Auriane, Agnès, Suzanne, Antoine

Dans la rue, non loin de Versailles.

AGNÈS – Êtes-vous satisfaite du choix du sujet ?

AURIANE – Moyennement. Je pense que j'aurais fait beaucoup mieux sur les traces de Mme de La Fayette. Et cela m'aurait grandement intéressée.

AGNÈS – Moi aussi. Avez-vous remarqué que Monsieur de Nemours arrive toujours à ses fins ? Il a réussi à retourner notre opinion.

AURIANE – Oui. Il m'a déçue cet après-midi. Je ne le pensais pas ainsi.

AGNÈS – Ce qui ne vous a pas empêchée de céder à ses caprices. Il faut apprendre à être plus forte Auriane !

AURIANE – Vous savez bien que je n'ai pas la force de lui refuser quoi que ce soit.

AGNÈS – Oui, je le sais en effet.

Elles marchent en silence.

AURIANE – Nous voilà arrivées chez vous. Je vous laisse. A demain !

AGNÈS – A demain !

Auriane continue de marcher seule.

AURIANE – Oui, je croyais le connaître mais il s'est dévoilé autrement aujourd'hui. Et pourtant... Je l'aime plus que jamais. Suis-je la seule à avoir remarqué cette flamme dans ses yeux quand il a dit « Pour vous, j'en serai capable » ? Ou alors suis-je en train de laisser mes rêves voiler la réalité ?

Elle arrive chez elle et entre.

SUZANNE – Mademoiselle ! Monsieur de Guise vous attend dans l'antichambre.

AURIANE – Ah ! J'y vais.

Auriane se rend dans l'antichambre et y trouve Monsieur de Guise qui se lève dès son arrivée.

ANTOINE – Auriane ! Je n'ai pu m'empêcher de venir vous trouver. Êtes-vous revenue sur votre décision ?

AURIANE – Non, je n'ai pas changé d'avis, pas encore.

ANTOINE – Ah ! Madame ! Votre indifférence me tue !

AURIANE – Mais, vous aviez dit que...

ANTOINE – J'ai peur de ne pouvoir attendre.

AURIANE – J'ai peur de ne pouvoir vous rendre votre amour.

ANTOINE – Je vous en supplie Mademoiselle !

Il se jette à ses genoux.

AURIANE, avec un mouvement de recul – Ah !

ANTOINE – J'ai entendu que vous aviez rejoint son équipe, pour le concours. Je veux vous offrir ce qu'il n'est pas en mesure de vous donner.

Auriane reste muette. Antoine se relève afin d'être à genoux et sort une bague de son manteau.

ANTOINE – Auriane de Florelle, voulez-vous m'épousez ?

Auriane le regarde d'un air horrifié. Le rideau tombe.