
Chapitre 19
Chapitre 19.
Perséphone jeta un œil par-dessus son épaule pour voir si on les suivait, mais il n'y avait personne. Ils avaient tous été stoppés par les lierres et la destruction du couloir. Elle était encore affolée d'avoir déclencher une magie aussi puissante. Elle ignorait ce dont elle était capable...
Après une trentaine de minutes à s'enfoncer dans les bois, Lawrence ralentit la monture. Ce ne fut qu'à ce moment que Perséphone remarqua que le jeune homme haletait tout autant que le cheval.
— Est-ce que... est-ce que tu savais tout ça ?
Lawrence descendit en bas du cheval et secoua la tête.
— J'ignorais tout. Ma mère nous a menti... cette... – !
Il ne termina pas sa phrase, mais donna un violent coup de poing dans l'écorce d'un arbre en hurlant. Perséphone se laissa glisser au sol, mais elle se tint en retrait. Son ami semblait hors de tout contrôle.
— Elle m'avait dit que nous devions te protéger ! Mais elle allait te tuer ! Et maintenant, et maintenant... nous n'avons plus la protection de la cité, Marcus nous retrouvera et ma sœur... et ma sœur... est morte ! Morte ! cria-t-il.
Il serra les poings et frappa l'arbre à plusieurs reprises encore, se déchaînant contre celui-ci. La blonde le regarda sans rien dire, impuissante. Au bout de plusieurs minutes, à bout de force, Lawrence s'arrêta en jurant. Ses jointures étaient rouges et lui faisaient mal. Il cessa de bouger à l'exception du léger mouvement que faisaient ses épaules, alors qu'il pleurait. Perséphone s'approcha avec prudence. Elle murmura son nom.
— Lawrence...
Elle posa une main près de son dos.
— Outch !
La jeune fille baissa les yeux et vit que le brun saignait au bras. Le sang avait commencé à imbiber sa chemise en lin. La blessure qu'il s'était faite en affrontant Marcus s'était rouverte et le bandage n'avait pas pu contenir l'hémorragie.
— Laisse-moi regarder.
Lawrence n'avait pas la force de lutter, alors il se laissa faire. Elle le fit s'asseoir contre l'arbre et essaya de ne pas porter attention à ses yeux rouges et humides. Si elle le faisait, elle allait se remettre à pleurer aussi. Elle devait rester forte.
Perséphone roula la manche de la chemise au-dessus de la blessure. Elle ne voulait pas retirer le bandage, mais elle se rendait bien compte qu'il ne pouvait plus contenir le sang.
— Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda Lawrence, alors qu'elle tendait la main pour s'emparer de la dague qu'il portait à la ceinture.
Elle utilisa la lame pour déchirer le bas de sa robe en grimaçant. De toute façon, cette dernière était déjà tachée du sang de Mary. Cette tenue ne lui serait plus d'aucune utilité. Elle enroula les bandes de tissu autour de la blessure de Lawrence jusqu'à ce que le sang cesse de transpercer les couches de textiles.
— Ça devrait tenir de cette façon... Qu'allons-nous faire, Lawrence ?
Que pouvaient-ils faire ? Partout où ils iraient, ils seraient pourchassés... par Cassiopée, par Marcus et par ceux qui la recherchait pour la ramener à son père. La Reine ne lui avait pas appris à maîtriser son pouvoir. Pourtant, après ce qui s'était passé là-bas... elle se sentait plus forte que jamais. Elle était prête à se battre, mais... était-elle suffisamment puissante pour vaincre Marcus à présent ?
— Ma sœur... elle ne méritait pas de mourir comme ça..., se contenta de murmurer le brun en secouant la tête, elle ne peut pas être morte... je dois... je dois aller la chercher.
Perséphone resta muette de surprise et d'incompréhension. Son ami avait perdu la tête et il ne savait plus ce qu'il racontait. Voilà la seule théorie à laquelle la jeune fille en était venue, persuadée d'avoir mal entendu.
— Qu'est-ce que tu dis ?
En la repoussant, Lawrence se releva d'un seul coup et lui reprit sa dague des mains pour la glisser à sa ceinture.
— Je vais aller chercher Mary. Je vais la ramener. Il y a une entrée pas très loin d'ici. J'y serai rapidement en prenant le cheval.
Perséphone avait peur de deviner ce dont il parlait. Elle déglutit et l'observa avec inquiétude.
— Un entrée vers où... ?
Lawrence se stoppa un instant, puis il se pinça les lèvres en lui jetant un regard qui la fit frissonner de tout son soûl. Il lui offrit la réponse qu'elle redoutait d'entendre :
— Vers le monde d'en bas.
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