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Silver 6 : dépassé


Le temps est passé. Il est même passé incroyablement vite. Voler avec Gold 44 est devenu aussi naturel que de respirer. Il n'est pas seulement doué. Il est fiable. Et je ne suis pas le seul à le dire, tous les autres pilotes apprécient de compter sur lui. Gold a toujours été populaire et tyrannique. Ce Gold là est populaire, tyrannique et bienveillant. Ce qui se marie mieux que je l'aurais cru.

De mon coté, je garde un minimum mes distances, tout de même. Il ne doit pas s'imaginer non plus que je n'ai que ça à faire, de lui consacrer du temps. Il continue à me courir après, à me demander des conseils, à me demander mon avis sur ses manœuvres. Et j'adore ça. Je peux bien tenter de le cacher, rester neutre, ne jamais le chercher du regard ni montrer que j'attends qu'il arrive, j'adore ça, et je suis presque certain qu'il le sait. J'adore quand il me tape sur l'épaule pour m'encourager, j'adore quand il lève le poing pour me féliciter, j'adore même quand il m'agrippe sans autre raison que parce qu'il est content et que je suis sur sa route. Alors que j'ai toujours détesté qu'on me touche sans raison, surtout d'une manière aussi grossière. Mais c'est lui. Et quand ça vient de lui, je râle, mais je me laisse faire.

Les fans sont en train de devenir fous devant notre nouveau fonctionnement. On me décrit comme torturé par la mort de 43 — ma période de repos n'est pas passée inaperçue — et sauvé par ce nouveau Gold si chaleureux. En même temps, on m'a toujours décrit comme torturé, et Gold comme chaleureux. Ça fait parti de nos personnages respectifs. Mais là, les gens voient que je suis plus apaisé, et pour eux ça veut tout dire. Et bien sûr, les autres pilotes me charrient longuement à propos de notre nouvelle complicité. Je tente de les ignorer.

Nous avons passé des heures à nous entrainer, et j'ai passé un temps fou à l'aider à côté, que ce soit sur simulateur ou en détaillant manœuvres et plans de vol. On va dire que j'avais du temps libre que je ne savais pas bien occuper, puisque j'étais en repos forcé. Mais j'ai continué bien après avoir repris complètement mon poste. La rapidité d'apprentissage de Gold me fascine, sans pour autant me menacer. Au contraire, plus il progresse, plus j'en suis fier.


Jusqu'à ce combat.

Nous sommes face à un kaiju bipède, qui est sorti de la mer et a commencé à attaquer les défenses du port. Derrière le haut mur, il y a la ville — l'une des cinq capitales de l'UFIT — et ses millions de civils à défendre.

Gold et moi sommes en première ligne avec Brass - quoique Brass, plus rapide que jamais, soit impossible à situer avec précision tandis qu'elle tourne autour de la créature et nous envoie un maximum de renseignements. Peau de reptile extrêmement épaisse, plaques défensives sur le crâne et le long de la colonne vertébrale, mâchoires capables d'engloutir un mecha, pattes avant très mobiles et puissamment griffues. Un classique. Les points faibles envisageables sont les yeux, la gorge et l'articulation des membres supérieurs pour pénétrer la poitrine jusqu'au cœur.

Ça va être long.

Ça va faire mal.

Nous ne sommes que six pour nous occuper du monstre, et en dépit de tout le respect que je dois à Brass, Iron, Cobalt et Zinc, ce n'est pas l'équipe la plus puissante qui était disponible. Chrome, Steel, Iridium et Copper sont en train de s'occuper d'une autre menace je ne sais pas où et on a dû répartir les forces de ceux qui valaient quelque chose. Bref, on peut considérer que Gold et moi allons régler le problème avant qu'il n'ait put faire de dégâts, et les autres sont censés rester sagement en renfort. Même Brass a des instructions pour ne pas commencer à attaquer seule.

Les canons du port tirent tout ce qu'ils peuvent. Les IA des stratèges UFIT en ont pris le contrôle, moins pour améliorer leur efficacité que pour être sûrs qu'ils ne nous tirent pas dessus par erreur. Leurs projectiles ne peuvent pas blesser le kaiju en profondeur mais le tailladent, de longues estafilades brûlantes qui le rendent fou. Voler assez près du monstre sans se prendre un coup demande tous nos talents de pilotes et nous nous faufilons, Gold et moi, sous la mâchoire pour viser la gorge. Il est en première ligne, sa large épée et ses ailettes dorsales inondées de quartanite tournoient, formant un bouclier aussi protecteur que mortel. Dans son ombre, je guette le moment où il remontera blesser les muscles liant les mandibules au cou pour que je puisse enfoncer ma propre lame jusqu'à la trachée. Il faudra retenter la manœuvre plusieurs fois pour en venir à bout, sur un monstre de cette taille. En cas d'échec, les autres sont déjà en train de tournoyer près des autres points faibles, plus bas, et Brass tente de ne pas se faire croquer alors qu'elle se positionne pour mettre les yeux à sa portée.

Sauf que Gold ne suit pas le plan. Il attaque lui-même le point mortel, en me laissant seul derrière lui.

L'entaille qu'il a creusée est immense, une large déchirure que ne cesse de s'agrandir au fur et à mesure que le kaiju s'agite, mais pas profonde, pas comme celle que j'aurais pu faire. Le monstre a bien sûr baissé la tête et tente de nous mordre. Là-haut, Brass passe à l'attaque et de sa longue lance lui perce un œil. La bête hurle et relève à nouveau la tête. Je veux saisir ma chance d'achever le travail commencé, mais Gold me passe devant à nouveau et tranche encore davantage de largeur, avant de reculer pour esquiver les mouvements de plus en plus frénétiques du monstre aux abois. Furieux, je suis bien obligé d'esquiver aussi, passant de l'autre coté de Gold qui ordonne le repli. Comme si ce qu'il avait fait allait suffire à l'achever... Je demande à Brass une nouvelle diversion et, dès que le cou se dévoile à nouveau, je fonce. Je me faufile entre les dents lorsque le kaiju tente de m'attraper au vol et me positionne à l'intérieur même de sa plaie. Pas la peine ici de se soucier d'éclaboussures de quartinite, j'enfonce mon arme au maximum, traversant la trachée pour atteindre la colonne et derrière elle la moelle épinière, et j'envoie tout ce que j'ai.

Ce n'est qu'alors que je me rends compte que j'ai complètement ignoré les alarmes de mon mecha et que je suis beaucoup trop loin. La créature meurt et m'entraine avec elle, je n'arrive pas à m'extirper de son corps.

Mais Gold arrive et m'agrippe, me tirant hors de la carcasse, et se paie même le luxe de quasiment me porter jusqu'à ce qu'on soit en sécurité loin du monstre. L'enfoiré. S'il croit que jouer les héros fera passer ce qu'il vient de faire... C'était digne de 43, ça, de prendre la vedette en essayant de me voler le coup fatal. C'était sa sale manie de salopard dominateur, celle qui faisait que je devais le surveiller en permanence, ce connard.


Nous rentrons à la Tour sous les félicitations du capitaine Raï, qui a trouvé la mission extrêmement bien menée. Évidemment ça ne fait que renforcer ma colère. Quand nous arrivons, je sors de Silver comme un diable de sa boite et je fonce au check-up sans attendre Gold, qui profite des félicitations générales, au centre de sa petite cour — quelques soient les gens qui l'entourent, tôt ou tard ils forment sa cour, Gold ne sait pas interagir autrement avec un groupe. J'arrive à esquiver les autres et à me claquemurer dans ma chambre avant qu'on commence à se moquer de moi. Je bouillonne et je sais qu'à chaque fois que Gold 43 a réussi à me mettre dans un état pareil, tout le monde était là pour en rire. Chaque fois que je sors de mes gonds, tout le monde est là pour en rire. Salopards. Tous.

Je martèle la porte de mon armoire. Je donne des coups de pieds dans les autres meubles. Et je me remets à marteler. Tous, ils sont tous prêts à rire, à la moindre faiblesse, Gold n'attendait que ça, il a profité de moi, jusqu'à ce qu'il soit capable de me dépasser et qu'il puisse exciter les autres contre moi.

Je me sens trahi comme jamais, et mettre le doigt sur cette sensation est pire que tout. J'avais confiance en lui. Je croyais qu'en étant dépareillés, Gold 44 pour Silver 43, il serait différent. Je pensais qu'il s'était attaché à moi. Une tentative pathétique de cacher que moi, je m'étais attaché à lui. Beaucoup trop. Je sens les larmes monter et je mobilise toute ma rage pour frapper encore, le mur cette fois, jusqu'à me faire mal. Plutôt saigner que pleurer. Plutôt crever que pleurer sur lui, sur ce que j'ai pu imaginer de lui, de nous. Jamais, jamais je ne lui laisserai voir qu'il a pu passer au-delà de ma carapace, de mon armure, jamais personne ne doit savoir que j'ai été assez faible pour avoir confiance en lui.

Mes phalanges saignent, meurtries, et peu à peu je me calme. L'émotion est moins violente. Je me reprends. Je devrais arriver à faire face aux autres, à faire face à Gold, tant que je limite les interactions. Je respire lentement, faisant peu à peu ralentir les battements désordonnés de mon cœur. Voilà. Je peux remettre mon masque d'indifférence. Ainsi personne ne saura.    

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