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Landon 3 : colère

La soirée est bruyante, mais la musique est agréable et les gens plutôt intéressants. Ça fait plusieurs jours que j'essaye de faire sortir Chrome de sa coquille et j'étais plutôt content qu'il ait volontairement proposé qu'on y aille. Je sais que ce genre de mondanité a toujours été une corvée pour lui, mais maintenant qu'il n'a plus rien à prouver ni de manager à qui obéir, j'espère qu'il va pouvoir se détendre et en profiter...

De mon coté, je suis en pilote automatique depuis deux bonnes heures. Je n'aime pas spécialement ça, mais je ne le déteste pas non plus. Ce n'est pas très exaltant, mais ce n'est pas ennuyeux et surtout je n'ai pas besoin de réfléchir pour maintenir la conversation. L'habitude...

Je continue à surveiller Chrome du coin de l'œil. Il est plus réservé que moi, mais il a l'air d'y trouver son compte, et il me sourit à chaque fois qu'il croise mon regard. Je me sens rougir comme un adolescent et j'essaye de ne pas trop flagrant dans mon admiration. Notre relation n'est encore connue que de nos proches, et maintenant que l'interdiction de l'UFIT ne pèse plus sur nous, je me demande si Chrome aimerait qu'on s'affiche un peu plus...

Mais ce n'est pas le moment de demander ça.

Entre deux bavardages, je le rejoins et m'incruste dans sa conversation. Chrome ne veut pas revoir les autres pilotes pour l'instant, même Copper, mais ce serait une bonne chose s'il se faisait des amis. Bon, personnellement je n'en ai pas, ma famille et Lilith m'ont toujours suffit, mais ça ne fait pas de mal...

Je suis un peu surpris en entendant son interlocutrice lui dire :

" Mais enfin, vous ne pouvez pas dire ça ! Le Soleil Noir est une organisation terroriste, et...

Chrome l'interrompt avec rudesse :

— Et vous croyez que ça la rend plus dangereuse ? Apprenez à compter. Les victimes du Soleil Noir sont une poignée en comparaison des victimes de guerre, et...

— Mais enfin, quelle guerre ? Le monde est en paix depuis la création de l'UFIT, et...

Je m'immisce le plus délicatement possible :

— Nous savons tous, Major, que c'est grâce à toi et aux autres pilotes si le Soleil Noir ne fait pas plus de dégâts. Même s'il faut bien sûr rester vigilant et qu'on est bien obligé d'effectuer des missions au sol. L'UFIT a d'excellent troupes terrestres également, il faut leur rendre hommage. Mais je suis désolé, il y a quelqu'un que je dois absolument présenter à mon ami, je peux vous l'emprunter ?

D'un geste ferme j'attrape Chrome sous le bras et le tire vers moi. Je ne comprends pas ce qui lui a pris, il m'avait lui-même interdit de parler de politique, et voilà qu'il déballe des opinions très tendancieuses à une parfaite inconnue ! Le tout avec son visage de marbre habituel, donc de loin je ne m'étais pas méfié, mais... ça fait combien de temps qu'il s'amuse à faire ça ?

Je m'apprête à lui demander pourquoi quand je remarque que c'est bien la première fois que je le vois avec les joues roses comme ça. Et le regard dans le vague...

Je m'exclame :

— Tu as bu !

Il marmonne :

— C'est une fête. Je suis censé boire. J'ai le droit de boire. Et j'ai bu.

— Mais, Chr... Morgan, tu n'as pas l'habitude, et je croyais que tu n'aimais pas ça ! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?

— Je confirme. Je n'aime pas ça.

Il vacille un peu et finit par attraper une chaise et s'assoir. Très inquiet, je m'accroupis en face de lui, essayant de croiser son regard, en vain. Il marmonne :

— J'avais juste besoin de... ça semblait apaisant. Je ne voulais pas t'embarrasser. Tout était sous contrôle. Tu n'as pas à me surveiller comme ça, comme une espère de mère poule. Je vais bien.

— Tu sais que même quand... quand on a beaucoup de chagrin, l'alcool n'est pas...

Je ne sais pas comment finir ma phrase, et il ne m'aide pas. Il n'a pas vraiment l'air de s'en soucier, et j'ai envie de le secouer jusqu'à ce qu'il réagisse. Ce n'est pas grave, qu'il boive. Ce qui est grave, c'est que ça ne lui ressemble pas, qu'il se sent si mal que ça lui a semblé préférable malgré tout, et qu'il ne m'a rien dit.

