Suzanne, Marguerite

Marguerite arrive chez Auriane et frappe à la porte. Suzanne ouvre.

MARGUERITE – Bonjour Suzanne.

SUZANNE – Bonjour Madame. C'est un plaisir de vous voir, mais, pourquoi venir de si bon matin ?

MARGUERITE – J'ai envie de parler avec Auriane. Une amie doit-elle attendre une heure convenable pour visiter ceux à qui elle tient ?

SUZANNE – Non... Bien sûr, vous avez raison. C'est que... je crois ma maîtresse encore endormie.

MARGUERITE – Eh bien, je vais aller la réveiller. Se lever tôt ne fait de mal à personne.

SUZANNE – Vous connaissez le chemin.

Marguerite entre et monte l'escalier pendant que Suzanne retourne à sa cuisine. On entend un grand cri. Suzanne jaillit vers l'escalier, en haut duquel se tient Marguerite, pâle.

SUZANNE – Qu'y a-t-il Madame ? C'est vous qui avez crié ?

Marguerite se tient au mur pour ne pas tomber. Suzanne monte en toute hâte.

MARGUERITE – C'est affreux.

S UZANNE – Quoi ? Vous m'effrayez. Auriane aurait-elle encore commis quelque sottise ?

MARGUERITE – Pire que cela.

SUZANNE – C... comment ?

MARGUERITE – Elle est partie.

SUZANNE – Oh. Ce n'est rien. Ne vous inquiétez donc pas tant. C'est son habitude. Elle aime sortir discrètement par la fenêtre pour observer les étoiles et se promener. Soyez sans crainte, elle rentre toujours à temps pour le repas de midi.

MARGUERITE – Ma chère Suzanne, j'ai bien peur que cette fois, elle ne rentre pas.

SUZANNE – Que me dites-vous là ?

MARGUERITE – Ce matin, il y a duel entre Monsieur de Nemours et un capitaine. Vous connaissez son amour. Je crains le pire. Je cours tout de suite à Notre-Dame ! Il faut à tout prix l'empêcher de commettre une folie ! Avertissez Monsieur de Guise, s'il tient vraiment à elle, il faut agir immédiatement.

Marguerite sort en trombe de la maison.