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Felis 3 : debrief

J'entre dans l'immeuble. Ne pas penser qu'on va me piéger. De toutes façons je ne peux pas fuir. Un rendez-vous du Soleil Noir, c'est un rendez-vous qu'on ne peut pas manquer, et ils ont promis de me débarrasser d'éventuels espions de l'UFIT. Je dois leur faire confiance. Après tout, techniquement, je suis des leurs.

Envie de vomir. Pour l'instant je ne peux rien prendre de plus. Besoin d'avoir la tête claire.

Je monte dans l'ascenseur, où se trouve déjà une jeune femme, le visage caché par sa casquette. Évidemment. Sans un mot elle appuie sur un des boutons du sous-sol, et nous nous enfonçons dans les entrailles de la terre. Pendant que je suis coincé avec elle, elle passe minutieusement un détecteur cylindrique devant moi, à la recherche d'un mouchard. Je la laisse faire sans broncher. En fait, j'ai beau être sûr que personne ne m'en a greffé, ça me soulage qu'elle vérifie.

Une fois son inspection terminée, elle relève un peu la tête - assez pour que je vois ses yeux sous la visière - et me fait un gentil sourire tout en disant "C'est bon !". Et ce simple contact me détend un peu. Je crois que je n'ai jamais été aussi avide de la moindre trace d'humanité.

Elle me guide à travers les garages jusqu'à une camionnette cabossée. C'est donc comme ça qu'ils ont l'intention de tromper la surveillance de l'UFIT... Basique, mais ça fait toujours son petit effet, surtout une fois qu'elle se sera faufilée par les milliers de ses sœurs jumelles qui alimentent les surmarchés.

A l'intérieur du véhicule, assis sur des caisses, nous attendent une femme grisonnante au visage sévère, un homme beaucoup trop musclé pour que je sois à l'aise, et, à ma grande surprise et mon grand soulagement, Tonton. Mon Tonton, avec ses fringues hautes en couleur, sa carrure d'ours et ses manières efféminées, son crâne rasé et ses tatouages de bisounours, et surtout, surtout, avec son sourire inébranlable. J'ai presque les larmes qui montent en le voyant. J'ai eu tellement peur, et à présent qu'il est là, je me sens protégé... Alors qu'il ne peut rien faire pour m'aider, à part me faire un sourire rassurant. Je ne connais même pas sa position chez les Soleil Noir, mais sûrement pas bien haut. Il est trop gentil pour ça.

A peine je suis monté à bord qu'il vient me serrer dans ses bras et me caresser la tête en disant :

"Nian ! Tu vas bien ?

- Ça va, Tonton, ça va, ne t'en fais pas...

- J'étais tellement inquiet quand on m'a dit que tu avais été repéré ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Oh mon dieu, et qu'est-ce qui est arrivé à tes cheveux ?

Je ne peux pas retenir un sourire. C'est tout lui, ça. Tonton ne m'a jamais réellement adopté, il ne m'a jamais dit qu'il me considérait comme son fils ou quoi que ce soit du genre, mais depuis le début il se comporte comme une vraie mère poule avec moi. D'un coté, il m'encourage à me lancer dans des trucs fous, de l'autre il vérifie que j'ai mis un pull quand il fait froid pour ne pas m'enrhumer. Et j'adore ça.

Je me contente de répondre :

- Tout va bien. J'ai juste dû les couper pour éviter d'être trop reconnaissable.

La femme âgée nous interrompt d'un toussotement, tandis que la camionnette se met en branle et qu'on s'accroche tous comme on peut. Après avoir obtenu notre attention, elle dit :

- Nous avons besoin de ton rapport précis, s'il te plait.

- Bien sûr.

Aucun de ceux que je ne connais pas ne se présentera, évidemment. Ils me mettent mal à l'aise, à me fixer comme s'ils essayaient de percer mes plus noirs secrets. Enfin, l'homme costaud et la femme. La jeune fille, elle, continue à me sourire gentiment, comme si elle voulait m'encourager. Est-ce que c'est vraiment une fille, d'ailleurs ? Si ça se trouve, c'est un autre des petits poussins de Tonton. Mais dans ce cas, je ne vois pas ce qu'elle ferait là. On ne va pas lui confier ma place auprès de Brass quand même ? Je sais bien qu'il est bi et que c'est un cœur d'artichaut, mais il ne se jetterait pas sur n'importe qui comme ça, juste pour me remplacer... Juste après m'avoir dit que... Et puis elle n'est pas son genre.

Je me concentre de mon mieux et commence :

- J'ai reçu un message de Brass, hier matin, qui m'annonçait qu'il pouvait me rejoindre à la fête de John Ezzard grâce à Alessandro Finelli, un photographe de la Tour. Brass m'avait déjà parlé de ce Finelli, qui l'a apparemment adopté comme égérie et utilise le succès de 137 auprès du public pour sa propre carrière. Personnellement, je l'ai déjà rencontré plusieurs fois, il fréquente régulièrement des soirées où je travaille. Autant que je sache, il consomme principalement du pep's, du red et de la pp, comme beaucoup de gens de sa profession. Je n'ai donc rien vu de suspect à l'idée qu'il aide Brass à me rencontrer à l'extérieur. C'était dans son intérêt et ça correspond à son caractère.

- Je vois." dit la femme en hochant la tête. Elle a dû sentir que j'étais sur la défensive et m'encourage : "Je t'en prie, continue.

- Quand je suis arrivé, Brass n'était nulle part, mais Finelli était là. Il m'a dit qu'il avait perdu Brass de vue lui aussi mais qu'il était quelque part dans le coin. Il a fait quelques blagues sur le fait que Brass était peut-être en train de me tromper et que je devrais le surveiller. Bref il savait qu'il y avait une histoire entre Brass et moi. Je me suis dit que Brass lui avait tout raconté pour le convaincre de l'aider, rien d'étonnant venant de lui. Je l'ai cherché un bon quart d'heure, et finalement c'est lui qui m'a trouvé. Je l'ai entrainé à l'écart. Là, il m'a raconté qu'il avait été blessé, un coup sur la tête. Ensuite, il m'a parlé des pilules que je lui vends, et m'a dit qu'il savait qu'elles étaient sous-dosées.

- Comment ça, sous-dosées ?

- J'ai fait ça après la mort de Brass 136. Étant donné qu'ils ont le même profil psychologique, j'ai pensé qu'il aurait un forte tendance à l'addiction lui aussi, et qu'il fallait que je sois prudent avec ce que je lui donnais. Et c'est ce que je lui ai expliqué tout de suite.

Ça grimace en face. Ils auraient sans doute préférés que je ne m'en mêle pas. Eux s'en fichent de voir les pilotes défiler, ce sont leurs ennemis. Mais moi je ne suis qu'un indic, pas un meurtrier, et je m'apprête à défendre ma décision quand Tonton ajoute à ma place :

- Nian connait son métier. C'est le Pharmacien qui l'a formé. Il s'adapte à ses clients, tout le monde sait ça.

Silence dubitatif de la femme. Son compagnon reste de marbre. Je déteste de plus en plus son regard noir qui me vrille le cerveau. Je reprends mon rapport :

- Il m'a demandé si j'essayais de le tuer. Et m'a expliqué qu'il savait que je travaillais pour le Soleil Noir. Et qu'il savait pour... mes origines.

- Comment est-ce qu'il savait ?" demande la femme. "Qu'est-ce qu'il a dit, exactement ?

- Juste qu'il était au courant. Je n'ai pas pu lui poser des questions, j'ai tout nié en bloc, j'ai même dit que c'était sûrement les médicaments pour son choc à la tête qui le faisaient délirer...

- Mais qui a pu lui dire ?

- Quelqu'un du service de renseignements de l'UFIT, sans doute. Il m'a parlé des services secrets de l'UFIT qui m'espionneraient pour remonter la piste et trouver de plus grosses prises.

- Donc tu as juste nié ?

- C'est ça.

- Et il t'a laissé partir ?

- Et bien...

Je n'ai aucune envie de détailler le reste. C'est personnel. Et embarrassant. Mais important pour qu'ils comprennent comment Brass raisonne, sinon son attitude est tellement absurde qu'ils ne vont tout simplement pas me croire.

- Brass m'a dit qu'il était amoureux de moi. Et qu'il voulait qu'on s'enfuie, tous les deux, loin de l'UFIT et des Soleil Noir.

- Et il a dit ce qu'il comptait faire exactement ?

- Hein ? Heu, non... Il a juste... Enfin, quand il m'a dit ça, moi j'étais en train de lui jurer que je n'étais pas du tout un Soleil Noir et d'essayer de m'extirper de là, donc je n'ai pas vraiment eu de détails... Et tel que je le connais, il n'avait aucun plan en tête. Il est très intelligent, mais très impulsif. Je ne crois pas que lui-même ait réfléchi à la question avant de me le proposer.

