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Chrome 10 : Landon


Mon compagnon est arrivé bien avant le rendez-vous qu'il avait fixé avec Mu, et il est allé droit vers la salle où j'interrogeais Echo. C'est donc Mu qui l'a prévenu et envoyé ici. J'imagine que mon manager pensait ainsi m'empêcher de faire une bêtise. Si c'est le cas, alors il est en retard.

Je le salue d'un bref :

— Bonjour, Landon.

De son coté, Echo lui lance un sourire complice et lui dit :

— Salut ! Comment tu vas depuis la dernière fois ?

Et avant que Landon ait pu tenter de répondre, l'autre rit brièvement et ajoute :

— Bon, je vais vous laisser faire votre petite scène de ménage entre vous, hein... Je n'ai aucune envie de me retrouver dans le passage. À la revoyure, Chrome, si tu veux bien me laisser partir maintenant. Crois-le ou pas, mais ça a été très... intéressant de te rencontrer.

D'un bref signe de tête, je lui indique qu'il peut y aller. Moi non plus je n'ai aucune envie qu'il reste dans les environs. Et tandis qu'il quitte la pièce, il presse rapidement l'épaule de Landon et le quitte sur un :

— À bientôt, qui sait. En tous cas, tu t'es trouvé un sacré numéro. Bonne chance !

Landon lui fait un rapide au revoir de la main et le peintre s'en va. Il ne reste plus que mon compagnon et moi, aussi silencieux l'un que l'autre. J'attends qu'il commence à parler. Je sais qu'il a des reproches à me faire.

Lorsqu'enfin il ouvre la bouche, sa voix indique qu'il contient à peine sa colère :

— Qu'est-ce qu'il faisait ici ?

— Je voulais lui parler.

— Mais lui parler de quoi, bordel ? Je t'ai dit que c'était fini entre nous, il n'y a plus rien à dire !

— Ta relation avec lui était très forte et très importante pour toi, mais tu ne m'en as jamais parlé. Pourquoi tu évites autant le sujet ?

— Mais... merde, à la fin ! Je n'évites pas le sujet, je n'ai juste aucune envie de te balancer des histoires sur mon ex alors qu'on commence à peine à sortir ensemble ! Et si tu t'inquiètes, c'est à moi que tu dois en parler, pas à Lilith, et encore moins à lui !

C'est la première fois qu'il est vraiment en colère contre moi. On ne se dispute pas vraiment, je ne suis pas en train de le contredire sur quoi que ce soit. Mais ça me fait mal de voir qu'il m'en veut, et je tente :

— Désolé. J'ai manqué de jugement, visiblement. Je ne voulais pas t'offenser.

Mes excuses semblent faire effet, il parait même embarrassé à présent, et marmonne :

— Non, je t'en prie. J'imagine que c'est ma faute. Je ne me suis pas rendu compte que tu étais inquiet. Enfin, si, quand tu m'as parlé de cette rumeur, mais je pensais que tu me croirais quand je t'ai dis que c'était faux !

— Je te crois. Je sais que vous ne couchez plus ensemble. Mais je pense que tu l'aimes encore. Ça me...

Je cherche mes mots. Comment décrire la manière dont cette idée broie méticuleusement tout ce qui reste d'à peu près lucide dans mon esprit ? Comment expliquer ma colère, ma tristesse, mon angoisse, mon ardent désir d'être réconforté ? Jamais je ne me suis senti aussi misérable.

Puis j'ai commencé à bâtir un plan, à chercher comment arranger les choses, et mes émotions m'ont laissé suffisamment tranquille pour que j'arrive à ne pas tuer sur place Echo. Ça reste malgré tout une tempête, dans mon cœur, d'une violence que je ne parviendrai pas à contenir longtemps. Il faut que je résolve ce problème très vite. Je n'ai aucune idée des informations que je peux partager avec lui ou non. Si ça continue comme ça je ne vais faire que l'horrifier et le faire fuir.

Pour l'instant, le seul mot qui me vient pour compléter ma phrase est :

— Ça me chagrine.

Il est déçu. Et agacé. Il se pose sur le fauteuil en face de moi et commence à poser ses affaires en gestes saccadés. Non, il n'est pas agacé, il est en colère, en colère contre moi à nouveau, et me dit :

— Ah, vraiment, ça te chagrine ? Pour quoi au juste ? Ça ne fait pas un assez bon trophée à ramener à ton Chrome ? Qu'est-ce que tu voulais, en fait ? Que je te suive partout comme un petit chien en adorant la moindre de tes paroles, comme j'ai pu le faire avec ce type ? Et bien moi, ça ne me va pas. Après Echo je me suis juré de ne jamais retomber aussi bas. Tu penses que je l'aime encore ? Bon sang, si tu avais attendu qu'on en parle, je t'aurais expliqué... Bien sûr, c'est compliqué, Echo et moi, ça a toujours été compliqué. Mais ce n'est certainement pas lui qui va pouvoir t'expliquer ce que je ressentais, parce qu'il ne m'a jamais compris. Jamais ! Et c'était une bonne chose qu'il me quitte ! Tu comprends ça ?

— Non. Pas du tout.

Et je regrette, je regrette mon arrogance, je regrette de m'être cru capable d'avoir une relation amoureuse. Je ne suis pas logique de façon structurelle, comme une IA. Je me suis réfugié dans la logique, comme une protection, une sauvegarde. Et dans le domaine des sentiments, je n'ai pas réussi à l'utiliser à nouveau. Je ne trouve pas d'accroche, de règles, de cohérence. L'amour est trop chaotique pour moi. Je n'aurais pas dû le tenter.

Il me regarde. Je dois avoir l'air misérable, parce qu'il passe de la colère à la pitié. Il se penche vers moi, me prend doucement la main et dit plus gentiment :

— Ne t'inquiète pas. Je ne l'aime plus. Et je ne veux plus redevenir le suiveur que j'étais à l'époque où je suis sorti avec lui. C'est pour changer les choses dans notre relation que j'ai refusé de quitter mon métier et ma famille pour lui, que j'ai commencé à lui demander de tenir compte de mes opinions. Il a détesté ça et il est parti. Si j'avais voulu rester avec lui à tout prix, j'aurai pu. Même si tout le monde considère qu'il m'a plaqué, c'était une rupture mutuelle. Et je n'ai aucune envie de revenir en arrière. Ça va mieux ? Chrome ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

Je pleure. Je me sens pourtant nettement mieux qu'avant. En quelques mots il a réduit à néant la tempête qui me bouleversait. Mais bien sûr, en déchargeant toute cette tension, j'ai eu besoin de pleurer. Ça évacue. Je ne sais pas pourquoi ça semble le choquer autant.

Il se relève et m'agrippe, serrant mon visage contre son cœur. Je l'enlace moi aussi. Ça me rend heureux. Assez vite mes larmes cessent de couler. Mais je ne le lâche pas tout de suite. Je veux profiter de cette étreinte. Je ne sais pas si les relations sexuelles peuvent être aussi tendres que ça, mais je veux essayer. En fait, je suis prêt à n'importe quel prétexte pour ne plus jamais le lâcher. On vivra tous les deux enlacés dans le cockpit de Chrome. On téléchargera Lilith sur l'ordinateur du mecha. Et on sera parfaitement heureux, unis et complets.

Mais dans la réalité les moments de grâce ont toujours une fin. Landon s'écarte légèrement de moi. Il me regarde avec les yeux brillants, lui aussi. Et, avec une délicatesse infinie, il m'embrasse.

Il me demande très doucement :

— Est-ce que ça va ?

— Oui. Beaucoup mieux. Merci.

— Je suis désolé de t'avoir crié dessus. Je ne me rendais pas compte que tu étais si... si sensible.

Je laisse échapper un petit rire sans joie.

— C'est normal. Je fais tout pour que personne ne le sache. Je voulais régler le problème avant que tu ne me voie dans cet état.

— Tu n'as pas besoin de me cacher tes sentiments, Chrome ! Je suis ton compagnon, s'il y a une seule personne au monde à qui tu peux les montrer, c'est moi ! Et ton Chrome, bien sûr, mais je sais que tu fais attention à ne pas le perturber. Alors que moi, tu peux tout me dire. Tu dois tout me dire. C'est à ça que servent les compagnons de pilote, non ? Vous aider à vous décharger de vos soucis.

— Pourquoi est-ce que tu te donnerai cette peine pour moi ? Qu'est-ce que je t'apporte ?

— Je t'aime, Chrome. Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit avant. J'avais toujours l'impression que pour toi, ça n'avait pas beaucoup d'importance, que tu recherchais plus un soutien amical qu'autre chose, une expérience... Mais bien sûr que je t'aime. Et cet abruti d'Echo n'avait pas totalement tort, je sais bien que je cherchais quelque chose de compliqué. Mais tu es là. Tu es beau comme un rêve, tu n'as peur de rien ni de personne, tu comprends les émotions des mechas et des IA alors que tu rejettes les conventions sociales, tu veilles à ce que je ne me compromette jamais. J'étais tellement heureux que tu veuilles de moi.

Il me prend à nouveau la main et se baisse à ma hauteur. Je n'arrive pas à bouger, à parler, à penser. Il approche son visage du mien, très près, et murmure :

— Et toi, Chrome... est-ce que tu m'aimes ?

Je ne sais pas répondre à ça. Je n'ai jamais compris, jamais trouvé le secret pour répondre à cette question.

Mais j'étais prêt à tout pour le conquérir. Parce que j'avais la certitude qui si je ne le faisais pas, si je ne parvenais pas à être aussi important pour lui qu'il l'était pour moi, j'allais en mourir. Parce qu'il complète mon esprit aussi parfaitement que Chrome complète mon corps. Parce que je n'arrive plus à me souvenir de comment je pouvais vivre avant de le connaître.

Alors je réponds :

— Oui. Je t'aime. »

Il rit doucement et m'embrasse. Pour finir, il s'installe carrément sur mes genoux pour mieux m'enlacer et me couvrir de baisers, et je lui rend la pareille. Je lui explique que j'ai besoin d'être guidé pour ces choses là, et ça le fait rire encore. Il m'explique que j'avais bien trop d'assurance pour qu'il ose me donner des conseils.

Peu à peu, nous revenons sur tous les détails de notre relations, nos hésitations, nos erreurs, nos non-dits. Enlacés ainsi, nous ne parlons que par murmures et les mots semblent désamorcés de leur danger potentiel. Nous nous créons une petite bulle isolée du reste du monde, où patiemment nous pouvons tisser le lien qui nous soutiendra à l'extérieur. Nous commençons à faire des projets, à imaginer l'avenir.

Et ce futur qui me paraissait si terrifiant s'ouvre lentement de perspectives, tandis que je commence à envisager de, peut-être, avoir une vie après Chrome.    

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