Acte V, scène 10
Auriane
Auriane rentre dans sa chambre et se laisse tomber à terre. Elle frappe le sol du poing.
AURIANE – C'est injuste ! (criant) Injuste ! Au moment même où je commençais à m'en détacher, où je commençais à revivre, à oublier, à chercher un nouvel espoir ; cette pierre vient se pendre à mon cou. De tous les malheurs qui pouvaient arriver, il faut que ce soit celui-ci. De toutes les personnes, il faut que ce soit lui. Lui, André, Monsieur de Nemours, Duc de Bretagne, lui. Le seul que j'ai jamais aimé doit se battre. Car oui, il ne peut renoncer à un duel ou il perdrait son honneur, ce qui est plus grave que la mort à la Cour. Un homme sans gloire est un homme perdu. Et contre qui ? Contre qui doit-il se battre ? Le capitaine des gardes du corps du roi ! Un homme on ne peut plus doué au maniement des armes et dévoué à la reine. Que faire ? Je ne peux pas empêcher ce duel. Je ne devrais même pas m'en préoccuper. Alors, pourquoi est-ce que cela me torture autant ? J'avais promis de l'oublier mais... je ne peux pas, non, je ne peux pas le laisser mourir alors que je vis. Le savoir en vie et heureux était ma seule source de bonheur. J'aimerais mieux mourir, moi ! Qu'apporte ma pauvre existence à la société ? Rien. Je ne suis rien. Lui, il est tout. A l'éviter, j'ai banni l'espoir de ma vie, s'il meurt, le bonheur me fuira également. Alors je ne serais plus qu'une ombre sans émotions et sans cœur... Non, j'aime mieux mourir pour lui que vivre sans lui, sans espoir... sans amour. Cependant, la vie est un cadeau que l'on a qu'une seule fois... Je n'en ai profité que durant 17 ans. Puis-je y mettre un terme aussi rapidement ? Oh mais que faire ? Que choisir ?
Elle pleure doucement et finit par s'endormir.
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