Acte V, scène 12
Auriane, André, Eugène, Monsieur de Noailles, Monsieur de Fersen, Jeanne, Catherine, Angélique, une foule de badauds.
Au pied de Notre-Dame-de-Paris.
EUGENE – Messieurs, vous connaissez les règles du duel. Monsieur de Fersen et moi-même en seront les témoins. Si vous voulez bien vous mettre face à face.
André et de Noailles se placent face à face.
EUGENE – En garde !
Ils croisent l'épée en bas puis en haut.
EUGENE – Allez y !
Ils se battent. Ils enchaînent les coups et les feintes avec adresse. Auriane s'est glissée dans l'assemblée et suit le combat des yeux, horrifiée. Elle porte une robe des plus simples, pour se fondre dans la masse. Les deux combattants ne se quittent pas des yeux et continuent de batailler férocement. L'un gagne du terrain, puis c'est au tour de l'autre. Auriane essaie de se rapprocher en se faufilant à travers la foule. Elle arrive presque sur le devant. André lève les yeux un instant et l'aperçoit. Perturbé, il laisse de Noailles gagner du terrain.
André semble soudain perdu dans des réflexions profondes et son air insouciant devient grave. Il trébuche et tombe sur le dos, à la merci de son adversaire qui lui place l'épée sous le menton.
DE NOAILLES – Votre effronterie ne peut être lavée que par le sang !
ANDRE – Alors qu'attendez-vous pour m'achever ?!
DE NOAILLES – Je ne suis pas un ingrat. Avez-vous une dernière volonté, une dernière pensée à énoncer ?
ANDRE, regardant Auriane droit dans les yeux – Auriane, je t'aime. C'est toi, et uniquement toi que j'ai toujours adoré. Pardonne ma conduite, je t'en prie. Je sais que je ne te mérite pas mais je t'aime plus que ma propre vie.
AURIANE – Je te pardonne.
ANDRE, regardant de Noailles – Maintenant, faites moi mourir.
Monsieur de Noailles reste un instant désarçonné. Auriane est en larmes.
ANDRE, à Auriane – Ne me pleure pas mon ange. Promets-moi seulement d'être heureuse.
Auriane détourne le regard. De Noailles lève son épée.
AURIANE – Non !
Elle se jette entre l'épée et André. De Noailles n'a pas le temps d'arrêter son geste et l'épée transperce l'épaule d'Auriane. Elle tombe dans les bras d'André.
AURIANE – Je ne peux pas être heureuse sans toi...
Auriane ferme les yeux et sa tête tombe sur l'épaule d'André.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro