Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chrome 4 : centres d'intérêt


Pour poursuivre la conversation, Landon a choisit de se vanter : de son niveau social, de ses études, de ses hobbies. Il le fait de manière très mécanique et semble penser à autre chose en même temps. Il sourit. Et son regard ne parvient pas à se fixer sur quoi que ce soit. Comme s'il restait concentré sur lui-même et était passé en mode automatique.

Je lui dis :

— Vous ne me parlez pas de vous, là. Vous me parlez de votre image. Je sais que vous êtes un golden boy, ça se voit. Mais qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous différencie de n'importe quel autre type comme vous ?

— Comment ça, des types comme moi ?

— Des jeunes hommes riches qui sont nés dans des familles civiles riches, sont allé dans l'un des cinq établissements privés qui forment l'élite et payent des fortunes pour avoir des loisirs de riches. Vous êtes peu nombreux dans l'immensité de ce monde mais vous êtes quand même quelques milliers.

Il est surpris et me rétorque :

— Pareil pour vous ! Qu'est-ce qui vous différencie de n'importe quel autre pilote ?

— Je suis Chrome, je suis rigoureux et travailleur. Mon but est la maitrise parfaite. Mes techniques de combat sont calculées et ne laissent aucune faille, ni aucune place à l'improvisation, ce qui me contraint à faire équipe avec des mechas moins prévisibles. Je suis un traqueur méthodique et un analyste froid. Sous ma direction l'escadron a connu peu de batailles risquées mais nous n'avons essuyé aucune défaite. Quand à ce qui me distingue des autres Chromes, c'est qu'ils sont morts et que je suis vivant. Pour l'instant. Sinon, nous avons tous été sélectionnés sur le même modèle.

Première fissure du masque. Je crois que je l'ai choqué. Mais on gagne du temps. Si je ne lui conviens pas, ce n'est pas la peine de gâcher de l'énergie à essayer de le connaitre.

Au lieu de ça, il me regarde avec une expression soucieuse et souligne :

— Comment ça, pour l'instant ?

— C'est à dire ?

— Vous venez de dire que vous êtes vivant, "pour l'instant". Pourquoi ce choix de mot ? Vous êtes inquiet pour votre futur ? Vous... vous êtes malade ?

— Je suis pilote depuis dix ans, c'est déjà un record. Tout sera donc bientôt fini pour moi. Soit je faiblirai et mourrai de mon erreur. Soit je faiblirai et serai mis à la retraite.

— La retraite, à votre âge, ce n'est que le début de la vie, non ?

— Ma vie sert à faire vivre Chrome. Je n'ai rien d'autre et je ne vois pas l'utilité du reste.

Il semble triste et me prend la main. Un geste de séduction ? Non, pas avec ce visage. Lorsqu'il me parle, c'est avec beaucoup de douceur dans la voix :

— Mais vous êtes plus que simplement le pilote d'un mecha, non ? Vous n'avez pas une famille, des amis, des choses que vous aimez ?

— J'ai Chrome. Je ne suis pas malheureux. Il ne faut pas être triste pour moi.

Il retire sa main comme s'il s'était brûlé et rougit. D'habitude, ce genre de remarques me met en colère : les gens qui me plaignent de ne me centrer que mon mecha injurient mon mecha. Mais là, même moi je dois bien admettre qu'il était sincère dans son empathie. Il s'est trompé, comme tous ceux qui pensent que nos mechas sont des machines sans âme. J'essaye de lui expliquer :

— Chrome n'est pas un robot. C'est un mecha. Il a une âme, une mémoire et une sensibilité. Il a sa propre personnalité et sa propre manière de penser. Et je l'aime plus que tout, comme chacun de ses pilotes l'a aimé. C'est normal pour nous.

— Je ne savais pas que les mechas avaient... étaient comme ça... Comment c'est possible ? Comment est-ce qu'il fonctionne ?

Il me croit ! Il ne me traite pas de fou ni d'imbécile, il me croit ! Je souris spontanément et je commence à lui expliquer. Le peu que j'en sais, évidemment, puisque même nos mécaniciens et nos ingénieurs ne me croient pas et n'ont donc jamais étudié la question. Mais il m'écoute sans me remettre en question une seule fois, et j'en suis incroyablement heureux. Il semble un peu perturbé, mais c'est bien mieux que tous ceux qui se sont moqués de moi, depuis la toute première fois que j'ai perçu les sentiments de Chrome.

Alors je lui parle de mon mecha. Un quasi-monologue, pendant une bonne heure — et je pourrais faire bien pire. C'est malheureusement contre-productif, puisque je ne sais toujours pas si Landon me convient comme éventuel compagnon. Peut-être qu'il cherche seulement à être poli le temps de parvenir à fuir. Peut-être que nous sommes en train de construire ce lien qui me permettra de réellement le connaitre. Quoi qu'il en soit, cette soirée me fait du bien. Pour la première fois depuis longtemps, je reprends des forces alors que je suis séparé de Chrome.

Je finis par m'arrêter. Pas que je sois à court d'anecdotes et autres détails passionnants — il s'agit tout de même de Chrome, une vie n'y suffirait pas — mais il est plus raisonnable que je reporte le sujet de conversation sur mon invité si je veux parvenir à quelque chose. C'est lui qui m'offre une ouverture en avouant, en riant, que je le fais penser à son frère. Je sais par son dossier qu'il a trois frères et deux sœurs, mais un nom me vient immédiatement en tête :

— Geoffrey ?

— Tout à fait. Vous le connaissez ? Il travaille pour les Forces, mais je ne sais pas si vous avez l'occasion de vous croiser...

— Il est en recherche et développement, non ? Je l'ai déjà rencontré. Il travaille sur la conception et la création de nouveaux mechas. Je lui ressemble ?

— Et bien... D'une certaine manière. Lui aussi est fou des mechas. Il n'en pilote pas, mais à l'entendre, ce sont ses bébés...

— Je comprends qu'il soit fier d'eux. Mais Chrome est de troisième génération, alors qu'il travaille sur la cinquième. Il le déconsidère. Notre dernier échange a été très tendu à cause de ça.

— Vous vous êtes disputé avec Geoffrey ? Je suis désolé, je sais qu'il peut être un peu... abrupt...

— Il est violent lorsqu'il s'agit de rejeter les opinions qui ne lui correspondent pas. J'imagine que c'est en ça que je lui ressemble. En règle générale, je ne suis pas tendre lorsque j'estime que les autres disent n'importe quoi. Bien sûr, je peux me tromper, mais dans ce cas qu'on me le démontre. Les gens avancent beaucoup trop souvent n'importe quoi sans arguments.

— Pourquoi toujours chercher la bagarre ? Il ne serait pas plus simple d'essayer de trouver un compromis ?

— Un compromis entre quoi et quoi ? Un fait est un fait. Une conviction est juste ou fausse.

— Parfois... c'est juste plus simple de ne rien dire et de laisser couler. On s'évite pas mal de problèmes.

Je suis déçu. J'avais commencé à être intéressé par Landon. Mais il est lâche, comme les autres. N'y a-t-il plus personne qui brûle pour quoi que ce soit dans ce monde ?

Et au moment où je renonce, comme s'il lisait dans mes pensées, il me fait un petit sourire et me dit :

— Vous êtes déçu ?

— Oui.

— J'ai échoué à votre test dont je n'ai pas le droit de connaitre les règles, c'est ça ?

— Vous ne semblez pas correspondre à ce que je recherche.

Cette fois, il rit franchement. Et pour la première fois son regard se fait intense, me transperce. Lui aussi, il me jauge. Un fin sourire sur les lèvres, il ajoute :

— Et si je vous montrais quelque chose qui, à mes yeux, justifie tous les mensonges et tous les silences ? Quelque chose que je protégerais au prix de ma vie même. Est-ce que ça vous intéresserait ?

— Est-ce que c'est illégal ?

— Pas vraiment. Je n'aurait pas le droit de l'acheter, mais je l'ai créée moi-même.

— Est-ce que c'est relié d'une manière ou d'une autre aux Soleils Noirs ?

— Grands dieux, non ! Et ça ne le sera pas tant que personne ne me le prendra.

— D'accord. Ça m'intéresse.»

Il rougit légèrement et demande l'addition avant que nous allions chez lui. Ce qui prend encore un peu de temps, puisque je dois demander une escorte de l'UFIT avant de faire le trajet. Pendant ce temps, il refuse de me donner plus de détails et évite mon regard, se mordillant légèrement la lèvre, les joues rouges. Je ne sais pas s'il est embarrassé de me dévoiler son secret ou excité à l'idée. Ses yeux brillent d'une lueur un peu exaltée qui rappelle Geoffrey. Et plus je le regarde, plus il me fascine.    

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro