Acte V, Scène 1
Auriane, Marguerite, Agnès, Madeleine
Chez Agnès. Les jeunes femmes prennent le thé.
MARGUERITE – Où en êtes-vous avec votre récit mes amies ?
AURIANE – Oh, nous avons presque fini.
AGNES – Cela fait maintenant trois mois que nous avons commencé, il est temps d'en finir. D'autant plus qu'il faut rendre dans deux jours.
AURIANE – Je ne vous cacherais pas qu'Agnès et moi avons fait une grande partie du travail.
AGNES – Une très grande partie.
AURIANE – Je ne sais ce que nous aurions fait sans votre participation ma chère Agnès !
AGNES – En effet.
AURIANE – C'est simple. Nous étions toujours d'accord, contre les deux autres. Mais j'ai réussi à faire travailler Monsieur de Nemours, ce qui est un exploit notable.
AGNES – Oui, je travaillais moi-même souvent avec Cécile, pour les laisser tout les deux.
MADELEINE – Vous avez dû adorer ces moments Auriane.
AURIANE – Je ne dirais pas le contraire. Il me fait rire aux éclats.
MARGUERITE – Vous l'aimez donc toujours ?
AURIANE – Toujours.
MADELEINE – Et que faites-vous de ce pauvre Monsieur de Guise ?
AURIANE – Oh...
MARGUERITE – La nouvelle de votre refus s'est répandue comme une traînée de poudre. Et il est si triste. Vous devriez le voir, il n'est plus le même. Il ne sourit jamais, garde la tête baisée, ...
AURIANE – Je m'en suis bien rendue compte. Je ne pouvais pas faire autrement. La vie avec moi aurait été un enfer pour lui puisque je ne l'aurais pas aimé. Je préfère qu'il trouve une autre femme qui l'aime en retour. Qu'auriez-vous fait à ma place ?
TOUTES – J'aurais accepté !
AURIANE – Ah... D'accord.
MARGUERITE – Un parti comme le sien ne se refuse pas !
AGNES – Et notre rôle de femme est de plier sous le joug des hommes ! Il est si rare qu'ils nous aiment réellement.
MADELEINE – Pensez-vous que Monsieur de Nemours soit amoureux de Cécile ?
MARGUERITE – Non, je ne le crois pas. J'ai parlé à Cécile pour la prévenir de l'influence néfaste de cet homme. Elle m'a assuré qu'il ne fallait pas que je m'en fasse puisque Monsieur de Nemours était uniquement un ami et c'est ce qu'il resterait toujours.
AURIANE – Vraiment ? Oh, Marguerite ! Vous m'enlevez un grand poids. La jalousie me ronge à chaque fois que je croise Cécile. Je vais donc pouvoir être à nouveau aimable avec elle. Cela m'était impossible depuis un certain temps.
AGNES – Ce qui explique également pourquoi c'est moi qui travaillais avec elle.
AURIANE – Cela se voit tant que cela ?
AGNES – Vous n'avez jamais été douée pour masquer vos ressentiments.
AURIANE – Oui...
MARGUERITE – Hélas Auriane ! Vous allez avoir bien d'autre sujets de jalousie !
AURIANE – Comment ?
MARGUERITE – Lorsque j'ai parlé avec Cécile, pour bien me signifier que leur relation n'était qu'amitié, elle m'a confié que...
AURIANE – De grâce, parlez !
MARGUERITE – Monsieur de Nemours entretient de nouveau une relation ambiguë avec Océane.
AURIANE – Cela est-il sûr ?
MARGUERITE – Je le crains.
AURIANE – Oh... Pauvre de moi. Je ne serais donc jamais rien à ses yeux...
Marguerite, Madeleine et Agnès se concertent du regard. Elles s'approchent d'Auriane et la serrent dans leurs bras.
AURIANE, les larmes aux yeux – Permettez moi de me retirer, s'il-vous-plaît.
MARGUERITE – Mais bien sûr Auriane, faites.
Auriane sort.
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