Il finit par me regarder dans les yeux, avec une lueur de défi, et ajoute :

— Et bien, ce n'est pas ce que tu voulais ? Je suis normal, je joue les petits amis normaux, ou les amis, ou peu importe ce que tu as envie que je sois, je suis venu à cette soirée, j'ai parlé avec les gens, et j'ai bu. Qu'est-ce qui te faut de plus ?

Ses mots me poignardent autant qu'ils me mettent en colère. Quoi, ce serait de ma faute ? Moi, qui lui imposerait de mimer une espèce de normalité ? Moi entre tous ? Moi qui ait toujours été l'anormal du groupe, l'alien de la famille, le putain de déshérité, celui dont la meilleure amie est une IA que j'ai fabriquée moi-même ? Moi qui suis prêt à faire n'importe quoi, avec n'importe qui, n'importe où sur cette planète, pour qu'il aille ne serait-ce qu'un peu mieux, moi qui l'ai supplié de me dire comment l'aider, n'importe quoi, un indice, quelque chose à quoi me raccrocher ? Moi, je l'aurais obligé à faire des choses qu'il déteste pour sauver les apparences ? Sérieusement ?

Bon. Il ne va pas bien, il est ivre et n'en a vraiment pas l'habitude, ce n'est pas le moment d'en rajouter. On en reparlera au calme, quand j'aurai eut le temps de faire le point avec Lilith et qu'il aura dessoulé. Pour l'instant, je me contente de lui dire sèchement :

— Je vais te chercher un verre d'eau. Évite de parler stratégie militaire avec d'autres personnes, on va avoir des ennuis."

Après quoi je me retourne et tente d'interpeller un serveur. Il est grand temps aussi que je trouve notre hôte et que je lui annonce qu'on part sous un prétexte ou un autre.


Au lieu de ça, je tombe sur Geoffrey. Je tente d'intercepter mon frère pour éviter qu'il ne commence à parler avec Chrome. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en lui - c'est sans doute une des personnes dont je suis le plus proche. C'est juste que nous avons une façon très différente de gérer les choses, et que son idée pour aider un Chrome malheureux passerait sans doute par de longues provocations pour le faire réagir. Geoffrey a tendance à croire que la colère et l'action font partie des relations saines, tandis que la paix et le silence ne seraient que le début de la fin. Il n'est pas très porté sur la routine non plus. Il a un petit coté caricature de savant fou, on ne peut pas le nier - pas avec son cerveau qui carbure incroyablement vite. Au moins, il s'est vraiment bien remis de son séjour en tant que prisonnier du Soleil Noir, et c'est toujours bon de le revoir, même si ce soir je n'ai pas de le temps de discuter d'IA avec lui.

Je tente de lui expliquer gentiment que le moment n'est pas bien choisi, et bien sûr il m'ignore royalement :

"Mon petit frère adoré, je sais que tu es très très occupé à profiter de ta lune de miel, mais j'ai besoin de te parler. Il s'est passé des choses, beaucoup de choses, alors s'il te plait arrête de faire ta mauvaise tête et vient par là.

— Quoi ? Attends, Geoff', non, je ne peux pas... Morgan est là et il ne se sent pas très bien, il faut qu'on rentre à la maison, et...

— Landon, primo tu as mieux à faire de ta vie que de baby-sitter cette grande perche. Deuxio il n'ira nulle part, et s'il est malade il y a tout un tas de personnels plus compétents que toi pour s'en occuper. Tertio quand je dis que c'est important, c'est que c'est important. Crois-moi.

J'hésite mais me laisse remorquer. C'est mon grand frère, il a toujours eu beaucoup trop d'autorité sur moi, et son expression pour une fois sérieuse m'inquiète plus que je ne veux bien l'admettre. Qu'est-ce qui se passe ?

Une fois un peu à l'écart, il me demande :

— Tu sais ce qui est arrivé aux pilotes ? Chrome t'en a parlé ?

— N... non, non il ne m'a rien expliqué...

— Comment ça, rien ? Il t'a bien dit pourquoi il avait été viré !

— Il n'a pas été viré ! Il a été mis à la retraite !

— Oui, pour le virer en douceur, sans scandale. Il t'a dit pourquoi ?

— Non !

— Mais ça fait plus d'une semaine, tu as bien dû lui poser la question, non ?

— Il n'est pas prêt à en parler, alors j'attends.

— Lan', comment tu peux être aussi...

— Patient. C'est mon compagnon, je l'aime et il ne va pas bien, alors je suis patient avec lui. C'est tout.

Geoffrey me scrute, comme s'il essayait d'évaluer ce que je lui cachais. Comme si j'avais déjà réussi à lui cacher quoi que ce soit. Il a su que j'étais gay avant même que moi j'en sois sûr.

Il insiste :

— Et Lilith ? Chrome l'utilise, non, tu lui avais donné des droits d'utilisation faramineux il me semble ? Elle sait forcément quelque chose !

— En quoi ça te concerne ? Dis-moi ce qui se passe, tu m'inquiètes !

Il hésite, puis finit par souffler en haussant les épaules :

— Bah, j'imagine que si tout le monde t'as mis à l'écart, c'est pour ton bien. Moi, je n'aime pas ça, mais je ne vais pas te mouiller jusqu'au cou maintenant. Occupe-toi bien de ton chéri, reste dans ton petit monde, et évite les ennuis, après tout c'est le mieux pour tout le monde. Allez, salut."

Il tourne les talons et j'ai beau protester, l'appeler, le supplier, il m'ignore et m'échappe bien trop vite à travers la foule des invités. Je n'ose pas faire un esclandre public. De plus en plus inquiet, je retrouve Chrome et l'entraine avec moi jusqu'à la maison.


Chrome n'a pas lâché un mot. Je devrais lui parler. Il est parfaitement en état de comprendre ce que je lui dis. Mais je n'en ai pas le courage. De quel droit est-ce que je pourrais lui dire que je lui en veux, que je le trouve injuste à mon égard, que je ne veux surtout pas qu'il se force à quoi que ce soit, et je n'en peux plus d'attendre qu'il se décide à me parler, alors que mon propre frère est au courant ? Chrome souffre. Ce n'est pas le moment de l'engueuler.

Demain, me promets-je à moi-même. Demain, tu remettras les points sur les i, tu règleras la situation. Demain.

En attendant, avant de dormir, il faut que j'ailles voir Lilith.

A peine ai-je mis un pied dans la salle informatique qu'elle s'exclame :

"LANDON ! On a tenté de me pirater !

— QUOI ? Qui ? Comment ? Pourquoi ? Tu vas bien ?

Tout en lui parlant je me lance dans une analyse directe de ses programmes. Son interface de conversation est élaborée, mais ça sera plus simple pour moi de voir que de la laisser m'expliquer. Ce qui ne l'empêche pas de raconter :

— Ils ont utilisé les droits que tu as donné à Geoffrey ! Je n'ai rien pu faire ! Du coup, j'ai créé un avatar et je les ai laissé le prendre pour gagner du temps, mais il faut vite que tu me donnes de quoi me protéger !

Une sueur glacée coule dans mon dos. Geoffrey ? Pourquoi Geoffrey aurait fait une chose pareil ? Ou quelqu'un travaillant pour lui, peu importe ! Geoffrey a toujours considéré Lilith comme une sorte de jouet sans importance. Et aujourd'hui, il me pose des questions sur elle, et sur Chrome, et quelqu'un tente de pirater mon IA ?

Je suis furieux. Tout en installant des protections aussi vite que je le peux, je hurle à travers la porte restée ouverte :

— CHROME ! Viens ici !

Il ne met que quelques secondes à arriver, et me demande immédiatement :

— Qu'est-ce qui se passe ? Lilith a un problème ?

— Oh oui, Lilith a un putain de problème, on a tenté de la pirater ! Et ça vient de Geoffrey, qui a l'air de penser qu'il se passe un truc avec les pilotes, et que tu es au courant. Et je sais que tu es au courant, Chrome. Alors maintenant, tu vas m'écouter. Vous allez m'écouter tous les deux. Vous avez essayé de me protéger, et ça partait d'une bonne intention, mais visiblement vous n'êtes pas capables de vous protéger vous-mêmes, alors vous allez tout me raconter tous les deux, et ensuite, on fera un plan de bataille efficace ! On se battra ensemble ou pas du tout, et je ne veux entendre aucune objection, c'est clair ?

Chrome écarquille un peu les yeux. D'entendre que des gens traquent ce qu'il sait ou de me voir pour une fois autoritaire ? Quoi qu'il en soit il se ressaisit rapidement et acquiesce :

— Tu as raison. S'ils commencent à s'en prendre à Lilith, tu es impliqué de toutes façons, autant qu'on commence à se défendre."

Au moins, à en juger par son sourire carnassier, passer à l'action ne lui déplait pas - même en m'embarquant au passage, et je lui en suis absurdement reconnaissant.

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