Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Felis 13 : Platinum

23h37. Il reste 23 minutes avant le changement de quart. J'ai attendu au maximum, pour qu'on soit le plus près possible, mais je dois nous laisser une marge de manoeuvre. Logiquement, le canot devrait être simple à mettre à l'eau, mais en réalité je n'en sais rien. Je serre contre moi le moniteur de navigation que j'ai volé - un GPS perfectionné, qui indique aussi les courants et les récifs. Avec ça, rejoindre les Utopiales devrait ressembler à un jeu vidéo. Je l'ai testé, il est simple d'utilisation. Juste lourd. Et repérable. Dès qu'on sera en vue des îles, il finira au fond de la mer.

Au moins il fait beau, et même assez chaud. C'est important de savoir que si on tombe à l'eau on devrait survivre.

J'ai pris mes affaires et j'ai volé tout ce que je pouvais pour Cadell. On recommencera une nouvelle vie à partir de rien, donc désolé les gars, mais je fais au mieux pour que notre nouveau départ ressemble à quelque chose. Même si je compte surtout sur ce qu'il reste dans ma mallette, en drogues et ingrédients de base, pour vivre dans un premier temps. Et je sais que je vais les brader. De la poudre de paradis de cette qualité, ça devrait suffire à acheter les trois quarts de ces îles - et bien sûr personne ne me la paiera un prix honnête.

Les marins seraient mal placés pour se plaindre des drogues que j'ai utilisées sur eux. J'ai soigneusement ajusté les dosages et j'ai vérifié qu'ils étaient tous envolés pour leur paradis personnel, ou qu'ils dorment. Le navire commence d'ailleurs à dériver. Peu importe. On est en pleine mer, on ne risque pas de heurter quelque chose dans les environs.

Je détache Cadell, qui me fait une remarque amusée sur tout ce que j'emporte avant d'attraper la moitié des paquets. Je ne réplique pas. Là, maintenant, je n'ai pas le cœur à la blague, alors que je guette le moindre bruit de pas. En théorie, il n'y a personne sur ce bateau que je n'ai pas drogué. En pratique, chaque grincement me fait sursauter - et on est en mer, ça grince sans arrêt et de tous les côtés.

Enfin, Cad n'a aucun mal à charger la chaloupe et à la mettre à l'eau. Il s'empare ensuite du moniteur et lance le moteur, pendant que je pousse pour nous éloigner de l'énorme masse du cargo, abandonné à lui-même. Je me répète que ce n'est pas mon problème. Ils n'arriveront pas à nous poursuivre, c'est tout ce qui compte.


Ça fait plusieurs heures qu'on a quitté le bateau, et la voûte étoilée a beau être superbe, je passe plus de temps à me retourner nerveusement dans tous les sens qu'à admirer le ciel. Aucune trace de terre ni de civilisation à l'horizon. Seul le moniteur nous assure que oui, sans aucun doute, on se rapproche de notre but.

Derrière moi, Cadell ne dit rien, concentré sur la machine. C'est lui qui pilote, évidemment. De temps en temps, il masse ses poignets presque distraitement. Sa captivité à bord a été plutôt rude, d'après les marques noirâtres sur ses bras, et j'ai beau savoir que c'était nécessaire, j'ai honte. Je laisse le silence s'étirer dans la nuit. Et puis, qu'est-ce que je pourrais dire à cet instant ? "À ton avis, est-ce qu'on va mourir ?". Ce n'est pas une question que j'ai vraiment envie de poser.

Oh, j'ai bien des milliards de choses à lui dire - après tout, je lui ai beaucoup menti, ça ne serait pas plus mal qu'on commence à faire réellement connaissance. En y repensant, je crois que je ne lui même pas dit mon vrai nom. Il a dû le lire sur la carte mnésique, évidemment, puisqu'il y avait toute ma biographie, mais j'aurai aimé le lui dire officiellement. Autant qu'il arrête de m'appeler Nian. J'ai aimé ce nom, ce rôle, cette vie. Mais c'est derrière moi maintenant.

Pendant que je l'observe, il lève la tête et me fait sourire rassurant. Bon, plutôt un sourire de gamin trop sûr de lui et enthousiasmé de se lancer dans une aventure, mais ça me rassure. Pour la première fois, je me dis qu'on va peut-être y arriver, finalement...

Soudain nous entendons un son terrifiant, un son qui me fait frissonner du haut en bas de l'échine, et qui dresse Cadell debout dans un geste défensif dérisoire. C'est la sourde vibration d'un moteur à quartan. Un mecha est sur nos traces !

J'ai le réflexe de poser mon sac sur l'écran lumineux et de ne plus bouger. Après tout, nous sommes tout petits et dans le noir, le mecha vole à toute allure, il ne peut pas nous repérer dans l'immensité de la mer, n'est-ce pas ?

Bien sûr qu'il peut.

Le son se rapproche, change de tonalité. Le robot ralentit. Je le vois, ou plutôt je le devine dans le noir, la mince trainée scintillante qui s'échappe du moteur souligne sa silhouette métallique. A coté de moi, Cadell murmure :

« Platinum...

- Il a aidé les autres à me faire entrer dans la Tour, il est de notre coté, non ?

- Si il nous aide maintenant, c'est lui qui va être accusé de trahison. Il a un CinqGen. Tout le monde sait ce qu'il fait à la seconde.

- Mais il ne peut pas... Il ne va pas nous tirer dessus, quand même ?

- Aucune idée.

Le mecha est presque à l'arrêt maintenant. Debout, il flotte élégamment jusqu'au ras des vagues, restant juste assez haut pour ne pas nous faire chavirer. Je ne peux pas m'empêcher de fixer son épée, guettant l'instant fatidique où la quartanite fera briller l'arme avant de nous détruire. Cadell, quand à lui, est concentré sur la tête du robot humanoïde, comme s'il pouvait convaincre le pilote par la seule force de son regard. Nerveusement, je lui agrippe la main. A cet instant, je préfère encore qu'on en finisse ici et maintenant, sous la lame du mecha, qu'être séparés, torturés et tués dans les sous-sols de l'UFIT. Copiés puis débranchés. Je me mets à trembler. Cadell me serre plus fort.

Mais rien ne se passe. Platinum nous écrase de sa présence, mais ne fait rien, ne dit rien. Je me demande si à l'intérieur le pilote discute avec les équipes de la Tour, en pleine négociation pour nos vies. Brusquement sa voix retentie, rendue puissante et terrifiante par le megaphone de son engin :

- BRASS 137 !

- Oui, " répond Cadell.

- TU ES RECHERCHÉ POUR FUITE D'UNE PROCÉDURE JUDICIAIRE DE RANG 1.

- Je sais.

- MES ORDRES SONT DE T'ARRÊTER. MORT OU VIF.

- Menteur !

A ma grande surprise, c'est moi qui me suis mis à crier sur Platinum. Je tremble de plus en plus, je sais que je ne peux absolument rien contre ce colosse de métal, mais je ne peux pas le laisser exécuter Cadell sans broncher, sûr de lui et de son droit ! De mon autre main, je pointe un index accusateur vers lui. Que les chefs et les cadres de la Tour, qui regardent toute l'opération, sachent qu'on sait très bien ce qu'il en est. Je poursuis, de plus en plus hystérique :

- Menteur ! Il ne s'est pas enfui, l'UFIT l'a vendu ! Si maintenant ils veulent le récupérer, c'est leur problème, mais la transaction était honnête, ce n'était pas une fuite ! Et tu sais très bien que tu ne peux pas arrêter quelqu'un avec un mecha ! On mourrait même si on était transportés dans tes bras, dès que tu commencerais à accélérer ! Tu n'es pas un flic, tu es un assassin, on t'a envoyé ici pour nous tuer et protéger les sales petits secrets de l'UFIT !

