ne serons jamais prêts pour l'interview.

— Ce n'est que partie remise... chuchotai-je d'un air provocateur.

Il me fixa longuement. Mon attitude semblait vraiment le perturber. Je ne l'avais jamais habitué à prendre l'initiative. J'étais plutôt passif dans notre relation. Je savais que cela le faisait souffrir parfois, car il avait l'impression que mon amour était moins profond que le sien. J'en avais conscience, mais je n'étais pas quelqu'un de tactile et d'expressif. Cependant, j'étais prêt à faire des efforts.

Pendant que Mew installait le matériel, j'allais me changer. Je le rejoingnis dans le salon où nous avions installé la caméra. Nous avons encore quelques minutes à attendre avant de nous connecter pour l'interview à distance. Assis sur le canapé, j'observai Mew qui finissait de caler la caméra. Il était tellement viril. Ses cheveux de jais, parfaitement coiffés, laissaient son front dégagé. Ses lèvres pleines s'étiraient en un sourire tendre qui faisait plisser ses yeux. Je suivis du regard la ligne bien dessinée de son menton. Sa chemise crème mettait en valeur la largeur de ses épaules, la finesse de sa taille. Ses muscles tendaient le tissu à chaque mouvement. Je ne me lassais pas de l'admirer.

— Gulf... Si tu continues à me regarder comme ça, on va vraiment rater ce rendez-vous... dit-il en s'arrêtant à quelques centimètres de moi, la main sur la hanche dans une pose sexy et décontractée.

Je me raclai la gorge, légèrement gêné d'avoir été surpris en plein reluquage.

— Tout est prêt ? demandai-je, pour faire diversion.

Il s'assit à mes côtés et posa ses doigts sur ma cuisse.

— Tout est prêt, mais... Si tu as envie d'autre chose, je n'hésiterai pas à annuler avec Woody, dit-il d'une voix grave et sensuelle et fixant mes lèvres.

Je fus hypnotisé par sa proximité et sa proposition tentatrice. Malheureusement, le travail n'attendait pas. Je secouai énergiquement la tête pour ne pas céder.

— Je te pensais plus professionnel que ça... répondis-je, d'un air faussement moralisateur.

S'il s'approchait encore de moi, je n'étais pas sûr de pouvoir résister. Il se recula, un grand sourire sur le visage.

— Tu as raison, le travail avant tout. Mais tu ne perds rien pour attendre...

J'avalais ma salive avec difficulté. Comment arrivait-il toujours à me mettre dans tous mes états ? Il se tourna vers la caméra et se connecta au réseau pour lancer le live.

— Allons-y, il est l'heure.

____

L'interview commença. J'étais euphorique. Woody savait mettre ses invités à l'aise et Mew était à mes côtés. Il y avait de l'électricité dans l'air. Notre petit jeu de séduction pré-interview n'y était pas pour rien. J'adorais ce sentiment de baigner dans un bain d'hormones. Seul Mew me donnait cette sensation.

Nous commençâmes par nous présenter. Les premières questions étaient assez générales, sur nos études, notre carrière. Très vite, Woody en vint à aborder le sujet de notre relation fusionnelle.

— Vous avez donné la note de huit à votre relation, qu'en est-il aujourd'hui ? demanda-t-il. À quel niveau est-elle ? Huit ou plus ?

Comme à chaque fois, je laissai Mew répondre en le regardant, un sourire au coin des lèvres.

— Je dirais huit, répondit Mew.

Je m'empressai de confirmer.

— Nous gardons le reste pour laisser une chance à notre relation de se développer.

Je ne pus m'empêcher d'être gêné par cette réponse et ris nerveusement.

— Pas plus que ça ? Même pas 8,5 ? insista Woody.

— Nous avons le temps, ajoutai-je joyeusement.

— Gulf, le montant de votre dot est de 20 millions de Bath (monnaie thaïlandaise), est-ce toujours le cas ?

Il n'allait rien nous épargner... Je pris quelques secondes pour réfléchir en jetant un coup d'œil à mon petit ami.

— Huum... Oui, à peu près. J'attends de voir comment il se comporte, lançai-je pour le taquiner.

Mew tourna la tête et me jeta un regard blasé.

— Vraiment ?

— Oui !

— Je ne me comporte pas bien ?

— Bien sûr que non ! Mais peut-être seras-tu encore meilleur dans le futur...

— Aah ! Je vois...

Parfois, je devrais réfléchir avant de parler...

— Notre équipe a capturé ce post, nous informa le présentateur.

Nous vîmes apparaître une de nos conversations sur les réseaux sociaux.

— Que signifie Wuv ? demanda Woody innocemment.

— C'est de l'argot pour l'amour, expliqua Mew.

— Donc... Vous ressentez ça réellement ?

Question piège...

Je lâchai un rire gêné. Même si nous connaissions les conséquences de nos posts, même si nous laissions toujours planer le doute, je me sentais systématiquement embarrassé par ce genre de question. Je ne savais jamais comment réagir. Heureusement, Mew venait à mon secours. Sauf à cet instant où il resta silencieux.

— Nous attendons votre réponse ! insista l'indiscret.

De plus en plus gêné, j'éclatai de rire en me cachant derrière mes mains. Heureusement, Mew prit les choses en mains, même s'il semblait légèrement troublé.

— Nous nous le disons, mais rarement. Nous préférons que cela reste des moments précieux.

Woody eut un rire attendri devant notre réaction et ajouta :

— Nous le voyons dans vos actions...

Heureusement, il n'insista pas plus que ça. Ce genre d'interview n'était vraiment pas facile à gérer. Nous jouions le rôle d'un couple qui ne l'était pas, mais qui l'était vraiment dans la réalité... Ce n'était pas simple... J'avais parfois envie de hurler la vérité, mais je respectai la décision de Mew de ne pas confirmer notre relation. D'un autre côté, nous avions beaucoup de mal à cacher nos sentiments.

Ce genre d'exercice était à la fois une épreuve, un amusement et un stimulant qui souvent se révélait être un puissant aphrodisiaque dans notre relation. Surtout que plus l'interview s'éternisait, plus Mew et moi nous rapprochions. C'était inconscient, mais nos corps ne pouvaient rester longtemps loin de l'autre. Les frôlements, les contacts, les étreintes se multipliaient. Ce jeu de séduction à peine voilé avait tendance à titiller nos sens. La question suivante en fût un bon exemple :

— Vous passez 24 heures ensemble, nous savons tous ce que vous faites pendant la journée, mais que se passe-t-il la nuit ? continua Woody.

Question piège, le retour...

Je tentai de rester stoïque pendant que Mew se tournait vers moi avec un large sourire entendu.

— Juste dormir, répondis-je rapidement, trop rapidement peut-être, en essayant de garder mon calme.

— Juste dormir, confirma Mew avec un air tellement... peu convaincant.

Nous n'allions pas nous mentir, nous étions deux hommes, dans la vingtaine. Quand nous dormions ensemble, nous ne passions pas toute notre nuit à dormir. Pour le sommeil, nous nous rattrapions le jour... Contrairement à ce que nous avions répondu lors de notre toute première interview, Mew et moi préférions largement le sexe au chocolat. Quoique... Mew aimait passionnément le chocolat, mais pas n'importe lequel...

— Et c'est tout ?

Woody arborait une mine hautement douteuse.

Mission failled...

De toute évidence, notre innocence feinte ne sonnait pas juste. Mew et moi eclatâmes de rire, je me cachai derrière mon petit ami, en m'exclamant :

— Woody attend quelque chose de plus !

— Mew, tu vas vraiment t'allonger et dormir ? demanda le présentateur d'un air incrédule.

Mew me dévisagea quelques minutes avant de répondre :

— Dormir et le prendre dans mes bras...

Ses bras enlacèrent ma taille. C'était si naturel pour nous et je ne me sentais à ma place que dans ses bras...La demande suivante venait d'une de nos fans. Elle souhaitait que nous nous regardions, en caressant nos cheveux comme si nous tombions amoureux. C'était un exercice facile pour nous. Parce que nous le faisions régulièrement pendant les meetings et surtout parce que j'adorais ces moments de tendresse entre nous. Mais aujourd'hui, Mew semblait légèrement tendu, hésitant.

Nous nous installâmes face à l'autre. Je plongeai les doigts dans ses cheveux et Mew en fit de même. J'essayais de capter son regard, mais il me sourit brièvement avant de détourner le visage. Il semblait ne pas vouloir me regarder en face. Je voulais qu'il plonge ses yeux dans les miens pour y lire tout ce que je ressentais pour lui à cet instant : l'amour, la tendresse, le désir et surtout de la gratitude. Il était tout pour moi. Alors je l'appelai en silence. Avec douceur, je caressai sa tempe. C'était des gestes que je ne faisais pas souvent et je savais que ça le rendait dingue. J'avais envie de le rendre fou de moi. Il posa sa paume sur mon bras, son regard effleura mes lèvres, mais il ne me regardait toujours pas droit dans les yeux.

