Alphons caressa le visage de la jeune femme blonde du bout des doigts.

— Je crois que je suis amoureux de vous, milady.

— Et votre femme ? le questionna-t-elle.

L'homme baissa les yeux. Il avait les mêmes yeux d'un bleu glacial que Marcus.

— Je lui dirai tout.

Elle frissonna.

— Elle s'énervera. Elle voudra ma peau.

— Je connais Cassiopée depuis longtemps, je lui ferai entendre raison. Vous devez me faire confiance, Laura. J'ai juré de vous protéger.

Elle secoua la tête.

— Et votre fils ?

— Il comprendra. Cela fait un moment que mes relations se dégradent avec sa mère... Depuis que vous ai rencontré, vous avez chamboulé mon univers. Je vous aime plus que la vie, Laura.

— J'ai peur, Alphons...

— L'esprit du printemps te protégera.

Laura ne parut pas convaincue. Tout ceci était encore relativement nouveau pour elle. Elle ne maîtrisait pas encore l'esprit tout à fait.

— Alphons ! cria une voix.

Aussitôt, Laura paniqua et attrapa la manche de la chemise de son Gardien.

— Nous devons partir, murmura-t-elle.

Mais il était déjà trop tard. Cassiopée apparut devant les amants, le visage déformé par la colère. La femme semblait légèrement plus jeune à comparé à quand Perséphone l'avait rencontrée.

— Je savais que tu t'étais amouraché d'elle, Alphons ! Comme as-tu osé me faire ça à moi ?

La Reine dégaina son arc. Elle avait toujours été une excellente archère.

— Cassie... s'il te plaît, écoute-moi.

— Ne m'appelle plus comme ça !

— Je suis désolé... crois-moi... je suis tombé amoureux, je n'y peux rien.

Cassiopée ne voulait rien entendre.

— Tu m'as trompée et humiliée. Mon couronnement est dans seulement quelques jours... que dirons les gens quand ils verront que je n'ai personne à mon bras ? Écarte-toi d'elle, Alphons, tu me dégoûtes...

Le Gardien avait mis son bras devant Laura pour la protéger. La princesse était furax.

— Je dois la protéger.

Cassiopée secoua la tête et serra les dents.

— Et cela nécessite-t-il de la ramener dans ton lit ? Je t'ai confié sa protection : je pensais pouvoir te faire confiance ! Et tu m'as trahie !

Elle tremblait de plus en plus, la colère dans les veines. Elle avait aimé Alphons. Il lui avait donné son premier fils. Cassiopée imaginait qu'ils seraient toujours ensemble et qu'ils régneraient tous les deux sur Lumos. Puis, elle avait commencé à entendre des bruits de couloir au sujet d'Alphons et Laura. Elle n'y avait d'abord pas cru, mais à présent... la preuve était sous ses yeux. Que devait-elle faire ? Dans quelques jours à peine, on la couronnerait reine. Elle devait être forte, mais Alphons la rendait faible et malheureuse à présent. Elle se sentait souillée... comment avait-elle pu lui faire confiance ?

— Écarte-toi, répéta-t-elle sur un ton froid, je ne veux pas te faire de mal.

— Cassiopée ! Tu ne peux pas faire ça, c'est l'esprit du printemps ! Nous l'avons cherchée pendant des années. Tu bousculeras l'ordre des choses et nous devrons tout recommencer.

Elle avait les idées embrouillés, mais ses mains qui tenaient l'arc et la flèche étaient immobiles et précises.

— Tu ne me feras plus jamais de mal..., murmura-t-elle avant de lâcher la corde de son arc.

La flèche traversa l'air à toute vitesse. Tout se passa très vite.

— Non ! cria Alphons juste avant que Laura le bouscule et se place devant lui.

La flèche pénétra la poitrine de la jeune fille qui s'effondra dans les bras d'Alphons. Paniqué, l'homme tenta de stopper l'hémorragie avec ses doigts, mais le regard de Laura s'était déjà voilé.

— Je vous aime... avait-elle murmuré avant de s'éteindre.

Cassiopée observa la scène à distance, tétanisée par son propre geste. Elle n'avait jamais tué personne auparavant.

— Pourquoi as-tu fait cela ! hurla Alphons à plein poumon. Croyais-tu que j'allais revenir à tes côtés ?

La princesse secoua lentement la tête. Ses mains tremblaient à présent.

— Non... tu ne reviendras pas, ni à mes côtés ni plus jamais à Lumos. Je vais te condamner à l'exile, toi, ton fils et toute ta descendance. Vous ne reverrez plus jamais la lumière du soleil. Et tu ne pourras plus jamais m'humilier comme tu l'as fait.