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Longtemps

    Combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle avait quitté l'orphelinat ? Manon n'aurait su le dire... elle avait marché des jours et des jours, demandant parfois son chemin pour savoir si elle restait dans la bonne direction, s'arrêtant de temps à autre dans une ville pour se reposer. Pourtant elle avait l'impression de errer sans but, d'être perdue... Les passants lui jetaient des regards méprisant, elle avait l'air d'une clocharde. Non, elle ÉTAIT une clocharde. Elle avait faim, froid et envie de revoir ses amis. Angelica et Simon. Qu'elle ne reverrai sans doute jamais.

    Elle vagabondait sur la place du marché dans le petit village où elle s'était arrêtée. Les effluves de tous les délicieux mets exposé sur les étales lui chatouillaient les narines. Son ventre se mit à gargouiller. Elle s'arrêta devant le stand du pâtissier. Son regard se cloua directement sur les tartelettes aux pommes. Les fruits, coupés en tranches fines, étaient soigneusement disposés en cercle et recouverts d'un glaçage luisant. Elle en eu l'eau à la bouche. Qu'est-ce qu'elle avait faim... Le marchand était en train de plaisanter avec une cliente. La tentation était trop forte... Elle jeta quelques regards autour d'elle pour s'assurer que personne ne lui prêtait attention puis attrapa une tartelette et s'enfuit avec à toute allure. Elle entendit aussitôt quelqu'un hurler derrière elle.
    - Au voleur ! Rattrapez cette sale pouilleuse !

    Elle courait aussi vite que ses chaussures ravagée pouvait le lui permettre, s'élançant dans les rues, son précieux gâteau bien au chaud dans ses mains. Elle entendit très vite des pas derrière elle, les battements de son cœur s'accélérèrent. Elle n'osa pas se retourner de peur de ralentir et de se faire prendre. Les pas dans son dos paraissaient de plus en plus proches. Elle commençait à s'épuiser, elle luttait de toutes les forces qu'il lui restait pour ne pas qu'ils la rattrapent. D'un coup, elle sentit son vêtement se serrer autour de sa gorge. Un homme l'avait attrapé par le col et l'envoya rouler par terre. La tartelette tomba dans une flaque d'eau. Elle reçut un coup pied dans le ventre qui lui coupa la respiration, puis un dans le dos par une autre personne.
    - Sale gosse ! marmonna l'homme avant de lui cracher dessus.
    Puis, les pas s'éloignèrent et les passants qui s'étaient arrêtés pour regarder la scène reprirent leur marche. Elle se mit à pleurer, elle avait mal et toujours faim. Elle se sentait si seule, sans ses amis. Le désespoir s'empara d'elle : elle n'attendrai jamais l'Est, comment avait-elle pu être assez stupide pour croire le contraire ? Elle tenait son ventre douloureux entre ses bras pendant que ses larmes se mêlait à la terre sur les pavés du sol, formant une tache de boue sur son visage.
    - Ba, pleure pas pour ça va !
    Surprise, elle leva la tête. Un garçon se tenait debout devant elle. Il devait avoir quelques années de plus . Des cheveux
blonds ébouriffés lui couvraient le front. Il avait les dents sales et désorganisées. Il lui tendait la main et l'aida à se relever.
- James. Et toi ?
- Je... Manon. bredouilla t-elle.

Il lui prit la main et l'emmena dans une ruelle. Encore hébétée par les coups qu'elle avait reçus, elle le suivit sans poser de questions.
- James ? Euh... merci de m'avoir aid...
- Oh nan t'inquiète ! coupa t-il. C'est moi qui te remercie !
Il sortit une tartelette de derrière son dos avec un air malicieux.
- Après tout, si t'avais pas fait diversion j'aurais jamais réussi à voler ça !
Il partagea le gâteau en deux et lui tendit une part.
- Et puis c'est meilleur quand c'est partagé !
Manon croqua dedans. Ça avait le goût du réconfort ! Elle releva la tête vers James. Il souriait. Manon le trouva aussitôt attachant. Est-ce que ça voulait dire qu'ils étaient amis ?
- T'es pas d'ici, hein ? J't'ai jamais vu avant.
- Non, je suis arrivé hier.
- Pourquoi ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ?
- Je compte pas rester : je vais à l'Est.
- À l'Est ?! Qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Y'a rien à l'Est !
Manon avait déjà perdu un ami à cause de ce sujet. Elle ne voulait pas se disputer avec la seule personne qui l'avait aidé ici.
- J'ai mes raisons...
James n'insista pas plus.
- Si tu l'dis...
Il changea de sujet.
- Manon, c'est ça ? Ça fait longtemps que j'avais pas rencontré un voyageur de passage dans ce coin perdu ! Mais j'imagine que tu connais pas la ville... Suis-moi ! Je vais te montrer un endroit trop cool !
Sans l'attendre, il s'engagea dans les rues de la ville. Elle avala la dernière bouchée de sa tarte et s'élança à sa poursuite.

Manon se battait pour ne pas se laisser distancer. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas autant défoulée ! Le trajet se transforma vite en course-poursuite. James ne faisait attention à rien sur le chemin et bousculait n'importe qui se trouvant sur son passage, déclenchant au passage multitudes de protestations. Manon ne tarda pas à faire de même, oubliant toutes les règles de politesse apprises par Miss Brown. Elle n'avait pas autant rit depuis une éternité !

Le village était construit sur une colline, si bien qu'ils furent vite épuisés à force de gravir les chemins ascendants. Ils arrivèrent à l'endroit que James voulait montrer, essoufflés. Manon regarda devant elle. D'ici, on avait une vue en plongée sur toute la ville. Toutes les maisons s'étendaient à ses pieds et au-delà de verdoyantes plaines prospéraient à perte de vue. C'était magnifique. Au loin, au Sud, on devinait la mer et à l'Est une étendue d'eau semblable. James pointa le doigt sur cette dernière.
- Tu vois là ? C'est le Kota, le fleuve qui nous sépare de l'Est.
- Le Kota... murmura Manon.
Il paraissait loin bien sûr, mais comparé à tout le chemin qu'elle avait déjà fait, c'était dérisoire. Ces quelques mots ranimèrent l'espoir au sein de son cœur : elle ne pensait pas être aussi proche de son but !
- Tu veux qu'on dormes là ? demanda James.
- Hein ?
Il venait de tirer Manon de sa rêverie. Est-ce qu'il comptait vraiment dormir là ?
- Sauf si tu à l'argent pour payer une auberge bien sûr ! ironisa t-il.

Il s'installèrent donc là. Manon s'allongea sur un banc et James par terre. Il faisait un peu froid mais l'été atténuait la fraicheur de la nuit. La voûte céleste, le plafond préféré des rêveurs, rappela à Manon cette nuit, il y a si longtemps, où accompagnée de ses amis, elle s'était aventurée dans une bibliothèque et avait découvert un dragon. Elle avait encore du mal à y croire ! Mais elle y était pourtant forcée, sans dragon pas d'incendie et si l'incendie ne s'était pas produit elle ne se serait pas retrouvée dans cette ville. Cela lui paraissait si lointain... Elle devait regarder de l'avant, pensa t-elle, c'est ce qu'Angelica aurait voulu ! Elle repensa à Angelica. Où était-elle ? Que lui était-il arrivé ? Elle avait dit à son amie qu'elle partait vers le Nord, aider les fardiens. Manon espérait de tout cœur qu'elle aille bien. Se retournant vers les étoiles, elle pensa qu'après tout, son amie n'était pas si loin, puisqu'elles partageaient le même plafond. Et elle s'endormit, le sourire aux lèvres.

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