Acte III, scène 12
Auriane, Antoine
Dans la chambre d'Auriane. On entend de petits coups contre la porte.
AURIANE – Qui est-ce ?
ANTOINE – Monsieur de Guise, pour vous servir.
AURIANE – Entrez.
Il entre et referme la porte.
ANTOINE – Je viens m'excuser pour tout à l'heure.
AURIANE – Ce n'est pas votre faute. Vous ne pouviez pas savoir.
Il s'assoit sur le lit, à côté d'Auriane.
ANTOINE – Vous savez bien que tous vos amis seront à vos côtés, même si une quelconque rumeur se propage à votre sujet. Jamais je ne vous ai crue dans les filets de cet homme.
AURIANE, à part – Il n'a pas compris que j'aime Monsieur de Nemours. (A Antoine) Je sais que je semble bien jeune...
ANTOINE – Et innocente, comme me dit souvent Monsieur du Guiny.
AURIANE, souriant – Oui. Mais je sais choisir ce qui est bon pour ma réputation. Elle et mon esprit sont tout ce que j'ai.
ANTOINE – Et c'est déjà beaucoup. C'est un présent incroyable de la nature, qui n'est pas donné à tout le monde. Madame du Guiny, par exemple, n'a pas une once de bon sens. Le seul sujet qui l'intéresse, en dehors d'elle-même et de ses malheurs, sont les ragots de la cour.
Auriane rit de bon cœur.
ANTOINE – Je ne peux avoir aucune conversation sérieuse avec elle. (Il imite Jeanne) Et patati et patata... Oh ! Mais sais-tu qu'untel a été vu en compagnie de telle autre. Vraiment, je ne sais pas s'il lui arrive de réfléchir !
Auriane rit de plus belle.
ANTOINE – Et elle n'a aucun sens de l'humour ! La vie de Monsieur du Guiny doit être triste ne pensez-vous pas ?
AURIANE – Mais vous avez de l'humour pour deux ! Et vous possédez l'art de faire oublier les soucis, ils ont beaucoup de chance de vous avoir. (Avec un regard approbateur) Et cessez donc de la critiquer, elle est gentille après tout.
ANTOINE, soupirant – La gentillesse ne fait pas tout. Vous, par exemple, êtes la personne la plus serviable que je connaisse. Et, en plus, vous êtes intelligente, polie, souriante, toujours heureuse, amusante et... (il lui prend la main) vous êtes belle.
AURIANE – Merci, mais je crois que vous faites erreur sur ce dernier point. (Elle retire sa main) Venez, retournons avec nos amis.
Ils se lèvent, Antoine propose son bras, Auriane le prend et ils sortent.
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