Pourquoi ? Ma main descendit vers sa nuque et je continuai ma douce caresse sur ses cheveux. Ses yeux plongèrent enfin dans les miens et j'eus ma réponse : il avait envie de moi. Je connaissais bien ce regard. Difficilement, il se retenait. Une nuée de papillons envahirent mon ventre. Mon sourire s'effaça, pendant qu'un long frisson me parcourut. Le désir était partagé. Je dus, moi aussi, retenir mes pulsions. Pendant une seconde, le monde entier disparut, seul l'homme face à moi avait de l'important. Je me perdis dans ses prunelles sombres, pleines de promesses. Mon ventre se contracta par anticipation. Seul Mew savait m'offrir des sensations charnelles incroyables. Et j'avais hâte de pouvoir y céder. J'étais prêt à lui offrir mon corps sans aucune hésitation et il pouvait en faire tout ce qu'il voulait.

Mais nous n'étions pas seuls... Je rompis le contact visuel et me tournai vers la caméra en riant. Woody nous observait intensément, tout en serrant un coussin rose en forme cœur et en buvant sa boisson. Il ressemblait à s'y méprendre à un spectateur devant un film romantique.

— Trop mignon ! s'exclama-t-il.

Nous le remerciâmes en nous inclinant. La scène d'improvisation était finie, pourtant nous eûmes beaucoup de mal à nous lâcher. J'avais encore mes doigts sur sa nuque et la main de Mew me tenait le bras. À regret, nous nous replaçâmes face caméra, sans rompre totalement le contact.

— Question suivante, quel est votre statut ?

Voilà la grande question. Je me tournai vers Mew et une conversation silencieuse débuta entre nous :

— Tu vois, on nous pose encore la question !

Mew me jeta un coup d'œil, en hochant légèrement la tête.

— Je sais...

— On ne trompe personne... C'est le moment idéal pour tout révéler, pensais-je en le regardant fixement.

— Laisse-moi gérer...

— Nous sommes des frères qui s'aiment, répondit Mew en me jetant plusieurs coups d'œil.

— Toujours ce vieux mensonge, qui y croit encore ? pensais-je.

— Nous n'avons pas le choix, sembla me répondre mon compagnon.

C'était un point sensible entre nous. À chaque fois que cette question nous était posée, j'avais une étincelle d'espoir que Mew décide enfin de révéler publiquement notre relation. Il m'aimait, je n'avais aucun doute là-dessus. Mais, je ne pouvais m'empêcher de penser que ses sentiments n'étaient pas assez forts pour les révéler au monde entier. J'avais de plus en plus la sensation que nos carrières comptaient plus que notre couple.

— Et toi, Gulf ? demanda Woody.

— Pareil, nous sommes des frères qui s'aiment.

À chaque fois, même si je confirmais ses dires, je ressentais une pointe de déception.

— Est-ce que des frères se regardent aussi tendrement d'habitude ? insista le présentateur.

Question piège, troisième round.

Que répondre à ça... ? J'interrogeai Mew du regard. Il me pressa doucement l'épaule pour me soutenir.

— Je ne sais pas...

— Vous rougissez ? demanda Woody.

Je ris nerveusement. Je ne devais pas me laisser décontenancer.

— On nous a déjà posé cette question auparavant et nous insistons sur le fait que nous sommes des frères qui s'aiment.

Voilà la réponse médiatiquement correcte. Heureusement, Woody clôtura l'interview sur ces mots. Après avoir reçu des couvertures à nos effigies, nous pûmes nous déconnecter. Je lâchai un soupir de soulagement. Mew se leva pour ranger rapidement le matériel. Je restai assis sur le sofa, plongé dans mes pensées. Mew vint me rejoindre et s'assit à mes côtés.

— Il ne nous a rien épargnés dis-je en me tournant vers mon petit ami.

Il était immobile, me regardant fixement, un sourire félin sur les lèvres. Je compris immédiatement le message de son corps et me reculais pour ne pas lui faciliter la tâche.

— J'aimerais qu'on parle... dis-je doucement.

Il glissa sur le canapé pour se rapprocher de moi. Son sourire s'agrandit. Je tentai de m'éloigner encore mais je heurtai l'accoudoir.

— Tu me fais du charme depuis la minute où tu es arrivé... Tu me caresses les cheveux... Tu me fais les yeux doux... Tu penses vraiment que j'ai envie de parler ? murmura-t-il d'une voix grave et profonde qui couvrit ma peau de frisson. J'étais pris au piège. Mais pour rien au monde, je ne m'enfuirai.

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