Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Felis 11 : la fuite à deux


C'est moi qui les ai appelés. J'ai bien cru mourir à chaque seconde qu'a duré l'échange, mais ils se sont montré très arrangeants. Visiblement, ils s'attendaient à mon appel, et à ma proposition.

Ou ils voulaient juste me mettre à l'aise, pour que je vienne au rendez-vous comme prévu avec la carte mnésique, et qu'ils n'aient plus ensuite qu'à tuer Brass sous mes yeux pour me faire payer d'avoir osé faire du chantage à l'UFIT.

C'était sans doute une très mauvaise idée de prendre des tranquillisants. J'ai essayé un autre dosage. Mais maintenant je ne pense plus très clair.

Au moins ça marche. Même les pires de mes idées ne semblent pas si graves. Mais je dois vraiment me concentrer pour me rappeler de ce qui est réel et ce que j'imagine. Je me sens très détaché de tout ça.

Tonton n'est pas là. Il n'était pas prêt. Il avait de plus en plus de mal avec l'idée de leur rendre la carte. Alors je suis parti quand il dormait.

J'ai prévenu le Soleil Noir que j'étais prêt à être extradé. Par voie maritime. Normalement, ils ne savent rien au sujet de la carte.

L'UFIT a dit oui tout de suite pour le rendez-vous.

Alors nous y sommes. Des hommes en noir, la tenue des agents sans grade des Forces. Ils sont arrivés en aerocar, une longue barge volante qui plane silencieusement jusqu'au toit où je leur ai donné rendez-vous. Noire et luisante, sans le moindre signe d'identification. Classique.

« Felis Hanae ? me demande l'homme.

Il a l'air à l'aise, lui. Me montrer qu'il sait déjà tout de moi a l'air de beaucoup l'amuser.

Je marmonne :

- Où est Brass ?

Il se retourne vers ses sbires et claque des doigts. Frimeur.

Les autres sortent mon rouquin de l'engin. Il a d'énormes menottes qui lui soudent ensemble les avant-bras, comme une horrible camisole de force métallique, et ses jambes sont liées ensemble par d'épaisses attaches en métal, des pieds jusqu'aux genoux. Mais il n'a rien sur la tête et je peux voir son visage constellé de taches de rousseur s'illuminer lorsqu'il me voit. Ne te réjouis pas trop vite, mon cœur. On est très très loin d'être tirés d'affaire.

- Alors," me dit l'agent en haussant un sourcil, avec toujours ce fichu petit sourire narquois aux lèvres, " où est la carte ?

Je la sors de ma poche, lui laisse admirer le code scintillant qui lui assure qu'elle est authentique. Et à la seconde où il tend la main vers elle, j'allume mon briquet, juste assez près pour que la flamme lèche la pellicule de plastique une demi seconde. L'agent suspend son geste immédiatement. Les cartes mnésiques sont de la haute technologique, mais de la haute technologie très inflammable, et il le sait très bien. Plus trace du sourire maintenant, lorsqu'il me regarde droit dans les yeux et qu'il siffle :

- Tu vas immédiatement arrêter de jouer au con, sinon...

- Je veux Brass. Amenez-le moi. Portez-le, démerdez-vous. Ensuite je vous donne la carte.

Il s'approche, j'ai un sursaut que je tente de camoufler en menace :

- Je vous la donnerais en aussi bon état que je vais récupérer le pilote, vu ? »

Si les regards pouvaient tuer... Déjà, je n'aurais pas survécu à mes clients en manque. Quand tu es dealer, tu apprends vite à négocier comme si tu dominais la situation, alors que tu es à portée de gars qui peuvent te broyer le crane entre deux doigts. Parce que quand tu as quelque chose que l'autre veut plus que sa propre vie, peu importe sa force et son intelligence. Tu le tiens par les couilles. Il te hais, et il t'obéit.

L'agent n'échappe pas à la règle. Il fait signe aux autres d'amener Cadell. Je n'écarte toujours pas la flamme. Avec un soupir, il sort un boitier de sa poche, tapote quelques touches et libère mon pilote. Ses liens d'acier s'ouvrent et tombent au sol dans un bruit sourd. Bien. Si j'avais dû le porter comme un sac à patate, je ne serai pas allé bien loin - il est plus petit que moi mais je suis sûr qu'il pèse son poids.

J'ai bien fait, finalement, de prendre de quoi m'apaiser. J'ai vraiment la sensation d'avoir de l'eau glacée dans les veines. Peu à peu, je recule mon briquet. Jusqu'à ce que mon adversaire se permette de m'arracher la carte des mains.

On ne va pas attendre qu'il ait fini de la mettre en lieu sûr et demande aux autres de me menacer, n'est-ce pas ? Non, on va y aller très, très vite, et même si je n'ai pas eu le temps de me concerter avec Brass, c'est un pilote, il a des réflexes, non ?

Si.

J'ai juste besoin de croiser son regard, tandis que je fais demi-tour et que je saute dans le vide. Sans hésiter, il saute aussi.

On atterrit dans l'aerocar que les Soleil Noir ont préparé juste pour nous, et le temps que l'UFIT reprenne ses esprits et nous canardent, on s'est échappés.


