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Traque dans la cité

Lothéo emprunta de petites ruelles qui descendaient vers le fleuve. Il longerait, ensuite la muraille fortifiée de la ville et rejoindrait l'issue que les visiteurs désirant partir après la fermeture des portes, étaient contraints d'utiliser.

Ce chemin-là était rapide, mais pas le plus sécurisé de l'agglomération. Il serpentait entre des bâtisses toutes plus miséreuses les unes que les autres. Le demi-elfe marchait sur des venelles boueuses et souillées d'ordures, bordées de troquets sordides, devant lesquels de nombreux prostitués de toutes races faisaient le pied de grue en tentant d'attirer le client potentiel. 

Ils avaient en commun une attitude aguicheuse, un visage exagérément fardé ou paré (cela dépendait de leur peuple d'origine) et une tenue vestimentaire plus que légère. Certains d'ailleurs, ne portaient strictement rien. Le voyageur restait de marbre et veillait à resserrer autour de lui, le manteau grisâtre qu'il le recouvrait. Ainsi ses biens les plus précieux restaient à l'abri des doigts agiles des péripatéticiens qui pouvaient tout aussi bien se révéler voleurs. 

Alors qu'il hâtait le pas et s'apprêtait à quitter la rue bordée de lupanars, l'odeur de vétiver si caractéristique du peuple des fées, frappa ses narines. Il se figea légèrement, avant de risquer un œil derrière lui. Des silhouettes vêtues de sombre venaient de surgir à l'autre bout de la voie fangeuse. Il ne tergiversa pas davantage et prit le pas de course, aussitôt les autres s'élancèrent à sa poursuite. Le voyageur pesta intérieurement, il n'allait pas pouvoir quitter Staone aussi discrètement qu'il le souhaitait.

Lothéo dégringola une pente étroite, inégalement pavée, mouillée d'une eau sale qui courait en rigoles continues sous ses bottes de cuir. Il entendait la cavalcade de ses traqueurs se rapprocher dangereusement. Il leva la tête vers les toits qui brillaient d'humidité sous le ciel gris. Une légère bruine commençait à poisser l'ambiance de la cité, le soleil venait de disparaître derrière d'épais nuages lourds de pluie. Une averse conséquente remplaça le crachin. Le voyageur, sans tenir compte de cette météo changeante, repéra un chéneau de terre qui s'accrochait à l'une des façades lépreuses d'une maison ; sans hésiter, il s'y accrocha et commença à grimper, il avait décidé de passer par les toits...

Avec satisfaction, le demi-elfe perçut les clameurs de frustration de ses limiers qui retentissaient dans son dos... Par bonds successifs, il passa d'un toit à l'autre, d'une maison à l'autre, et se rapprocha peu à peu du fleuve...

Cependant, Athéon n'avait pas dit son dernier mot...

Le général féérique, voyait le voyageur s'éloigner de lui à toute vitesse. Il siffla de frustration, ses pupilles dorées étincelèrent. Il s'exclama ensuite :

— Non, il ne sera pas dit qu'un simple demi-elfe me tiendra en échec !

Il fit glisser sa pèlerine sombre sur le sol. L'un de ses soldats objecta aussitôt :

— Utiliser vos ailes ? Vous n'y pensez pas ? Nous serions au mieux  expulsés de cette ville, au pire jetés en prison, sans compter les problèmes diplomatiques que cela provoquerait entre notre royaume et celui d'Hitarnia !

Il ajouta :

— Je ne vous comprends pas Général, nous devrions nous concentrer sur la renégate et la récupération du sceau Royal. Pardonnez-moi de vous le dire, mais nous perdons un temps précieux à courir après ce bâtard insignifiant !

Il désigna la silhouette bondissante de Lothéo qui était presque hors de leur vue. Athéon savait que les paroles du soldat étaient la sagesse même, mais son orgueil démesuré allié à la certitude qu'il devait neutraliser définitivement le demi-elfe, balayait toute prudence chez lui. Il jeta un regard glacial au soldat en hurlant :

 — Ce sont mes ordres ! 

Il déploya ses ailes et gagna les hauteurs. Les autres se consultèrent du regard puis, parce qu'ils devaient obéissance à leur chef, ils l'imitèrent et le rejoignirent...

Lothéo, grâce à sa décision de passer par les toits, se rapprocha rapidement de la porte secondaire. Les odeurs du fleuve tout proche montaient jusqu'à lui, rien d'agréable d'ailleurs, il recevait en pleine figure des effluves d'algues pourries, de poissons morts, de vase et d'excréments. La pluie qui tombait drue, n'arrangeait rien, de plus elle rendait les tuiles savonneuses. Heureusement le voyageur était suffisamment agile pour palier ces multiples inconvénients. Il arriva en vue de l'issue salvatrice et s'apprêta à redescendre, quand un poids énorme venu du ciel s'abattit sur lui, il s'agissait d'Athéon !

La surprise le déséquilibra. Il dérapa sur les tuiles mouillées, tomba lourdement sur les fesses et glissa en direction du fleuve en contrebas, emportant avec lui son agresseur...

Ils plongèrent ensemble dans le courant nauséabond qui charriait toutes sortes d'ordures. Cependant, si le général des fées s'en extirpa rapidement grâce à ses ailes, le voyageur coula à pic, choqué par cette chute, qu'il n'avait pas pu contrôler ; un voile noir passa devant les yeux de Lothéo, il perdit conscience avant d'atteindre le fond du fleuve...

Au-dessus de l'eau, Athéon volait en cercles concentriques en tentant d'apercevoir le corps du demi-elfe ce qui, étant donné l'opacité de l'eau, s'avérait presque impossible ; soudain il aperçut une vague silhouette humanoïde qui s'enfonçait toujours plus profondément, il prit alors une profonde inspiration, avant de fuser sans l'ombre d'une hésitation sous l'onde brunâtre...

****

L'esprit de Lothéo chavirait, perdait pied avec la réalité. Encore une fois, il mourait et ne luttait pas... Il oubliait son corps qui se remplissait d'eau, ne pensait pas aux sensations d'étouffements, ne voyait que ce néant qui l'absorbait et s'offrait à lui.  Avec reconnaissance et sérénité, il l'accueillait.

Brusquement, il fut arraché au calme ! Son corps redevint une douloureuse réalité, on l'exhumait sans transition de la gangue de non-être où il avait failli disparaître... On le sortait de l'eau noirâtre...

L'âme chevillée à son corps qui se régénérait, le demi-elfe expulsa de ses poumons douloureux un geyser visqueux de liquide fuligineux. Athéon en fut éclaboussé, il le laissa tomber sur un sol dur et humide d'un débarcadère en s'exclamant :

— Sale bâtard !

Lothéo ressentit une douleur fulgurante à la jambe droite. La chute venait d'avoir pour première conséquence de la briser. Il n'eut pas le temps de s'appesantir sur cette souffrance, qui ne serait de toute façon que momentanée, le général féérique se précipita vers lui, l'attrapa par les cheveux puis le souleva sans effort. Le voyageur réalisa alors sa force peu commune...

Athéon rapprocha son visage du sien et lui susurra sur un ton bas et menaçant :

— Tu fais moins le fier, demi-elfe, n'est-ce pas ? À présent, tu vas répondre gentiment à mes questions et fais en sorte que tes réponses me conviennent, sinon je te l'assure, il t'en cuira !

Lothéo resta mutique, ce qui ne découragea pas le général qui reprit :

— Comment as-tu rencontré la renégate ? Pourquoi l'aides-tu ? Qu'est-ce que tu cherches ? As-tu l'intention de la soutenir dans une action contre le royaume des fées ? 

Le voyageur se taisait, il se contentait de le transpercer de son regard clair et ne se permit qu'un demi sourire...

Agacé par ce silence, Athéon jeta au demi-elfe :

— Rester silencieux ne t'aidera pas, bâtard ! 

D'un large mouvement de bras, il le projeta contre une charrette pleine de ballots qui attendait près d'un hangar à bateaux, d'être déchargée. Son propriétaire sortit aussitôt de l'appentis en s'exclamant :

— Hé, ça va pas non !? 

Lothéo qui commençait à en avoir assez d'être molesté de la sorte, se releva péniblement. Il veilla à ne pas poser sa jambe droite sur le sol, même si son tibia commençait à se ressouder. Il jeta à Athéon : 

— Je m'en fiche du royaume des fées. Quant à ta renégate, je l'ai laissée à sa destinée.

Les yeux dorés du général s'étrécirent, ses traits s'emplirent de scepticisme, il gronda sourdement :

— Pourquoi j'ai du mal à te croire ? 

Il s'avança vers lui, la mine menaçante...

Soudain une voix tonna dans le dos du Général féérique :

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? 

Athéon fit volte-face et se retrouva devant plusieurs gardes armés jusqu'aux dents et leur chef, un géant de deux mètres, au torse recouvert d'une cuirasse de cuir fauve qui le toisait avec mépris. Il s'agissait des vigiles de la cité !  

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