
Chapitre 14
Chapitre 14.
Lawrence raccompagna Perséphone à sa chambre et s'assura qu'elle ait tout le nécessaire pour dormir.
— Es-tu certaine de ne pas vouloir un verre d'eau ?
— Je n'ai pas soif. Et avec toute la fatigue accumulée des derniers jours, je dormirai comme une pierre !
— Très bien, dans ce cas... bonne nuit, Perséphone.
Elle lui souhaita une bonne nuit à son tour. Le jeune homme ferma la porte derrière lui et Perséphone se laissa tomber sur son lit. Après avoir prit une longue inspiration, elle entreprit de retirer sa robe et de défaire son corset. La sœur de Lawrence lui avait laissé une tenue de nuit propre à enfiler.
Une fois couchée, malgré tous les tracas qui lui envahissaient la cervelle, elle s'endormit presque aussitôt.
Le lendemain, elle fut réveillée par des coups frappés à la porte. Perséphone gémit en se cachant la tête sous l'oreiller. Elle aurait donné n'importe quoi pour dormir encore dix minutes.
— J'entre, déclara Mary depuis l'autre coté de la porte avant de tourner la poignée.
La blonde s'empressa de s'asseoir sur le lit pour accueillir la jeune fille aussi dignement que possible.
— Que fais-tu encore au lit ! déplora Mary.
— Je n'ai pas beaucoup dormi durant les derniers jours...
— Lawrence était celui qui était supposé venir te chercher ce matin, mais comme tu n'étais pas levée... je lui ai dit que c'était totalement inconvenant qu'il te voit une fois de plus en tenue de nuit.
Perséphone rougit en s'imaginant son ami la découvrir au sortir du lit.
— Merci beaucoup, Mary, j'apprécie.
— Dépêche-toi, je vais t'aider à mettre ton corset, après tu iras manger et tu retrouveras ma mère. Les leçons se poursuivent.
Perséphone avait une certaine appréhension. Elle voulait maîtriser son pouvoir au plus vite, mais échouer lui faisait plus peur que tout. Elle avait l'impression de porter tout le poids du monde sur ses épaules. Et la Reine était sévère et dure dans ses enseignements. La jeune fille songea que Cassiopée devait avoir vu et enseigné à tellement de porteuses de l'esprit du printemps au fil des siècles... Est-ce que les autres filles avaient été meilleures qu'elle ? Ce pouvoir était une énorme responsabilité et Perséphone aurait souhaité que ça ne tombe pas sur elle. Mais elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait pas reculer, alors aussi bien fournir tous les efforts nécessaires pour devenir ce que l'on attendait d'elle. C'est ce qu'elle avait toujours fait.
Avec l'aide de Mary, elle se glissa dans une nouvelle robe aussi splendide et blanche que celle de la veille. Alors que la brune terminait de lasser le dos du vêtement, il y eut d'autres coups frappés à la porte, puis une voix :
— Est-elle habillée ?
— Tu peux entrer, Lawrence, répondit Mary en élevant la voix pour se faire entendre.
Le jeune homme poussa la porte de la chambre. Il portait une élégante tunique blanche brodée d'or. Perséphone ne l'avait jamais vu habillé ainsi. C'était... différent. Elle avait l'habitude de voir Lawrence avec une vieille chemise en lin et un pantalon robuste qui résistait au travail à l'écurie. À présent, il avait l'air... si royal.
— Ah, tu es enfin réveillée. Dépêche-toi, il faut encore que tu manges. Ne faisons pas trop attendre ma mère.
— C'est ce que je lui ai dit, dit Mary en levant les yeux.
Les joues de Perséphone s'empourprèrent.
— Je suis désolée. J'étais tellement fatiguée hier soir, pardonnez-moi tous les deux.
Lawrence secoua la tête.
— Ce n'est pas grave. Tu es magnifique dans cette robe.
La blonde rougit davantage.
— C'est normal, puisque c'est moi qui l'ai choisie ! déclara Mary.
Cela dit, Lawrence l'entraîna dans la même salle à manger d'hier elle eut tout juste le temps d'avaler un croissant avant d'être placée devant la Reine et de reprendre l'entraînement où elles l'avaient laissé hier.
— Contrôle-toi, lui réitéra Cassiopée alors que la jeune fille était assise, yeux clos, depuis au moins une vingtaine de minutes, je sens ton pouls grimper. Tu es nerveuse, mais tu dois te détendre et y parvenir en toutes circonstances.
Perséphone essayait, mais la peur de l'échec le ton dur de la Reine l'empêchaient d'exceller et de véritablement se centrer sur elle-même. Cassiopée lui avait expliqué qu'elle devait atteindre une sorte de transe, mais la blonde s'en sentait encore très loin.
— Perséphone ! Concentre-toi !
Je sais, pensa-t-elle, je fais mon maximum. Elle serra les lèvres, tentant de faire son maximum pour parvenir à se concentrer en dépit de remarques ouvertement déconcentrant de la Reine. Elle savait que la mère de Lawrence cherchait à la faire flancher. Elle devait être capable de se contrôler même dans cette situation, car affronter Marcus serait bien plus difficile encore.
Soudain, elle reçut une claque qui la fit tomber en arrière sur un tapis d'herbe verte. Elle ouvrit les yeux, choquée parce que la Reine venait de la frapper. Sa joue était rouge. Cassiopée secoua la tête, sévère.
— Tu ne dois pas te déconcentrer pour si peu. Crois-tu que tes ennemis s'empêcheront de riposter ? N'aies pas l'air aussi révoltée et remets-toi au travail.
La jeune fille se frotta la joue, encore secouée par le geste. Les Wood avaient été exigeants avec elle, mais jamais ils ne l'avaient frappée. Elle serra les lèvres pour s'empêcher de répliquer quoique ce soit.
Tentant de reprendre son sang-froid, elle ferma les paupières à nouveau et essaya de se concentrer même si son visage brûlait. Elle se raccrochait à l'idée qu'elle devait aller au-delà de cette douleur, car Marcus ne l'épargnerait pas la prochaine fois qu'ils se verraient. Elle devait être prête à maîtriser ses pouvoirs peu importe les circonstances. Perséphone se convainquit qu'elle devait persévérer. Que pouvait-elle faire d'autre ? Elle n'était qu'une femme et elle n'avait appris l'existence de l'esprit du printemps, de Marcus et de tous les autres seulement il y a quelques jours. Elle n'avait rien d'autre pour les aider que cet étrange pouvoir qui était en elle.
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