« Putain, Nian, t'as réussi ! T'es génial ! T'es... mais qu'est-ce qui est arrivé à tes cheveux ?

Cadell m'enlace et saute sur place. Le minuscule habitacle ne va pas s'en remettre. Je tente de rester de marbre, mais bordel, moi non plus je n'arrive pas à croire que j'ai réussi un truc pareil, et tout ce que je trouve à faire c'est de sourire bêtement et de répondre :

- Ça te plait ?

- T'es fabuleux !

J'éclate de rire. Je ne sais même pas si il me voit correctement, c'est la première fois qu'on est collé aussi près lui et moi, et il pourrait m'embrasser si seulement...

Si seulement j'avais pu demander l'aide du Soleil Noir aussi simplement que celle de Tonton.

Sauf que non, bien sûr. Ils étaient d'accord pour me faire quitter le pays, mais violer les règlementations du protocole aérien et échapper à une course-poursuite de l'enfer lancée par l'UFIT, ça ne se fait pas gratis. Ils ont accepté parce que je leur ai promis un pilote - et Brass a beau avec bien moins de valeur que Geoffrey Lloyd, un pilote ça vaut toujours le coup de prendre des risques.

Je n'ai pas vraiment le temps d'apprécier le câlin ni les compliments de mon bien-aimé. Si je ne l'endors pas en douceur, les autres vont le neutraliser d'une manière ou d'une autre, et sans doute d'une façon bien plus primitive et douloureuse que l'UFIT. Je m'apprête à lui donner la pilule blanche que j'ai préparé pour lui quand il me lâche et se précipite vers notre pilote en demandant, très sérieux :

- On est poursuivi ? Ils sont combien ? On a quoi comme armes ? Vous avez une place pour moi ?

Il y a trois Soleil Noir dans ce petit planeur, une pilote que je ne connais pas, la jeune fille qui m'avait déjà amené jusqu'à leur camionnette, et la femme sévère qui m'y avait fait la leçon. Aucune des trois n'avait l'air de s'attendre à ce que leur "kidnappé" réagisse ainsi, mais échapper à l'UFIT va être compliqué, et la plus jeune tente :

- Tu sais piloter ça ? Ça n'a rien à voir avec un mecha !

- Sans blague ?" s'amuse Cadell. "Bien sûr que je sais. Faites-moi confiance et donnez-moi juste les directions.

Ok, je ne l'aurais jamais cru, mais non seulement elles le prennent au sérieux, mais en plus la pilote lui cède son siège. Sans hésiter, il se met aux commandes, éclate de rire et nous lance :

- ACCROCHEZ-VOUS !»

Et j'aurais dû suivre son conseil. Pour ma défense, il n'y a eu qu'une seconde entre son avertissement et le début de la course-poursuite la plus dingue que j'ai jamais vue. A partir de là, je n'ai plus maitrisé grand-chose, à part mon estomac. Et encore.

Le premier geste de Brass est de couper les moteurs. On tombe en chute libre quelques interminables secondes, le temps de voir les immeubles de moyen niveau se précipiter à notre rencontre. Il ne relance la machine que lorsqu'on frôle le premier toit, en déséquilibrant totalement la puissance de l'aerocar, ce qui met l'engin à la verticale. On se faufile entre deux immeubles, avant de faire encore une petite chute libre le temps de se glisser sous un pont, et de se remettre à l'horizontale, en plein tunnel. On passe entre le toit du flot de voitures et le sommet du tunnel, avec une marge de manœuvre qui ne dépasse pas l'épaisseur d'une allumette, et pour finir on émerge dans les ténèbres et le smog de la ville basse. Cadell navigue au radar avec l'aisance de l'habitude, encore tout souriant de son dernier exploit, jusqu'à atteindre le port. Et voilà. On les a semés.

Nous atterrissons sur le cargo qui nous attendait, et qui n'est sans doute pas du tout habilité à recevoir des engins comme celui-ci. Même avec le talent de Brass on passe bien trop près du bord à mon goût. A moins qu'il se soit amusé à frôler le danger, encore tout excité de la bataille qu'il vient de vivre. Sans aucun doute, il n'a aucun besoin de mes petits produits, c'est l'adrénaline la seule et unique drogue à laquelle il est accro.

Bon, et peut-être moi. Quand il émerge de son siège et que ses incroyables yeux verts se braquent sur moi, et qu'il semble si heureux, si innocent, si amoureux, c'est évident pour tout le monde de quelle manière j'ai réussi à lui mettre la main dessus.

Et en dépit de son exploit et de sa bonne volonté, personne ne va lui faire confiance. Avant qu'il n'arrive à me rejoindre, il a un canon sur la tempe, et un des matelots lui ordonne d'avancer.

Je ne veux pas voir son visage trahi lorsqu'on l'enferme. Je dois rester indifférent. Pour son bien. Je t'assure, mon amour, que c'est pour ton bien. Toi, tu n'échapperas pas à encore quelques jours de cellule, mais moi, je dois absolument garder leur confiance, et ma liberté de mouvement.

Le pire, c'est qu'il n'a rien dit. Est-ce qu'il s'attendait à ce que je le vende ainsi à ses ennemis ? Ou est-ce qu'il croit encore en moi, en dépit de tout ce que ça a de fou ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro