Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Le Cheval

    Ce matin-là, Manon avait été réveillée en sursaut. Il était déjà midi avait déclaré James, s'excusant du coup de coude qu'il venait de lui donner en guise de réveil. Il fallait profiter de la journée, avait-il affirmé. Alors c'est ce qu'ils avaient fait. Il lui avait fait visiter toute la ville. En partant du petit marché d'où ils s'étaient rencontrés, jusqu'aux quartiers du bas, réservés aux agriculteurs puisqu'ils longeaient les champs en bord de ville. Ils étaient ensuite retournés sur les hauteurs, dans le quartier noble.

Ils s'étaient arrêtés devant une immense demeure que James avait regardé avec un profond dégoût.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Manon.
- Je déteste ces gens.
- De qui ? Ceux qui habitent là ?
- Oui. Je les hais.
Il marqua une pause, pensif.
- J'les ai servi comme domestique avant, avec mes parents... puis quand ils sont morts... ils...
Il serra les poings.
- Ils m'ont dégagé. De vrais connards... j'ai du me débrouiller tout seul...
    Puis, il parut se ressaisir.
    - De toute façon, je devrais pas y penser. C'était y'a longtemps... je m'suis habitué maintenant.
    Il lui lança un regard rempli de nostalgie puis il secoua la tête.
    - Je suis bête...
    Manon passa sa main sur l'épaule du garçon, en espérant que cela le réconforterait. Elle n'arrivait pas à compatir. Elle n'avait jamais connu ses parents, cela l'avait parfois perturbé ou intrigué mais elle n'arrivait pas à appréhender la tristesse que pouvait provoquer la perte de l'un d'entre eux.

    Ils s'assirent tous les deux sur un banc. C'était le banc sur lequel elle avait dormi, se rappela t-elle. Le soleil se couchait déjà. Teintant de rouge l'horizon incertain. Plus Manon perdait ses pensées sur cette ligne lointaine, plus elle se rendait compte du besoin qu'elle avait de continuer cette aventure qu'elle avait entreprise. Elle se tourna vers James, la tête pleine de rêves, et déclara de but en blanc :
    - James, il me faut un cheval.
    - Que... Quoi ?! De... Mais pour quoi faire ?! répondit-il visiblement pris de court.
    - James, il faut que je partes. Tu pensais tout de même pas que j'allais rester ici pour toujours ?! Alors j'ai besoin d'un cheval !
    - Mais partir où ?! T'as pas besoin d'un cheval pour partir ! Je...
    - James ! Je vais quand même pas aller jusqu'à l'Est à pied !
    - À l'Est ?! Mais pourquoi...
    - Pose pas de question ! coupa-t-elle. Tu sais où je pourrais trouver un cheval ou non ?
    - Un cheval mais... non je crois p... à moins que... finit-il, l'air malicieux.
    À ce moment là, James eut une idée. Et quand James avait une idée, rien ne pouvait l'arrêter.

*Clac!* James venait de casser le cadenas qui fermait le portail de la belle maison. Manon jeta un coup d'œil inquiet vers les fenêtres grandes ouvertes. Pourvus que personne ne les entende...
    - Comment ça se fait que ce soit aussi facile ? demanda t-elle alors qu'ils passaient l'entrée.
    - Ces gens pensent qu'ils effrayent tout le monde. Ils se croient tellement puissant que personne n'oserait les voler. On va leur montrer qu'ils ont tort !
    Ils s'avancèrent un peu plus dans l'allée. Manon redoutait à chacun de ses pas d'entendre quelqu'un hurler au voleur. Finalement, ils réussirent à atteindre les écuries sans encombres. James commença à détacher un cheval.
    - James, tu fais tout ça pour moi... alors qu'on ne se reverra peut-être jamais... je... c'est très gentil.
    - T'inquiètes pas pour ça ! Dis-toi que c'est aussi une manière  de me venger d'eux ! Tiens.
    Il lui passa la bride qui la reliait à l'animal.
- Tu veux que je t'aide à monter ?
Elle hocha la tête et se retrouva au sommet de l'animal. À cette hauteur, elle avait l'impression de dominer la situation. C'était la première fois qu'elle montait sur un cheval et pourtant, elle se sentait bizarrement familière avec cette sensation.

   James attrapa l'autre bout de la bride et guida le cheval jusqu'à la sortie. Ça ne peut pas être si simple... pensa Manon.
    - Il va falloir que tu sois prête au cas où... commença James.
    - Eh!!! Vous là-bas !
    Manon se retourna en sursaut. Au loin, elle distingua un domestique au visage rouge pivoine tant il semblait révolté. Par reflex, elle donna un coup de talon et partit au galop. Elle se mit à rire nerveusement. L'adrénaline sans doute. James l'imita. Il essayait tant bien que mal de la suivre mais il s'épuisa rapidement et lança en guise d'au revoir, l'air mi-amusé mi-attristé :
    - Bonne chance Manon !
    Elle lui répondit avec un geste de la main et ajouta :
    - J'espère qu'on se reverra !
    Mais il était si loin, ses paroles n'étaient peut-être même pas parvenues jusqu'à lui...

Le départ s'était si soudainement passé... Manon aurait voulu rester encore quelques instants avec son ami. Il l'avait aidé si gentiment... Dès la première seconde où ils s'étaient rencontrés, il l'avait traité avec tant de bonté que Manon se sentait un peu coupable de le laisser là. Allait-elle devoir abandonner d'autres de ses amis pour une chose qu'elle n'était pas certaine de trouver ? Elle se mit à penser à Angelica et Simon. Des larmes coulèrent sur ses joues sans qu'elle puisse se contrôler ni s'arrêter.

    Elle continua son périple, toujours plus loin de la ville, toujours plus près du Kota. À mesure qu'elle s'en approchait, les arbres se faisaient de plus en plus nombreux si bien que lorsqu'elle décida de s'arrêter, à la nuit tombée, le seul endroit couvert fut une forêt. Elle descendit du cheval à la lisière et commença à s'enfoncer dans les bois. Elle ne voulait pas restait à découvert, la peur de se retrouver nez à nez avec les propriétaires de l'animal qu'elle venait de voler la tracassait encore. Elle s'installa quelques mètres plus loin, attacha sa monture à un arbre et essaya de trouver une position confortable pour dormir. Elle sombra dans le sommeil plus vite qu'elle ne l'aurait cru, la journée passée avec James lui semblait si loin...

Elle se réveilla au beau milieu de la nuit. Elle entendit des bruissements autour d'elle et eut un frisson d'angoisse.
- Il y a quelqu'un ?
Un ricanement glauque lui parvint en guise de réponse. Le temps que ses yeux s'habituent à la semi-pénombre de la lune filtrée par les feuilles et elle distingua trois personnes autour d'elle. Il faisait trop sombre pour qu'elle puisse voir leurs visages mais un reflet de lumière lui permit d'apercevoir un couteau à la ceinture de celui qui se trouvait le plus proche d'elle. Son cœur commença à battre de plus en plus fort. Calme toi, tu vas t'en sortir... se répéta t-elle sans trop y croire. Sa respiration s'accélère et pourtant elle parvint à balbutier d'une voix chevrotante :
- Allez-vous en, laissez-moi tranquille...
Des gloussements moqueurs accueillirent sa menace. L'individu en face d'elle esquissa un sourire cruel, dévoilant ainsi des dents noirâtres dégageant une odeur infâme.
- Enfin gamine, tu crois que c'est une façon de dire bonsoir ?
Sa remarque provoqua d'autres gloussements de ses deux compagnons. Il n'en tint pas comte se tourna vers le cheval.
- C'est une belle bête que tu as là. Bizarre pour une gamine habillée en clocharde.
- Tu crois que c'est une gosse de riche qu'à fugué frangin ? demanda l'un des deux brigands au fond.
- Je sais pas imbécile ! Pour l'instant on va s'occuper du bestiau. Après on verra si on la garde pour la revendre ou si on la tue tout de suite !
Manon sentit des larmes lui monter aux yeux. La peur lui tordait les boyaux mais elle ne voulait pas pleurer. Pas devant ces affreux bandits. Ils la terrorisaient. Son cœur s'emballa de plus belle. Elle ne savait pas quoi faire ! Elle devait agir avant qu'il ne soit trop tard !
- À l'aide ! cria t-elle.
Elle se sentit stupide. On était au beau milieu de la nuit, perdu dans une forêt : personne n'allait lui porter secours. L'homme se retourna et l'attrapa violemment par le col.
- La ferme !
Manon cria de plus belle, des larmes coulèrent le long de ses joues et elle entendit son cheval hennir et de cabrer. Une gifle l'envoya valser contre le sol. Elle se cogna très fort la tête contre une pierre. Affalée par terre, elle perçut le grondement des sabots d'un cheval. Était-ce le sien qui s'échappait ? Non. Le bruit s'approchait, ça ne pouvait pas être ça. Soudain, elle entendit un sifflement trancher l'air.
- Dann !
- On se casse frangin ! On se casse !
Manon se tourna pour essayer de comprendre ce qu'il se passait au milieu de la pagaye environnante. L'un des brigands se tenait la gorge, à genoux sur le sol. Il ouvrait la bouche comme pour respirer mais il ne parvenait qu'à cracher des gerbes de sang. Une flèche plantée dans son cou le destinait à une mort lente et douloureuse. La fillette en eut presque pitié.