Par contre devant moi ça cogite dur. Mes réponses n'ont absolument pas l'air de leur plaire. Je me tourne vers Tonton, qui me fait un sourire encourageant. En cas de besoin il va sûrement corroborer mes dires, je lui en ai parlé pendant des heures, de la cour que m'a faite le rouquin ! Il m'avait d'ailleurs conseillé de prendre mes distances depuis longtemps. Il a bien vu que ça me plaisait un peu trop, et que plus j'attendais, plus ça serait difficile.

L'homme costaud prend la parole pour la première fois :

- On a absolument besoin de savoir ce qu'il y avait derrière cet épisode. Il est impossible que les Forces aient décidé de te dénoncer à ce pilote puis l'ai envoyé à une fête pour tout te raconter.

- Je sais, mais moi non plus je n'ai aucune information ! Tout ce que je sais, c'est que Brass 137 était sans doute sincère. C'est possible qu'il l'ait appris par ses propres sources. Je vous l'ai dit, il est très intelligent, et hacker le système de surveillance de sa propre Tour ne lui a jamais posé de problème. Ou ce sont ses amis qui ont voulu le protéger. Il est très aimé à la Tour, et avec les décès à répétition des Brass, les autres ont tendance à le prendre sous leur aile... Enfin, je n'en sais rien. Ce ne sont que des impressions.

Silence. Ils se regardent et semblent hésiter sur la marche à suivre. Je finis par m'énerver et lancer :

- Bon, vous allez me dire ce qu'il y a ? Je sais que je ne vous ai pas dit ce que vous vouliez entendre, mais si vous m'avez fait venir c'est bien parce qu'il s'est passé quelque chose de spécial, non ?

C'est l'homme qui se décide à me répondre :

- Brass 137 vient d'être arrêté pour haute trahison. Ce qui veut normalement dire qu'il travaillait pour nous. Or on est bien placés pour savoir que ce n'est pas le cas. Est-ce que c'est toi qui lui a demandé de faire quelque chose ?

J'ai la tête qui tourne. Ça et les cahots perpétuels de cette foutue camionnette, et je vais finir par tomber. C'est en tous cas ce que Tonton se dit aussi, puisque je sens sa main qui m'empoigne l'épaule fermement. Faut que je reste calme, ce n'est pas le moment de flancher...

Mais je le vois, je le vois si clairement, cet horrible tableau de Brass trahissant l'UFIT pour moi...

Je proteste malgré tout :

- Je ne lui ait rien demandé du tout ! Il m'a parlé de partir ensemble, et j'ai refusé. Je lui ai dit que je n'étais pas gay, que nous deux ça n'avait rien de possible, et qu'il était en plein délire. Je veux dire, même s'il est un peu, enfin, spécial, il n'y a pas moyen qu'il ait été assez stupide pour trahir l'UFIT sans que je l'attende derrière ! Enfin, c'est absurde !

- Alors quoi ? Est-ce qu'il y a autre chose qui pourrait le motiver à faire une chose pareille ? Ou c'est à cause de la drogue ?

- Non, je ne crois pas... Je ne sais même pas s'il prend ce que je lui ai vendu. En tous cas pas avant de me voir. Il se contrôle vraiment à ce niveau-là, pas comme ceux d'avant... Mais peut-être qu'il a voulu faire une démonstration de force avec son mecha. Il était très angoissé par l'arrivée des CinqGen, parce qu'il n'avait plus de missions, et s'il s'est lancé dans une mission interdite pour montrer de quoi il était capable... Enfin, c'est stupide, mais ce serait tout à fait son genre, et il était sûrement bouleversé après... après notre dispute. Donc... Enfin, c'est la meilleure hypothèse que j'ai à vous proposer. Cherchez du coté du mecha.

La femme tape quelque chose sur son com, et lance :

- Bien. Merci pour ces informations. Pour l'instant, tu vas rester avec ton oncle, ensuite on se charge de te faire disparaitre dans une autre ville. J'espère que tu aimes voyager."

J'espère que l'expression "on se charge de te faire disparaitre" n'est qu'une façon très maladroite de parler. En tous cas la camionnette s'arrête et je descends avec Tonton. Comme prévu, nous sommes au milieu du flot des livraisons, dans les gigantesques hangars qui répartissent l'approvisionnement de toute la ville, et nous n'avons aucun mal à disparaitre dans la foule.

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