Acte IV, scène 8
Auriane, Agnès, Marguerite, Madeleine, Catherine, Jeanne, Eugène, Antoine et quelques autres gentilshommes, Suzanne.
Auriane est dans sa salle à manger, occupée à décorer une grande table sur laquelle le couvert est déjà mis. On sonne à la porte. Auriane court ouvrir.
MARGUERITE – Bonsoir Auriane ! C'est un plaisir d'être enfin invitée chez vous !
AURIANE – Mais, il n'est pas encore l'heure ?
MARGUERITE – Je le sais, mais j'ai voulu venir quelques temps avant pour vous aider à tout préparer et à mettre de l'ordre dans vos idées.
AURIANE – Merci. Merci. Que ferais-je sans vous ?
MARGUERITE – Je me le demande.
Les deux femmes continuent de mettre la table, aidées par Suzanne. Cette dernière glisse quelques paroles à Marguerite.
MARGUERITE, à Auriane – On m'a dit que Monsieur de Guise vous tenait en grande estime.
AURIANE – Qui vous a dit cela ?
MARGUERITE – Les murmures de la Cour viennent toujours à mes oreilles.
AURIANE – Il est vrai que c'est un de mes amis, mais rien de plus.
MARGUERITE – Vous savez que vous ne pouvez rien me cacher.
AURIANE – Oh ! Marguerite, je suis perdue ! Cet homme me fait des avances et se plaint que je reste insensible. Mais mon cœur appartient déjà à quelqu'un d'autre, qui me l'a douloureusement arraché. Comment pourrais-je le lui donner ?
MARGUERITE – Calmez-vous mon enfant. Ne vous inquiétez pas comme cela. Chaque femme est libre de refuser une demande, de choisir son destin.
Elles continuent de mettre la table.
MARGUERITE – Cependant, si j'étais vous...
AURIANE – Vous l'épouseriez.
MARGUERITE – Oui. C'est un très bon parti !
AURIANE, sarcastique – Je croirai entendre ma Suzanne.
MARGUERITE – Je ne peux m'empêcher de vous le dire. Il ne vous fera pas souffrir, contrairement à ...
AURIANE – Je sais. Je le sais. Peut-être d'ici quelques années... ma blessure sera cicatrisée et alors, oui, peut-être...
On frappe à la porte. Auriane va ouvrir.
AGNÈS – C'est moi ! Et j'ai vu le carrosse de Madeleine se garer dans la rue attenante.
MADELEINE, arrivant à son tour – Bonsoir ! Comment allez-vous Auriane ?
AURIANE – Bien. Bien.
MADELEINE – Oh ! Je vous connais trop bien ! Cet air-là veut dire que quelque tristesse vous afflige.
AURIANE – Et vous en savez déjà la cause.
On frappe de nouveau.
AURIANE – Entrez mes amis, entrez. Suzanne va vous aider à vous découvrir.
JEANNE – Je suis si contente de venir ici ! Merci.
AURIANE – Mais, de rien, je vous le devais bien.
Jeanne et Eugène entrent et se découvrent. Agnès et Madeleine font de même, tout en discutant avec Marguerite.
On sonne.
AURIANE – Catherine ! Quelle bonne surprise ! Vous ne m'avez pas répondu et je doutais de votre venue.
CATHERINE – C'est que j'en doutais moi-même ! Mais un rendez-vous a été annulé et me voici !
On frappe.
ANTOINE – Bonsoir Auriane. Vous êtes, comme à votre habitude, resplendissante.
AURIANE, souriant – Merci.
Tous passent au salon et parlent. Il finissent par se mettre à table quand on sonne une nouvelle fois.
AURIANE – Je n'attendais personne d'autre.
Suzanne va ouvrir. Elle revient et annonce :
SUZANNE – Mademoiselle de Cholet et Monsieur de Nemours.
AURIANE, troublée – Mais... tout le monde est le bienvenu chez moi. Qu'ils entrent. Suzanne, ajoute deux couverts s'il te plaît.
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