Manon chercha du regard l'archer à l'origine de ce meurtre. Elle distingua la silhouette d'un homme monté sur un cheval. Soudain, il effectua un arc de cercle avec sa monture pour attraper au passage l'un des hommes qui tentait de s'échapper. Aïe ! Manon fut brusquement ramenée en arrière par les cheveux. Elle heurta le torse du frère qui lui passa un couteau sous la gorge. La puanteur de l'homme devint insoutenable et le contact froid de l'arme rouillée contre son cou lui donna des frissons. Elle ferma les yeux, priant pour que tout se passe bien alors que la peur lui triturait encore l'estomac.
    - Touche à mon frangin et la gamine se vide de son sang !
Manon crut que son cœur allait exploser tant il battait fort. Elle ne voulait pas mourir ! Elle retint sa respiration, attendant la suite, les larmes aux yeux. L'inconnu parut réfléchir un moment puis lâcha sa victime qui s'enfuit rejoindre son frère sans demander son reste. Manon repris son souffle, un poids venait de s'envoler de ses épaules. Son ravisseur relâcha son emprise. Sans attendre, elle s'écarta le plus possible mais elle trébucha et s'affala par terre. Elle se rendit compte qu'elle tremblait.

Les deux frères échangèrent un regard méfiant avec l'inconnu. Ils commencèrent à partir mais à peine s'étaient-ils retourné que l'autre avait envoyé un fin couteau dans le dos de l'un d'eux. Son frère n'eut pas le temps de s'en apercevoir qu'il avait déjà une flèche plantée dans la poitrine. Il s'effondra au sol, agonisant. Manon resta pétrifiée pendant que son sauveur descendait de sa monture et allait récupérer son couteau. Il l'essuya sur la mousse et le rangea dans sa botte. Puis il s'approcha de la fillette et lui tendit la main. Elle était si tétanisée qu'elle ne put pas l'attraper. Finalement, il prit Manon dans ses bras et la déposa sur son cheval qu'il détacha ensuite de l'arbre pour le relier au sien. Manon se laissa faire, cet homme venait de tuer trois personnes en moins de cinq minutes, elle n'allait pas se risquer à lui tenir tête !
    - Tu as un nom ? demanda t-il.
    Sa voix était celle d'un jeune homme, elle inspirait la confiance et Manon était bien trop épuisée pour être méfiante.
    - Manon.
    - Manon, répéta t-il avant de se tourner vers elle. Moi, tu peux m'appeler Sol.
    Il donna un léger coup de talon et les deux montures passèrent au trot.
    - Et qu'est-ce qu'une petite fille comme toi fais toute seule dans les bois en pleine nuit ? Si ce n'est pas indiscret, ajouta t-il avec un sourire.
    Manon trouvait cet homme étrange, il se comportait comme si il ne venait pas, à l'instant, de tuer trois hommes de sang-froid. Elle songea avec un frisson qu'il devait sans doute y être habitué.
    - Tu ne réponds pas ? s'étonna t-il. Tant pis. Est-ce que je peux au moins savoir où tu vas ?
Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle ne lui avait pas répondu la première fois. Cet homme venait de lui sauver la vie, elle s'en voulait un peu d'être aussi distante mais la fatigue lui embrumait tellement l'esprit qu'elle avait du mal à croire que tout cela soit réel.
    - Je vais à l'Est.
- À l'Est... répéta t-il. Qu'est-ce que tu peux bien aller chercher à l'Est ?
Manon le trouvait bien trop curieux mais quelque chose lui disait qu'elle pouvait peut-être en apprendre plus sur cet endroit en lui répondant.
- Je cherche quelqu'un.
- Tu cherches quelqu'un... répéta t-il encore une fois, comme pour s'assurer de ce qu'il venait d'entendre. Tu sais que les gens de cette partie du continent pensent qu'ils n'y a rien là-bas, n'est-ce pas ?
- Je suis pas comme eux.
La fatigue commençait à prendre le dessus et les mots sortaient de sa bouche dans qu'elle puisse s'en rendre compte. L'homme rigola.
- T'as pas l'air banale c'est vrai !
Pourquoi se sentait-il obligé de faire la conversation ? Manon n'en avait aucune envie : la peur la faisait encore trembler de tout son corps et ses yeux ne demandaient qu'à s'endormir.
- Tu viens de l'Est ?
Manon avait entendu cette phrase sortir de sa bouche. Était-ce vraiment elle qui l'avait prononcée ? Ses yeux peinaient à rester ouvert...
- Peut-être... qui sait ? plaisanta l'autre.
Très drôle... pensa la fillette. Elle avait de plus en plus sommeil. Quand allaient-ils enfin s'arrêter ?! Elle n'en pouvait plus de cette journée qui s'éternisait. Elle bâilla une fois... puis deux... et elle s'endormit sans même sans rendre compte.

    Le visage de son sauveur se tenait juste devant le sien quand elle rouvrit les yeux. Ses cheveux bruns tombaient en bataille sur son front. La jeunesse se lisait sans mal sur son visage pourtant ses yeux châtains étaient déjà assailli par des cernes. Il arborait un sourire amical et lui tendait un morceau de viande.
- Désolé de t'avoir réveillé. s'excusa t-il. Mais je me suis dit que tu devais avoir faim.
Manon attrapa sa part et se releva. Un petit feu projetait une lumière rassurante sur les alentours et le délicat fumet d'un lapin en train de cuir lui chatouilla les narines, lui rappelant à quel point elle avait faim. Elle mordit dans la viande à pleine dents, sans se soucier du regard amusé de son compagnon. Le goût du lapin sur sa langue la revigora. C'était délicieux !
    - Tu m'as dit que tu allais vers l'Est toute à l'heure, n'est ce pas ?
    Manon hocha la tête, la bouche pleine.
    - Alors tu as de la chance, j'y vais aussi. J'ai l'impression que nous allons faire un bout de chemin ensemble, enfin si tu es d'accord.
   Manon déglutit et articula :
    - Pourquoi tu vas à l'Est ?
    Sa témérité la surprenait elle-même mais elle avait besoin d'en savoir plus sur cet endroit.
    - Tu m'as dit chercher une personne toute à l'heure.
    Il n'avait pas répondu à la question, remarqua Manon, frustrée. Elle hocha tout de même la tête, cet homme l'intriguait.
    - Moi aussi, je cherche quelqu'un. Sauf que mon métier à moi, c'est de trouver les gens pour d'autres personnes.
    La jeune fille fronça les sourcils. Quel genre de métier était-ce là ? Mais elle n'eut pas le loisir de se questionner plus longtemps, en effet, l'obscurité s'épaississait un peu plus chaque minutes et elle devait dormir si elle voulait réussir à affronter la journée du lendemain. Elle ne tarda pas à sombrer dans un sommeil aussi profond que le noir de la nuit qui l'entourait.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro