Cécile, André, des gardes royaux

Devant la chapelle de Versailles.

ANDRÉ – Savez-vous à qui est dédiée la chapelle de Versailles ?

CECILE – Je vous avouerais que cette information ne m'est pas connue.

ANDRÉ – Elle comporte 10 autels dont un pour Sainte Anne, un pour Sainte Thérèse et un pour Saint Louis, évidemment.

CECILE – Je suis heureuse de l'apprendre.

ANDRÉ – Pourquoi donc ?

CECILE – Eh bien, Saint Louis est celui qui a affermi le trône du roi, je trouve normal, et honorable de lui dédier une chapelle.

Une compagnie de gardes royaux passe et vient se poster sur le côté de la scène.

ANDRÉ – Il a également fait deux croisades contre les musulmans.

CECILE – Raison de plus pour l'estimer.

ANDRÉ – Ah, vous trouvez qu'assassiner des milliers d'hommes est quelque chose d'heureux ? Vous êtes plus inconsidérée que je ne le pensais.

CECILE – Mais enfin, vous ne soutenez pas les croisades ? Vous reniez la religion catholique ?

ANDRÉ – Je ne la renie pas, mais je juge inutile de sacrifier des vies au nom d'une croyance.

CECILE – Vous n'avez pas entièrement tort.

ANDRÉ – La vie est un cadeau précieux, qui devrait être protégé à tout prix.

CECILE – Mais ces gens ne sont pas comme nous, et il ne demanderaient qu'à nous tuer pour défendre leur point de vue.

ANDRÉ – J'en doute. Un homme est un homme. Il faut que vous appreniez à réfléchir Cécile, et à vous faire vos propres opinions sans suivre celles des autres.

Silence.

CECILE – Pourriez-vous arrêter de me traiter comme une enfant ou une personne sans intelligence aucune ? Cela m'offense.

ANDRÉ – Que voulez-vous ? Je vous montre ce que vous êtes.

CECILE – Mais il n'est pas nécessaire de me rappeler à chaque instant combien je suis inférieure à votre incroyable personne !

ANDRÉ – Tout le monde ne peut pas me ressembler, je l'avoue. La seule qui aurait pu s'en approcher est peut-être Auriane.

CECILE – Alors retournez avec elle ! Que faites-vous à mes côtés si vous me trouvez idiote et inutile ?

ANDRÉ – Je me divertis de votre incompétence.

CECILE – C'en est trop ! N'allez vous donc jamais cesser de me traiter comme une moins-que- rien ? J'en ai assez de vos critiques, de votre égocentrisme, de vos discussions dénuées d'humanité... j'en ai assez de vous ! Depuis le début, je subis sans me plaindre. Je pensais que vous alliez arrêter ces insultes incessantes. Mais non, vous redoublez de cynisme. Si je ne suis pas à la hauteur, si je ne suis pas comme cette Auriane, que vous couvrez d'éloges devant moi, partez ! Allez trouver d'autres jeunes inconscientes à entretenir. Pour votre amitié, j'ai tout laissé derrière moi, j'ai abandonné mes amis les plus chers, je vous ai consacré tout mon temps. Je vous ai même soutenu dans vos choix les plus saugrenus alors que tous vous désapprouvaient ! C'est ainsi que vous me remerciez ? A présent, je vois l'erreur que j'ai faite. Partez ! Je ne veux plus jamais entendre parler de vous ! Vous ne me reverrez plus, vous ne me parlerez plus. Au revoir Monsieur.

Elle sort.