Je pensais qu'il m'ignorerait, comme au début, mais il se tourne légèrement vers moi et me répond :

- ILS M'ONT ENVOYÉ POUR RETROUVER UN CONTREVENANT. BRASS 137 EST RECHERCHÉ. MAIS NOUS SOMMES AU-DELÀ DE MA JURIDICTION. JE N'AI PAS LE DROIT D'ENTRER DANS CES EAUX, NI DE TOUCHER AUX EMBARQUATIONS, SEULEMENT DE SURVOLER LA ZONE. SINON, CE SERAIT UN ACTE DE GUERRE. ET L'UFIT EST UNE ORGANISATION PACIFISTE.

Je n'ai pas suivi le trajet d'aussi près que Cadell, mais je suis certain qu'on est encore à une heure de navigation du territoire perdu. Platinum est en train de mentir, et quelque soit le moyen qu'il utilise pour les tromper, je le bénit intérieurement. Cadell ne m'a pas lâché depuis tout à l'heure, et c'est seulement en le sentant se détendre que je réalise qu'il m'a broyé la main. Il existe donc quelque chose sur cette planète qui lui fait peur. Même si ça ne se voit pas, quand il réplique de son ton le plus provocant :

- Alors qu'est-ce que tu viens faire là ? On est en pleine ballade au clair de lune, et tu nous dérange, Platty. Sans vouloir te vexer.

- JE VIENS TE DONNER UN AVERTISSEMENT, BRASS 137. IL N'EXISTE PAS DE PRESCRIPTION CONCERNANT LES PROCEDURES JUDICIAIRES DE RANG 1. DÈS QUE TU REVIENDRAS DANS UN TERRITOIRE AYANT SIGNÉ LA CONVENTION JUDICIAIRE INTERNATIONNALE, TU SERAS ARRETÉ ET JUGÉ IMMEDIATEMENT. EST-CE CLAIR ?

- Limpide. Merci pour l'avertissement, officier.»

Cadell lui fait un salut militaire, auquel Platinum répond par un drôle de geste - après un temps de retard je réalise qu'il s'agit d'un salut également, déformé par le fait que le mecha tient toujours son arme. Puis il repart d'où il est venu, ne laissant qu'une trainée lumineuse derrière lui.

On peut se remettre à respirer.

Mon rouquin me saute dessus, faisant dangereusement tanguer notre canot, et je m'en fiche complètement parce que je suis trop occupé à le serrer jusqu'à l'étouffer. Cette fois, c'est sûr, on est sauvés, sauvés par un putain de miracle, et c'est le plus beau putain de miracle que j'ai jamais vu.

Et comme un deuxième miracle, chant de sirène tentateur nous entrainant vers notre nouvel avenir, le soleil se lève peu à peu au-dessus des eaux, et nous voyons dans le lointain apparaître la masse colorée des îles Utopiales. Notre maison à présent.

__________________________________________________________________

Eeeet... ensuite on quitte Felis et Cadell pour retrouver nos pilotes préférés !

En théorie, chaque partie, sur chaque personnage donc, devait avoir la même longueur. En pratique, "oh on n'est pas à un chapitre près", et au final la partie de Chayan fait 8 chapitres, celle de Chrome en fait 10, celle de Silver en fait 11, celle de Brass en fait 12 et celle de Felis en fait 13. Ce qui a le mérite d'être régulier. Le pire, c'est que je ne l'ai même pas fait exprès... Il y a peut-être des scènes qui auraient mérité d'être allongées ou raccourcies ? Je sais déjà qu'il faut que j'épaississe la partie sur Chayan qui va un peu vite...

Ou alors je calme mon amour de la symétrie et je dis que je m'en fiche. C'est une option aussi. D'ailleurs, j'en suis encore loin, de la réécriture... (il reste encore trois personnages sur les huit au total, et j'attends d'avoir fini de tout écrire pour intégrer toutes vos remarques dans une deuxième version !)

(Quand il sera fini, ce roman va être obèse)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro