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Ch 34: Nuage noir sous un lourd soleil d'été

« Écoute... Yuan Sunjie... Je ne te connaissais pas avant, mais je voulais vraiment te remercier, lui dit Yu Shengcai. Te remercier pour m'avoir sauvé la vie et pour m'avoir libéré... Et je suis aussi venu m'excuser de t'avoir blessé.
— Ne t'en fais pas pour ça.   Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est en rien ta faute.  Tu étais sous l'emprise d'un esprit, cela ne se contrôle pas.
— Oui, mais... à cause de moi, tu es resté dans le coma et j'ai aussi blessé beaucoup de monde... Tu... tu n'es pas le seul... » bafouilla Yu Shengcai.

Il croisa et décroisa les jambes, baissa les yeux et joua nerveusement avec ses doigts.

« Combien de personnes as-tu blessé ? » demanda prestement Yuan Sunjie, d'une voix excité par la curiosité.

Yu Shengcai détourna la tête vers la fenêtre et marmonna de gêne en se grattant l'oreille.  Yuan Sunjie réalisa que sa question l'avait mis mal à l'aise et il s'en voulut.

«  Ce n'est pas important pas vrai ?  L'essentiel c'est que tout le monde s'en soit sorti ! ajouta-t-il en balayant l'air de la main.
— Dix-huit...  J'ai blessé douze apprentis et six aînés... dont le maître de secte et le chef de la faction Chasse » avoua le disciple d'une voix qui baissait en volume à chaque mot, que s'en était presqu'un murmure à la fin.  Yu Shengcai paraissait sur le point de prendre ses jambes à son cou.

Yuan Sunjie poussa un sifflement en se penchant légèrement hors du lit et s'exclama d'admiration  :
« Wow !  Même Zhangmen-Zi, le Faiseur de Feu ?  »

Le disciple posa une main sur sa poitrine, secoua l'autre et la tête dans le même rythme en signe de protestation pour se défendre avec vigueur.  Dans ses yeux,  l'effroi s'y terrait encore.

« Je ne voulais pas faire cela !  Ce n'était pas de ma faute !  Je n'avais pas envie de vous blesser !  Je ne savais même pas ce que je faisais,  je le jure ! »

Yuan Sunjie s'esclaffa joyeusement et gifla sa cuisse.  Assit, sa couverture, roulée en boule, avait fini comme coussin pour son dos appuyé contre le dossier.  Le rire le fit se plier et incliner sa tête en avant, ses cheveux lâchés balayèrent son visage, obstruant la vision de Yu Shengcai comme un rideau.

« Pardon !  Pardon ! s'exclama-t-il en s'excusant.  Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire !  Je disais juste que réussir à battre dix-huit personnes c'est déjà un exploit en soi, alors assommer même le célèbre Faiseur de Feu, ça relève de l'extraordinaire ! »

Le dos voûté, Yu Shengcai gesticulait sur sa chaise en se tripotant les doigts.  C'était un disciple plus âgé, avec l'air timide et introverti d'un tendre roseau.  De ce fait, Yuan Sunjie était réellement épaté par le nombre de blessés que ce jeune chétif avait causé, même sous l'emprise de Sept-Roux.

« Je suis impressionné, continua Yuan Sunjie, tu dois être très fort !  Bien sûr, c'est l'esprit qui a blessé tout ce monde et qui t'a donné cette force incroyable, mais il n'aurait rien pu faire si tu n'étais pas toi-même déjà très fort à la base.  Vois-le comme un compliment et pour le reste, tu n'étais pas responsable alors, ne t'en fais pas trop pour ça.  L'important, c'est qu'au final tout le monde aille bien, non ? »

Yu Shengcai se redressa. Puis, il poussa un soupir et esquissa un sourire peu convaincu avant de baisser les yeux, ne soutenant plus le regard profond de Yuan Sunjie. Il faisait chaud dans la pièce et le visage du disciple avait commencé à rosir.

« C'est étrange... dit-il en allant se mettre à la fenêtre.
—  Qu'est-ce qui est étrange ? demanda Yuan Sunjie.
—  J'étais endormi, mais c'était en même temps, comme si je rêvais...  Je me rappelle m'être dit... Ou plutôt, cette créature... cet esprit a pensé. Il était totalement obnubilé par toi. Dès l'instant qu'il t'a vu, il ne voyait que toi. Tu as empli ses pensées. C'était tellement fort.  Je me suis dit que je connaissais ça moi aussi.  C'est peut-être pourquoi ça m'a marqué et... c'est peut-être pour ça que je te le dis.
— Mmh... marmonna Yuan Sunjie, un brin confus.  Tu connais ça toi aussi ?  Tu connais les renards, toi aussi ? »

Scrutant l'horizon à la fenêtre, le disciple inspira longuement le souffle frais du vent.

« Je sais ce que cela fait d'avoir une personne chère à son coeur et de ne penser qu'à elle nuits et jours. »

Yuan Sunjie tourna vers lui un visage rayonnant et expressif. "C'était donc ça", pensa-t-il.

«  Quand l'esprit m'a attaqué pendant que je me promenais dans les bois, mes pensées allaient justement vers une amie très chère. J'ai parfois tendance à être absorbé par mes pensées et je ne fais pas attention. C'était insouciant de ma part. »

Les coins des lèvres de Yuan Sunjie s'étirèrent en arc tendu.

« Tu penses à une fille toi aussi ? Je devrais te présenter à mon ami Wang Xiao, je suis sûr que vous allez bien vous entendre tous les deux ! »

Après Yu Shengcai, Yuan Sunjie eut la visite de Ma Han qui fut moins agréable mais qui eut quand même le mérite de confirmer quelques unes de ses théories. Celui qu'il aurait dû appeler 'shixiong', lui vouait effectivement une profonde haine, or, la mémoire de leur shifu bien-aimé et son voeu de sauver des vies ne le permettaient pas de mettre un terme à la sienne.

Quelques jours plus tard, la vie au Pavillon du Bambou avait repris sa routine habituelle pour Yuan Sunjie, à l'exception que Ying Luo avait désormais intégré le rang des disciples et s'appelait désormais Ying Shu.  Ils étaient même parti fêtés ça dans un restaurant.  Mais à part ça, rien n'avait vraiment changé.  Yuan Sunjie n'échappait pas à ses punitions régulières et il continuait d'aller s'entraîner au bassin des renards. 

Il n'avait pas recroisé le garçon de la Pierre d'Opaque depuis le jour de son arrivée.  Yuan Sunjie aurait pu penser qu'il était déjà reparti, mais ce jeune homme était devenu le tout nouveau sujet de conversation préféré de tout le Pavillon.

Ainsi, il apprit que Qian Jingliu était en réalité un noble, le fils du duc d'un royaume nommé Yelang et qu'il était même le favori de Shen Shuwen, le Faiseur de Feu.  À en croire les tapages, ce jeune homme était une perle rare, le prodige d'une cuvée prodigieuse de mille ans, un dragon parmi les hommes, sauf que ce génie incomparable demeurait introuvable. Tous les cinq jours pourtant, il ouvrait son laboratoire d'alchimie et acceptait de prendre des commandes pour non seulement les résidents du Pavillon du Bambou, mais aussi des habitants du Mont Zhu et même ceux venant d'autres régions du continent.

Yuan Sunjie avait déjà vu une file d'attente devant sa porte. Il était sûr qu'elle commençait dès le Pont des Plumes. Pour autant, ce jeune héritier n'était que vents et rumeurs, nulle part mais partout à la fois, et cela énervait Yuan Sunjie au plus haut. Tous ces commérages l'irritaient, alors il était soulagé d'aller retrouver les trois renards, surtout ce chenapan de Sept-Roux.  Depuis le soir de la possession de Yu Shengcai, les recherches n'ayant pas abouti à la capture de l'esprit, elles avaient rapidement été abandonnées par la secte.  Malgré tout, Yuan Sunjie restait sceptique sur le fait que la secte, particulièrement Shen Shuwen, laisserait rôder un tel danger à l'air libre sur le volcan.

Yuan Sunjie craignait que les renards ne soient découverts tôt ou tard par quelqu'un de la secte, alors il se résigna à espacer ses visites plus qu'il ne le faisait déjà. Cependant, comme un baume au coeur, au fil du temps qui passait, même Neuf-Blanc le plus méfiant des renards s'était attaché à lui. 

Il aimait par-dessus tout les regarder dormir et se retenait pour ne pas se jeter dans ce lit de touffes poilues.  Leurs queues dansaient dans les airs telles des algues qui valsaient au gré des marées.  C'était un spectacle qui le fascinait.

Yuan Sunjie se transformait en papa gâteau devant ces « mignonnes boules de poils trop craquantes ! »

Un après-midi, il leur rendit visite et comme à chaque fois, il leur ramena des boulettes de riz sucrés et en moins de temps qu'il ne fallut pour faire chauffer l'eau d'un thé, les renards apparurent autour de lui.  Seulement cette fois, il n'en compta que deux.  Sept-Roux ne répondait pas à l'appel !

Yuan Sunjie eut aussitôt un mauvais pressentiment et pensa que le renard s'était encore glissé au Pavillon du Bambou !

« Sept-Roux ! » appela-t-il à maintes reprises.

Il courut à toutes jambes jusqu'aux jardins, fit le tour des dortoirs et chercha le renard sur le domaine en vain. Craignant une autre possession à tout instant, Yuan Sunjie passa plusieurs nuits blanches à rester aux aguets, guettant n'importe quel signe du renard.  Pendant les jours qui suivirent, il multiplia ses visites au bassin afin d'assurer leur sécurité et espérer revoir Sept-Roux, mais ce dernier avait bel et bien disparu sans laisser de traces.   Sept-Roux s'était volatilisé !

Deux semaines passèrent. Un après-midi, Yuan Sunjie et Wang Xiao se dirigeaient vers la réserve au deuxième niveau du premier pavillon d'étude de la Cour Intérieure.  Yuan Sunjie marchait en silence, d'une humeur exécrable.  Il traînait les pieds et des cernes qui n'arrangeait pas son air assombri.  Wang Xiao était de corvée de nettoyage des salles de cours et des laboratoires deux fois par semaine, tandis que lui l'était six jours sur sept.  Ils étaient habillés d'un simple pantalon en lin dont les bas avaient été remontés jusqu'à hauteur du mollet et d'une chemise légère, serrée à la taille par un cordon de chanvre.

Un gémissement le tira de ses réflexions.  Wang Xiao rouspéta plaintivement sous sa barbe : ils étaient arrivés à la réserve.  Il fit une grimace en poussant la porte qui s'ouvrit sur une pièce ressemblant plus à un débarras qu'à un local de rangement.

« Hhh... soupira Wang Xiao.  Bon, allez »

Des caisses et des casiers en bois jonchaient le sol.  Dans un coin, on rangeait des seaux, des balais et des vieux linges faisant office de serpillières.  Juste au-dessus, accrochés au mur, il y avait d'autres seaux et des morceaux de tissus déchirés et délavés en guise de torchons.  La pièce contenait plusieurs placards remplis d'objets divers qui rappelaient la vie d'une école de cultivation : des piles de vieux rouleaux, des pinceaux, des bocaux usés, des bougeoirs, des pierres et des encriers asséchés, des talismans et des cordelettes décolorés, des morceaux de cristaux ou minéraux brisés ou simplement oubliés.

Yuan Sunjie se dirigea vers les balais en silence puis attrapa plusieurs torchons qu'il envoya valdinguer sur son épaule d'un mouvement leste.  Wang Xiao se dirigea vers le seul placard de la pièce qui avait une porte et y glissa une clé.  Un léger bruit sec se fit entendre quand il tourna le poignet. Wang Xiao écarta la porte entièrement entrouverte et se pencha pour saisir deux paires de sandales.

Yuan Sunjie l'entendit s'exclamer en se jetant dans le placard :
« Oh non ! Qu'est-ce que c'est que ce trou ?  Feng-shixiong va vraiment vouloir ma couenne cette fois !  »

Yuan Sunjie tourna un regard perplexe vers Wang Xiao.  Ce dernier leva une sandale et pointa du doigt un trou de la taille d'un oeuf de caille en plein milieu du talon.  Yuan Sunjie regarda la sandale, puis la mine confuse de son ami et hocha simplement les épaules.

« Un rat a dû passer par là » conclut-il sèchement.

Wang Xiao se retourna pour fourrer sa tête de nouveau à l'intérieur.  Yuan Sunjie l'entendit se lamenter encore.

« Je le savais !  Yuan-xiong !  Je suis mort !  C'est pire qu'un rat, il y a un trou dans le sol ! »

Cette fois, sa curiosité était assez piquée pour le faire bouger.  En deux foulées, Yuan Sunjie arriva à sa hauteur et glissa sa tête, par dessus Wang Xiao.

« Que s'est-il passé  ? »

Wang Xiao pointa et traça les contours d'un trou dans le sol avec son index.

« Yuan-xiong, il marqua une pause avant de poursuivre, une pointe de crainte dans la voix, j'avais une fiole qui contenait de la lotion d'Usure pour me débarrasser des déchets.  Elle a dû se renverser et le liquide est tombé !  Elle a tout mangé sur son chemin, regarde la trouée dans ma sandale !  Le placard, et même le bois du plancher ont fondu.  Zut ! On voit la salle d'en-bas !
— Tu crois que le liquide a coulé jusqu'à la salle de classe ? »

Sa question envoya un essaim d'abeilles dans le dos de Wang Xiao qui frissonna.  Nerveux, il se redressa sur ses jambes et donna un coup de tête sous le menton de Yuan Sunjie.

« Aaah !!
— Hmmpff  !!! »

Ils hurlèrent tous les deux de douleur.  L'un se tenait le bas du visage, ayant mordu sa langue, et l'autre son crâne, ayant reçu un pieu sur la tête.

« Fais attenthion !
— Aie  aie ! Par...don ! s'excusa Wang Xiao en rigolant. Reste ici, je vais descendre voir si le liquide a coulé jusqu'en bas. »

Aussitôt dit, Wang Xiao quitta la réserve en se frottant la tête. Yuan Sunjie retourna dans le placard pour examiner le trou et jeta un oeil à travers.

Wang Xiao avait raison.  Malgré une poutre qui bloquait partiellement la vue, on voyait bien la pièce d'en dessous. C'était une grande salle et les murs étaient hauts.  Il observa plusieurs bureaux installés en rangées.  Son usuel tic en coin réapparut et s'élargit en un plus large sourire qui envoya un éclat malicieux dans ses yeux.

Des bruits provenant de la pièce d'en-dessous et la voix de Wang Xiao résonnèrent à travers l'orifice :

« Shixiong ?  Tu m'entends ?  Où est le trou ?  Je ne vois pas d'où je suis !
—  Mon enfant !  Je t'entends et je te vois.  Me vois-tu ? répondit Yuan Sunjie en glissant son doigt à travers l'ouverture, le faisant gigoter comme un ver. 
—  Le plafond est trop haut, je ne vois pas le trou d'en bas !  Attends, qu'est-ce que... ? Ah ! Oui, ça y est, je l'ai enfin trouvé ! 
—  Tu m'entends P'tit Ballot, Ô Grand Admirateur de belles femmes ? demanda Yuan Sunjie en transformant sa voix pareille à celle d'un vieillard entre ses mains.
—  Je t'entends bien ! s'esclaffa Wang Xiao.  On dirait un vieux pervers !  Attends, je suis juste en dessous maintenant...  Le liquide n'a pas l'air d'être tombé jusque-là.  Quelle chance ! Me voilà rassuré !
— Cet ancêtre te rejoint avec les balais et les chiffons ! » hulula Yuan Sunjie à travers l'orifice.

Il rejoignit Wang Xiao qui avait commencé à déplacer les pupitres.  Depuis que Yuan Sunjie avait rejoint le clan Zhu, les parquets des salles de cours étaient cirés, luisants et brillaient quotidiennement.  Il devait nettoyer dix des nombreuses salles d'études de l'Académie de la Cour Intérieure, plus leurs couloirs et les latrines chaque semaine. Ses punitions lui prenaient cinq à six heures, alors il s'y attela sans tarder et sans rechigner.  Les corvées ne lui avaient jamais vraiment déplu et avaient le mérite de le faire penser à autre chose qu'à son renard disparu et de le préserver des commérages pour ne plus entendre parler de Qian Jingliu.

« Dis Yuan-xiong, tu as entendu parler de ce Qian Jingliu ?  Tu le connais, pas vrai ?  Je vous ai vu discuter au restaurant, lui dit Wang Xiao.
—  Qian Jingliu ? Qui... ? Lui ? Oh... je vois de qui tu parles.  Non, je ne le connais pas spécialement... Je l'ai rencontré juste une fois... avant.
—  Pourtant il est plutôt célèbre !  C'est un Tigre de Qian*, le fils du duc de Yelang, du clan Qian.  Son père est aussi le chef du Tigre Blanc, la secte majeure numéro deux !  Celle cachée dans les chutes !  Il vient de la Tour D'Eau, tu t'en rends comptes ? J'ai tellement hâte de la voir !
—  Qu'y a-t-il d'extraordinaire ?
—  On dit qu'elle est immense et magnifique ! Une tour cachée dans les chutes d'eau et les cascades...!  Shimei Wan et shimei Xing disent que tout le monde tombe amoureux de cet endroit, tant sa beauté est époustouflante !  Tu sais que Pluie D'argent, mon héroïne préférée, est originaire des Chutes Blanches ? s'exclama Wang Xiao, des étoiles pleins les yeux.
—  Tu la verras un jour, j'en suis sûr, marmonna Yuan Sunjie bougon.
—  Évidemment !  Toi aussi d'ailleurs ! »

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Notes et Références :
⎨Ref Tigre de Qian* ou Tigre : pour indiquer un membre de la secte du Tigre Blanc.  Comme les 'Bambous' ou les 'Junzi' pour les membres de la secte du Bambou de Jade ⎬

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