Auriane, seule

Dans la chambre qui lui a été assignée, chez Mme de Vertou, de nuit. Auriane se lève, allume une bougie et se dirige vers son bureau. Elle s'y assoit et prend plume et papier.

AURIANE, écrivant – « Monsieur, votre lettre m'a ravie. Beaucoup de gens ne me connaissent que comme quelqu'un de fort sage, ayant pour seul loisir l'écriture ou le chant. Mais, vous m'avez vue sous un autre jour et vous me complimentez de mon courage. Je ne saurais être plus heureuse. Quelqu'un me voit comme ce que je suis et trouve cela plaisant, voilà qui est assez extraordinaire. Je me plais beaucoup chez la duchesse de Vertou. Les plaisirs sont ici la priorité et être en paix loin de la Cour est reposant. Mais, parlez-moi de vous. Au cours de ces temps heureux que nous avons partagés, vous avez beaucoup appris de moi. Mais je ne sais rien de vous. Écrivez-moi. Dites-moi qui vous êtes, ce que vous ressentez, ce que vous aimez. Rien ne doit m'être caché. Je veux vous connaître et, soyez assuré que jamais vous ne perdrez mon amitié en me dévoilant votre être. J'aime aimer les gens pour ce qu'ils sont. Votre éternelle amie, Auriane. » Elle ferme et cachette la lettre. J'espère de tout cœur que cela lui plaira. Rien ne pourrait me faire plus mal que de n'être plus dans ses faveurs.

Elle rejoint son lit, souffle la flamme de la bougie et se rendort.